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Pour le nucléaire français, la polémique est le piédestal de ceux qui œuvrent à ses intérêts

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Pour le nucléaire français, la polémique est le piédestal de ceux qui œuvrent à ses intérêts

Pour le nucléaire français, la polémique est le piédestal de ceux qui œuvrent à ses intérêts

Si cela reste, après tout que des propos, le fait que la ministre de l’Ecologie évoque la possibilité de construction de centrales nucléaires de nouvelle génération en France, elle instaure un sérieux doute quant à la légitimité du consensus sur la transition énergétique menée depuis 2012.

Parce que la question ne peut être déroutée, l’âge de nos centrales nous entraine dans la vérité du débat. Alors que depuis 2 ans que ce soit à travers la conférence environnementale ou du débat sur la transition énergétique qui n’ont convaincu que ceux dont l’intérêt est menacé, la majorité des citoyens ne sont pas dupes du flou entretenu par les politiques et l’illusion d’une parfaite harmonie entre les énergies n’existe qu’à travers le miroir sombre des antres de la fusion…

Alors comment sauver une filière nucléaire en pleine déconfiture ? En relançant un programme de construction de centrales nucléaires de nouvelle génération dont la première entité, l’EPR, révèle un extraordinaire fiasco économique et industriel.

C’est donc dans ce cadre que la ministre de l’Ecologie souhaite « programmer la construction d'une nouvelle génération de réacteurs, qui prendront la place des anciennes centrales lorsque celles-ci ne pourront plus être rénovées », dit-elle dans un entretien publié mardi sur le site du magazine l'Usine nouvelle. Estimant aussi que la polémique n’a pas lieu d’être car les propos tenus sont conformes à la Loi de transition énergétique, à savoir 50 % d’énergie nucléaire à l’horizon 2025 dans la production d’électricité. Et que :

- Le Gouvernement n’oppose pas les énergies les unes aux autres et, pour la première fois de son histoire, la France se dote d’un mix énergétique équilibré.

- L’énergie nucléaire est maintenue dans ce mix, mais sa part diminuée, avec une large place donnée aux énergies renouvelables.

La liberté d’expression est aussi l’apanage de la polémique, surtout lorsqu’elle touche l’intérêt de la souveraineté des citoyens, et en l’occurrence quand il s’agit d’un droit régalien, l’accès à l’énergie.

Mais, qui créée la polémique ? Ceux qui défendent à tout prix une idéologie atomique dépassée et ses coûts et risques bien trop élevés, où ceux qui, défendent un droit à une autre énergie, celle qui nous amène à repenser nos modes de production, d'utilisation pour une meilleure efficacité.

L’idéologie de la prolongation des centrales, en s’appuyant sur les limites physiques des centrales (annoncées pour un fonctionnement de 30 ans à pleine puissance) et sur les mises en garde de l’Autorité de Sûreté Nucléaire elle-même, qui répète que "la prolongation au-delà de 40 ans n’est nullement acquise", c’est la ministre elle-même qui fait preuve d’un positionnement idéologique : celle de la défense envers et contre tout d’une industrie dangereuse et au bord de la banqueroute.

La nouvelle loi sur la transition énergétique, qui est actuellement examinée par le Sénat après avoir été adoptée l'an dernier par l'Assemblée nationale, prévoit de réduire la part du nucléaire dans la production d'électricité de 75% à 50% en 2025.

Elle instaure également un plafonnement de la capacité de production nucléaire française à son niveau actuel de 63 gigawatts et implique donc la fermeture de deux réacteurs nucléaires lors de la mise en service da la première centrale de nouvelle génération (EPR), prévue à Flamanville (Manche) en 2017.

Sans s'engager formellement, la ministre réaffirme « qu'à ce stade » la première centrale à fermer devrait être celle de Fessenheim (Haut-Rhin), la plus ancienne, « puisqu'il n'y a pas d'autres propositions sur la table ».

Mais voilà, comme l’explique Mark Lewis, analyste chez Kepler Cheuvreux à Paris, ces déclarations traduisent une modification substantielle de la position jusqu'ici très prudente affichée par la ministre et par le gouvernement sur ce sujet.

« Le problème, c'est qu'une centrale de nouvelle génération n'est pas rentable en dessous d'un prix de 100 euros par Megawatt/heure, il suffit de regarder le prix garanti par le gouvernement britannique à EDF pour Hinkley C », ajoute-t-il toutefois.

Pour cette centrale dont il sera l'opérateur, EDF bénéficiera d'un prix garanti de 119 euros par MW/h durant 35 ans, soit plus du double du prix actuel du marché.

En France, EDF doit investir 55 milliards d'euros d'ici 2025 dans l'entretien de ses centrales actuelles, afin notamment de les adapter aux nouveaux standards de sécurité qui se sont imposés après la catastrophe de Fukushima au Japon.

« On se demande quelle mouche a piqué Ségolène Royal: alors que l'industrie nucléaire française vit une véritable crise économique, à l'instar d'Areva, elle souhaite la maintenir sous perfusion grâce à de nouvelles commandes de l'État. En temps de crise, chaque euro compte et l'argent public ne doit pas servir à soutenir des entreprises sur le déclin, ça n'est pas ainsi que l'on crée de l'innovation et des emplois durables. On le voit en Angleterre, des aides d'État considérables ont dû être octroyées pour lancer le projet de construction de deux réacteurs EPR à Hinkley Point: les marchés financiers ne souhaitaient pas s'engager dans un investissement pareil, en raison d'un risque de rentabilité» a souligne l'eurodéputé Verte Michèle Rivasi


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