Le mirage d'une plateforme pétrolière aux milieux des mérous, des herbiers de Posidonie, des coraux rouges, aux large du Parc des Calanques renaît … ???
Sur les bords de la Méditerranée, à l’horizon du Parc des Calanques, une lueur, celle d’une future plateforme pétrolière ?
Après les boues rouges, les boues noires.... La Haute juridiction vient dans un arrêt en date du 19 décembre donne raison à la société melrose mediterranean limited concernant l’obtention d’une prolongation du permis de recherches de mines d'hydrocarbures liquides ou gazeux, dénommé " Rhône Maritime ".
Un feuilleton affligeant dont le dernier épisode permet à cette société écossaise d’installer une plateforme pétrolière aux larges des parcs nationaux de Port-Cros et des Calanques de Marseille, aux milieux des herbiers de Posidonie, des mérous, des coraux rouges, sans oublier une vingtaine d’aires marines et littorales protégées, déployées par l’État depuis cinquante ans et pour ne citer qu’elle, le sanctuaire Pélagos censé offrir une aire aux mammifères marins. Le Conseil d’Etat suit, ainsi, l’ordonnance du tribunal administratif de Cergy-Pontoise, rendue le 20 février 2014, qui donnait raison à melrose face au ministère du développement durable. Pour faire face à la tentative de prospection, le gouvernement, depuis juillet 2013, a inscrit la zone dans un périmètre d’une ZPE (Zone de protection écologique) excluant du coup la recherche potentielle de pétrole en Méditerranée.
Ainsi, ce feuilleton nous fait revenir à une situation identique à 2010. A l’époque cette société avait obtenu l’accord du préfet pour une campagne d'études par ondes sismiques. Après cet accord, le Président Nicolas Sarkosy s’était farouchement opposé à ces potentiels forages ‘’pétroliers en Méditerranée au large des Calanques, parce que la Méditerranée c'est le coeur de notre identité." A la suite de cette prise de position, la naissance du parc national des Calanques, devenait officielle. Toutefois, malgré cette mesure, le gouvernement n’ayant pas répondu à la demande de renouvellement dudit permis, pensant que celle-ci mettait une fin légale au permis et qu'il ne resterait pas valide en cas de 'non-réponse' des autorités, celle-ci demeure. En 2012, pensant mettre fin à cette parade, la ministre de l’Ecologie de l’époque Delphine Batho avait arguée l'existence d'une zone de protection écologique (ZPE) en Méditerranée, l'État n'était pas forcé d'accorder le permis. Au contraire, il n'en avait pas le droit. "Dans une [ZPE] l’exploration et l’exploitation des ressources naturelles sont interdites. Donc, au moment de la demande, le ministre compétent était tenu de rejeter cette demande", expliquait en 2013 Delphine Batho. Pour le Conseil d'État, cette disposition n’est pas un argument face aux "droits souverains aux fins d'exploration et d'exploitation des fonds marins de son plateau continental au large de la Méditerranée" et la Zone de protection écologique n'a pas pour effet d'obliger la France à y renoncer.
Tout remonte en 2002, lorsque le ministre de l’Industrie de l’époque François Barouin, accorde à la société anglaise TGS-Nopec l’octroi d’un premier permis d’exploration à la société TGS‐NOPEC, pour une durée de 3 ans, sur une superficie de 25 000 km2, au large des Bouches‐du‐Rhône et du Var. Un permis « Rhône maritime » l’autorisant à chercher des hydrocarbures liquides ou gazeux. En 2005, cet octroi a donc été muté au profit de la société Melrose Mediterranean Limited, prolongation pour une période de 5 années supplémentaires pour une superficie ramenée à 12 500 km2 (jusqu’au 19 novembre 2010. Ces modifications avaient été approuvées par un arrêté du ministère en charge de l’Ecologie en 2006. En juillet 2010, une nouvelle demande de prolongation de 5 années avait été déposée par Melrose Mediterranean Limited, pour une superficie de 9 375 km2. Dans l’attente, la compagnie a continué ses campagnes de prospection sismique pendant l’hiver 2010/2011, alors que son permis avait expiré depuis novembre 2010.
En janvier 2011, les sociétés Melrose Mediterranean Limited et Noble Energie France SAS concluent une convention de mutation, suite à laquelle Noble Energie devient majoritaire dans le permis Rhône maritime et dépose le 18 juillet 2011 une nouvelle demande de prolongation du permis de recherche.
Un champ d’exploration qui nécessite des tests offshore ultra-profonds ainsi qu’une recherche sismique 3D, le tout à très hauts risques.
Le procédé comporte une série d’actions comme le lancement depuis un bateau de très fortes ondes (plus de 250 décibels) pour analyser les couches géologiques et y repérer de potentiellement des hydrocarbures.
Déjà plusieurs échouages de cétacés début 2011, sur la commune de Six-fours, avaient pu être attribués à l’usage de ces ondes acoustiques. Mais, en reportant sur la carte les données géologiques connues, les scientifiques ont également pu mettre en évidence une activité sismique intense dans la zone de forage envisagée : depuis 2005, l’épicentre de deux séismes a été localisé dans le périmètre du permis Rhône Maritime. « Forer dans une zone instable par 2 500 mètres de fond présente un risque que personne n’est aujourd’hui capable de maîtriser comme l’a encore montré la dernière marée noire provoquée par la plateforme de Shell dans le golfe de Guinée », confie Denis Lieppe, membre du conseil scientifique du parc national de Port-Cros et chercheur à l’Université Paris-Sorbonne, au journal les Échos en janvier dernier.
Des boues rouges dans le Parc des Calanques ? - Le blog de l'habitat durable
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