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Retour sur 4 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Rouen / SAINT-SEVER ÎLE LACROIX : Part.6

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Retour sur 4 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Rouen / SAINT-SEVER ÎLE LACROIX : Part.6

Retour sur 4 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Rouen / SAINT-SEVER ÎLE LACROIX : Part.6

Le blog, ayant présenté succinctement les lauréats de la 12ème session d’EUROPAN, a donc souhaité publier ces 21 visions prospectives, à travers les sept sites français.

Le thème de la ‘’Ville adaptable’’ correspond aux réflexions de notre société en perpétuel mouvement. Les questionnements sociétaux à l’échelle d’un territoire ramènent d’une manière plus singulière à réfléchir sur nos modes de vies, nos usages, nos quotidiens à travers les rythmes et respirations de la ville.

Cette partie est donc consacrée au site de Rouen / SAINT-SEVER ÎLE LACROIX.

Localisation :

Ville de Rouen

Population :

Commune 113 500 hab. - Agglomération 486 200 hab.

Site de réflexion :

111 ha

Site de projet :

35 ha

Site proposé par :

La Ville de Rouen avec les partenaires du projet suivants : RFF - SNCF

MAÎTRISE DU FONCIER :

Ville de Rouen / RFF - SNCF / État (voies navigables et routes nationales)

SUITES DONNÉES AU CONCOURS :

Études urbaines pouvant aboutir à des missions de maîtrise d’œuvre urbaine, maîtrise d’œuvre d’espaces publics, scénographie urbaine, maîtrise d’œuvre architecturale initiée avec les partenaires (ouvrages d’art)

COMMENT LE SITE RÉPOND AU THÈME DE LA VILLE ADAPTABLE

Le site proposé embrasse un territoire localisé autour de la Seine, à l’est du centre ville. Il se déploie depuis la friche ferroviaire Saint-Sever (future gare rive gauche), jusqu’à l’île Lacroix. Faits urbains majeurs, les deux entités n’entretiennent que peu de relations. Le processus de projet conduira à considérer et à intégrer les rives, au cours de leurs mutations respectives, dans une cohérence de propositions. Penser les termes de la profonde transformation de ce territoire consiste à introduire une réflexion sur des notions prospectives d’usages, de liens et de tissage, de pratiques alternatives et diversifiées, conduisant à élaborer la ville durable de l’avenir. La gare, à une échéance d’environ 15 ans, et l’île, espace construit et habité aux limites retravaillées, sont appelées à une adaptation mutuelle. Une gestion du projet dans la durée destinée à anticiper leurs évolutions, une réflexion sur des rythmes de mutation, une adaptation des usages présents et à venir sont indispensables pour que de deux territoires distincts, émerge un ensemble urbain ayant le fleuve pour dénominateur commun et ses rives pour se fédérer. ¶ Aux coupures urbaines de la ville dense, il s’agira de répondre par des traversées, des continuités, des porosités, et d’imaginer des infrastructures adaptées afin de garantir une qualité de l’espace public. ¶ À la localisation de centre ville, avec la Seine comme levier d’opportunités, correspondront des formes urbaines et architecturales imprégnées par la présence de la nature et de la biodiversité. ¶ La compatibilité des usages avec l’urbanité recherchée, leur pérennité, la nature expérimentale de manifestations provisoires, les mutations, les juxtapositions dans le temps devront être réfléchies jusqu’au terme du processus de transformation du site, et contribuer à en relever le défi.

CARACTÉRISTIQUES DU SITE

De nombreux projets (urbanisme, architecture et aménagement d’espace public) jalonnent et ponctuent la courbe du fleuve, fabriquant la ville de demain, tout en requalifiant des quartiers dans l’épaisseur du tissu urbain. Le site s’inscrit dans la continuité du renouveau et de la reconquête par la ville de Rouen de ses berges, territoire privilégié du projet. Dans ce parcours, il préfigure la dernière séquence d’intervention à l’Est du centre ville, avec deux entités distinctes aux spécificités affirmées.¶ Les terrains de la gare Saint-Sever situés à l’intérieur de la ceinture des boulevards du centre, friche ferroviaire, enclave dans son environnement, fonctionnent en pôle de logistique. Doit émerger de cet espace à part, la nouvelle gare rive gauche qui, avec son rôle multimodal, s’insèrera dans un réseau de dessertes nouvelles qu’accompagnera l’émergence d’un quartier estimé à 300 000 m2, garant de la diversité d’un centre urbain. ¶ L’île Lacroix a, depuis la «Reconstruction», perdu son caractère naturel. Sa partie aval supporte un urbanisme de grands ensembles, abritant quelques 3 000 habitants (logements locatifs et copropriétés). Sa partie amont, séparée du quartier de logement par le pont Mathilde qui chevauche l’île, accueille des équipements sportifs et des espaces verts de loisir. Territoire singulier en ville, sa localisation et son caractère insulaire lui confèrent une forte identité étroitement liée aux rythmes du fleuve.

STRATÉGIE DE LA VILLE

Une cohérence géographique fait des rives de Seine un fil conducteur essentiel de la transformation du cœur de l’agglomération. Plus largement, cette perspective de métamorphose renvoie incidemment à différentes

échelles où l’axe de la Seine s’affirme comme un vecteur d’intégration et de développement territorial :

1 - celle de la structuration des grands territoires traversés par le fleuve, depuis la métropole parisienne jusqu’au Havre (maillage économique structurel, logistique et écologique), y compris avec l’arrivée d’une ligne ferroviaire à grande vitesse entre Paris et la Normandie,

2 - celle de l’agglomération rouennaise que favorise sa position de jalon et de pôle majeur de développement qui devrait voir se renforcer l’ensemble de ses domaines d’activité,

3 - celle de la Cité où se développe une attractivité renouvelée entre la ville et son fleuve. Vitrine de l’image contemporaine de la ville et des assemblages solidaires dont elle s’enrichit, elle vise à modifier la perception qu’elle entretenait avec son fleuve, accordant à ses habitants de multiples modes d’appropriation et d’usages.

L’arrivée de la gare, la rénovation de l’île, le traitement des rives de Seine, évènements considérables, constituent des facteurs essentiels de la transformation des quartiers Est et interrogent une réflexion transversale nourrie de préoccupations socio-culturelles (présence de l’Art dans l’espace public), autour des notions de perméabilité, de déplacements, d’accessibilité, de mutabilité, de mixité et la place de la nature et du paysage dans la ville durable d’aujourd’hui. La création de logements, d’équipements et d’activités permettra une régénération de l’activité économique, tout en pérennisant le renforcement d’évènements dédiées aux loisirs, à la détente et à la culture.

ADAPTABILITÉ : LES PRINCIPAUX ÉLÉMENTS À PRENDRE EN COMPTE

S’inscrire dans une perspective globale de transformation

¶ L’ampleur des projets développés sur l’axe Seine (près de 150 ha de terrains) représente un enjeu considérable pour le futur de la ville. Aussi les possibilités d’évolution de ce secteur doivent-elles s’inscrire en permanence dans une double préoccupation, celle de l’échelle locale et celle de l’échelle métropolitaine. Le bouleversement du paysage des rives est alors un atout à conforter avec de nouveaux modes de vie conduisant à féconder la ville de demain. Favoriser un contexte ouvert ¶ Si L’île Lacroix rassemble de nombreux problèmes : une accessibilité difficile en raison d’un relatif enclavement, des situations persistantes de friches urbaines, un parc de logements d’une qualité moyenne (en cours de rénovation), des espaces publics et naturels à revaloriser, le potentiel existe pour faire valoir ses qualités. La position stratégique idéale de la gare, sa conjugaison avec un pôle multimodal associé, articulé à un quartier de ville constituent une opportunité sans précédent de requalification de cette partie de la rive gauche. Conduire le projet dans le temps ¶ Pour enrichir la substance de la métamorphose en cours il s’agit de formaliser une ossature pérenne de l’espace public acceptant le temps long des mutations, admettant et maîtrisant des évolutions, les mutualisations possibles des programmes, les mixités d’occupation et des usages complémentaires des lieux. Prendre en compte les transformations, c’est prévoir des phases de réalisations transitoires, liées à des évènements particuliers, c’est conjuguer sur le mode expérimental, pour l’espace public, pour l’édification ou la réhabilitation de bâtiments, des temporalités particulières. Définir des perspectives stables pour l’urbanité des lieux et la convivialité des espaces habités, c’est accepter des variations morphologiques, des activités provisoires, une part de réversibilité.

Penser l’actualité d’un quartier exemplaire ¶ En référence au paysage durable du fleuve, il s’agit d’instaurer ici un dialogue urbain entre ville et nature, en adéquation avec le contexte existant, de s’interroger sur la morphologie des pleins et des vides en questionnant les densités, les porosités, tout en tissant des liens organiques entre logements, équipements et activités. La localisation du site de projet, son rattachement à « l’axe Seine », l’importance de la future gare rive gauche, la proximité et le vis-à-vis de l’île appellent un projet ambitieux.

Les candidats sont amenés à faire des propositions à deux échelles:

1 – À l’échelle du périmètre global, il s’agit d’élaborer des propositions de stratégie, formulées sur la base d’un plan guide, qui reprennent en compte les possibles évolutions à court et à long termes, le cheminement du projet stratifié, et croisant les thématiques développées en les inscrivant dans une analyse du milieu urbain et de la politique culturelle de la ville.

2 – À l’échelle du site de projet, en attendant la gare, il s’agit de proposer par anticipation des formes urbaines et architecturales qui pérennisent la qualité de l’espace public en modélisant autour de la Seine, le paysage urbain et la densité des pleins et des vides. Des rapports sociaux solidaires, des déplacements fluides favoriseront des usages inscrits avec pertinence dans un contexte équitable où, habiter, travailler, se cultiver sera rendu possible. Des scénarios de mises en forme successives traduiront une temporalité réfléchie au service d’étapes concrètes de transformations.

Retour sur 4 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Rouen / SAINT-SEVER ÎLE LACROIX : Part.6
Retour sur 4 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Rouen / SAINT-SEVER ÎLE LACROIX : Part.6

Que m’Anquetil ? – Lauréat

Par essence, la ville est adaptable. Elle se transforme au rythme des évolutions démographiques, au fil des inventions technologiques, parfois de force après une catastrophe climatique ou économique. Les aménagements d’hiers ont de nouveaux potentiels fonciers à investir, le secteur Saint-Sever à Rouen en est une illustration : libéré des activités industrielles et logistiques devenues inappropriées, le quartier de la gare Saint-Sever entame une transformation profonde. Les évolutions de la société étant de plus en plus rapides, les marchés économiques fluctuant constamment, de nouvelles temporalités interfèrent avec ce processus de long terme. Comment rendre la ville plus adaptable à ces changements sans pour autant la dématérialiser ? À Rouen, le site Saint-Sever accueillera sur les berges de Seine une gare TGV dans 15 ou 20 ans. S’il est peu réaliste de prévoir aujourd’hui quelles activités s’implanteront autour de cette gare à un horizon si lointain, la question est : que faire du site Saint-Sever sans attendre la gare ? L’équipe propose de révéler dès maintenant les possibilités urbaines de cet espace, en y développant différents programmes qui fabriqueront l’identité des lieux sans présager de vocations «définitives». ¶ La ville adaptable se joue ici à plusieurs échelles spatiales et temporelles : Le viaduc habité et, plus généralement, la reconnaissance des capacités d’évolution de la ville existante, y compris ses éléments en apparence les plus figés, mono-fonctionnels. Infrastructure hostile de prime abord, barrière épaisse entre la Seine et Saint-Sever, le viaduc du quai Anquetil est en réalité l’une des pièces maîtresses du site, libérant les berges de la circulation routière, formant un belvédère inattendu sur le grand paysage et créant deux niveaux de rez-de-chaussée sur Seine. Il est donc détourné, grignoté et habité, constituant un support significatif de l’urbanisation du site. De la même manière, une partie des hangars est réutilisée en pépinière à destination des jeunes entrepreneurs rouennais.¶ Des usages pionniers favorisent l’appropriation des lieux, leur nature initialement temporaire n’excluant pas la possibilité d’un développement de long terme. La souplesse et la multiplication des possibles servent ainsi la crédibilité d’un projet urbain qui n’est pas un dess(e)in figé mais un processus. Saint-Sever devient une expérience urbaine permanente, avec la complicité des habitants et usagers.¶ L’architecture, évolutive, repose sur une adaptabilité maximale des rez-de-chaussée à tous types d’usages et une structure suffisamment souple pour supporter les évolutions programmatiques potentielles.¶ Trait d’union entre le centre historique et le quartier Saint-Sever, l’île Lacroix, centrale mais enclavée, fait l’objet d’une évolution fine et progressive renforçant son identité insulaire : les liens multipliés entre les berges et l’avenue Chastellain rendent la Seine omniprésente, de nouveaux logements sont construits en berges de Seine et le parc sportif est requalifié.

L’avis du jury

L’Intervention proposée s’adresse à la fois à la grande échelle de la ville et à celle du site d’étude. Le fleuve redevient un élément central et permet d’articuler l’ensemble des interventions. La démarche est opérationnelle tout en étant expérimentale et pragmatique, évolutive et adaptable au fil du temps. Pas de formalisation architecturale, le but étant d’écrire une partition avec des règles du jeu. Il s’agit d’un projet urbain ouvert et « léger », invitant à l’intervention de tous les acteurs et à différentes équipes de maîtrise d’œuvre. Le jury a jugé le projet très pertinent au regard de la thématique de l’adaptabilité. Il pose une stratégie simple qui définit un processus d’occupation souple des lieux. En mettant en place une « structure capable » comme lieu d’accueil de tous les possibles, le projet construit un imaginaire urbain fort, conférant au lieu un véritable point d’identité.

L’équipe :

Représentant de l’équipe

Nicolas Cèbe, architecte FR

Associés

Thomas Bernard, graphiste FR Juliette Lafille, géographe urbaniste FR Louise Naudin, architecte FR Jérôme Stablon, architecte urbaniste FR

Coordonnées de l’équipe

Louise Naudin & Jérôme Stablon 236 rue de Tolbiac, 75013 Paris +33 (0)6 09 46 24 09 nicolascebe@hotmail.com

Formée de professionnels issus d’horizons divers, l’équipe réunit des compétences complémentaires permettant de répondre aux enjeux du projet urbain contemporain. Europan a constitué pour eux l’opportunité d’une collaboration enrichissante autour d’une problématique actuelle, sur un site stimulant.¶ Nicolas Cèbe, Juliette Lafille et Jérôme Stablon collaborent depuis plusieurs années au sein de l’agence Ateliers Lion associés. Nicolas Cèbe, architecte diplômé de l’ENSAVT à Marne-la-Vallée, développe de grands projets concernant en particulier la transformation du bâti. Juliette Lafille, géographe urbanistef ormée à Paris 4-Sorbonne puis au Cycle Urbanisme de Sciences Po, aborde une échelle plus métropolitaine. Jérôme Stablon, diplômé de l’ENSA Toulouse puis du DSA d’architecte urbaniste à Marne-la-Vallée, est engagé dans des projets urbains et architecturaux. Il est co-auteur du livre S(t)imulation Pavillonnaire (à paraître, édition Archibooks).

¶ Architecte diplômée de l’ENSA Nantes, Louise Naudin a travaillé à Nantes et à Tours, avant d’approfondir son expérience dans plusieurs agences parisiennes dont D.A architectes où elle développe concours et missions de maîtrise d’œuvre. En

2010, elle est co-lauréate du concours de micro architecture Minimaousse avec leprojetBonobo.¶ ThomasBernard, directeur artistique depuis 5 ans au sein de l’agence Les Bons Faiseurs et graphiste free-lance sous le nom de Merci Bernard, porte un regard critique et avisé sur la communication du projet et son expression graphique.¶ L’équipe partage la conviction qu’« un projet urbain n’est pas un dess(e)in figé mais un processus, un cadre général pour l’émergence continuelle d’initiatives particulières, à différentes échelles».Une approche dynamique qui incite à explorer de nouvelles formes d’appropriation urbaine, où le projet devient ainsi un cadre d’incitations et d’expérimentations pour un ensemble d’acteurs variés (collectivités, institutions, entrepreneurs, habitants, écoles, associations, etc.).

Que m’Anquetil ?

Que m’Anquetil ?

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Rouen on the move - Mentionné

AVANT PROPOS / CONCEPT

Europan12 annonce un changement de paradigme. En effet, le monde est en constante évolution sociale, politique, environnementale, économique et technologique. Cependant, nos villes sont-elles sensibles à de telles conditions ? Nous croyons que les villes sont aujourd’hui trop rigides et statiques, et qu’elles sont incapables de s’adapter aux conditions et aux besoins de cette évolution constante. « On the move » propose une critique de l’approche de planification urbaine contemporaine et de la relation entre la ville et ses usagers. En repensant et en réadaptant ce processus de développement urbain, nous fournissons un cadre d’étude et une série d’outils apportant aux usagers la capacité et la possibilité de contribuer au processus de planification et de développement de leur ville. La boîte à outils se compose de trois principaux éléments : le Nuage, les Règles et les Prototypologies. Grâce à ces trois outils, les usagers sont en mesure de participer au processus de conception leur permettant de prendre des décisions sur la façon dont leur ville se conçoit et se développe, et, surtout, d’être conscients des activités et des fonctions mises en œuvre en son sein. Bien que le résultat puisse se concrétiser dans un chaos apparent, il ne se développerait en fait rien d’autre qu’une forme d’organisation encadrée dans une logique d’inattendus et de dynamismes provenant du libre arbitre et de la liberté de choix. La ville reconceptualisée est conçue ici collectivement, très flexible et adaptée aux changements de conditions, tout en revendiquant les caractères intenses, variés et complexes de la métropole d’aujourd’hui. Bienvenue dans VOTRE ville.

PROJET - ADAPTABILITE : 2040 —> ...

Après trente ans de développement, de nouvelles typologies, densités et activités ont colonisé le site. La gare Rouen Saint-Sever est devenue le principal nœud multimodal pour Rouen reliant la ville avec Paris et avec son propre centre historique. Le toit de la gare a permis, de par sa qualité urbaine et sa situation exceptionnelle, l’insertion de nouvelles typologies et donc de nouvelles fonctions. Au-dessus des entrepôts existants et le long du parc linéaire, la ville s’est finalement développée spontanément dans une logique de bandes urbaines, créant ainsi un séquençage suivant les directions du tissu existant.¶ Au cœur de l’île Lacroix, le nœud urbain situé entre le nouveau pont piéton et la rue Jacques Chastellain a attiré de nombreuses activités et transformé le carrefour en une zone verticale compacte à usage mixte, créant une nouvelle icône visible pour Rouen.

Trente ans plus tard, beaucoup de typologies accueillent de nouvelles fonctions. Les gens ont demandé plus d’installations sportives au sud du site, plus d’équipements culturels sur les quais et toujours plus de logements avec des demandes croissantes. La superficie totale presque remplie du Nuage indique une nouvelle conception de la ville verticale sur la base de la reconquête du foncier délaissé (toits , voies ferrées... ). Ce processus rend plus flexibles les structures urbaines rigides et permet aux « Rouennais » de collaborer activement à la construction de leur propre ville.

L’avis du jury

Le projet met en place une logique théorique de transformation de la ville. Il présente trois outils : le nuage et les attracteurs, les règles du jeu, et les prototypologies.

Ces outils permettent une approche de type « bottom-up » et célèbrent la diversité, l’intensité et la complexité des villes. À la limite du chaos, proche d’une démarche de jeu vidéo, et pourtant très contextuel, un alphabet de volumes fonctionnels se combine suivant des logiques économiques et des besoins d’acteurs. Le jury a jugé que ce projet pose un regard décalé et riche sur ce site. En proposant une adaptabilité absolue, structurée autour d’une boîte à outils très souple, le projet interroge avec pertinence et richesse les possibilités contemporaines de faire la ville. Le développement de la préfabrication a été identifié comme une piste de réflexion très intéressante. Ce projet est également un des seuls à traiter aussi exhaustivement des deux rives de la Seine.

L’équipe :

Bluefoamit

Représentant de l’équipe

Francisco Pomares Pamplona, architecte ES

Associés

Saimon Gomez Idiakez, architecte ES Irena Nowacka, architecte PL Johannes Pilz, architecte AT

Coordonnées de l’équipe

Bluefoamit - Hugo Maffre 6 rue des Haudriettes 75003 Paris, France + 33 (0) 6 27 53 95 05 | www.bluefoamit.eu bluefoamit@gmail.com

Collaborateurs

Filippo Fanciotti, étudiant en architecture IT Nicolas Lee, étudiant en architecture CA

Hugo Maffre, étudiant en architecture FR Jonathan Schuster, étudiant en architecture DE

Bluefoamit est né d’une rencontre fortuite à Rotterdam entre huit jeunes architectes et étudiants en architecture aux préoccupations similaires. Tous stagiaires dans la même agence, nous étions curieux de développer notre propre projet en parallèle, c’est pourquoi nous avons décidé de rejoindre Europan et relever le défi, en collaborant au sein d’une équipe aussi grande et diversifiée sur un sujet qui a immédiatement attiré notre attention. ¶ La plupart des membres de notre équipe a déjà travaillé sur des croissances rapides de densité à l’occasion de thèses ou de masters, sur des systèmes et des structures qui permettent l’utilisation et la flexibilité mixte. Néanmoins, dans ce projet, nous avons été confrontés à de nouveaux défis en essayant de développer un processus qui a impliqué une idéologie solide toujours liée aux questions sociales, économiques voire même philosophiques et politiques. Nous avons commencé à examiner le concept de « Thermodynamique », ses applications aux sciences sociales et à l’architecture à travers les interprétations d’auteurs comme Iñaki Ábalos ou Luis F. Galiano. Cette ligne de recherche nous a donné une compréhension claire de la façon dont les processus se déroulent au sein des sociétés complexes. L’idée de l’entropie, proéminente dans notre proposition, a amené à réfléchir sur la façon de réglementer un système chaotique, tout en conservant un libre arbitre et une libre circulation en son sein. En termes d’outils d’architecture, de systèmes urbains et d’appropriation spatiale, nous avons également pris comme projets de référence le « Vertical village » de MVRDV ainsi que quelques-unes des œuvres de Archigram et Super-studio.¶ Notre deuxième prix Europan représente un premier grand pas pour nous dans le monde de l’architecture. Nous avons l’intention d’utiliser cette opportunité comme un tremplin pour présenter nos capacités et nos efforts à tout professionnel qui souhaiterait valoriser notre travail ou nous contacter. Nous sommes très heureux de recevoir cette reconnaissance et nous espérons le meilleur pour toutes les équipes qui, comme nous, ont mis toute leur volonté pour promouvoir le changement.

Rouen on the move

Rouen on the move

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Rouen, une gare pour les deux rives- Cité

L’adaptabilité repose, selon nous, sur la définition d’éléments structurants forts, qui doivent pouvoir porter le projet sur plusieurs années, au gré des changements. Issu d’une analyse fine du site, le projet détermine donc à la fois les connexions et les flux, les vides non construits, et les usages pionniers à mettre en place ou, parfois, simplement à renforcer. En négatif, il détermine les espaces à construire, selon un phasage et des besoins plus hypothétiques et opportunistes.

1 – Transversalité : Le site de la future gare est situé au bord de la Seine sur la rive gauche de Rouen. Il est organisé de manière longitudinale selon trois bandes hermétiques parallèles au fleuve : les quais, les voies ferrées et le quartier. La gare doit devenir le premier lien transversal ; à travers ses deux parvis, elle donnera accès aux deux rives droite et gauche de la ville, par delà le fleuve et une île. D’autres connexions, au dessus des voies ferrées devront relier la ville à ses berges.

2 - Définir les vides : Il nous semble que l’hétérogénéité de la ville contemporaine constitue sa richesse, faite d’architectures mais aussi d’infrastructures et de natures. Le futur quartier, au lieu de recouvrir les infrastructures ferroviaires, s’implantera donc de manière dense, le long des voies et de la gare, laissées à l’air libre. Ce grand « vide » devient un paysage pour l’ensemble du quartier, intégrant à la fois le faisceau mais aussi un parc le long des berges et de la Seine. Surtout, il offre aux voyageurs tout juste débarqués un panorama spectaculaire sur la ville et ses repères : le fleuve, la cathédrale et les collines.

3 – Pionniers : En attendant la gare, une structure temporaire, construite en échafaudages à l’emplacement de la gare, accueillera des évènements culturels qui seront l’occasion pour les habitants de s’approprier un site isolé et de suivre sa mutation. Elle constituera en même temps la première transversalité sur le site, reliant les deux rives à la manière des ponts de bois éphémères jetés sur le fleuve après la guerre.

L’avis du jury

Ce projet fait de la future gare un lien transversal entre les quartiers rive gauche, la Seine et l’île. La réflexion se concentre essentiellement sur l’emplacement stratégique de la future gare qui est, à contrepoint de la plupart des projets, positionnée au sud du site de Saint-Sever. Le projet propose « une archéologie du futur » sous la forme d’une structure temporaire d’échafaudage qui préfigure l’équipement, une structure à investir et à s’approprier, un imaginaire à construire. Le site de Saint-Sever est vidé, nettoyé, pour devenir support d’évènements divers. Il libère la vue sur et depuis la gare.

À terme, une frange bâtie dense est proposée en accroche au tissu existant. Le jury a souligné la force conceptuelle d’un projet qui répond aux enjeux de la thématique de la session. « Une gare pour les deux rives » est un projet évolutif et réversible, qui offre une nouvelle vision de la ville.

L’équipe :

Drum

Représentant de l’équipe

Achille Racine, architecte FR

Associées

Juliette Laurence, architecte FR Lucile Osmont, architecte FR

Coordonnées de l’équipe

drum.contact@gmail.com

Achille Racine, Juliette Laurence et Lucile Osmont se sont connus à l’École d’architecture de Paris-Malaquais. En 2011 déjà, tous les trois avaient travaillé sur le projet de la future gare et de son quartier sur la rive gauche de Rouen, sujet de diplôme de l’un d’eux.¶ Europan12 aura donc constitué une opportunité incroyable de reformer l’équipe forte de nouvelles expériences – désormais sous le nom de Drum – et de réinterroger la stratégie globale en repartant de zéro. ¶ Plusieurs séjours à l’étranger mais aussi le travail en agence, autant en architecture qu’en urbanisme, auront en effet été l’occasion de développer la conviction que les infrastructures et les flux – et plus généralement les « vides » – constituent, bien plus que l’architecture, la structure fondamentale de la ville contemporaine.

Rouen, une gare pour les deux rives

Rouen, une gare pour les deux rives

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Rouen, plug & play city - Remarqué

L’équipe propose deux scénarios pour la reconquête et la reconstruction du quartier de la gare de Saint-Sever à Rouen, l’un à court terme, l’autre à long terme. Leur vision repose sur la création de plateformes flottantes (« floating applications ») sur la Seine, qui « transportent » des fonctions variées pour la ville et ses habitants. Ces plateformes se branchent et se débranchent sur les berges en permettant une meilleure adaptation aux besoins de la commune. Elles permettent aussi un échange direct entre les différentes villes sur le fleuve.

Scénario 1 – Test and Learn

Ce premier scénario donne les lignes directrices pour la redynamisation du quartier de la gare dans un avenir proche. La gare de Saint-Sever est réhabilitée et préparée à recevoir la ligne de grande vitesse (Île-de-France – Normandie). La création de cette infrastructure majeure s’accompagne d’une redéfinition des transports publics locaux – une nouvelle ligne du tram passant par le parvis de la gare ; les transports « doux », comme le vélo et les promenades piétonnes, sont mis en évidence. Par ces interventions, la gare devient une plateforme multimodale dans la ville, prête à recevoir de nouveaux investissements et la construction d’un pôle économique (financier) intégré dans le quartier. Le développement économique est étroitement relié au fleuve et le transport des biens par la Seine. À cette fin, l’équipe redessine les berges de la Seine de façon à ce qu’elles puissent recevoir les nouvelles plateformes flottantes. Ces « floating applications » peuvent aussi bien être des théâtres que des bibliothèques, des équipements sportifs, des plateformes d’apiculture urbaine que des espaces publics supplémentaires pour la ville. Ainsi, la ville modèlera mieux son paysage et, par là même, s’adaptera constamment aux besoins des habitants.

Après l’évaluation de l’impact des applications, elles pourront être employées tout au long du fleuve, entre Paris et le Havre. Ce processus permet de réduire la construction des équipements dans chaque ville et encourage la collaboration entre les différentes communes sur la Seine.

Scénario 2 – Villes flottantes sur la Seine

Le deuxième scénario trace le développement utopique de la ville de Rouen jusqu’à 2100. La gare est séparée de la ville par une plateforme flottante, elle devient gare du TGV et marina à la fois. L’île est constituée de plusieurs plateformes orientées vers l’agriculture et l’énergie renouvelable. Tout le potentiel du fleuve est utilisé pour le transport entre des villes. La gare et l’île forment le cœur économique de la région. Rouen devient une ville sans carbone qui recycle ses propres déchets et qui produit de l’énergie. L’articulation de l’île et de la gare permet la multiplication des plateformes flottantes, qui peuvent se regrouper en formant des parties entières dans la ville. La stratégie consiste à repenser le cycle de « construction-utilisation-démolition » et à proposer des formes urbaines adaptables et recyclables pour des villes plus durables.

L’avis du jury

Ce projet a provoqué un débat particuliè- rement enrichissant, à propos de risques d’élévation du niveau des eaux, évalués comme réels. Néanmoins, ce projet a été classé hors sujet car ne répondant pas aux questions soulevées par le cahier des charges du concours. Le jury a décidé de lui attribuer une notification spéciale pour avoir su proposer une vision prospective et enrichissante au regard de la thématique de la session.

L’équipe :

Représentante de l’équipe

Dragomir Denkov, architecte urbaniste BG

Associées

Radostina Sabeva, architecte BG Rada Tomalevska, architecte BG

Coordonnées de l’équipe

Dragomir Denkov 1 rue de maison-dieu 75014 Paris +33 (0)6 13 64 77 94 d.denkovarchi@gmail.com

Les membres de l’équipe se retrouvent à Paris pour poursuivre leurs études supérieures en architecture à l’ENSA Paris la Villette. Pendant leur cursus universitaire, ils ont l’opportunité de partir dans le cadre des échanges et de diversifier leurs expériences dans des contextes différents. Rada Tomalevska fait son année d’échange universitaire à l’École Polytechnique de Valence, Espagne. Elle choisi pour thème de son mémoire de Master « Le front maritime de Valence » pour lequel elle étudie le tissu urbain de la ville en interaction avec les anciens villages maritimes. Pour son projet de diplôme elle travaille sur le quartier de la gare Haydarpasha à Kadikoi, Istanbul et développe un projet urbain au bord du Bosphore. Radostina Sabeva choisi Glasgow pour son année d’échange universitaire. Là-bas, elle démarre le travail sur un mémoire de recherche sur le sujet « La transformation des espaces portuaires post-industriels, étude de cas – Glasgow ». Les hypothèses du mémoire sont testées en projet de fin d’étude sur la reconversion des docks à Glasgow. Le projet traite des problématiques des waterfronts proches du centre-ville. Dragomir Denkov part en Master 2 à l’Université Polytechnique de Barcelone, en relation avec son travail de mémoire. Il développe une recherche sur l’évolution du plan urbain d’Ildefonse Cerdà et les transformations de l’espace public dans la ville depuis 1856. Son travail « La « manzana dans la redéfinition de l’espace public de l’Eixample » va constituer la base sur laquelle il va fonder les problématiques de son projet de diplôme.

En 2013, après avoir obtenu leurs diplômes, ils décident de participer au concours d’idée Europan. Ayant des connaissances très variées en matière de planification urbaine et architecturale, ils souhaitent partager leurs expériences et tester leur capacité à travailler ensemble. Ils choisissent le site de Rouen pour sa position stratégique dans la ville et son rapport avec l’eau. Le site propose des problématiques

à la fois reliées à la reconstruction des quartiers post-industriels, mais pose aussi la question de l’aménagement des espaces portuaires à une échelle régionale. La gare de Saint-Sever représente, pour l’équipe, le catalyseur pour une planification non seulement du site en question, mais aussi pour l’avenir de Rouen en tant que ville stratégique entre Paris et le Havre, sur l’axe de la Seine.

Rouen, plug & play city

Rouen, plug & play city


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