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Xynthia, le déni de la culture du risque coûte 4 ans …

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Xynthia, le déni de la culture du risque coûte 4 ans …

Xynthia, le déni de la culture du risque coûte 4 ans …

Le tribunal correctionnel des Sables-d’Olonne a rendu son verdict dans le « procès Xynthia » et a condamné, le vendredi 12 décembre, l’ancien maire de La Faute-sur-Mer René Marratier à quatre ans de prison ferme pour homicides involontaires et mises en danger de la vie d’autrui.

De plus, le tribunal a également condamné l’ex-première adjointe et présidente de la commission d’urbanisme, Françoise Babin à une peine de trois ans de prison, dont deux ferme.

Deux autres prévenus étaient également jugés pour "homicides involontaires". Le fils de l'ex-adjointe à l'urbanisme, Philippe Babin, poursuivi pour ne pas avoir organisé de surveillance de la digue la nuit de la tempête, a été condamné à 18 mois de prison ferme. Une peine de deux ans de prison dont un ferme et 50.000 euros d'amende avait été requise à son encontre.

Le fonctionnaire départemental Alain Jacobsoone, accusé de ne pas avoir prévenu le maire de La Faute-sur-Mer des dangers de Xynthia, à l'origine de la première alerte météo rouge dans l'histoire de la Vendée, a, lui, été relaxé. Il était réclamé un an avec sursis et 5.000 euros d'amende à son encontre.

Petit rappel d’une grande catastrophe, la tempête Xynthia, en 2010, ce fut 45 morts sur la côte atlantique (dont 29 dans la seule commune de La Faute-sur-Mer), 1,4 milliard d’euros de dommages recensés dans le périmètre des communes les plus impactées en Vendée et en Charente-Maritime.

Un réquisitoire de 130 pages considérant que « les conséquences de Xynthia ne doivent rien au hasard ». « Cette affaire ne peut se réduire à la question de l’urbanisation en zone inondable. Le risque était connu. Les permis de construire accordés par René Marratier et Françoise Babin sont à l’origine directe de neuf décès. Ce dossier est l’histoire de la captation d’une information vitale et du piège qui s’est refermé sur les victimes », ont expliqué les juges. « Le désir de rivage n’explique pas tout. Les victimes ne portent aucune part de responsabilité », ajoute le tribunal, en relevant que la confiance qu’elles avaient dans leurs élus a été trahie.

Résultat d’une « urbanisation à outrance » et irréfléchie qui aura coûté la vie à29 personnes, essentiellement des personnes âgées, ainsi que de jeunes enfants, lors de la tempête, dans la nuit du 27 au 28 février 2010. La plupart des victimes de Xynthia avaient péri noyées dans des maisons de plain-pied, qui auraient dû comporter un étage, en raison du risque de submersion de la digue censée protéger leurs habitations.

Dans son jugement, le tribunal a considéré que le Maire « n’a pas pris les mesures pour éviter les conséquences désastreuses de la tempête Xynthia. Il était un maire très expérimenté, il n’a utilisé aucune de ses prérogatives en matière de sécurité. Il n’aura en réalité de cesse de contester leurs existences et d’ignorer les consignes de sécurité », rajoute le jugement. Le jour de la tempête, il a passé une « journée absolument ordinaire sans se préoccuper le moins du monde des alertes » qui avaient été transmises.

Le tribunal a estimé par ailleurs que la conduite de René Marratier constitue une « faute caractérisée » et « détachable du service », ce qui le rend responsable, sur ses deniers personnels, de l’indemnisation des dommages des victimes. La même analyse vaut pour son adjointe Françoise Babin. Les juges relèvent au passage que l’ex-présidente de la commission d’urbanisme n’a pas « voulu compromettre la vente de lots dont elle était propriétaire ». Les juges ont aussi relevé plusieurs « manquements de l’Etat » et souligné que la faute « la plus grave » a été de rendre cette zone de La Faute-sur-Mer constructible.

Au lendemain de la tragédie, l’Etat avait entrepris un vaste plan de réforme sur la politique de prévention des risques littoraux et de submersion marine. Si des améliorations concrètes ont été relevés, notamment sur la prévision, la vigilance et l’alerte, il reste à déplorer le retard considérable pris dans la mise en œuvre des Plans de prévention des risques et il serait tant de s’inquiéter des attaques récurrentes contre la Loi littoral de la part de certains élus.

Le Maire Marratier a refusé d’endosser la responsabilité dans cette tragédie, préférant celle du costume de l’expansionniste qui lui a valu d’être élu et réélu sans interruption à la tête de sa petite commune touristique Vendéenne, qui par l’intermédiaire de l’un de ses avocats Didier Seban, estime que sa condamnation est celle « de tous les maires de France », en mettant en évidence, à juste titre, les faiblesses de l’appareil Etatique….

Cet argument repose la réflexion sur la responsabilité et la culpabilité ? Etre maire ou élu, n’est-ce pas appartenir à une communauté à la fois morale et juridique pour laquelle il est à la fois le garant des êtres, des choses, et des intentions qui la composent ? De même que cette charge ne lui incombe-t-il pas faisant alors de lui une personne imputable laquelle doit rendre des comptes pour les actions qu’elle a engagé pour répondre à toutes les attentes.

De responsabilité à culpabilité, la frontière tient au premier des idées que l’on leurs prête et le deuxième par l’acte engendré par la volonté du premier. Dans la tragédie de la Faute, il ne s’agit pas d’idées ou d’intentions mais bien d’actions strictement personnalisées …..
Cette tragédie humaine se caractérise par l’âpreté des conséquences d’actes irréfléchis et pour lesquels la vanité en a fait oublier les risques majeurs en fermant les yeux et qui s’est muée en une mauvaise foi.

Enfin, comment omettre le passé d’une toute petite commune ‘’fautive’’ d’être si prête de la Mer. Où tant d’événements ont marqué celle-ci bien avant cette maudite tempête.

Malgré les arguments de la Défense, la peine actée par le tribunal est inédite puisque la peine la plus lourde prononcée contre un maire pour homicide involontaire est de dix mois d’emprisonnement avec sursis. Un verdict enfin à la mesure de la gravité d’une triste réalité celle de l’avidité de l’homme.

Mais avant tout, ce verdict doit permettre de pointer de son sceau une autre réalité, celle du déni de bons nombres d’élus qui s’opposent à l’élaboration de plans de prévention des risques littoraux et de submersion marine en maintenant une pression urbanistique qu’ils pensent contrôler. Il suffit d’examiner cette réalité et celle des récentes inondations survenues dans le sud-est de la France pour rechercher la responsabilité de ceux qui ont avec outrance minimiser ces risques… Il suffit de constater dubitativement et avec sidération la réalité, celle de l’érosion du littoral français dans un contexte de réchauffement climatique et d’une éventuelle montée du niveau des océans

Les même qui se cachent derrière l’illusion économique flouent leur propre responsabilité et mettent en danger la vie des citoyens.

Ce verdict symbolise l’irresponsabilité d’élus ‘’au-dessus de tout’’ et pour qui le déni du risque est omniprésent et rappelle à ces même élus que la culture du risque n’est pas qu’une simple éphéméride mais bien un moyen de vigilance à travers la genèse d’idées et d’interventions.


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