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Au Musée du Luxembourg, le grand marché de l’impressionnisme de Paul Durand-Ruel

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Au Musée du Luxembourg, le grand marché de l’impressionnisme de Paul Durand-Ruel

Au Musée du Luxembourg, le grand marché de l’impressionnisme de Paul Durand-Ruel

9 octobre 2014 - 8 février 2015

Cette exposition est organisée par la Réunion des musées nationaux - Grand Palais en collaboration avec le musée d’Orsay, la National Gallery, Londres et le Philadelphia Museum of Art.

Elle sera présentée à la National Gallery de Londres du 4 mars au 31 mai 2015, puis au Philadelphia Museum of Art du 18 juin au 13 septembre 2015.

« J’arrive à mon grand crime, celui qui domine tous les autres. J’achète depuis longtemps et j’estime au plus haut degré les oeuvres de peintres très originaux et très savants dont plusieurs sont des hommes de génie et je prétends les imposer aux amateurs. J’estime que les oeuvres de Degas [...], de Monet, [...] de Pissarro et de Sisley sont dignes de figurer dans les plus belles collections.» Paul Durand-Ruel en 1885

A ce jour, aucune manifestation ni étude d’ensemble n’a été consacrée par les musées à Paul Durand-Ruel (1831-1922), l’un des plus grands marchands d’art du XIXe siècle et figure majeure de l’histoire de l’impressionnisme.

Dès le début des années 1870, Paul Durand-Ruel découvre et accompagne les peintres impressionnistes avec flair et passion, achetant et vendant, dans un contexte souvent difficile, des milliers de tableaux impressionnistes, parmi lesquels les chefs-d’œuvre du mouvement.

« Missionnaire » de la peinture comme Renoir aime à le nommer, il contribue aussi à inventer le marché de l’art moderne et donne une dimension internationale sans précédent à sa galerie, en particulier aux Etats-Unis. Les plus grandes collections impressionnistes européennes et américaines, publiques et privées, se constituent au tournant du XXe siècle, auprès du marchand.

A travers quelque quatre-vingt tableaux, dessins, photographies et documents, l’exposition retracera un moment crucial, de la fin des années 1860 au début du XXe siècle, où une avant-garde artistique accède à une reconnaissance internationale sous l’impulsion d’un marchand entreprenant et inventif.

Cette exposition est la première consacrée au grand marchand des impressionnistes, Paul Durand-Ruel (1831-1922), également considéré comme le père du marché de l’art moderne. Elle se propose, dans le sillage des récentes manifestations dédiées à des marchands influents, tels Theo Van Gogh, Ambroise Vollard ou Henri Kahnweiler de mettre en lumière le rôle d’une figure éminente de l’impressionnisme dont les choix et les goûts radicaux ont été déterminants pour la reconnaissance des artistes et la constitution de notre panthéon de la peinture moderne.

La plupart des grandes collections impressionnistes publiques et privées se sont en effet constituées auprès de la galerie Durand-Ruel au tournant du XXe siècle. Nulle vente impressionniste qui n’ait lieu sans que des tableaux autrefois passés par la galerie n’y figurent. De sa découverte de l’impressionnisme au début des années 1870 jusqu’au succès du tournant du XXe siècle, Paul Durand-Ruel a en effet acheté, vendu, exposé des milliers d’oeuvres de Manet, Monet, Renoir, Degas, Pissarro, Sisley, Morisot et Cassatt. Cette histoire ne s’est pas déroulée sans heurts et, s’il est maintenant salué comme un marchand visionnaire, Durand-Ruel a bel et bien fait le pari de l’impressionnisme. C’est ce chapitre de l’histoire de la galerie et du parcours d’un homme que l’exposition comme son catalogue entendent montrer et étudier grâce à de nouvelles recherches.

Reflétant le rayonnement international de la galerie au XIXe siècle, cette exposition évoque avec Paul Durand-Ruel une figure centrale de l’impressionnisme. Les collections des musées d’Orsay, de Londres et de Philadelphie comptent près de 200 oeuvres passées par sa galerie. L’exposition réunit près de 80 tableaux et des documents, provenant de musées et de collections particulières du monde entier. Elle retrace entre la fin des années 1860 et 1905, les moments-clés d’une autre histoire de l’impressionnisme, où la réception des oeuvres, leur diffusion, leur circulation sont considérées comme un élément de leur meilleure compréhension.

Cette exposition prend place dans les salles du Musée du Luxembourg qui abritait au temps de Paul Durand- Ruel le musée des artistes vivants, où les impressionnistes ont été difficilement et lentement acceptés. Afin d’offrir une vision alternative de l’art de son époque, le marchand ouvrait son appartement à la visite. L’évocation de l’«appartement-musée» de Durand-Ruel constitue le point de départ de l’exposition qui aborde au fil de cinq autres sections, le goût du marchand pour la « Belle Ecole de 1830 » (Delacroix, Rousseau, Corot, etc...), ses premiers achats aux impressionnistes et à Manet, à Londres et à Paris, les années de crise à travers l’exemple de l’exposition impressionniste de 1876, la promotion des artistes à travers l’essor des expositions particulières autour du cas de Monet en 1883 et en 1892, pour se clore sur la diffusion de l’impressionnisme aux Etats-Unis et en Europe, avec un accent sur l’exposition historique des Grafton Galleries à Londres en 1905.

Image : Claude Monet, La Liseuse, (détail) 1872, Huile sur toile, 50 x 65 cm, Baltimore, The Walters Art Museum © The Walters Art Museum, Baltimore

Delacroix, L’Assassinat de l’évêque de Liège

Delacroix, L’Assassinat de l’évêque de Liège

L’impressionnisme

Au XIXe siècle, les artistes souhaitent de plus en plus développer leur style personnel, quitte à s’éloigner du goût du public. Deux catégories d’artistes émergent alors : ceux qui continuent à flatter le goût des acheteurs, et ceux qui, au risque de mettre en péril leurs revenus, refusent de faire la moindre concession dans leur démarche créative. Ces derniers, à l’inverse des artistes alimentant l’art officiel, sont rarement reconnus de leur vivant.

L’art officiel, ou « académique », a son propre temple : le Salon, une grande exposition annuelle organisée par l’Académie des Beaux-Arts, où se font et se défont les carrières des artistes de l’époque. Seules les toiles conventionnelles au fini soigné y sont exposées. De même, il existe à l’époque une hiérarchie des genres (voir plus bas, activité 4), et le Salon méprise les œuvres du « genre bas ». Mais certains artistes refusent de soumettre leur art à cette idéologie dominante du « goût officiel » : les impressionnistes sont de ceux-là. Au début des années 1860, ils se regroupent pour créer une nouvelle peinture qui se détache des règles trop strictes de l’Académie. Parmi eux : Edgar Degas, Claude Monet, Auguste Renoir, Camille Pissarro, Paul Cézanne et Berthe Morisot entre autres. Leurs toiles, ne correspondant aucunement aux attentes du jury, sont quasi-systématiquement rejetées par le Salon. Au lieu de se décourager, les impressionnistes organisent en 1874 une exposition en marge du Salon. Les réactions du public et des critiques sont la plupart du temps sans appel (voir activités 3 et 5, sur la critique et la caricature) : ils s’attaquent à la touche libre de l’impressionnisme, comparée à des « gribouillages », et aux « sujets indignes » que les peintres représentent dans leurs toiles. Aux lendemains de l’exposition de 1874, Louis Leroy, un des principaux pourfendeurs de l’impressionnisme, publie dans Le Charivari, journal satirique de l’époque, un article plein de sarcasmes, décrivant la réaction scandalisée d’un compagnon fictif, le peintre académique M. Vincent, devant la Gelée blanche de Camille Pissarro :

« Oh ! Ce fut une rude journée que celle où je me risquai à la première exposition du boulevard des Capucines en compagnie de M Joseph Vincent, paysagiste, élève de Bertin, médaillé et décoré sous plusieurs gouvernements ! L’imprudent était venu là sans penser à mal ; il croyait voir de la peinture comme on en voit partout, bonne et mauvaise, plutôt mauvaise que bonne, mais non pas attentatoire aux bonnes mœurs artistiques. Je le conduisis devant le champ labouré de M. Pissarro.

A la vue de ce paysage formidable, le bonhomme crut que les verres de ses lunettes s’étaient troublés. Il les essuya avec soin, puis les reposa sur son nez : - Par Michalon ! s’écria-t-il, qu’est-ce que c’est que ça ! - Vous voyez... une gelée blanche sur des sillons profondément creusés.

- Ça des sillons, ça de la gelée ?... Mais ce sont des grattures de palette posées uniformément sur une toile sale. Ça n’a ni queue ni tête, ni haut ni bas, ni devant ni derrière. - Peut-être, mais l’impression y est. »

La légende de l’impressionnisme s’est précisément construite sur ce rejet du public et de la critique. Cependant, certains ont dès le départ été sensibles à la nouveauté radicale de ce mouvement. C’est le cas de certains journalistes ou de figures du monde littéraire, comme Zola ou Huysmans. Mais c’est avant tout à leur marchand fidèle, Paul Durand-Ruel, que les impressionnistes doivent leur succès grandissant. Il leur confère une visibilité auprès des collectionneurs, leur accorde un soutien financier sans faille, et les encourage dans leur entreprise de révolution des formes et des couleurs. La reconnaissance officielle des impressionnistes se fait d’abord aux Etats-Unis dans les années 1880 grâce à l’activisme de Durand-Ruel qui organise notamment en 1886 une exposition impressionniste à New York. De nombreux collectionneurs, comme William Rockefeller, se passionnent alors pour ces peintres novateurs et leur apportent une reconnaissance méritée, qui permettra à l’impressionnisme d’asseoir définitivement sa légitimité. En France, il faut attendre les années 1890, avec notamment la parution d’une Histoire de l’impressionnisme rédigée par Gustave Geffroy en 1892, pour que l’impressionnisme entre officiellement dans l’Histoire de l’art.

L’affirmation de cette liberté créatrice au cours du XIXe siècle n’aurait sans doute pas été si complète et si rapide sans la participation d’un autre allié de taille : la photographie. En même temps que se formait l’art impressionniste, l’usage de l’appareil photographique se répandait. Les tâches consistant à reproduire fidèlement la nature en guise de témoignage documentaire, jusqu’alors assumées par la peinture, pouvaient à présent passer entre les mains de la photographie, et les artistes furent alors contraints d’aller là où la photographie ne pouvait les suivre : dans la forme, la couleur et dans l’expression de l’individualité de l’artiste.

Au Musée du Luxembourg, le grand marché de l’impressionnisme de Paul Durand-Ruel
Mais qu'est-ce que l'impressionisme

Au sein de l’Histoire de l’art moderne, l’impressionnisme constitue une véritable révolution, qui repose essentiellement sur les trois points suivants :

Révolutions techniques

Le temps de l’impressionnisme coïncide avec celui de la Révolution industrielle : de nouveaux moyens matériels sont mis à la disposition des artistes. Deux grands changements vont notamment avoir un impact capital sur leur création: l’invention de la peinture en tube au début des années 1840 ainsi que la commercialisation de chevalets légers à transporter. Tandis que jusqu’au milieu du XIXe les artistes peignaient dans leur atelier, ces évolutions techniques leur permettent de peindre directement en plein- air, face aux paysages qu’ils représentent. Cette facilité combinée au boom ferroviaire des années 1840 les amène également à voyager davantage : les artistes peuvent à présent poser leur chevalet dans toute la France mais également en Italie, en Angleterre ou en Hollande.

Quotidien et modernité

Les impressionnistes choquent beaucoup leurs contemporains par le choix de leurs sujets. Dans la hiérarchie des genres, ils favorisent les scènes de genre et les paysages à la peinture historique, traditionnellement considérée comme le genre supérieur. En effet, les impressionnistes aiment peindre le quotidien et les loisirs des gens de leur époque. Ainsi, ils représentent les lieux de sociabilité de leur temps : les guinguettes où l’on danse chez Renoir, l’Opéra chez Degas, le canotage chez Caillebotte. De même, ils reproduisent sans fard des activités parfois très prosaïques : les blanchisseuses étendant le linge chez Berthe Morisot ou encore les scènes de toilette chez Mary Cassatt. Cette volonté de reproduire le réel tel qu’il est, et non pas idéalisé comme le faisaient bien souvent les peintres académiques, est au cœur de la démarche de « sincérité » de l’impressionnisme.

Berthe Morisot, Femme à sa toilette

Berthe Morisot peint cette toile intitulée Femme à sa toilette en 1879. La représentation de la femme dans son quotidien, un de ses sujets de prédilection, est ici déclinée sous une de ses formes les plus intimes : la toilette. Une jeune femme nous est présentée de dos, dans la solitude de sa chambre, face à son miroir. Elle arrange délicatement sa coiffure tout en se regardant dans sa psyché. De ses épaules dénudées, de sa chevelure d’or et la volupté de sa robe se dégage une sensualité raffinée, qui n’est que renforcée par le mystère de son visage dissimulé. Exécutée avec des touches douces de roses, de bleus et de blancs, l’œuvre est en réalité presque monochrome, et c’est à peine si l’on distingue la robe vaporeuse de l’arrière plan fleuri. Tout se fond dans une harmonie poétique et lumineuse.

Berthe Morisot, Femme à sa toilette

Berthe Morisot, Femme à sa toilette

Charles Baudelaire dans Le Peintre de la vie moderne : « Il est beaucoup plus commode de déclarer que tout est absolument laid dans l’habit d’une époque, que de s’appliquer à en extraire la beauté mystérieuse qui y peut être contenue, si minime ou si légère qu’elle soit. » (1863)

Les impressionnistes se sont aussi posés en chroniqueurs de la modernité, en représentant dans leurs toiles les métamorphoses qu’ils observent à la ville et à la campagne. Ainsi, gares, trains, ponts, chemins de fer, ports et grands boulevards modernes font partie de leurs sujets de prédilection.

Pont à Villeneuve-la-Garenne de Sisley

Ce Pont à Villeneuve-la-Garenne, construit peu de temps avant d’être représenté par Alfred Sisley en 1872, constitue pour l’époque un emblème de la modernité. Le pont est d’ailleurs un des motifs récurrents de la production d’Alfred Sisley, de même que le village de Villeneuve- la-Garenne, qui fait l’objet de nombre de ses toiles. Pourtant, le pont n’est ici qu’accessoire,

et le véritable sujet de l’œuvre n’est autre que la couleur d’un moment, la lumière et le calme d’une journée d’été. Ainsi, la pierre et le fer du pont se mêlent aux éléments naturels et s’y noient. De même, les vacanciers sur les berges et sur la barque au centre du tableau, signe discret de la présence des hommes et de leur activité, ne sont pas directement visibles et leurs silhouettes sont fondues au reste du paysage. Cette toile est en cela emblématique du courant impressionniste : la technique de la touche s’y déploie magistralement, dans les reflets de l’eau, sur la pile du pont, les nuages ou les berges. Les tons lumineux ainsi appliqués capturent dans son instantanéité l’éclat d’un brillant soleil d’été ; s’en dégage une incroyable atmosphère de sérénité, de légèreté et de clarté, propre à l’œuvre de Sisley.

Alfred Sisley, Pont à Villeneuve-la-garenne

Alfred Sisley, Pont à Villeneuve-la-garenne

Libération de la touche et de la couleur

Par ailleurs, les impressionnistes ont été vivement critiqués pour leur technique elle-même. Dans cette même démarche de « sincérité », les impressionnistes ont à cœur de représenter l’éphémère et les sensations fugitives, saisis sur le vif : ils tentent de capter les « impressions » du réel, d’où leur appellation d’impressionnistes. Peu leur importe la précision du dessin, car face à une scène véritable, l’œil ne saisit jamais tout le détail. Afin de représenter la nature le plus fidèlement possible, dans

ses changements incessants, les impressionnistes peignent directement sur la toile, par des touches rapides. C’est cette « touche » un peu trop « libre » au goût du public qui leur vaudra d’être accusés de manque de fini, voire d’une absence totale de talent (voir plus bas caricature de Pif où l’artiste peint avec un balai). De cette même volonté d’imprimer la fugacité des phénomènes naturels découle le principe original de la série. Il s’agit de représenter le même sujet, vu sous le même angle mais dans des conditions changeantes (saisons, moments de la journée, conditions météorologiques). Monet développera tout particulièrement ce concept, avec notamment sa série de peupliers dont vous pourrez voir dans l’exposition trois toiles sur les vingt-quatre réalisées au total sur ce thème. Cette manière de peindre, rapide et peu soucieuse des détails, préfigure déjà l’abstraction. Lorsque l’on observe de près certaines toiles, le traitement de la matière se rapproche de celui des peintres abstraits du XXe, dont les impressionnistes peuvent être considérés comme les précurseurs.

Monet, Les peupliers au bord de l'Epte

Monet entreprend sa série des peupliers pendant l’été 1891. Cet arbre, si caractéristique de la région de la Seine, est l’objet d’un ensemble prodigieux : Monet exécute vingt-quatre toiles inspirées de ce motif, en variant les points de vue, les cadrages, les heures du jour et les saisons. La toile est ici structurée par les troncs des peupliers, qui partagent la surface du tableau en bandes verticales. Les arbres à l’arrière plan dessinent une courbe sinueuse qui complète cette combinaison d’horizontales (la rive) et de verticales (les peupliers). Mais ces formes géométriques ne sont pour Monet que prétexte et support pour une création partant de la couleur. La touche fragmentée qui joue sur des couples de couleurs (ici bleu-vert, jaune-orange et bleu-violet ailleurs) rend sensiblement la lumière atmosphérique, ses variations, et les bruissements des feuillages.

Monet, Les Peupliers au bord de l’Epte

Monet, Les Peupliers au bord de l’Epte

Musée du Luxembourg

19 rue de Vaugirard, 75006 Paris

ouverture : tous les jours sauf le 25 décembre lundi et vendredi de 10h à 22h, du mardi au jeudi, de 10h à 19h; samedi et dimanche de 9h à 20h. 24 et 31 décembre de 10h à 18h

tarifs : 12 €, TR 7,5 € (16-25 ans, demandeurs d’emploi et famille nombreuse) spécial jeune : 7,5 € pour deux entrées (du lundi au vendredi à partir de 17h)

gratuit pour les moins de 16 ans, bénéficiaires des minima sociaux

accès : M° St Sulpice ou Mabillon Rer B Luxembourg Bus : 58 ; 84 ; 89 ; arrêt Musée du Luxembourg / Sénat

informations et réservations : www.grandpalais.fr et www.museeduluxembourg.fr


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