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De Tchernobyl à Zaporijia, il n'y a qu'un souffle radioactif !!!

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De Tchernobyl à Zaporijia, il n'y a qu'un souffle radioactif !!!

De Tchernobyl à Zaporijia, il n'y a qu'un souffle radioactif !!!

Si le Levage est enfin achevé de l’enceinte de confinement du sarcophage de Tchernobyl en Ukraine par le groupement Vinci-Bouygues, NOVARKA, le 20 novembre dernier, les autorités ukrainiennes ont annoncé le 3 décembre, qu’un accident s’était produit le vendredi 28 novembre, à 19h24, sur le réacteur n°3 de la centrale nucléaire de Zaporijia.

A travers un communiqué de la CRIIRAD, on apprend que la production est totalement arrêtée depuis lors mais les autorités ukrainiennes se veulent très rassurantes : l’accident ne concernerait pas le réacteur et serait dû à un « simple » court-circuit dans un transformateur électrique. Il n’y aurait eu aucun rejet de produits radioactifs dans l’environnement et aucune menace de rejet. La production aurait reprendre dès le vendredi 5 décembre.

Selon, la CRIIRAD, à lire les dépêches, on peut même se demander pourquoi le terme d’accident a été utilisé (à moins qu’il ne s’agisse d’un problème de traduction ou d’une amplification médiatique).

Quoiqu’il en soit, l’important est que, 5 jours plus tard, aucune information exploitable n’a été communiquée : on ne sait pratiquement rien, ni des circonstances, ni de l’origine ou du déroulement. Il est donc impossible d’émettre la moindre appréciation sur ce qui s’est passé. Rappelons que dans une centrale nucléaire, des dysfonctionnements apparemment mineurs et concernant des équipements extérieurs au cœur du réacteur, peuvent être à l’origine de séquences débouchant sur un accident grave.

Résultat des vérifications conduites par le laboratoire de la CRIIRAD

La CRIIRAD exploite un réseau de balises de surveillance en temps réel de la radioactivité de l’air implantées en Ardèche, Drôme, Isère et Vaucluse ainsi que des stations de contrôle en continu du débit de dose ambiant. Sur toute la période considérée, du 28 novembre à ce jour 3 décembre, aucune élévation anormale du niveau de rayonnement n’a été enregistrée.

L’équipe d’astreinte du laboratoire de la CRIIRAD a également examiné les données de surveillance de la radioactivité ambiante fournies par les réseaux officiels d’un certain nombre de pays européens situés entre l’Ukraine et la France : Allemagne, Autriche, Suisse, Grèce (et contrôle préliminaire sur la Russie). Aucune anomalie n’a été détectée : les données consultées ne mettent pas en évidence de résultats atypiques par rapport aux fluctuations de la radioactivité naturelle.

Réseau Allemand : la carte des mesures de débit de dose gamma ambiant sur l’ensemble du pays du 1 au 2 décembre 2014 ne montre pas de valeurs atypiques. La consultation des évolutions temporelles du 27 novembre au 3 décembre sur une sélection de 6 stations ne montre pas d’évolutions anormales du débit de dose.

Réseau Autrichien : les mesures de débit de dose gamma ambiant sur l’ensemble du pays le 3 décembre ne montrent pas de valeurs atypiques (maximum 0,163 μSv/h)

Réseau Grec : La carte des mesures de débit de dose gamma ambiant du 3 décembre ne montre aucune anomalie. L’examen des graphiques de données du 27 novembre au 3 décembre sur une sélection de 3 sites ne révèle aucune évolution anormale.

Réseau Suisse : La carte des mesures de débit de dose gamma ambiant sur l’ensemble du pays (63 stations), actualisée au 2 décembre ne montre pas de valeurs moyennes journalières atypiques. La consultation des données du 1 au 3 décembre sur la station qui présente les valeurs maximales n’indique pas de valeurs sortant de l’éventail des valeurs usuelles.

Pour rappel : de l’Ukraine à la France

En 1986, les rejets massifs de radioactivité s’étaient poursuivis 10 jours durant, du 26 avril au 5 mai. Les masses d’air contaminées en provenance de l’Ukraine arrivèrent sur la France le 29 avril (l’exploitation ultérieure des mesures a révélé une forte augmentation de la radioactivité dans la Meuse et dans le Gard). Le 1er mai, le « nuage » de Tchernobyl recouvrait la totalité du territoire. Les vents avaient d’abord poussé la contamination vers le Nord, vers la Finlande et la Norvège.

En cas de configurations météorologiques plus défavorables, la France pourrait être affectée dans des délais nettement plus courts. L’analyse des plans de gestion de crise montre que cette réalité n’a toujours pas été intégrée par les autorités françaises.

criirad

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Les obligations d’information

On pourrait s’étonner du délai de 5 jours entre la survenue de l’accident et la publication de l’information. L’Ukraine fait en effet partie des Etats signataires de la convention sur la notification rapide d’un accident nucléaire, convention établie au lendemain de l’accident de Tchernobyl, en réaction contre le silence des autorités soviétiques.

Rappelons toutefois que les termes de la convention définissent des conditions qui sont autant de moyens d’échapper aux obligations de notification, même en cas de véritable accident : l’Etat où survient l’accident n’a l’obligation d’informer sans délai l’AIEA et les pays susceptibles d’être affectés que lorsque l’accident entraîne ou entrainera probablement un rejet de matières radioactives, que ce rejet ait franchi ou puisse franchir les frontières et soit susceptible d’avoir de l’importance du point de vue de la sûreté radiologique pour un autre Etat. Si l’une des conditions n’est pas respectée (si par exemple les autorités jugent le rejet possible mais pas « probable »), elles ne sont pas tenues d’informer l’AIEA ou tout autre Etat. De même, un rejet avéré et transfrontalier mais jugé « sans importance du point de vue de la sûreté radiologique n’obligerait pas à notification.

En 2014, 15 réacteurs électronucléaires sont en exploitation, répartis sur 4 sites : - Rovno / Rivne (4 réacteurs) - Khmelnistky / Khmelnitskiy (2 réacteurs) ; - Sud Ukraine / South Ukraine (3 réacteurs) - Zaporijia / Zaporizhzhie (6 réacteurs).

A cela, s’ajoutent 2 réacteurs de recherche, l’un à Kiev (Kyiv), le second à Sébastopol, en Crimée. La mise en service de 2 réacteurs supplémentaires sur la centrale de Khmelnitskiy est envisagée pour 2015-2016 (mais il s’agit d’un projet ancien longtemps mis en sommeil).

5 des 15 réacteurs en fonctionnement ont 30 ans, ou plus, de fonctionnement. La vétusté n’est que l’un des nombreux facteurs de risque : le réacteur de Tchernobyl était connecté eu réseau depuis moins de 3 ans quand il a explosé.

La centrale nucléaire de Tchernobyl (Chornobyl sur la carte) ne produit plus d’électricité (seulement des déchets radioactifs) : le réacteur numéro 4 a explosé le 26 avril 1986. Les 3 autres réacteurs avaient été remis en fonctionnement en fin d’année 86, en dépit des niveaux de contamination et des risques. Gravement accidenté en octobre 19911, le réacteur n°2 n’a jamais été réparé. Le réacteur n°1 a été définitivement arrêté en novembre 1996, le réacteur n° 3 en décembre 2000.

Les équipes de NOVARKA (50% VINCI Construction Grands Projets, mandataire, et 50% Bouygues Travaux Publics, filiale de Bouygues Construction) ont achevé avec succès le levage de l’enceinte de confinement du sarcophage de Tchernobyl en Ukraine.

L’enceinte se compose de deux demi-arches, chacune d’elles ayant fait l’objet de trois levages depuis novembre 2012, après d’importants travaux d’assainissement, de terrassement et de fondations sur l’aire de montage située à proximité du réacteur n°4 de la centrale. Le dernier levage de la seconde partie de la structure a eu lieu le 24 octobre 2014.

L’étape suivante consistera à assembler les deux parties de l’enceinte, à équiper l’ensemble des systèmes nécessaires (alimentation électrique, ventilation, contrôle commande) puis à glisser l’enceinte complète au-dessus du sarcophage actuel. Le poussage de l’enceinte au-dessus du sarcophage est prévu au printemps 2017. Des travaux de connexion des murs tympans situés sur les côtés de l’arche et d’étanchéité s’ensuivront afin d’isoler totalement le réacteur n°4 accidenté de l’extérieur. La livraison de l’ensemble de l’ouvrage est prévue en novembre 2017. Les conditions seront ainsi créées pour un démantèlement du sarcophage et du réacteur n°4 en toute sécurité.

Ce projet, qui a mobilisé les équipes d’ingénierie de deux grands leaders de la construction, constitue un prototype «hors normes». Il est financé par le «Chernobyl Shelter Fund», administré par la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) et auquel participent 43 gouvernements et organisations donateurs.

novarka

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