Le grand chantier de réhabilitation de la Maison de Radio France à l'occasion de ses 50 ans
Sous le haut patronage et en présence de Mr. François Hollande, La Maison de la Radio fête ses 50 ans : avec l'Orchestre National de France, le Choeur et la Maîtrise de Radio France, Agnès Obel et Eddy Mitchell, ce mardi 17 décembre à 20h
« A tant d’idées, de mots, d’images, de sons lancés sur les ondes merveilleuses…fallait-il une maison ? Oui ! » déclarait le général de Gaulle lors de l’inauguration du bâtiment le 14 décembre 1963.
Cinquante années plus tard, son discours fait encore écho et sonne avec une incroyable justesse, comme le remarque Jean-Luc Hees, Président-Directeur général de Radio France : « Ce discours magistral n’a pas pris une ride. Oui, la Maison de la Radio est la maison des idées, celle de l’information, de la musique, de la fiction, de la création. On lui souhaite un excellent anniversaire avec tendresse et affection et en regardant vers l’avenir ».
La Maison de la Radio, bien plus qu’un lieu d’émission des stations radiophoniques du service public français, représente un véritable symbole du patrimoine national. Emblème de la période des Trente glorieuses et du paysage architectural parisien, elle s’impose sur les berges de la Seine par ses dimensions et son originalité. Aujourd’hui encore, elle demeure un point de repère dans la capitale et une forte curiosité touristique.
Pour célébrer cet anniversaire des 50 ans du bâtiment, et dans la perspective de sa réouverture prochaine au public, Radio France offre à ses auditeurs une soirée-concert exceptionnelle diffusée en direct sur les chaînes du groupe : France Inter, France Bleu, France Culture, France Musique, Fip, et Le Mouv’.
Alors que les travaux se poursuivent, un panorama sur cette réhabilitation qui sachèvera en 2016.
La mise aux normes, l’ouverture sur la ville, la fluidité des circulations, l’apport de lumière naturelle dans les lieux de vie et de travail, des jardins, intégration des nouvelles technologies, démarche de développement durable… Cette rénovation lourde s’étalera tout au long de 7 années pour parvenir à redonner à ce lieu emblématique du patrimoine architectural parisien, une unité à l’ensemble avec de nouveaux espaces d’accueil.
Les espaces extérieurs seront transformés en un grand parc accessible aux riverains.
La création d’un axe transversal de 130 mètres de long permettra aux riverains, visiteurs et personnels de traverser le bâtiment selon l’axe nord-sud en y découvrant tous les métiers de la radio. Cette traversée sera rythmée par une nef partant du grand hall A, surmontée d’une verrière de 18 mètres de haut, puis par une agora, nouveau cœur du bâtiment située dans la petite couronne et enfin par une rue intérieure jusqu’à un parvis qui débouchera sur la rue Raynouard.
Depuis quelques mois, la voiture n’a plus droit de cité sur le parking extérieur de Radio France. Une nouvelle donne due aux travaux de terrassement et de construction du futur parc de stationnement souterrain. Ce chantier périphérique est néanmoins stratégique et capital, tant du point de vue de la construction proprement dite que de son impact sur le quotidien des collaborateurs et des riverains.
Quelques chiffres clés :
un jardin
5 niveaux en sous-sol (dont 4 pour le stationnement)
750 places
un parvis d’accès à la porte D
80000 m3 de terre évacués
20 mètres de profondeur
parois étanches d’un mètre de large
27 à 31 mois de travaux
Le projet offrira enfin à Radio France et à Paris un auditorium de 1450 places de classe internationale, procurant aux chaînes et aux quatre formations musicales un lieu de représentation dédié. Cet auditorium sera équipé d’un orgue.
L’auditorium implanté au sein même de Radio France constituera un nouveau lieu culturel important à Paris. Cette salle à vocation internationale est une salle avec « la Musique au centre », comme l’a développé Hans Scharoun à Berlin. Elle met « le public autour », dans une plus grande proximité avec l’orchestre, et s’insère mieux dans le plan d’ensemble de la Maison de Radio France, parce qu’elle permet de mieux gérer les flux musiciens côté scène et le flux public côté hall et foyer.
Le nouvel auditorium prend place dans l’emprise des studios 102 et 103 ; il est entouré par un ensemble de vastes foyers prolongeant le hall principal, lieu d’échange et de convivialité largement ouvert sur la ville.
Son volume de plus de 19 000 m3, beaucoup plus important que celui de la salle actuelle, nécessite une surélévation au-dessus de la toiture des anciens studios. Ce volume émergent, en retrait par rapport aux façades existantes de la couronne, est couvert par un « dôme » en alucobond.
Les 1400 places, environ, sont réparties autour de l’orchestre en plusieurs groupes de spectateur-auditeurs. Les balcons sont fragmentés en sections distinctes, tournées dans différentes directions. La forme des balcons permet de nombreuses vues obliques vers la salle et la scène.
Le plafond est découpé et accompagne dans un mouvement ascensionnel la fragmentation de l’assemblée. La disposition des spectateurs-auditeurs autour des musiciens évite le vis-à-vis frontal entre l’orchestre et la salle et permet de rapprocher le public de la scène.
Grâce à ces travaux, Radio France offrira à l’ensemble de ses publics une offre radiophonique, musicale et culturelle encore plus développée et plus accessible, répondant ainsi, dans l’excellence, à ses missions de service public.
Une rénovation lourde qui prendra autant de temps que la construction de ce bâtiment dont les travaux ont débuté dans les années 50 et inauguré en 1963 par le président d’alors, Charles de gaulle et d’andré Malraux ministre d’Etat chargé des Affaires culturelles.
Le bâtiment, conçu par Henry Bernard, compose une couronne de 500 m de circonférence avec une tour de 68 m de hauteur en son centre. Sa forme très particulière a inspiré les logotypes successifs de Radio France. Une forme du bâtiment, qui lui vaut encore aujourd’hui le surnom de Maison Ronde, « On a volontairement recherché la simplicité des volumes afin de donner la plus grande intensité d’effet » expliquait Henry Bernard.
Depuis sa construction en 1963, les 100 000 m² de la Maison de Radio France bénéficient de l'énergie géothermique. L'eau extraite du bassin de l'Albien (nappe phréatique souterraine) à une température de 27°C est réchauffée ou refroidie en passant dans une pompe à chaleur. Elle est ensuite acheminée via un circuit fermé dans l’ensemble des locaux du bâtiment pour amener chaleur ou froid, en fonction des besoins. Un système à la fois économique et écologique qui fonctionne depuis près de 40 ans et qui sera reconduit (avec un nouveau puit et une source différente) à l’occasion de la réhabilitation.
Par ailleurs, la maison de la Radio fait partie des quelques bâtiments parisiens à disposer d'un abri anti-atomique, au même titre que le palais de l’Elysée ou le ministère de l’Air.
Cette rénovation importante fait suite à une ordonnance du Préfet de police qui avait en 2003 demandé l’évacuation de la tour centrale à la suite d’une étude montrant les défauts face à un incendie. La tour mettrait entre 11 et 40 min à brûler… Plusieurs rapports ont alors envisagé le déménagement des différentes radios publiques vers un autre site. La Maison de la radio aurait alors été revendue ou aurait, après travaux, hébergé un autre service de l'État. Néanmoins, il fut décidé en 2005, en partie pour des raisons historiques, de lancer une lourde réhabilitation pour l'ensemble de la maison de Radio France avec les cabinets Architecture studio en maître d’œuvre et Lamoureux pour l'acoustique.
Le projet de réhabilitation de Radio France s’est inscrit dans une démarche de développement durable en utilisant notamment le référentiel dit de Haute Qualité Environnementale (sans rechercher nécessairement une certification). Celui-ci est défini en 14 cibles dont les niveaux de performance ont été fixés selon l’analyse du site et des priorités de Radio France : chantier à faible nuisance sur l’environnement urbain, choix intégré des produits, systèmes et procédés afin d’en faciliter la maintenance et le recyclage…..
La cible nommée « gestion de l’énergie » est visée au niveau performant. En effet, l’amélioration de performance énergétique du bâtiment et l’utilisation des sources énergétiques renouvelables constituent deux enjeux majeurs intégrés à cette réflexion environnementale globale. Plusieurs études sont en cours d’élaboration pour répondre aux futures évolutions réglementaires qui feront suite au « Grenelle de l’Environnement ».
Ainsi Radio France a souhaité renouveler son système de chauffage/climatisation par le concept de pompes à chaleur associé à un puits géothermique. Trois puits seront forés dans la nappe souterraine de la craie (45m de profondeur) permettant ainsi de prélever de l’eau à 14°C, collectée par une canalisation rejoignant le pôle énergie (situé au 1er sous-sol du futur parking). Par un système d’échange, du chaud est créé l’hiver et du froid l’été. Cette eau pompée dans la nappe de la craie après passage dans un échangeur permettant de récupérer son énergie sera ensuite rejetée dans la Seine par une canalisation empruntant en partie le réseau d’assainissement.
Par ailleurs, le choix de ce type de forage permet la suppression des tours aéro-réfrigérantes (actuellement au 22ème étage de la tour centrale de la Maison de Radio France) qui affranchit définitivement des risques de pollution par légionnelle.
La sécurité incendie
La mise en conformité aux normes incendie de la Maison de Radio France est l’objectif premier du chantier de réhabilitation. Le défi : assurer une protection efficace tout en respectant les contraintes liées à l’activité de Radio France et à sa configuration physique.
Un travail considérable a été mené afin de proposer un dispositif de sécurité incendie sur mesure pour la Maison de Radio France. Cette opération essentielle portera sur plusieurs pôles: la stabilité au feu de l’ensemble des structures, les dégagements, le désenfumage, les moyens de secours…
Une structure renforcée La structure même du bâtiment sera consolidée afin de renforcer sa stabilité au feu. Les charpentes métalliques ainsi que les poteaux et planchers en béton seront protégées par flocage (procédure consistant à recouvrir les éléments de produits anti-feu). La Maison de Radio France sera également compartimentée en blocs, isolés par des parois coupe-feu de deux heures. Ce procédé permet d’assurer la continuité de l’activité en cas d’incendie dans les compartiments non touchés et d’assurer la sécurité du personnel plus efficacement.
Une évacuation efficace, tel est également l’objectif de la création des nouveaux dégagements. Deux escaliers supplémentaires seront créés dans le bâtiment A et au moins trois sorties sur l’extérieur seront aménagées. Dans la partie IGH (Immeuble de Grande Hauteur) chaque escalier sera équipé d’un sas coupe-feu deux heures et d’un procédé de désenfumage.
Des moyens de secours renforcés : La réhabilitation est également l’occasion d’installer un nouveau système particulièrement innovant d’extinction automatique à haute pression. Un réseau de tuyaux et de buses diffusera en cas d’incendie un brouillard d’eau. Ce système est aussi efficace et provoque beaucoup moins de dégâts que les systèmes traditionnels d’extinction. L’ensemble du bâtiment sera couvert par le système de détection automatique d’incendie suivi d’une intervention manuelle des pompiers (une équipe de 45 personnes). D’où l’installation (et/ou la conservation) de robinets d’incendie à chaque étage et de colonnes humides dans les sas des escaliers. Dans un souci écologique, un système de récupération des eaux d’extinction sera également mis en place.
Ainsi, de la prévention à l’action, toutes les mesures ont été prévues pour mettre la Maison de Radio France aux normes de sécurité incendie donc pour assurer la sécurité des personnels et du public.
La brumisation,
Dans le cadre de la réhabilitation et de la mise en sécurité du bâtiment, Radio France a choisi un système d’extinction automatique innovant et respectueux de l’environnement : le brouillard d’eau.
La technique du brouillard d'eau a été développée dans un premier temps pour protéger contre l’incendie les paquebots, puis les tunnels. Le brouillard d’eau, limite la quantité d’eau utilisée, agit par étouffement du feu et en limite les effets thermiques. Depuis le début des années 2000, ce système a été étendu aux bâtiments tertiaires.
Identique au système de sprinklage qui agit par l’envoi d’une grande quantité d’eau, ce procédé diffuse un brouillard d’eau à haute pression (140 bars). De plus, aucune réserve d’eau n’est nécessaire, le système étant directement raccordé sur les canalisations d’eau de ville. Il présente ainsi l’avantage de pouvoir être installé dans tous les locaux, même ceux contenant du matériel informatique.
Radio France à été parmi les précurseurs exploitant un tel système en France, puisqu’elle dispose depuis 2005 d’une installation d’extinction automatique par brouillard d’eau dans les locaux d’archives situés au sous sol.
Dans le cadre de la mise en sécurité de Radio France, ce système va être étendu à l’ensemble des bureaux de l’établissement permettant ainsi à l’entreprise de disposer d’un système complet étendu à tous les locaux de travail et de stockage de l’entreprise. Cependant, les studios dits « moyens » situés dans la cour intérieure de la maison de Radio France seront équipés d’un système de sprinklage.