A 3 450 m, le refuge de l’Aigle s’équipe en panneaux photovoltaïques bi-verre
Construit en 1910 sur le rocher de l’Aigle, en plein cœur du Parc National des Écrins, le Refuge de l’Aigle situé à 3450 m d’altitude, a connu en 2014 un confortement et une extension nécessaire pour la réouverture du site, fermé depuis 2012, fragilisé par les années et les conditions météorologiques rigoureuses.
La légende du refuge commence en 1910, date du début de la construction par le Club Alpin, prémisse d’une aventure humaine avec ses caravanes de guides et de bénévoles, transportant vers le sommets, à dos d’hommes et de mules, les éléments de la charpente et de la structure bois du refuge, taillés et préfabriqués par l’atelier parisien Ledeuil.
Il fallut 142 jours pour monter le bâtiment de 28m2, comportant une pièce unique avec 2 niveaux de dortoirs en lits de paille pour 18 personnes. Pour résister à l’assault des vents, les éléments en bois furent assemblés avec des pièces métalliques, des pieux arrimant le refuge à la roche furent consolidés par des ferrures, et plus tard renforcés par des câbles.
Depuis sa mise en service en 1911, des générations entières d’alpinistes se sont succédés dans ce refuge, laissant leurs traces de crampons dans le plancher et patinant les piliers soutenant la charpente.
L’incontestable supplément d’âme du refuge de l’Aigle tient à la magie du lieu et à l’esprit de sa configuration « à l’ancienne », organisée autour d’une pièce unique.
Subissant au fil des années les outrages du temps, la frêle cabane était devenue vulnérable, notamment face au risque d'incendie. Confronté à cette situation, le Maire de La Grave, fut contraint de prendre un arrêté de fermeture, le 23 Octobre 2012.
Dans le cadre de ce projet, SOLARAVIS, client de CENTROSOLAR France, a été choisi pour réaliser l’installation photovoltaïque du refuge afin de produire l’intégralité de sa consommation électrique.
CENTROSOLAR France, leader de solutions photovoltaïques, a été choisi par l’équipe de maîtrise d’œuvre pour équiper la toiture du refuge de l’Aigle en panneaux photovoltaïques bi-verre. Cette installation, réalisée à 3 450m d’altitude, est un véritable défi pour toute l’équipe formée sur ce projet qui a dû s’adapter aux conditions du site et de son environnement. Zoom sur ce chantier hors du commun.
UNE INSTALLATION PERFORMANTE, RÉSISTANT AUX CONDITIONS RIGOUREUSES DE LA HAUTE MONTAGNE
Afin de répondre aux besoins énergétiques du refuge tout en apportant une fiabilité à toute épreuve, ce sont 14 modules bi-verre qui ont été intégrés à cette installation orientée Sud-Est, soit une puissance de 3,3 kWc. Avec le choix des modules bi-verre, la toiture du refuge peut s’assurer une résistance hors pair aux UV, à la neige et au froid rigoureux.
UN DÉFI AMBITIEUX À RELEVER
L’objectif pour un tel site est de bénéficier d’une autonomie énergétique totale
en termes d’éclairage, d’alimentation des appareils électroménagers (chaîne du froid, préparation), de pompage et traitement de l’eau mais aussi d’équipement radio. Cet objectif a du être rempli dans des conditions particulièrement complexes du fait de l’altitude et de son accès difficile ; l’accès se faisant uniquement à pied (1800m de dénivelé).
Ce chantier a du prendre en compte une condition supplémentaire : le respect du site et son environnement : « Il était important de conserver l’âme de ce refuge mythique, situé dans un cadre exceptionnel tout en faisant accéder à la modernité et à un confort amélioré, notamment pour le gardien » explique Jacques Félix-Faure, architecte du projet.
Pour répondre à un tel défi, une équipe composée d’architectes (Atelier 17c architectes), d’un bureau d’étude fluide (Axenne) et de l’entreprise Solaravis pour la conception et la pose de l’installation photovoltaïque a travaillé pendant 5 mois afin de permettre la réouverture au public le 9 août dernier.
Jacques Félix-Faure, Atelier 17C architectes :
Quelle est l’origine du projet et comment s’est-il concrétisé ?
Ce projet, qui a mis près de dix ans à se concrétiser, est né d’un constat : après 100 ans d’existence le refuge était fragilisé. Plus qu’une rénovation, il fallait penser à une recontruction.
Le challenge tout d’abord a été de trouver un accord sur un projet qui permette d’agrandir le site pour porter la capacité d’accueil à 30 personnes au lieu de 17, et d’apporter plus de confort tout en respectant l’âme et la vocation de ce lieu. La solution qui s’est imposée a été d’intégrer l’ancienne structure du refuge dans la nouvelle. Puis il a fallu trouver des solutions aux multiples challenges techniques qui se posaient.
Ce projet a nécessité une collaboration étroite et une implication de tous. : Au-delà du projet architectural je retiens que ce fut une grande aventure humaine.
Pourquoi avoir opté pour une solution photovoltaïque pour un tel projet ?
La partie photovoltaïque est un élément fondamental du projet. Il s’agissait de produire l’intégralité de l’électricité pour la consommation du refuge.
Pour cela, nous avons dressé un état des consommations : les pompes du circuit chauffage solaire et ECS, le compresseur pour la pression de l’eau sanitaire, le filtre UV pour l’eau, la pompe pour relever l’eau depuis le fondoir, l’éclairage et les prises électriques pour les appareils ménager du refuge et les recharges des appareils sur batterie... Nous avions besoin d’une production énergétique importante au quotidien.
Quelles étaient les contraintes à intégrer ?
Nous ne pouvons pas nous permettre des opérations de maintenance, ce chantier devait donc prendre les panneaux les plus robustes du marché (1T/m2 sur la toiture) , tout en ayant des rendements exemplaires. La résistance aux UV et à la neige étaient nos préoccupations majeures.
Il nous fallait également trouver un système de fixation qui nous permette d’enlever les structures secondaires (250 km/h de vent). Nous avons donc mis au point une structure et des accroches spécialement dédiées pour ce projet.
Comment se sont orientés vos choix pour l’installateur et les panneaux photovoltaïques ?
Solaravis a répondu à un appel d’offre, il a été jugé de par son expérience et son offre comme celui le mieux placé pour réaliser ce chantier. Il avait travaillé sur le refuge du Gouter et avait donc une expérience de chantier en haute altitude. Ses propositions et son attitude constructive tout au long du chantier ont beaucoup compté dans la bonne réalisation de celui-ci.
Concernant les panneaux, le module bi verre de CENTROSOLAR France s’est imposé car nous avions besoin de ses performances : robustesse et fiabilité dans le temps à poids quasiment égal....
Le système, mis au point avec Solaravis et Hervé Vielle, bureau d’étude structure est d’une qualité optimum puisque tous les fils de raccordement sont invisibles et passent dans la structure. De plus, il n’y a pas de structure secondaire et les fixations sur les plots étanches à haute résistance sont directement posées sur les tuiles aluminium de la couverture.
Les premiers résultats de ce projet sont très encourageants. Après une demi-saison les batteries sont à 100% et nous sommes désormais rassurés sur les consommations. Nous devons néanmoins rester prudents et attendre un premier hiver pour conclure positivement !
Jean- Philippe Lansard, gérant de SOLARAVIS :
Quels ont été les challenges de ce projet ?
Le principal challenge a été de concevoir une toiture solaire capable de résister aux conditions extrêmes de la haute montagne, à partir de modules photovoltaïques standards.
Nous avons travaillé en étroite collaboration avec les architectes et le bureau d’étude structure, en nous appuyant sur les compétences techniques d’uneentreprisespécialiséedanslaconception de structures inox pour capteurs solaires.
Avez-vous mis en place une organisation spécifique ?
Comme pour tous les autres chantiers que nous menons en altitude, nous avons porté une attention particulière à la préparation et notamment à l’étude technique.
Nous avons contrôlé chaque pièce avant expédition et héliportage sur le site et nous avons effectué un montage à blanc dans notre atelier.
Pour la pose, l’équipe habituelle, déjà rompue au travail en hauteur, a été renforcée par un spécialiste du travail sur corde.
Pourquoi le module bi-verre de CENTROSOLAR France s’ est-il imposé comme la solution ?
Le choix du module était clé pour nous.
Il nous fallait un module bi-verre qui soit capable de supporter les charges de neige et de vent imposées par le cahier des charges (1 tonne/m2 - 250km/h de vent).
Les caractéristiques du module bi-verre de Centrosolar étaient conformes aux valeurs imposées. Par ailleurs, ce module est un produit standard, suivi par le fabricant, et qui bénéficie d’un bon rapport qualité/prix.
Quelles sont vos premières impressions sur l’installation ? La production, le rendu ?
La toiture solaire couvre la totalité du pan Sud-Est du refuge.
La structure ne retient pas la neige. Celle-ci glisse sur les modules. Ils sont ainsi dégagés rapidement de peuvent produire dès les premiers rayons du soleil.
En termes de production, les résultats sont à la hauteur de nos attentes. Le refuge est alimenté et nous avons même pu mettre en place un système ingénieux qui nous permet de délester le surplus d’énergie produite par les modules dans des ventilo-convecteurs. Un apport de chauffage complémentaire au solaire thermique qui permet de garder le refuge hors gel
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