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Restauration de la cour d’honneur Louis XIV du musée Carnavalet à Paris

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Restauration de la cour d’honneur Louis XIV du musée Carnavalet à Paris

Restauration de la cour d’honneur Louis XIV du musée Carnavalet à Paris

C’est le 11 décembre dernier qu'a eu lieu la signature de la convention de financement concernant la restauration de la cour d’honneur Louis XIV du musée Carnavalet.

LE PROJET

Situé dans le 3ème arrondissement de Paris, le musée Carnavalet, dédié à l’histoire de Paris, est l’un des musées les plus fréquentés de France. Dans un cadre architectural unique, le visiteur, à travers une centaine de salles, peut y suivre l’évolution des intérieurs parisiens, se plonger dans l’histoire des révolutions et s’immiscer dans l’intimité de Parisiens illustres tels que la marquise de Sévigné.

Afin de préserver et de valoriser ce lieu d’exception, la Mairie de Paris a décidé de lancer des travaux de grande envergure. La première phase porte sur la rénovation de la cour d’honneur Louis XIV, classée monument historique, point d’entrée du musée, qui nécessite une véritable restauration : travaux de maçonnerie, de pierre de taille, de couverture, de menuiserie et de réfection des peintures. Les quatre figures en bas-relief de Jean Goujon représentant les saisons, qui ornent la façade sur cour, œuvre d’art majeure, et les statues des éléments des façades latérales sont aussi à restaurer. Grâce au mécénat de la Fondation Total, la Fondation du patrimoine apporte un soutien de 300 000 euros au projet. Cette restauration est également soutenue par le ministère de la Culture et par la Région Île-de-France.

HISTORIQUE DU MUSÉE

L’hôtel Carnavalet est l’un des rares témoins de l’architecture Renaissance à Paris avec la cour carrée du Louvre. Il s’agit d’un des plus anciens hôtels du Marais, construit de 1548 à 1560 pour Jacques des Ligneris, président au parlement de Paris. C’est en 1578 que l’hôtel prit son appellation actuelle, par déformation du nom de sa propriétaire suivante, d’origine bretonne, madame de Kernevenoy.
L’hôtel primitif était différent de celui que l’on voit aujourd’hui : il comprenait un rez-de-chaussée seul sur trois côtés et un grand corps de logis avec étage en fond de cour. Les sculptures qui ornent ses façades sont attribuées à Jean Goujon, auteur des décors du Louvre de François Ier et de la fontaine des Innocents. L’entrée, avec ses bossages puissants et ses allégories en fort relief (lions, trophées à l’antique avec armes et cuirasses), fait forte impression. Dans la cour, les figures des quatre saisons, représentées par des personnages entre les fenêtres du premier étage, sont surmontées des signes du zodiaque correspondants (le bélier pour le printemps, le cancer pour l’été, la balance pour l’automne et le capricorne pour l’hiver). Des masques grimaçants et portant des cornes, appelés mascarons, ornent les arcades du rez-de-chaussée. C’est justement par les arcades des anciennes écuries, à droite, que l’on entre aujourd’hui dans les salles du musée.
Les travaux de Mansart et les reliefs du XVIIIe siècle
A partir de 1655, l’hôtel fut complété par le célèbre architecte François Mansart qui suréleva l’entrée sur rue à la demande du nouveau propriétaire, Claude Boislève. Des sculptures de Gérard van Obstal, représentant des figures de vertus et des quatre éléments, vinrent orner les étages ajoutés sur les côtés et en façade, le tout s’harmonisant avec les quatre saisons du fond de la cour. C’est cet état qu’a connu Madame de Sévigné, locataire des lieux de 1677 à 1696.

C’est en 1866, à l’instigation du baron Haussmann, que l’hôtel Carnavalet est acheté par la municipalité parisienne pour abriter les collections de son nouveau musée d’histoire qui ouvre ses portes au public en 1880.

La transformation en musée
Resté demeure privée jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, l’hôtel fut occupé, durant la première moitié du XIXe siècle par diverses institutions d’enseignement, comme l’école des Ponts et Chaussées (1814-1829) ou l’institut Verdot. En 1866, il fut racheté par la Ville de Paris afin d’être transformé en musée consacré à l’histoire de la capitale. C’est Victor Parmentier, jeune architecte dont c’est la seule réalisation connue, qui fut chargé par le baron Haussmann des travaux de restauration et d’aménagement. Il rendit au corps de logis son aspect d’origine en restituant les hautes toitures pentues, les meneaux des fenêtres, les grandes cheminées, mais conserva les modifications apportées aux ailes latérales par Mansart, tout en remplaçant leurs toitures à doubles pentes par des terrasses.
En raison des incendies de la Commune (1871), qui avaient détruit les collections destinées au musée, celui-ci ne put ouvrir ses portes qu’en 1880. Entre temps (dès 1872), une partie des locaux avaient été investis par la bibliothèque historique, nouvelle institution destinée à remplacer la bibliothèque de l’Hôtel de Ville disparue dans les flammes.

Les agrandissements de l’hôtel Carnavalet
La présence de cette bibliothèque, non prévue à l’origine, imposa de construire des ailes autour du jardin pour y installer les collections du musée. On y intégra des éléments de divers édifices voués à la démolition : l’arc dit de Nazareth (1552), enjambant autrefois la rue du même nom dans le quartier englobé par les agrandissements du Palais de justice ; la façade du Bureau des Marchands Drapiers (1660) provenant de la rue des Déchargeurs ; l’avant corps central de l’hôtel de Choiseul (1710), qui se trouvait rue Saint-Augustin. On remonta aussi, à l’intérieur des nouveaux bâtiments, les décors, dus à Charles Le Brun (1619-1690), provenant de l’hôtel de l’abbé La Rivière, au 12, de l’actuelle place des Vosqes.
Le déménagement de la bibliothèque vers l’hôtel Le Peletier, à partir de 1896, permit aux collections de s’étendre quelque peu, mais d’une manière insuffisante et, dès 1907, on entreprit des travaux qui allaient doubler la surface du musée et qui ne furent achevés, en raison de la Grande Guerre, qu’en 1920. C’est alors que furent construits les bâtiments autour de la cour Henri IV – qui tire son nom de l’effigie équestre du roi, due à Henri Lemaire (1798-1880), provenant de l’ancien Hôtel de Ville, où elle avait été placée, au dessus de la porte principale, en 1834 –, et autour de la cour dite de la Victoire – où a été installée en 1950 la Victoire de Louis Boizot (1743-1809), provenant de la fontaine du Palmier (1807), place du Châtelet, où elle est remplacée par une copie. C’est également en 1950 que furent redessinés les parterres des jardins, dans un esprit classique en accord avec le cadre monumental qui les entoure.


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