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L’eau du robinet globalement de bonne qualité, mais néanmoins des disparités géographiques

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L’eau du robinet globalement de bonne qualité, mais néanmoins des disparités géographiques

L’eau du robinet globalement de bonne qualité, mais néanmoins des disparités géographiques

Issu du rapport sur la qualité de l’eau du robinet en France publié au mois d'octobre par le ministère de la santé, réalisé à partir des données de la base « SISE-Eaux », il révèle que que l’eau distribuée en France en 2012 est globalement de bonne qualité microbiologique et physico-chimique.

Les grandes conclusions du rapport font apparaître que :

- 96,7 % de la population a été alimentée par une eau de bonne qualité microbiologique ;

- 99,1 % de la population a été desservie en permanence par de l’eau respectant la limite de qualité pour les nitrates ;

- 95,5 % de la population a été alimentée par de l’eau conforme en permanence aux limites de qualité pour les pesticides ;

- 98,4 % des analyses d’aluminium étaient conformes à la référence de qualité en vigueur ;

- 98,9 % des analyses en arsenic respectaient la limite de qualité ;

- 99,2 % des analyses en sélénium respectaient la limite de qualité ;

- 98,2 % des analyses de plomb étaient conformes à la limite de qualité de 25 μg/L.

Dans une analyse plus précise, le rapport note des disparités géographiques et des efforts à poursuivre :

Si l’eau du robinet est globalement de bonne qualité et qu’une nette amélioration de sa qualité est constatée ces dernières années, cette synthèse montre néanmoins des disparités géographiques.

Ainsi, les problèmes de qualité microbiologique concernent principalement les petites unités de distribution en zones rurales ou de montagne. La maîtrise du risque microbiologique demeure une priorité pour les autorités sanitaires, en raison des effets à court terme sur la santé. Des efforts conséquents de la part des responsables de la distribution d’eau et des ARS ont permis d’améliorer la qualité de l’eau de la distribution publique depuis les années 2000 : la part de la population alimentée par de l’eau non conforme pour les paramètres microbiologiques est passée de 8,8 % à 3,3 % en 2012. Cette dernière est cependant constante au niveau national depuis 2009, ce qui doit encourager la poursuite des travaux de mise en conformité des installations de production et de distribution d’eau potable, l’amélioration des traitements de désinfection de l’eau et la mise en place des périmètres de protection des captages d’eau. Cela passe notamment, pour les petites collectivités en charge de l’alimentation en eau, par la mutualisation et l’optimisation des compétences, tant techniques que financières des services d’eau ; cette mesure est inscrite dans la feuille de route pour la transition écologique issue de la 2ème Conférence environnementale.

La population alimentée par une eau non conforme vis-à-vis des pesticides a diminué de 43 % depuis 2003, et de 16 % entre 2010 et 2012 pour les nitrates. Les dépassements des limites de qualité pour les pesticides et les nitrates sont majoritairement rencontrés en zones rurales. Tous les territoires agricoles ne sont cependant pas touchés : dans certains départements où la qualité des ressources en eau est encore dégradée, malgré les nombreuses actions de reconquête de la qualité des ressources engagées par les pouvoirs publics, la mise en œuvre de traitements de l’eau poussés ou d’interconnexions entre réseaux de distribution permet de distribuer de l’eau du robinet de bonne qualité. Les actions de prévention sont toutefois à privilégier sur le long terme et la promotion de bonnes pratiques agricoles, la réduction et l’optimisation de l’utilisation des pesticides, la mise en place des périmètres de protection des captages, l’amélioration des dispositifs d’assainissement, etc. sont autant de leviers qu’il convient de continuer à actionner pour protéger les ressources en eau. Concernant la protection des captages d’eau destinée à la consommation humaine, sur un total de près de 33 500 captages, 66 % d’entre eux, soit 78 % de débits produits, bénéficiaient en décembre 2012 d’une protection visant à réduire le risque de pollution de la ressource en eau et de servitudes opposables aux tiers par déclaration d’utilité publique (DUP), soit une augmentation de 40 % de débits protégés par rapport à 2006. Cette très nette amélioration de la protection des captages doit néanmoins se poursuivre, car les procédures de DUP sont diversement achevées selon les départements.

Les problèmes de qualité de l’eau vis-à-vis de l’arsenic et du sélénium, liés à la nature géologique des sols, sont localisés à quelques départements. Si des efforts importants ont été mis en œuvre ces dernières années par un grand nombre de collectivités pour respecter les exigences réglementaires pour ces deux paramètres, les différentes solutions correctives restent difficiles à mettre en œuvre au niveau des réseaux de distribution de petite taille.

Enfin, concernant le plomb dans l’eau du robinet, bien que les collectivités aient mis en œuvre de vastes programmes de remplacement des canalisations et des branchements publics en plomb, des non- conformités peuvent être rencontrées au robinet lorsque des canalisations en plomb persistent au niveau des réseaux intérieurs privés.

Par ailleurs, le rapport observe des campagnes de mesures de substances émergentes :

Afin de compléter les connaissances acquises dans le cadre du contrôle sanitaire réglementaire de l’eau du robinet, et de répondre aux questions soulevées par l’opinion publique et la communauté scientifique depuis quelques années quant à la présence de nouveaux polluants dans les eaux, le Ministère chargé de la santé et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) organisent des campagnes nationales de mesures dans les eaux de substances émergentes afin de recueillir des données d’exposition de la population nécessaires à l’évaluation des risques sanitaires. Ces dernières années, ces campagnes exploratoires ont notamment porté sur les résidus de médicaments et le bisphénol A (BPA). Ces deux campagnes ont respectivement montré que les concentrations trouvées dans les eaux du robinet étaient 1 000 à 1 million de fois inférieures aux doses utilisées dans le cadre des doses thérapeutiques et que l'eau du robinet ne contribuait pas de manière significative à l'exposition de la population au BPA. D’autres campagnes de mesures sont actuellement en cours, et notamment sur les phtalates ou le chrome hexavalent.

Ensuite l’étude mentionne un investissement citoyen au service de la qualité de l’eau du robinet

La délivrance d’une eau de bonne qualité au robinet dépend, non seulement de l’action des collectivités, des PRPDE, des services de l’Etat et des ARS, mais également de bonnes pratiques de consommation et d’utilisation de l’eau par les citoyens :

* utiliser l’eau du réseau d’eau froide pour les usages alimentaires (boisson, préparation et cuisson des aliments),

* laisser couler l’eau avant de la consommer lorsqu’elle a stagné dans les canalisations, de quelques secondes à une à deux minutes (en cas de stagnation prolongée, après plusieurs jours d’absence par exemple),

* entretenir correctement et régulièrement les éventuels systèmes de traitement complémentaire de l'eau,

* ne pas raccorder les réseaux alimentés par des eaux provenant de puits privés au réseau alimenté par l’eau de distribution publique,

* agir pour économiser l’eau (lutter contre les fuites d’eau, choisir des équipements peu « gourmands » en eau, respecter les consignes d’économie de l’eau voire de restrictions d’eau lors d’épisodes de sécheresse...).

Enfin, le rapport évoque une information en continu sur la qualité de l’eau du robinet

Les ARS et le Ministère chargé de la santé communiquent régulièrement sur la qualité de l’eau du robinet (élaboration des bulletins d’analyses affichés en mairie, note annuelle sur la qualité jointe à la facture d’eau du distributeur, bilans de qualité nationaux et régionaux...). L’ensemble des résultats du contrôle sanitaire de l’eau du robinet distribuée dans les 36 000 communes françaises sont accessibles sur le site Internet du Ministère chargé de la santé www.eaupotable.sante.gouv.fr qui permet à tout un chacun de connaître la qualité de l’eau qu’il consomme.


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