La géothermie sur le long terme offre au consommateur un coût final du MWh inférieur de 20 % à 30 % selon les technologies
L'AFPG a récemment publié une étude sur les coûts de la géothermie très basse énergie.
Son objectif est de poser des bases financières auxquelles pourront se référer les acteurs d'un projet géothermique pour le chauffage, le rafraîchissement et la production d'eau chaude sanitaire.
La synthèse de l’étude montre que quel que soit le type du bâtiment concerné, la géothermie très basse énergie assistée par pompes à chaleur peut être une solution énergétique économiquement avantageuse et qui peut être mise en œuvre sur plus de 85% du territoire français.
L’étude note également qu’en plus de fournir de la chaleur de manière constante et locale, l’atout majeur de cette filière est de produire gratuitement un possible rafraîchissement des bâtiments. Le géocooling amène un véritable confort en été, recharge le sol en calories et améliore le temps de retour sur investissement. Cette particularité unique dans le secteur énergétique s’avère déjà cruciale pour les secteurs tertiaire et collectif et se développe avec les promesses d’un fort potentiel dans l’industrie et l’agriculture.
Ensuite, l’étude observe que les technologies de pompe à chaleur utilisées couramment, sur capteurs horizontaux, sur sondes verticales et sur aquifère, répondent aux besoins des différents marchés, particulier, collectif et tertiaire.
De plus, l’étude économique comparée a permis de faire ressortir pour chaque secteur de marché, les techniques les plus performantes.
Ainsi, les systèmes sur capteurs horizontaux sont particulièrement bien adaptés pour les particuliers ayant une grande surface de terrain à disposition. Le temps de retour sur investissement se situe vers 8 ans par rapport à une chaudière au gaz naturel.
Par ailleurs, l’étude précise que les systèmes sur sondes verticales peuvent être mis en œuvre quel que soit le type de bâtiment. Pour les particuliers, en tenant compte du CIDD, l’installation sur SGV est rentable au bout de 13 ans par rapport au gaz. Pour le collectif, elle est rentable au bout de 9 ans et pour le tertiaire au bout de 13 ans. Si le système produit du froid grâce au géocooling ou à l’usage d’une pompe à chaleur réversible, les installations présentent une rentabilité bien meilleure, ce qui renforce leur compétitivité par rapport au gaz naturel.
Aussi, elle rajoute que les systèmes sur aquifère sont particulièrement rentables pour les installations de fortes puissances, répondant à des besoins du secteur tertiaire ou collectif. Par rapport à une chaudière à gaz, la rentabilité est atteinte au bout de 9 ans. Si on y ajoute une option rafraîchissement, la rentabilité est obtenue en 7 ans.
On retiendra dans tous les cas, que le rafraîchissement est une option très avantageuse économiquement. Dans le tableau suivant, le temps de retour sur investissement (TRI) est donné par rapport à une solution gaz naturel.
Dans le cadre résidentiel, l’étude explique que pour les particuliers, les deux solutions géothermiques étudiées montrent des temps de retour intéressants, notamment avec l’obtention du CIDD. Au delà d’une bonne rentabilité économique, la mise en place d’un échangeur souterrain dont la durée de vie est très longue représente une valeur patrimoniale pour le propriétaire de la maison individuelle.
S’agissant du petit collectif, l’étude note que le doublet sur aquifère est difficile à amortir même en tenant compte des subventions. En effet, les coûts fixes pour la réalisation du doublet de forage sont élevés même pour la mise en œuvre d’un faible débit. Néanmoins, lorsque l’aquifère est très superficiel les coûts de forage diminuent fortement et certaines opérations peuvent se révéler attractives. En revanche pour les sondes, la rentabilité de ces opérations est satisfaisante, avec des temps de retour entre 9 et 13 ans. Ces champs de sondes de petite taille correspondent à la réalisation d’environ 18 sondes de 100 mètres de profondeur.
Concernant le tertiaire et le grand collectif, l’étude analyse que les sondes géothermiques présentent des temps de retour longs. Ceci est dû à la réalisation de 180 sondes qui est proportionnel à la puissance installée (1 200 kW) : il n’y a pas d’effet d’échelle. En ce qui concerne les doublets sur aquifères, les temps de retour sont très bas, inférieurs à 12 ans, et pouvant atteindre 7 ans avec du géocooling.
L’étude fait remarquer que l’énergie géothermique est économiquement compétitive pour les particuliers quelle que soit la technologie utilisée. Pour le petit collectif, il faudra privilégier en général la réalisation de champ de sondes. Pour le tertiaire et le grand collectif, la géothermie offre la possibilité de produire du chaud et du froid alternativement ou simultanément. Elle permet à l’installation de fonctionner un nombre d’heures plus important dans l’année et donc de produire plus d’énergie. En conséquence, la rentabilité est obtenue beaucoup plus rapidement.
Elle évalue que les coûts de la géothermie calculés sur une période de 50 ans sont largement inférieurs à ceux des énergies conventionnelles pour les trois secteurs. Le réseau de gaz naturel en France est dense mais certaines zones restent non connectées. Pour ces secteurs géographiques, la géothermie pour les maisons individuelles assure un coût final de l’énergie 2,3 fois plus faible que le propane. Par rapport au fioul, le coût du MWh géothermal est 1,6 fois moins élevé.
Enfin, l’étude mentionne que le gaz naturel est la première source d’énergie utilisée pour le chauffage en France. La géothermie sur le long terme offre au consommateur un coût final du MWh inférieur de 20 % à 30 % selon les technologies et cela sans tenir compte de l’augmentation prévisible des coûts des énergies fossiles.