Montmélian reçoit le prix solaire 2014 de l'AIE pour ses 30 ans de politique solaire
Enerplan souhaite que cela inspire les collectivités locales françaises, pour systématiser le recours à la chaleur solaire.
Après avoir reçu le Grand Prix Européen de l'Urbanisme, organisé par l'ECTP-CEU, c'est à Pékin, le 14 octobre 2014, que la députée maire de Montmélian Mme Santais, a reçu le Prix Solaire 2014 de l'Agence Internationale de l’Energie programme « Solar Heating and Cooling » (chaleur et froid solaire). Cette reconnaissance internationale, récompense plus de 30 ans d’action locale pour développer systématiquement le recours à la chaleur solaire dans la commune. Nous souhaitons que cette exemplarité - une volonté politique durable traduite en de multiples réalisations sur le patrimoine public et les logements sociaux – inspire les collectivités locales françaises, qui doivent mettre en œuvre concrètement la transition énergétique au niveau de leur territoire. Montmélian la solaire montre la voie à suivre.
Démarrée sous l'impulsion de Roger Rinchet, ancien sénateur-maire de la ville de 1973 à 2008, avec la solarisation de la piscine en 1984 puis de l’hôpital en 1991, la politique solaire de cette commune de moins de 4 000 habitants, est aujourd'hui poursuivie par Béatrice Santais, députée maire depuis 2008.
Chaque projet de bâtiment public comporte systématiquement une étude de faisabilité solaire, ce qui a permis de porter à presque 1500 m2 la surface de capteurs solaires thermiques installée, dont 56% sur des bâtiments municipaux. Grâce à ses équipements solaires, Montmélian évite le rejet de 210 tonnes de gaz à effet de serre et réalise 27 000€ d'économies par an, sur la facture de gaz pour la piscine municipale, le centre sportif nautique et le stade Albert Serraz.
Concernant l’avenir, la ville développe le nouveau quartier solaire « Triangle Sud » pour 2018, avec l’objectif de couvrir 50% des besoins en énergie primaire par les énergies renouvelables et particulièrement le solaire, en s'appuyant sur un réseau de chaleur novateur destiné à répondre à 80% de la demande thermique des 1 000 nouveaux logements.
« Au nom d’Enerplan, syndicat des professionnels de l’énergie solaire, j’adresse nos plus vives félicitations à Roger Rinchet et Béatrice Santais, pour leur action de longue haleine aujourd’hui reconnue par l’Agence Internationale de l’Energie. Cette politique locale pour la chaleur solaire primée au niveau mondial, doit encourager les maires et les élus locaux français. La transition énergétique concrète pour sa ville, c’est décider aujourd’hui de valoriser les calories solaires locales plutôt que l’énergie fossile importée » déclare Richard Loyen, délégué général d’Enerplan.
“Montmélian et son future quartier solaire du Triangle Sud” (France )
Ville de Montmélian
L'énergie et de la planification dans une petite ville Citation du jury
Montmélian, une petite ville en croissance de 4000 habitants dans la région de la Combe de Savoie, s'est engagée à garantir des normes environnementales très élevées en ce qui concerne l'utilisation du territoire, le transport et la production et l'utilisation de sources d'énergie renouvelables.
La ville est un pionnier dans ce domaine. Son engagement solaire a commencé il y a plus de 30 ans et, pour permettre l'expansion, la ville a récemment adopté un plan ambitieux pour son Triangle Sud où l'objectif est de couvrir 80 % des besoins thermiques par des moyens de chauffage solaire.
Dans son plan local d’urbanisme, approuvé en 2012, les directives d’urbanisation exigent que toutes les nouvelles constructions doivent parvenir à une efficacité énergétique de 20 % au-dessus des exigences de la norme nationale. Il indique également que 50 % de son énergie primaire doit être fourni à partir de sources d'énergies renouvelables, notamment l'énergie solaire. Le jury a été impressionné par ces objectifs ambitieux et la feuille de route établie suggère que d'autres facteurs auront une bonne chance de succès. Il a également été noté que le critère de réussite associé est que l'énergie provenant de sources alternatives doit être fourni à des prix compétitifs.
Les plans comprennent une approche sophistiquée sur la construction du bâtiment et de la conception ; la mise en place d'un réseau de distribution de la chaleur et des installations de stockage pour assurer un approvisionnement suffisant de chaleur pendant la saison d'hiver. Pour assurer des résultats optimaux, l'utilisation du territoire et la densité urbaine doivent être soigneusement planifiées et gérées.
La ville a directement impliqué ses habitants. L'objectif de la politique municipale est d'être au cœur d'une prise de conscience collective des enjeux environnementaux. En se positionnant comme une arène d'expérimentation de nouvelles technologies solaires, Montmélian souhaite démontrer qu’une petite ville peut être un exemple pour les autres qui souhaitent tester la production et l'utilisation d’énergie renouvelable. Le jury considère que l'approche de la participation et de l'innovation est particulièrement importante car elle devrait favoriser la sensibilisation et la curiosité alors que, dans le même temps, elle montre que les résultats qui font la différence sont à portée de main.
Description du projet du "Triangle Sud"
Montmélian est une ville de 4000 habitants située au carrefour du sillon alpin, à l'intersection de la Combe de Savoie, la cluse de Chambéry et la vallée du Grésivaudan. Sa population est restée stable depuis les années 1980. La ville a une forte proportion de logements sociaux et vise à stimuler la croissance de la population. Le SCoT de Métropole Savoie, document de planification, identifie Montmélian comme une “petite ville”, dotée d’une gare, d’équipements, de services, de commerces et à proximité d’un pôle d’emplois. Le Business Park à proximité est un important employeur local. Le Triangle Sud a été classé comme une future zone de développement urbain au cours des ordonnances de zonage de 1982.
En 2007, Montmélian a reçu le label européen Cit'ergie, le prix européen de l'énergie. La ville est un pionnier dans ce domaine et a renouvelé son engagement avec Cit'ergie. Son engagement solaire a été fait il y a plus de 30 ans. La ville a 390 m2 de panneaux solaires thermiques pour 1.000 habitants ce qui est dix fois plus que la moyenne nationale. En outre, 87 kWh de panneaux photovoltaïques sont installés sur des bâtiments publics ou privés. Dans son document d'urbanisme, approuvé en 2012, les directives d’urbanisation ont imposé une exigence d'efficacité énergétique à 20 % au-dessus des règlements standards pour tous les nouveaux bâtiments. Il exige également que 50 % de l'énergie primaire soit alimenté par des énergies renouvelables et, en particulier, de l'énergie solaire. Lors de la préparation du document d’urbanisation de la ville (2010-2012), la ville a lancé activement des consultations avec ses habitants et diverses associations. L'avenir de l'énergie solaire a été un thème central au cours des consultations. Des consultations sont toujours menées en particulier pour discuter de l'approche technique avec le plus grand nombre de personnes possible vu que cela aura des répercussions importantes sur l'engagement écologique de chacun et de la facture énergétique à long terme des ménages. L'approche montre comment une petite ville peut motiver la communauté et stimuler le développement des énergies renouvelables.
L'ambition pour le Triangle Sud est de développer une zone avec des ambitions environnementales fortes, y compris un réseau d'énergie solaire pour fournir 80 % des besoins thermiques pour près de 1000 logements.
Les difficultés rencontrées dans les processus d’urbanisation portent sur des questions de cartographie des besoins énergétiques solaires et la surface nécessaire (m2 ) de panneaux ; la conception du réseau, et d'identifier les méthodes de stockage d'énergie inter-saison.
L’urbanisation et la planification de l’énergie solaire ont été intégrées à un stade précoce afin d'assurer la cohérence environnementale. Les principaux défis dans la conception urbaine et paysagère concerne une extension urbaine de la rivière Isère ; les infrastructures de transport ; un lien fonctionnel avec le parc d'affaires ; la réorganisation de l'entrée de la ville ; l’aménagement paysager de la rive du fleuve pour une utilisation de loisirs, et l'amélioration des installations sportives.
Certains des principaux aspects techniques du projet sont :
• Bâtiments à être équipés de capteurs solaires.
• Les méthodes et les matériaux de construction afin de limiter la perte de chaleur à 20 % en dessous de l’exigence standard.
• Introduction d'installations de stockage pour fournir de la chaleur au cours de la saison d'hiver.
• La gestion optimale de l'énergie au moyen d'équipements et de réseaux de partage de la production.
• Le réseau doit fonctionner à basse température.
• La densité urbaine doit être élevée pour optimiser le réseau de chaleur.
• Le phasage des constructions conduit à une architecture de réseau “décentralisée” pour rendre autonome chacune des phases.
À long terme, la ville veut obtenir des coûts de chauffage acceptables en dessous de la moyenne nationale pour la consommation d'énergie domestique. Cela nécessite un nouvel ensemble opérationnel dans lequel le coût de l'installation solaire est incorporé dans le développement. Le terrain à bâtir sera vendu « chauffé ». Pour atteindre les objectifs du projet, il est considéré comme le plus approprié pour le développement qui sera géré par la ville au moyen d'une zone de développement urbain.
D'autres méthodes de stockage ont été évalués, y compris le procédé économiquement attractif de stockage de l'énergie au moyen de sondes géothermiques. Le principe consiste à transférer la chaleur à une température élevée (95 ° C) sous terre à une profondeur comprise entre 30 et 100 m, au cours de la saison d'été productive et à le récupérer en hiver à une température comprise entre 65 et 25 ° C. Une pompe à chaleur sera nécessaire pour profiter de la chaleur récupérée. La faisabilité de cette méthode dépendra des études et des mesures hydrogéologiques et thermiques.
La production d'énergie est assurée pour chaque bâtiment au moyen d'un champ de capteurs et les bâtiments individuels sont fournis via le réseau. Une chaudière de chauffage central par bâtiment ajoute le complément de chaleur en cas de besoin.
La diversification du marché du logement à Montmélian implique le développement d'une combinaison différente de la propriété privée et de l'hébergement loué. Afin d'atteindre une forte densité de population, de nouveaux types de logements intermédiaires sont recherchés plutôt que la maison unifamiliale classique.
La ville veut favoriser une plus grande diversité sociale et fournir différents types d'hébergement adaptés aux différents besoins et préférences.
• Le projet développera également :
• Un espace de vente au détail proposant des commerces locaux.
• Le transport alternatif : favoriser l'accès des piétons et des vélos.
• La mise en place de 6.000 m2 d'espace d'affaires tertiaire.
• Les établissements publics supplémentaires situés au centre et accessibles pour les sportifs, terrains de jeux et de loisirs.