6% des Français ont déjà été confrontés à une coupure d’électricité à la suite d’un retard de paiement.
Une enquête menée auprès d’un échantillon de 1007 personnes, par Ifop pour le compte d’Aressy RP et Qinergy montre que 9 français sur 10 déclarent ne pas comprendre l’intégralité de leur facture d’électricité.
Point important de l’enquête qui révèle la fragilité économique des foyers français, l’étude explique que pour une personne sur cinq, le paiement de la facture d’électricité rime avec difficultés.
Elle montre que la réception de la facture d’électricité s’est déjà avérée source de problèmes, et parfois de manière répétée.
Ainsi, une personne sur cinq (22%) déclare avoir déjà demandé un échéancier afin de faciliter le paiement de sa facture (dont 11% plusieurs fois). L’expérience d’une telle situation apparaît fortement corrélée au niveau de revenu du foyer des personnes interrogées : seuls 9% des répondants les plus aisés (avec un revenu mensuel net par foyer supérieur à 4500 euros) ont déjà demandé la mise en place d’un échéancier, tandis que 42% des Français les plus modestes (avec un revenu net mensuel par foyer n’excédant pas 1200 euros) sont dans ce cas, 24% d’entre eux l’ayant même fait à plusieurs reprises.
De même, l’étude note que 22% des personnes interrogées ont déjà rencontré des difficultés pour s’acquitter de leur facture (dont 10% plusieurs fois). C’est le cas de près d’une personne sur deux (46%) au sein des foyers les plus modestes, et de 34% des employés.
L’enquête soulève également que 20% des personnes interrogées affirment avoir déjà porté réclamation à la réception d’une facture d’électricité, ce type de problème touchant l’ensemble des strates de la population, sans distinction de niveau de revenu ou de catégorie socioprofessionnelle.
Enfin, 6% des Français (et même 13% des personnes dont le foyer perçoit moins de 1200 euros nets mensuels) ont déjà été confrontés à une coupure d’électricité à la suite d’un retard de paiement.
Par ailleurs les principaux enseignements de l’enquête notent que le français sont les adeptes du « système D » pour réaliser des économies d’énergie.
En effet, l'enquête précise que lorsqu’il s’agit de réduire la consommation d’énergie de leur foyer, les Français usent de différents stratagèmes. Les deux procédés les plus employés visent en premier lieu à limiter leur consommation de chauffage : ainsi, trois Français sur quatre (75%) revêtent un gros pull lorsqu’ils se trouvent à leur domicile et une personne sur deux (50%) se blottit contre son partenaire.
Notons également qu’une personne sur cinq allume des bougies (22%) ou dort avec une bouillotte (18%, et même 24% des femmes). S’il arrive à 16% des personnes interrogées de porter un bonnet en laine, cette pratique apparaît particulièrement répandue parmi les 18-24 ans (29%). Une proportion significative de Français réalisent pour leur part des économies d’énergie en faisant moins usage de leur lave-linge : ainsi, 16% des personnes interrogées (et même 25% des 25-34 ans et 19% des hommes) n’hésitent pas à remettre des vêtements sales afin d’éviter de lancer une machine.
Du côté des actifs, une personne sur deux (46%) a déjà rechargé son téléphone portable sur son lieu de travail afin de réaliser des économies d’électricité ; notons qu’en région parisienne, six actifs sur dix ont déjà agi de la sorte (59%).
De plus, l'analyse détaillée des résultats révèle que les méthodes déployées peuvent fortement varier selon le profil sociodémographique des répondants. Ainsi, les femmes (83%, contre 67% des hommes) les personnes de plus de 65 ans (85%) et les habitants des communes rurales (84%) se montrent nettement plus enclins à mettre un pull pour réaliser des économies d’énergie. On observe en revanche que ce réflexe ne semble pas corrélé au niveau de revenus des répondants. De même, si la propension à se blottir contre son partenaire pour éviter d’augmenter le chauffage ne varie pas en fonction du sexe des répondants, cette pratique apparaît particulièrement ancrée parmi les 25-34 ans (62%), les employés (63%) et les cadres supérieurs (56%).
Ensuite l’enquête estime que les Français ont une assez bonne compréhension de leur facture d’électricité. Invités à évaluer leur niveau de compréhension des informations présentées sur leur facture d’électricité, les Français se montrent plutôt confiants. Si seulement 11% d’entre eux considèrent que leur compréhension est excellente, 61% concèdent ne pas maîtriser l’ensemble des informations mais estiment avoir un niveau de compréhension satisfaisant.
A l’opposé, un Français sur quatre (28%) juge qu’il appréhende passablement (21%) voire très mal (7%) les informations présentées sur sa facture. Notons que les employés (31%), les catégories les plus modestes et les 35-49 ans (27%) sont les plus nombreux à considérer que certains éléments de leur facture d’électricité sont peu compréhensibles. Un habitant de l’agglomération parisienne sur dix (10%) reconnaît ne consulter que le montant à payer car l’ensemble des informations éditées sur leur facture lui paraissent incompréhensibles.
Enfin, l’enquête constate un sentiment de maîtrise aisément mis à mal. Si les Français estiment majoritairement avoir une compréhension satisfaisante de leur facture d’électricité, 82% d’entre eux affirment également savoir précisément quoi faire pour réduire leur consommation d’électricité, tandis que 18% (28% des catégories populaires) déclarent le contraire.
Le fait qu’une courte majorité de Français (57%) déclare faire confiance à son fournisseur d’électricité pour le conseiller sur la manière de faire des économies d’énergie semble également attester du fait que les Français se considèrent assez bien informés en matière de consommation d’énergie.
Pourtant - et cela vient mettre à mal le sentiment de maîtrise affiché par les personnes interrogées - près d’un Français sur deux (47%) déclare avoir souvent de mauvaises surprises en découvrant le montant de sa facture d’électricité. Deux éléments peuvent expliquer ce paradoxe. D’une part, une relative méconnaissance des types de contrat proposés se fait jour : 68% des Français pensent en effet savoir choisir le contrat le plus adapté à leur consommation d’électricité, tandis que 32% (et même 44% des foyers les plus modestes) jugent ne pas être en mesure de le faire.
D’autre part, plus d’un Français sur deux (55%) considère qu’il n’a pas les moyens de vérifier ce que lui facture son fournisseur d’électricité. Notons que ce sentiment semble partagé de manière homogène au sein de l’ensemble des strates de la population, indépendamment de l’âge, de la catégorie socioprofessionnelle ou du niveau de revenus des répondants. On observe à ce titre que 41% des personnes ayant pourtant déclaré avoir une excellente compréhension de leur facture d’électricité reconnaissent ne pas avoir les moyens de vérifier ce que leur facture leur fournisseur.