La perception erronée sur la mesure en continu, un frein à son développement dans les secteurs de l’eau et des milieux naturels…
La Direction de la recherche et de l’innovation (DRI) du Commissariat général au développement durable (CGDD) a pu relever la problématique sur une analyse technico-économique de la mesure en continu souffrant d’un manque de reconnaissance dans les secteurs de l’eau et des milieux naturels. Ce constat amène à la réflexion suivante concernant son coût perçu de la part des industriels et des gestionnaire comme un frein à son développement. Or, l’étude du CGDD montre que cette perception est fausse en raison d’une proportion d’investissement forte dans la mesure en continu, alors que les coûts d’exploitation sont prépondérants dans la mesure de laboratoire.
L’étude de la DRI s’est axée sur 9 cas concrets en France et a permis d’évaluer une analyse coûts-avantages de la mesure en continu concernant les différents milieux aquatiques et ressources en eau.
Les premières conclusions de cette étude révèle notamment que mesure en continu et mesure de laboratoire sont complémentaires.
Elle note également que l’un des avantages de la mesure en continu réside dans sa capacité à pouvoir apporter, par la fourniture de données spécifiques à un coût économique relativement bas, de nouveaux services à forte valeur ajoutée au bénéfice des opérateurs de l’eau.
Ainsi, les avantages sur la protection de la ressource en eau potable, comme la qualité des eaux de surface ou des rejets des systèmes d’assainissment de la mesure en continu sont multiples comme l’anticipation sur une éventuelle pollution et la réactivité. L’un des avantages mentionnés est une indéniable connaissance et une maîtrise des processus et des milieux mesurés. Le rapport observe aussi une réduction des coûts d’exploitation et de logistique et permet l’imputation des coûts aux responsables de pollutions. Une meilleure détection de phénomènes invisibles avec une mesure ponctuelle, un processus itératif d’amélioration continue, une meilleure sensibilisation des élus et une évolution des pratiques des particuliers. En résumé, la mesure en continu donne une lecture dynamique, contrairement celle de laboratoire qui n’offrre une mesure instantanée. Mais surtout, celle lecture en continu en amont des risques pour les milieux aquatiques est mieux prise e compte et permet in-situ d’anticiper et de limiter l’impact sur le milieu. Enfin, la mesure en continu offre une traçabilité des données et en conséquence une meilleure détection des pollutions et des pollueurs. Une base de données significatives permettant d’être exploitées pour modéliser les éventuels risques et perfectionner les solutions palliatives.
L’étude précise que des coûts de différentes natures peuvent être évités , comme celui de la décontamination en cas de pollution, de la reviviscence du cours d’eau et sa restauration. Le coût de prévention peut être écarté, tout comme les sommes dédiées aux dédommagements des usagers. Les coûts associés aux révisions des procédures internes des usines responsables de la pollution peuvent être réduits, le dimensionnement des bassins de stockage et tous ceux qui se rapportent à une éventuelle pollution du fait d’un manque de réactivité.
Enfin, les conclusions de l’étude rapportent que la mesure en continu est limité par quatre facteurs majeurs.
- Le premier est associé à la capacité d’analyse des polluants et le niveau de précision de la mesure dans le cadre d’une application pour l’alerte ou de contrôle in situ.
- Le deuxième est celui de l’adaptation des technologies au milieu, notamment dans les environnements hostiles avec de forts besoins de maintenance, d’autonomie énergétique, d’infrastructures,…
- Le troisième se situe sur l’absence de réglementation et de normes ad hoc n’incitant pas les industriels à investir dans des solutions technologiques reconnues.
- Enfin, le quatrième s’articule autour de la notion du coût global intégrant l’investissement et le fonctionnement. Sans une attention claire, ce coût peut sembler dissuasif pour la mesure en continu.