Lauréats du Concours Architecture Bas Carbone 2014 :
A l’occasion du Congrès de l’Union Sociale pour l’Habitat (USH) qui réunit tous les acteurs du logement à Lyon du 23 au 25 septembre, EDF a dévoilé les résultats du Concours Architecture Bas Carbone 2014. Pour cette 6e édition, EDF a souhaité soutenir des projets novateurs participant à la transformation de la ville, en réponse à l’impératif actuel de construction de logements et de transition énergétique.
Transformer la ville, le Concours Architecture Bas Carbone 2014
Depuis 6 ans, le Concours Architecture Bas Carbone d’EDF récompense les projets architecturaux les plus innovants et économes en énergie. L’édition 2014 a exploré la thématique de la transformation de la ville, dans le domaine architectural et énergétique. Cette année, architectes et urbanistes ont été invités à imaginer de nouvelles formes d’habitat, qui créent de nouveaux usages pour les habitants tout en s’insérant harmonieusement dans le tissu environnant. Les équipes candidates ont travaillé sur un projet de conception architecturale et technique d’un bâtiment neuf, qui soit au choix :
- un quartier en rénovation, ou
- un quartier en requalification, ou
- une transformation de bâtiments en logements (bureaux, commerces...).
Au total, plus d’une soixantaine de projets a été reçue lors de l’appel à candidatures. 7 projets ont ensuite été sélectionnés pour concourir en bénéficiant des conseils des experts d’EDF. A l’issue de la compétition, le lauréat de l’édition a été choisi par un jury qualifié, composé de personnalités reconnues pour leur compétence dans le domaine de l’architecture, de la construction et du développement durable, ainsi que des personnalités des institutions publiques nationales.
Pour la quatrième année consécutive, le jury du concours a été présidé par Patrick Braouezec, député de Seine- Saint-Denis, Président de la Communauté d’Agglomération de Plaine Commune.
Il comptait également :
o Françoise-Hélène Jourda, JOURDA Architectes
o Jacques Ferrier, Jacques FERRIER Architectures
o François Lannou, In Situ A&E o Dominique Alba, Atelier Parisien d’Urbanisme- Directrice
o Ariella Masboungi, MEDDE - Architecte Urbaniste de l’Etat Inspectrice Générale du Développement
Durable
o Farid Abachi, USH – Responsable du département Energie Développement Durable
o Alain Gares, SPLA Europolia - Directeur Général Club Ville et Aménagement - Président
o Philippe Pradier, CDC- Directeur adjoint Politique de la Ville et Développement Urbain
o Jean-Pierre Frémont, EDF - Directeur Collectivités
o Bernard Salha, EDF - Directeur R&D
o Jean-François Vaquieri, EDF - Directeur Immobilier
Le projet lauréat : « Imbrications » de Djuric Tardio à Gennevilliers (92), un encouragement pour les villes à évoluer vers plus de densité et de sobriété énergétique
Le prix de l’édition 2014 a été décerné au projet « Imbrications » des architectes Djuric Tardio à Gennevilliers, dans le département des Hauts-de-Seine (92). Le projet retenu est un programme de construction de 13 maisons de ville sur 4 parcelles, conçu dans le respect de l’histoire ouvrière et de la tradition fluviale de Gennevilliers.
Les architectes proposent de mener la rénovation des zones pavillonnaires vieillies, de manière progressive, via des micro-opérations destinées à densifier le tissu urbain et accroître sa performance énergétique. Pour cela, le projet « Imbrications » repense la taille et l’agencement des espaces entre eux et améliore leur orientation énergétique. Outre le choix de matériaux économes, « Imbrications » a recours aux énergies renouvelables pour assurer le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire grâce à la mise en place de pompes à chaleur et de capteurs solaires.
L’équipe gagnante a reçu un prix d’un montant de 10 000 euros pour ce projet.
L’architecte :
« Au nord-ouest de Paris, Gennevilliers, ville au passé ouvrier lié à son port fluvial, a amorcé sa reconversion urbaine il y a quelques décennies. La municipalité, très active, a lancé de vastes programmes immobiliers afin de retrouver une identité, un centre sans oublier son passé. La demande du maître d’ouvrage, la Coopérative sociale de La Boucle de La Seine, témoigne d’une politique locale durable et ouverte à des concepts d’avant-garde dans la réflexion pour la reconversion des banlieues.
Notre intervention : 15 maisons réparties en quatre parcelles font partie de la politique locale de micro-opérations stratégiques pour offrir un point de départ à la rénovation des zones pavillonnaires vieillissantes.
Imbrications réinterprète les gabarits urbains existants dans un souci de densification intelligente, favorise les toitures terrasses, les espaces végétalisés extérieurs, jardins d’hiver, terrasses et balcons, mutualise autant que possible les espaces et les services communs (jardin, local technique). En parallèle, ce projet est finaliste du concours EDF Bas Carbone 2014, ce qui consolide encore sa dimension prospective en matière de développement durable.
Le développement durable est un ensemble d’équilibres : la densité, la modularité et adaptabilité des espaces, le choix des matériaux et l’intelligence dans l’orientation énergétique du bâtiment, le bilan des coûts de construction.
La densité est primordiale. Elle permet la limitation des transferts agissant directement sur la mobilité des personnes. En augmentant l’offre de logement près des zones de travail, on peut diminuer considérablement les besoins d’infrastructures de transport. Le bilan de production de carbone est radicalement diminué, grâce à une réflexion sur l’énergie grise des matières premières et sur les émissions de carbone une fois les bâtiments construits.
La modularité des espaces permet l’adaptabilité des constructions à des programmes différents. Grâce à des configurations anticipées, les changements de destination (d’une maison mono-familiale en appartements par exemple) peuvent être réalisés avec un minimum de travaux, ce qui permet aux familles de rester sur place plus longtemps. Les habitants peuvent ainsi percevoir des revenus complémentaires et éviter des démolitions prématurées dictées par des constructions inadaptées. Encore un gain important d’énergie grise.
Le choix de matériaux de constructions durables, comme le bois de culture dans les forêts éco-certifiées, les isolants naturels performants et les matériaux de montage facile, de préférence préfabriqués en atelier, permettent encore un gain d’énergie, d’une part par leur production et d’autre part par leur durabilité dans le temps ainsi que pour leur recyclabilité.
Enfin, l’étude thermique du bâtiment ne doit pas se limiter à l’application des règles et des normes.
Une utilisation intelligente du bâtiment ainsi qu’une conception tournée vers l’exploitation des énergies locales et spécifiques permettent une vision plus globale du bilan thermique. Une meilleure orientation des pièces à vivres dotées de grandes ouvertures pour profiter de la chaleur et de lumière l’hiver limitent l’utilisation du chauffage et de l’électricité. L’été une protection solaire sur ces vitrages, pas trop performants afin d’éviter une isolation trop forte l’hiver, contribuent au confort d’été. Le système de ventilation, notamment dans l’enveloppe du bâti, et les dispositions traversantes des pièces permettent un contrôle précis des températures intérieures été comme hiver.
L’utilisation de chauffage à basse consommation d’énergie, poêles à bois ou chaudières à condensation, panneaux solaires thermiques pour la production d’eau chaude sanitaire, aident à contenir la consommation du bâtiment sans plomber le budget de construction. Comme dans les maisons éco-durables construites par l’agence, ces principes affichent une utilisation limitée des technologies du secteur qui ne nous semblent aujourd’hui pas toujours suffisamment développées pour être durables et dont la rentabilité réelle ne justifie pas toujours le coût dans un bilan de coûts de construction/exploitation. »
Urbaniste : Djuric Tardio Architectes
Aménageur : Coopérative HLM Boucle de Seine
Bureau d’étude : Franck Boutté Consultants et Sletec Ingénierie
Niveau de performance :
Consommation énergétique : 23,2 KWhep/m2Shon/an
Emissions de CO2 : 1,1kgco2/m2 shon.an
Coût euros/ m2 sdp : 2 399
Flexibilité production : 100%
Flexibilité consommation : 100%
© Djuric Tardio - Le projet lauréat du concours Architecture bas carbone 2014 d'EF: « Imbrications » à Gennevilliers (92) par Djuric-Tardio Architectes
Mention spéciale pour le projet Cité des Electriciens de Prost, programme de réhabilitation, Bruay-La- Buissière (62) Le jury du Concours Architecture Bas Carbone 2014 a également décerné une mention spéciale au projet Cité des Electriciens de PROST. Ce programme vise à conserver le patrimoine industriel de cette cité, en rénovant de manière fidèle les anciens corons. Dans ce chantier, l’architecte Philippe Prost s’est employé à atteindre la norme BBC tout en respectant l’architecture d’origine.
Projet Cité des électriciens
Aménageur + maîtrise d’ouvrage : Artoiscomm, Communauté d’agglomération
Equipe: Agence d’Architecture Philippe Prost
Bureau d’étude : verdi Ingénierie +TechniCity, FORR Paysagistes
Niveau de performance :
Consommation énergétique : 88,2 KWhep/m2Shon/an
Emissions de CO2 : 4,12kgco2/m2 shon.an
Coût euros/ m2 sdp : 2 620
Flexibilité production : 100%
Flexibilité consommation : 60%