La Gestion Des Eaux Pluviales, produits et matériaux divers
Cette 12ème partie est consacrée à la gestion des eaux pluviales axée sur d’autres produits et matériaux utilisés dans la mise en œuvre de techniques alternatives comme les matériaux de surface, les géogrilles, films, géodrains, etc…
Matériaux de surface :
Pavés non poreux :
Les pavés non poreux sont utilisés en surface perméable ou imperméable :
• dans le premier cas le drainage s’effectue par les joints ou par des perforations,
• dans le second cas il s’effectue par un système de drainage latéral (caniveau,...).
Les pavés non poreux doivent être conformes à la norme NF P 98-303.
Dalles non poreuses :
Des dalles non jointives posées sur plots peuvent constituer la surface de réservoir des eaux pluviales pour des espaces piétons en terrasses par exemple.
Les dalles non poreuses en béton doivent être conformes à la norme XP P 98-307.
Autres matériaux utilisés en surface :
Ils peuvent être des dalles gazon, des pavés ou paletages en bois, des structures végétalisées (gazon, gazon avec fibres,...), des granulats agglomérés à la résine, des polymères (aires de jeux,...).
Ils seront choisis et utilisés selon la nature et l’environnement (naturel et humain) de l’ouvrage, ainsi que selon le type d’aménagement envisagé.
Les géogrilles :
Elles participent à la tenue, la protection et le renforcement des talus, soit seules, soit en association avec un ou plusieurs produits comme des géocomposites. Les caractéristiques des géogrilles sont fonction des conditions de site et d’usage.
Autres matériaux utilisés pour la protection superficielle des berges et talus :
Il s’agit entre autres de dispositifs anti-batillage, d’enrochements, de rondins. Ils peuvent être utilisés pour la réalisation des bassins, fossés et noues.
On se référera au Bulletin Officiel fascicule 35 (article N 2.2.8 Matériaux anti-érosion) pour toute conformité aux normes et mises en œuvre.
Les films de protection :
Ils sont réservés à des utilisations non contraignantes en termes de protection de l’environnement et sous de faibles sollicitations mécaniques (aménagement paysager d’une noue par exemple).
Dans tous les cas, ils sont protégés par un géotextile ou de la terre végétale.
Les films de protection n’entrent pas dans la définition des géomembranes, du fait de leur nature, de leur épaisseur et/ou de leur largeur de conditionnement.
Ils ne font l’objet d’aucune procédure de certification.
Géospaceurs et géodrains :
Ce sont des structures polymères tridimensionnelles entretenant un espace entre deux matériaux, en général des géotextiles pour les géospaceurs ou en association d’un géotextile à forte transmissivité et de mini drains espacés régulièrement pour les géodrains.
Ils sont utilisés dans le cas de structures d’étanchéité pour la dissipation des pressions interstitielles air et eau.
Les caractéristiques de transmissivité et de résistance à la traction sont indiquées sur les fiches des constructeurs en fonction des usages.
L’entrepreneur doit vérifier que la transmissivité et la résistance à la traction sont compatibles avec les sollicitations induites par l’ouvrage.
Systèmes d’évacuation et de drainage :
Les composants de ces systèmes doivent être conformes aux normes. Les drains doivent notamment être conformes aux normes NF P 16-341 et NF P 16-351. Les drains utilisés sont des drains routiers de classe de résistance CR4 ou CR8, même sous surfaces non circulées.
Différents types d’usage :
Au sein de la structure, on distingue deux types de drain :
• Les drains de diffusion assurant la répartition dans la structure réservoir des eaux collectées.
Bien que les drains avec cunette conviennent pour la diffusion (à condition de placer la partie non perforée vers le haut), les drains sans cunette seront utilisés de préférence. Ils permettent une bonne diffusion de l’eau dans toutes les directions, évitant toute stagnation de l’eau dans la structure.
• Le drain principal, placé dans l’axe de la structure (en fond ou au sommet selon le type de structure). Dans ce cas, on utilisera de préférence les drains à cunette étanche car ils permettent le transport des matières en suspension à l’exutoire.
La position du drain quant à elle sera fonction de l’action recherchée, c’est à dire s’il s’agit d’une action de rétention ou d’infiltration.
• Pour une action de rétention : les drains seront positionnés en fond de structure pour assurer l’évacuation de l’eau hors de la structure (vidange).
• Pour une action d’infiltration : les drains seront positionnés le plus haut possible dans la structure pour permettre le « ruissellement » sur les matériaux de stockage.
Section des drains :
Quel que soit le rôle des drains, diffusion ou évacuation, leur section ouverte minimale doit être de 75 cm2, avec une dimension minimale intérieure de 200 mm pour un drain de diffusion et 300 mm pour un drain principal, ceci pour permettre le passage d’une caméra ou d’une hydrocureuse.
La section d’un drain est calculée selon son usage :
• Dans le cas où le drain serait alimenté par un ouvrage d’entrée et assurerait une fonction de diffusion, il faut veiller à ce que les drains puissent accepter la totalité du débit entrant. Pour cela, il faudra se reporter aux plans de drainage et aux abaques fournis par les constructeurs, en considérant que les diamètres usuels varient entre 200 mm et 355 mm.
• Dans le cas où le drain servirait de vidange à une structure réservoir, il peut jouer le rôle d’organe de régulation si sa section d’extrémité permet d’assurer un débit de fuite équivalent à celui autorisé.
Regards et boîtes de branchement : Conformément au Bulletin Officiel fascicule 70, des regards doivent être placés en amont et en aval des ouvrages, ainsi qu’aux points singuliers du système.
Toute connexion de drains ou de canalisations doit être équipée d’un regard ou d’une boîte de branchement.
Caniveaux de surface et caniveaux hydrauliques :
Il existe deux types de caniveaux :
• les caniveaux préfabriqués,
• les caniveaux coulés en place.
Pour fixer les caractéristiques dimensionnelles et mécaniques, on pourra se référer :
• pour les caniveaux de surface, au Bulletin Officiel fascicule 31,
• pour les caniveaux hydrauliques, à la norme européenne EN 1433.
On s’efforcera d’adapter le dispositif de recueil des eaux dans le caniveau à la stratégie (de récupération des solides transportés) choisie, récupération soit à l’amont soit à l’aval du système.
Cloisons :
Les cloisons utilisées doivent être conformes aux exigences et aux normes précisées dans le Bulletin Officiel fascicule 70.
• Les cloisons utilisées dans les fossés et les noues sont maçonnées, végétalisées ou constituées de géomembranes, elles comportent ou non des orifices selon qu’il s’agit d’ouvrages de rétention ou d’infiltration.
• Les cloisons utilisées dans les tranchées sont constituées :
o de géomembranes étanches à caractéristiques mécaniques leur permettant de résister aux agressions des matériaux,
o de murets en matériaux très peu ou peu perméables.
Dans les tranchées, les cloisons sont utilisées si l’eau est introduite par l’intermédiaire d’un réseau. Elles permettent d’augmenter la capacité de stockage sur les terrains en pente.
Elles sont indispensables pour les terrains en pente et pour le franchissement d’obstacles superficiels (noues, accès particuliers, carrefours,...).
Systèmes de régulation et de limitation du débit :
Les caractéristiques des matériels et équipements sont adaptées à la quantité et à la qualité des effluents à évacuer et permettent une exploitation aisée.
Pour ces systèmes, des dispositions particulières peuvent être fixées dans un C.C.T.P. Les ouvrages de régulation sont placés à l’aval de la structure, ils limitent le débit à la sortie, permettant de restituer à l’exutoire un débit réduit et constant.
Plusieurs cas de figure se présentent :
• la structure s’autorégule par son propre système de ballast ou de drain et ne nécessite pas de régulateur,
• il est nécessaire d’envisager une régulation par l’aval :
o pour les forts débits, un régulateur ou limiteur de débit peut être nécessaire,
o pour les faibles débits (inférieurs à 5l/s), on utilise des petits orifices ou des ajustages.
Surverses de sécurité : Elles doivent être conformes aux exigences et aux normes précisées dans le Bulletin Officiel
fascicule 70.
Pour tous les ouvrages, de rétention et d’infiltration, il est indispensable de placer un système de sécurité ou de trop-plein pour évacuer l’eau vers un exutoire en cas de dysfonctionnement de l’ouvrage (colmatage, pluie exceptionnelle,...).
Un clapet anti-retour doit être installé lorsque existe le risque d’une montée des eaux dans le réseau ou le milieu récepteur en aval de l’ouvrage, pouvant alors perturber le fonctionnement de celui-ci (introduction d’eaux usées dans les eaux pluviales par exemple).
Systèmes de mise à l’air et clapet de décharge :
Ces dispositifs doivent être mis en place dans les cas suivants :
• sous l’étanchéité, en cas de matières organiques sous-jacentes,
• pour lutter contre la poussée hydrostatique due aux fluctuations de la nappe phréatique,
• si l’étanchéité n’est pas prévue pour résister à des surpressions de remontée de la nappe,
• si la nappe située sous l’étanchéité risque de remonter à un niveau supérieur à l’étanchéité,
• pour évacuer l’air présent dans un réservoir enterré en cas de remplissage rapide,
• dans les canalisations, en amont et en aval de ces ouvrages.
On veillera à placer les évents au point haut des ouvrages.
Les systèmes de mise à l’air doivent être conformes aux exigences et aux normes précisées dans le Bulletin Officiel fascicule 74.
Systèmes anti-racines :
Un système anti-racines doit être installé dans le cas où des arbres sont situés ou prévus à proximité de certains ouvrages, à savoir les puits, les tranchées, les ouvrages à structure réservoir ou encore les réseaux surdimensionnés.
Il évite que les racines perforent la membrane étanche, endommagent la structure réservoir ou colmatent les ouvrages hydrauliques.
Le système anti-racines est constitué d’un géotextile dense enduit ou non d’un produit répulsif pour éloigner les racines.
Les systèmes anti-racines doivent être conformes aux exigences et aux normes précisées dans le Bulletin Officiel fascicule 74.
Ouvrages destinés à recevoir les systèmes de mesure et de contrôle :
Les installations ou ouvrages soumis à autosurveillance ou à contrôle réglementaire doivent permettre la mise en œuvre de matériels de mesure de la quantité et/ou de la qualité des effluents. Pour ces ouvrages, des dispositions particulières peuvent être fixées dans un C.C.T.P.