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MATIERE GRISE : JE PEUX ENCORE SERVIR !

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MATIERE GRISE : JE PEUX ENCORE SERVIR !

MATIERE GRISE : JE PEUX ENCORE SERVIR !

MATIÈRE GRISE : MATÉRIAUX / RÉEMPLOI / ARCHITECTURE. Une Exposition et un ouvrage créés par le Pavillon de l'Arsenal Commissaires : Encore Heureux architectes, Nicola Delon, Julien Chopin

Exposition présentée du 26 septembre 2014 au 4 janvier 2015

LE NAVIRE MONDIAL ET SON ÉQUIPAGE

L’Earth Overshoot Day, ou Jour du dépassement global, est tous les ans la date théorique à laquelle l’humanité a consommé la totalité des ressources renouvelables sur une année. Cette date est calculée par l’organisation non gouvernementale américaine Global Footprint Network depuis 1986. En 2014, cette date était le 19 août. Les 134 jours restants sont donc des jours matériellement à crédit alors que l’on puise dans les ressources naturelles pour se nourrir, se déplacer, se vêtir, se loger et se distraire. Ce jour d’alerte est le signal comptable de la dette écologique. Par l’ensemble de leurs activités, les hommes exercent une pression qui n’est pas supportable à long terme par la terre – que l’architecte Buckminster Fuller apparentait à un vaisseau spatial. L’image qu’il emploie exprime à la fois le caractère merveilleux et mystérieux de l’embarcation planétaire : « Le vaisseau spatial terre fut si brillamment conçu et aménagé qu’à notre connaissance les humains ont pu y vivre pendant deux millions d’années sans se douter qu’ils étaient à bord d’un vaisseau » ; paradoxalement, ce sont maintenant les passagers qui fragilisent eux-mêmes leur propre navire. C’est comme si nous étions en train de scier la branche sur laquelle nous sommes assis. L’humanité est entrée dans l’anthropocène, selon le nom donné par le chimiste Paul Crutzen à l’ère géologique entamée depuis que l’homme modifie radicalement les conditions d’équilibre de la biosphère. Dans son livre Du nouveau sous le soleil, l’historien John McNeil en dresse les grandes étapes tout en constatant l’accentuation massive du problème au XXe siècle : « Avec le recul, le changement environnemental apparaîtra sans doute comme le phénomène le plus important de l’histoire du siècle.»

En février 2014, l’organisation météorologique mondiale déclarait que « la température moyenne de l’année 2013 confirme la tendance au réchauffement sur le long terme » et qu’« au vu des concentrations record de gaz à effet de serre qui sont mesurées dans l’atmosphère, la hausse des températures moyennes va se poursuivre sur plusieurs générations ». Depuis le dernier quart du XXe siècle, nous vivons avec le sentiment diffus et constant d’une crise économique et d’un dérèglement climatique. Aussi désemparés par l’un que par l’autre de ces phénomènes, nous regardons, impuissants, croître les courbes du chômage et des températures. C’est à la fois le navire et l’équipage entier du vaisseau spatial terre qui semblent en danger.

Selon la théorie des six poignées de main établie par le Hongrois Frigyes Karinthy en 1929, cinq personnes suffisent à relier n’importe lequel des individus sur la planète à n’importe quel autre. Cette idée démontre à la fois la réelle interconnexion de chacun d’entre nous, notre interdépendance, mais également l’immense potentiel d’action de cet équipage de plus de sept milliards de personnes. Avec la conscience aiguë d’être l’un des membres de cette équipée planétaire, le philosophe Peter Sloterdijk décrit le sentiment de responsabilité qui l’habite : « Je dois à tout instant évaluer les conséquences de mes faits et gestes sur l’écologie de la société mondiale. Il me semble même que je doive me ridiculiser en me considérant comme membre d’un peuple de sept milliards de personnes – et ce, bien que ma propre nation soit déjà trop pour moi. Je dois tenir mon rôle de citoyen du monde, même si je connais à peine mes voisins, même si je néglige mes amis. La plupart de mes nouveaux compatriotes ont beau rester pour moi hors de portée parce que “l’humanité” ne constitue pas une adresse valide ni une dimension que l’on puisse rencontrer, j’ai pourtant la mission d’intégrer leur présence réelle à ma réflexion, et ce, pour chacune de mes opérations personnelles. Je dois me développer pour devenir un fakir de la coexistence avec tout et avec tous, et réduire l’empreinte de mon pas dans l’environnement à la trace d’une plume.» C’est au beau milieu de ce vertige que nous souhaitons humblement explorer les conséquences environnementales directement liées à l’exercice de notre profession, pour rejoindre ceux qui cherchent la légèreté du moindre impact, animés par la joie de construire.

MATIERE GRISE : JE PEUX ENCORE SERVIR !

LA MATIÈRE, LES MATÉRIAUX ET L’ARCHITECTE

Face à ces défis gigantesques, les tâches sont nombreuses et les explorations simultanées. Il y a des combats à mener d’urgence sur des milliers de fronts. Chaque domaine, chaque champ d’intervention, chaque métier a ce devoir de remise en cause de ses principaux paradigmes. Nous sommes architectes et, depuis une dizaine d’années, nous explorons les méandres de l’acte de bâtir. Autant que faire se peut, nous défendons l’idée d’une justesse collective, d’une économie de moyens au service d’un désir de vivre mieux. Nous cherchons encore des trajectoires plus adaptées, plus sobres et plus joyeuses. Nous avons conçu et construit. Le menu fut varié, mais tout ne fut pas également digeste. Au commencement, il y a souvent une anecdote, une interrogation, parfois une intuition. En 2008, une de nos premières commandes importantes fut une scénographie célébrant les soixante-dix ans de la SNCF. Il s’agissait d’imaginer un parcours narratif à l’intérieur de cinq wagons pour une exposition ferroviaire itinérante. Une fois l’opération terminée, à l’issue des vingt-huit jours de voyage, la quasi-totalité de ce qui constituait cet aménagement fut jeté à la benne.

En quelques heures, cette grande quantité de matière neuve est passée de la lumière des projecteurs à l’ombre de la décharge. Sans anticipation collective, aucune volonté particulière n’a pu s’opposer à cet état de fait qui, d’un matériau neuf, a produit presque instantanément un déchet. Pris au dépourvu face à ce gâchis, devant ce qui nous semblait absurde, incohérent, nous n’avons réussi qu’à remplir une camionnette de mobilier et de panneaux de bois pour les entreposer dans la cave exiguë de notre agence.

Cet abandon vis-à-vis de tout ce qui aurait déjà suffisamment servi nous interpelle. Quel est donc le temps d’usage idéal d’un matériau ? Qu’est-ce qui définit la durée de vie d’une matière que l’on a agencée dans un projet ? Peut-on réemployer des matériaux pour construire ?

Les restes d’une exposition, les déchets de chantier, les encombrants nous semblent pourtant pleins de promesses. Nous avons commencé à questionner le rapport que les concepteurs entretiennent avec la matière, en explorant la piste du réemploi. Distinct du recyclage, c’est une nouvelle utilisation d’un matériau existant, sans transformation radicale de sa forme mais en détournant éventuellement sa fonction initiale. Nous avons voulu explorer les enjeux auxquels sont confrontés tous ceux qui dessinent deux traits parallèles sur une feuille de papier pour en faire un mur qui transformera des ressources naturelles en béton armé. Nous avons enquêté en amont et en aval de ce moment où les matériaux se figent. Nous avons remonté les flux de matières pour en comprendre les origines parfois lointaines. Nous avons aussi descendu les canaux de tout ce dont on se débarrasse et qui rejoint les cimetières surchargés de

ce qui n’est plus désiré. Chaque nouvelle découverte, chaque nouveau filon nous a fait accéder à des territoires qui semblaient éloignés de notre responsabilité de concepteurs de bâtiments. Mais l’approche des cycles de vie de la matière, en nous entraînant des profondeurs de la chimie aux confins de la géographie, nous livre de nombreux enseignements. L’artiste américain Robert Smithson le confirme ainsi : « les rebuts, entre esprit et matière, sont une mine d’informations5 ». Les déchets se télescopent dans ce grand écart trivial qui sépare les épluchures de légumes des déchets radioactifs. Et l’absurdité actuelle nous adresse toujours des questions architecturales. Les matières organiques, pourtant biodégradables, sont aujourd’hui jetées sans tri et brûlent mal dans des incinérateurs, alors qu’elles sont pleines de nutriments et que quelques mois suffisent à en faire un excellent compost, alors que les pratiques d’agriculture intensive préfèrent engrais et pesticides qui épuisent la vie microbiologique des sols. La qualité et l’entretien des terres arables ne sont pas des questions anodines pour ceux, dont les architectes, qui participent à l’urbanisation des territoires, sachant qu’un département français disparaît tous les sept ans sous les sols minéralisés. À l’extrême, le cas du projet Cigéo, à Bure dans la Meuse, de stockage de déchets radioactifs ultimes en couche géologique profonde représente un vertige métaphysique pour tout constructeur. Notre société devra concevoir et bâtir des tombeaux inviolables pour cent mille ans. À leur manière, les déchets nous donnent des leçons. Ils offrent la possibilité de mettre en relation des domaines éloignés. Dans celui de l’architecture, ils permettent de relire le cycle de vie complet depuis la matière première, en passant par les matériaux, les techniques constructives, jusqu’aux bâtiments qui en résultent. Pour traduire cet enchevêtrement de disciplines, nous avons souhaité inviter d’autres pisteurs à nous rejoindre. Des praticiens, des penseurs, des enseignants, des techniciens comme autant de regards personnels et acérés sur une complexité qui chaque jour se dévoile un peu plus. Avocat, constructeur, démolisseur, architecte, historien, philosophe, géographe éclairent de leur point de vue et tissent des relations entre les trois mots qui forment le sous-titre de cette exploration : matériaux – réemploi – architecture.

MATIERE GRISE : JE PEUX ENCORE SERVIR !

MATIÈRE GRISE

Le titre donné à cet ouvrage peut s’entendre dans un double sens. Il pourrait se résumer par l’idée de consommer plus de matière grise pour engendrer moins de matières grises. Ce passage du singulier au pluriel distingue les deux significations que nous prêtons à cette expression. Moins de matières grises, c’est moins de tout ce qui constitue la face cachée de la matière. Moins d’énergie pour extraire, transformer, transporter et mettre en œuvre la matière, c’est diminuer également ce que l’on appelle l’énergie grise. Moins de pollutions, de rejets et de déchets, c’est aussi réduire l’entropie inéluctable de la matière, c’est retarder son devenir gris, symbole d’abandon et de dédain. Plus de matière grise, c’est plus de conscience, de lucidité, d’invention et de créativité pour un usage responsable de la matière. C’est miser sur la pluralité des intelligences qui façonnent le rapport au monde car, si les ressources terrestres sont finies, les ressources intellectuelles semblent infinies. Au cours du siècle dernier, l’humanité n’a jamais consommé tant de matière au moment même où elle accumulait d’immenses savoirs.

Dans cet ouvrage, investigations théoriques dialoguent avec expérimentations pratiques. Quatorze auteurs se prêtent au jeu d’exprimer en quoi le réemploi questionne leur propre discipline. Treize conversations avec des professionnels et des praticiens soulèvent des problématiques et font émerger des pistes nouvelles.

À ces écrits se combinent soixante-quinze projets construits. De l’Iran à l’Australie, d’une simple cabane au futur siège du Conseil européen, ces réalisations nous montrent autant d’occasions de redonner vie à des matériaux et forment un ensemble hétérogène, rempli d’histoires et de possibles.

Matière grise est un journal de voyage avec ceux qui questionnent leur façon de concevoir et de construire.

Julien Choppin & Nicola Delon

LA SCÉNOGRAPHIE

RÉEMPLOI SCÉNOGRAPHIQUE

Décider d’adopter le concept du réemploi pour concevoir et construire la scénographie de cette exposition consistait à n’utiliser que la matière de la précédente scénographie. Encore Heureux reconfigure l’espace en déconstruisant partiellement les cimaises existantes pour proposer un nouveau parcours, lui donner une nouvelle identité et y favoriser une nouvelle expérience. L’exercice nécessite l’inventaire préalable de la matière : panneaux de contreplaqué, OSB ou aggloméré et poutres, puis sa déconstruction attentive. Remises en forme, les plaques de contreplaqué sont réutilisées pour les cimaises, plinthes et mobiliers de l’exposition. Certaines grandes poutres en bois constituent désormais la structure des bancs, quand d’autres permettent la réalisation d’une table de 8 mètres de long. À l’exception de la peinture et de la petite quincaillerie, aucun matériau neuf n’a été nécessaire à l’élaboration de cette scénographie. Soigneusement conditionnée, la matière non utilisée est rendue visible par une mise en scène ordonnée et sert de ressources pour les ateliers publics d’upcycling proposés par le Pavillon de l’Arsenal et le collectif Prémices.

L’ADN DU BONCOIN.FR : UN CERTAIN ÉTAT D’ESPRIT

Leboncoin.fr est aujourd’hui un réflexe pour plus d’1 Français sur 3. Son accès gratuit, sa simplicité d’usage, la diversité de ses annonces, son ancrage local ont construit sa légitimité. Aujourd’hui, leboncoin.fr s’appuie sur une communauté de fidèles qui alimentent le site en contenus, qui le font vivre, qui l’améliorent.

Leboncoin.fr fait partie du top 10 des sites les plus consultés en France. Entré dans les habitudes de consommation, les Français le consultent quotidiennement pour réaliser des achats à la fois utiles et pratiques. Des utilisateurs qui ont le réflexe “boncoin” pour résoudre toutes les questions de la vie quotidienne : de la recherche d’une maison, d’une nounou ou d’un emploi à l’achat d’une poussette, d’un canapé ou de vêtements, d’objets vintage, de meubles ou de livres introuvables.

Leboncoin.fr a contribué au développement de nouveaux modes de consommation, comme la consommation collaborative, où l’usage prédomine sur la propriété. Les Français sont de plus en plus portés vers une consommation citoyenne et responsable. Et l’essor de l’occasion est l’un des symboles de cette évolution. Cette vision contemporaine donne à l’achat une dimension dépassant l’acquisition d’un produit.

Ce marché de seconde main entre particuliers permet de rationaliser ses achats, de trouver des articles rares ou épuisés et de privilégier l’usage à la possession. C’est donc tout naturellement que leboncoin.fr s’associe à l’exposition “Matière Grise” dans cet esprit de création, d’innovation et de transmission à partir de biens qui existent déjà, d’objets qui ont leur propre histoire.

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L'OUVRAGE

MATIÈRE GRISE

MATÉRIAUX, RÉEMPLOI, ARCHITECTURE Édition et distribution exclusive : Pavillon de l’Arsenal, 2014

Commissaires scientifiques : Encore Heureux, architectes Graphisme : Camping Design Illustration : Bonnefrite

19 x 30 cm, 368 pages, 36 euros ISBN : 978-2-35487-026-3

En vente à la librairie du Pavillon de l’Arsenal et sur : www.pavillon-arsenal.com/boutique

L’épuisement des ressources et l’accumulation des déchets interrogent aujourd’hui les conditions futures de production de l’architecture. Et si construire passait d’abord par le réemploi des matériaux qui existent en leur trouvant une seconde vie? 14 contributions, 13 entretiens et 75 projets explorent le potentiel immense du réemploi et nous donnent matière à penser...

Avec les contributions et interviews de

Frédéric Anquetil & Dominique Baldé - Les Bâtisseurs d'Emmaüs · Sabine Barles · Steven Beckers · Julie Benoit & Grégoire Saurel - Bellastock · Lionel Billiet & Michael Ghyoot - Rotor · Patrick Bouchain · Rony Chebib · Alexandre Doyère · Carl Enckell · Laura Foulquier · Pierre Frey · Dominique Gauzin-Müller · Olivier Greder · Stéphane Gruet · Jean-Marc Huygen · Michel Klein & Hippolyte Dumézil · Caroline Maniaque · Sébastien Marot · Bernard Marrey · Raphaël Ménard · Patrick Pérez · Gilles Perraudin · Constantin Petcou · Laure Rondeau Desroches · Nicolas Scherrier · Superuse Studios

Avec les projets de

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LE PAVILLON DE L’ARSENAL

Centre d'information, de documentation et d'exposition d'urbanisme et d'architecture de Paris et de la métropole parisienne
EXPOSITIONS
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Exposition permanente sur 800 m2 “Paris, la Métropole et ses projets”
• 1er étage
Expositions temporaires sur 600 m2
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VISITES GUIDEES
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Gratuit I réservation par mail du lundi au vendredi de 9h à 17h

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