L’emploi dans les métiers de l’économie verte ne progresse plus
Cette constatation provient du rapport de la Commission des comptes et de l’économie de l’environnement du Service de l’observation et des statistiques (SEoS) du Commissariat général au développement durable (CGDD). Le rapport explique dans sa synthèse que les différentes dépenses environnementales représentent une approche de la demande de protection de l’environnement ou de gestion des ressources naturelles. Pour compléter l’analyse de l’économie de l’environnement, le rapport s’est donc intéressé à étudier la contrepartie de cette demande, c’est-à-dire l’offre. L’analyse des éco-activités et de leur production répond à cet objectif, même si les sources de données disponibles ne permettent pas de définir des périmètres rigoureusement identiques pour les comptes des éco-activités et pour les comptes de dépenses.
Les éco-activités sont définies comme les activités produisant des biens ou des services dont la finalité est la protection de l’environnement ou la gestion des ressources naturelles. Elles représentent 1,8 % du PIB en 2012 et emploient 447 500 personnes en termes d’équivalents temps plein. 72 % de ces emplois proviennent des activités marchandes d’entreprises privées. Les trois domaines environnementaux employant le plus grand nombre de personnes sont également des domaines où les dépenses sont parmi les plus élevées : la gestion des déchets, l’assainissement des eaux usées et les énergies renouvelables.
Comme pour l’ensemble de l’économie, l’emploi dans les éco-activités stagne pratiquement en 2012 (+ 0,3 % par rapport à 2011). La raison principale en est une forte chute de l’emploi lié aux installations de panneaux photovoltaïques dont le déclin s’est accéléré en 2011. Sur une période plus longue, les éco-activités se sont toutefois révélées particulièrement dynamiques en termes de nombre d’emplois : + 3,9 % en moyenne par an entre 2004 et 2012 contre + 0,3 % pour l’ensemble de l’économie.
Par ailleurs, les éco-activités constituent des activités excédentaires du point de vue du commerce extérieur et leur excédent commercial est en forte hausse en 2012, en raison de l’effet conjugué d’une légère hausse des exportations (+ 0,6 %) et d’une baisse très nette des importations (- 25,3 %).
Le rapport rajoute que l’analyse du marché du travail des métiers de l’économie verte – tant au niveau des demandeurs d’emploi que des offres d’emploi – permet d’apporter une vision complémentaire de l’étude des emplois dans les éco-activités. Toutefois, les différences de concept, inhérentes aux sources utilisées, imposent la plus grande prudence dans les comparaisons entre les emplois recherchés et les emplois occupés.
Au sein des métiers de l’économie verte coexistent des métiers verts et des métiers verdissants. Les métiers verts constituent les métiers répondant à des objectifs purement environnementaux, alors que les métiers verdissants regroupent les métiers intégrant de nouvelles « briques de compétence » relatives à l’environnement, sans que la protection de l’environnement ne constitue leur objectif premier.
En 2013, les entreprises ont déposé, auprès de Pôle Emploi, 346 000 offres d’emploi relatives à des métiers de l’économie verte, dont près de 31 000 correspondant à des métiers verts et plus de 315 000 à des métiers verdissants. Réciproquement, 712 000 demandeurs d’emploi recherchent un métier du champ de l’économie verte, dont environ 40 000 un métier vert et 672 000 un métier verdissant.
Enfin, le rapport conclut que l’économie verte n’est pas épargnée par les difficultés concernant l’ensemble du marché du travail. Entre 2011 et 2013, le nombre d’offres d’emploi a diminué de 12 % en moyenne par an tandis que celui des demandeurs d’emploi a augmenté de 9,5 % en moyenne annuelle. La situation des métiers verts, purement environnementaux, semble toutefois un peu moins défavorable, tant pour les offres d’emploi que pour les demandeurs d’emploi.
Néanmoins, il précise que les contrats relatifs aux offres d’emploi de métiers verts sont souvent plus précaires, 68 % d’entre eux sont en effet des CDD. Et les demandeurs d’emploi sont souvent moins qualifiés. Ils sont ainsi 35 % à n’avoir qu’un niveau BEPC/3e.