Sécurité incendie : l’échéance mars 2015 arrive pour les DAAF
Pour lutter contre les risques d’incendie, le détecteur de fumée sera obligatoire à compter de 2015 pour tout logement occupé. Plusieurs recommandations de normes, d’installation et d’entretien doivent être suivies.
En cas d’incendie, les fumées sont plus mortelles que les flammes. Elles asphyxient et tuent. Elles apparaissent très rapidement. C’est pourquoi leur détection permet parfois d’intervenir dès le début de l’incendie soit pour intervenir contre le feu si cela est encore possible, soit pour évacuer l’habitation rapidement.
Un détecteur avertisseur autonome de fumée (DAAF), est un petit appareil qui fonctionne sur pile. Dès les premières fumées, il émet une alarme puissante d’environ 85db, soit le bruit que ferait un TGV qui passe dans le couloir.
Le choix d’un détecteur
Il est impératif de les choisir certifiés selon la norme européenne EN 14604. Le marquage CE confirme qu’ils sont conformes aux exigences de cette norme et des directives européennes.
En plus de ce marquage CE, certains portent la mention NF. La marque NF est une marque de certification de qualité supplémentaire choisie volontairement par certains fabricants. Dans ce cas, leurs appareils répondent à des critères précis comme les dimensions du détecteur, son niveau sonore et l’impossibilité de le fixer s’il n’est pas muni de piles.
L’entretien d’un détecteur
Un simple bouton permet de vérifier si la sonnerie d’alarme fonctionne, chaque mois au moins. Pour vérifier le système de détection de fumée, des bombes test existent. Un ami fumeur peut également être réquisitionné, qui soufflera juste en dessous du détecteur. Le recours à une bougie ou du papier n’est pas recommandé, ils risquent d’encrasser l’appareil. Un signal sonore indique quand la pile doit être changée.
L’entretien du DAAF est indispensable également pour éviter que les entrées de la chambre de détection du DAAF ne s’obstruent. Cet entretien sera réalisé au seul moyen de l’aspirateur, pour éviter aux composants d’entrer en contact avec l’humidité.
Le coût d’un détecteur
Le prix d’un détecteur de qualité varie en moyenne entre 10 et 30 euros et peut aller jusqu’à 80€ dans les versions les plus élaborées (à système optique, interconnectables ou compatibles avec système d’alarme global).
Dans le cas d’une grande habitation, des détecteurs interconnectables transmettent l’alerte à l’ensemble des détecteurs de la maison, ce qui permet d’être prévenu si un feu se déclare dans une pièce très éloignée ou lorsque le bruit de la musique ou de la télévision empêcheraient d’entendre l’alarme.
L’efficacité d’un détecteur
Les détecteurs de fumée sont garantis par tous les fabricants respectant la norme NF EN 14604.
Obligations de la Norme
• Le détecteur doit comporter, inscrit de manière indélébile, le nom et l’adresse du fabricant, la norme de référence, la date de fabrication ou le numéro de lot, la date de remplacement recommandée et des instructions à l’attention de l’utilisateur.
• Un signal spécifique indique la faiblesse des piles.
• Le détecteur doit comporter un bouton test permettant de vérifier son bon fonctionnement.
• Le sigle C€ doit être visible sur l’emballage du détecteur.
Préférez les détecteurs qui possèdent la marque NF, qui vous assurent un meilleur suivi de la qualité.
Leur efficacité sera tributaire de leur installation et leur entretien. Vérifier régulièrement leurs piles d’alimentation et dépoussiérer leurs bouches de détection permet de garantir leur bon fonctionnement.
En respectant ces règles, l’installation d’un DAAF diminue de plus de moitié le risque de périr dans un incendie.
Remarque : il est interdit et dangereux d’installer des détecteurs de fumée dans les parties communes des immeubles collectifs.
L’installation d’un détecteur
Un incendie dégage très rapidement des fumées, lesquelles montent au plafond. C’est donc de préférence au plafond qu’il faut l’installer ou impérativement en hauteur si la pose est murale. En général, 2 trous au plafond et 2 vis suffisent.
Il faut compter a minima un DAAF par niveau d’habitation. Ceux-ci seront prioritairement installés dans les espaces de séjour et le couloir menant aux chambres à coucher. En installer un dans la chambre d’un fumeur réveillera celui-ci s’il s’est endormi avec sa cigarette au lit.
Il faut par contre éviter d’installer un DAAF dans la salle de bains ou dans la cuisine, les particules de condensation pouvant déclencher l’alarme. Les espaces frais comme les buanderies sont également déconseillés, car un DAAF ne fonctionne bien qu’à une température entre 4°C et 38°C. Enfin, il ne sera pas installé près d’une source d’air qui éloigne la fumée.
Où fixer votre détecteur de fumée ?
Le positionnement du détecteur dépend de la configuration du logement. Cependant, certaines règles générales sont à respecter.
Son emplacement
• Dans ou près des chambres
• Dans le couloir menant aux chambres
• À distance des sources de vapeur ou de fumée, telles que salle de bains, cuisine ou garage
Sa position
• En partie supérieure (au plafond ou à défaut en partie haute de la paroi verticale)
• À distance des autres parois
Si votre logement possède plusieurs niveaux, il est recommandé de fixer un détecteur par niveau.
Quelques exemples d’installation du détecteur
Emplacement du détecteur sur un même niveau
Chambres regroupées. Dans ce cas, un seul détecteur suffit, le placer dans le couloir menant aux chambres.
Cas particulier du Studio : afin d’éviter le déclenchement intempestif du détecteur de fumée, le placer à l’écart du coin cuisine et de la salle de bains.
Lorsque le logement possède plusieurs niveaux, il est conseillé de fixer un détecteur au niveau de chaque escalier de façon à ce que l’alerte soit donnée rapidement aux occupants des chambres lorsqu’un feu se déclare dans les étages inférieurs.
Position du détecteur
Au plafond
L’idéal est d’installer le détecteur au centre de la pièce (pour une chambre) et de l’éloigner des murs et des coins (de 15 à 20 cm). faire attention aux éventuels circuits électriques au niveau du plafond lors de l’installation du détecteur.
Dans une pièce avec un plafond incliné, le détecteur ne doit pas être fixé à proximité du point le plus haut, où il y a peu de circulation d’air. Les fumées et vapeurs ne pourront pas être détectées. il est conseillé d’installer le détecteur à une distance d’au moins un mètre, mesurée horizontalement, du point le plus haut.
Sur une paroi verticale
Lorsqu’il est impossible d’installer le détecteur au plafond (par exemple, plancher chauffant), le positionner de 15 à 30 cm en dessous du plafond, en éloignant le détecteur des coins.
Comment informer son assureur ?
Vous devez informer votre assureur habitation de l’installation de votre détecteur de fumée grâce à une attestation, sur le modèle suivant (annexe de l’arrêté du 5 février 2013 relatif à l’application des articles r129-12 à r129-15 du code de la construction et de l’habitation, Journal officiel du 14 mars 2013).
Je, soussigné, ...........................................................................
(nom, prénom de l’assuré)
détenteur du contrat n°..............................................................
(numéro du contrat de l’assuré)
atteste avoir installé un détecteur de fumée normalisé au ................................................................................................. (adresse de l’assuré) conforme à la norme nf en 14604.
Comment prévenir l’incendie ?
Veillez à une installation électrique saine
Ne surchargez pas vos prises électriques, notamment par des blocs multiprises branchés en cascade.
Entretenez les installations
Les installations de gaz, chauffage et électriques doivent être entretenues de façon régulière.
Surveillez vos appareils électriques
Attention aux lampadaires halogènes sans grille, appareils chauffants allumés sans surveillance. évitez de faire fonctionner vos appareils électroménagers en votre absence ou la nuit.
Les réflexes à adopter
Eteignez avec soin vos cigarettes
Ne fumez pas au lit, vous pourriez vous endormir avec votre cigarette allumée.
Faites attention aux bougies
Positionnez-les toujours sur un support stable, loin des produits inflammables, avec une surveillance constante.
Surveillez la cuisine
Ne laissez pas d’aliments sur le feu sans surveillance, éteignez vos appareils après utilisation.
Ne stockez pas
N’entreposez pas de produits inflammables près des sources de chaleur. Les parties communes des immeubles collectifs doivent être libres de tout dépôt pour faciliter l’évacuation en cas d’incendie et ne pas alimenter le feu.
Sensibilisez les enfants
14 % des incendies sont déclenchés par les enfants, qui en sont souvent les premières victimes. il est important de leur expliquer les dangers, les réflexes à adopter et les gestes à ne pas faire.
Les conseils en cas d’incendie
N’entrez jamais dans la fumée,
Les fumées libérées lors d’un incendie sont plus mortelles que les flammes et provoquent des asphyxies. si vous êtes dans une pièce enfumée, mettez un mouchoir devant le nez et baissez-vous, l’air frais se trouve près du sol.
Ne prenez jamais l’ascenseur, prenez les escaliers.
Appelez ou faites appeler les Sapeurs-pompiers (18 ou 112), pour leur permettre d’être sur les lieux et d’intervenir le plus rapidement possible.
Un feu se déclare toutes les 2 minutes en France
Adaptez votre comportement à la situation
Si l’incendie se déclare chez vous et que vous ne pouvez pas l’éteindre immédiatement :
• évacuez les lieux
• fermez la porte de la pièce en feu et celle de votre appartement, cela retardera la propagation du feu et des fumées
• sortez par l’issue la plus proche.
Si l’incendie se déclare au-dessus de chez vous sortez par l’issue la plus proche.
Si l’incendie se déclare au-dessous de chez vous ou sur votre palier restez chez vous, les fumées dues à l’incendie risquent d’envahir les couloirs et les escaliers (les gaz chauds montent), rendant les dégagements impraticables et dangereux. Fermez la porte de votre appartement et mouillez-la, manifestez-vous à la fenêtre, pour que les Sapeurs-pompiers vous voient.