Le Monoxyde de carbone (CO) première cause de mortalité accidentelle par toxique en France.
Quelques recommandations à l’approche de l’hiver contre les risques d’intoxication au monoxyde de carbone :
Lorsque les températures baissent, les risques d'intoxications au monoxyde de carbone augmentent mais des mesures préventives simples permettent de les éviter.
À l'approche de l'hiver, la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises et la Direction générale de la santé, l'Institut National de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) et l'Institut de Veille Sanitaire (InVS) souhaitent rappeler les mesures simples à respecter pour éviter les intoxications au monoxyde de carbone responsables d'une centaine de décès, chaque année.
Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz invisible, inodore, et non irritant qui résulte d'une combustion incomplète du bois, de butane, de charbon, d'essence, de fuel, de gaz naturel, de pétrole ou de propane. L'utilisation d'appareils à combustion mal entretenus ou utilisés dans de mauvaises conditions présente un risque d'intoxication.
Les données collectées par l'InVS recensent 1 139 épisodes d'intoxication accidentelle domestique au CO signalés au système de surveillance en 2012. Ils ont impliqué 3 277 personnes. Huit sur 10 ont été transportées vers un service d'urgence hospitalier. Ces intoxications sont essentiellement survenues en présence de défauts d'aération du local associés à des installations de production de chauffage et d'eau chaude (chaudière, poêle ou chauffe-eau) présentant un défaut d'installation ou mal entretenues, notamment au niveau des conduits d'évacuation. Une intoxication sur 4 est due à un appareil non raccordé, le plus souvent utilisé de manière inappropriée : utilisation prolongée d'un chauffage mobile d'appoint ou fonctionnement dans un espace clos d'un groupe électrogène ou d'un brasero/barbecue.
Selon le premier bulletin de surveillance de l'InVS, entre le 1er septembre et le 1er octobre 2013, 56 signalements d'intoxication au monoxyde de carbone (CO) ont déjà été déclarés au système de surveillance exposant 164 personnes à des émanations de CO. Une personne est décédée à son domicile suite à l'exposition au CO produit par un chauffage mobile d'appoint.
Maux de têtes, nausées, vomissements… Soyez vigilants, ce sont peut-être les premiers signes d’une intoxication au monoxyde de carbone
Maux de tête, vertiges, malaises, nausées, etc., plusieurs signes avant-coureurs peuvent annoncer une intoxication au CO, d’autant plus lorsqu’ils surviennent chez plusieurs personnes occupant une même pièce équipée d’un appareil à combustion et qu’ils disparaissent en dehors de celle-ci. Dans ce cas, il est indispensable d’aérer immédiatement la pièce en ouvrant portes et fenêtres, puis d’évacuer le lieu. Il faut ensuite appeler les urgences en composant le 15 (SAMU), le 18 (les pompiers) ou le 112 (numéro d’urgence européen). Les locaux ne pourront être réintégrés qu’après le passage d’un professionnel qualifié, qui recherchera la cause de l’intoxication et proposera les travaux à effectuer.
Pourquoi est-ce si dangereux ?
Le CO est un gaz invisible : incolore, inodore et non irritant qui se diffuse très vite dans l’environnement. Après avoir été respiré, il se fixe sur les globules rouges à la place de l’oxygène et peut s’avérer mortel en moins d’une heure. En cas d’intoxication grave (chronique ou aiguë), les personnes gardent parfois des séquelles à vie : migraines chroniques ou bien maladies neurologiques invalidantes (troubles de la coordination motrice, paralysies de toutes formes). Ces intoxications sont suspectées de perturber le développement cérébral des enfants et notamment leur fonctionnement intellectuel.
Qui est concerné par les risques d’intoxication au monoxyde de carbone ?
Potentiellement tout le monde peut être concerné. Il est indispensable de bien connaître les sources de monoxyde carbone pour adopter les bons gestes. Il est important de vérifier son habitat et d’avoir les mêmes réflexes pour une location en hiver. Seul un Français sur 10 estime courir personnellement un risque d’être intoxiqué au monoxyde de carbone, alors que plus de trois quarts des Français (77, 5%) sont équipés d’au moins un appareil de chauffage à combustion 4 .
Les causes des accidents :
- Il résulte, dans la majorité des cas, d’une mauvaise combustion au sein d’un appareil ou d’un moteur fonctionnant au gaz, au bois, au charbon, à l’essence, au fuel ou à l’éthanol.
- Il peut également être causé par un défaut de ventilation (pièces calfeutrées, sorties d’air bouchées), ainsi que la vétusté, le défaut d’entretien ou la mauvaise utilisation des appareils à combustion. Les sources de CO dans l’habitat :
* les chaudières et les chauffe-eau,
* les poêles et les radiateurs ,
* les convecteurs fonctionnant avec des combustibles,
* les cheminées et inserts, y compris les cheminées décoratives à l’éthanol,
* les appareils de chauffage mobiles d’appoint,
* les braseros et barbecues,
* groupes électrogènes ou pompes thermiques,
* les engins à moteur thermique (voitures et certains appareils de bricolage…)
Les bons gestes à adopter pour prévenir les risques liés au monoxyde de carbone en cinq points clés
Pour limiter les risques d’intoxication au CO, un rappel des gestes essentiels à adopter en cinq points clés :
1. Avant chaque hiver, faire systématiquement vérifier et entretenir les installations de chauffage et de production d’eau chaude, ainsi que les conduits de fumée (ramonage mécanique) par un professionnel qualifié.
2. Au quotidien, aérer son logement au moins 10 minutes et ne jamais obstruer les entrées et sorties d’air.
3. Dans le cadre de l’achat d’un appareil de chauffage ou d’un appareil au gaz, s’assurer de sa bonne installation et de son bon fonctionnement avant la mise en service et exiger un certificat de conformité auprès de l’installateur.
4. Pour l’utilisation d’un groupe électrogène, ne jamais le placer dans un lieu fermé (maison, cave, garage) et l’installer impérativement à l’extérieur des bâtiments.
5. Enfin, respecter systématiquement les consignes d’utilisation des appareils à combustion indiquées par le fabricant. Ne jamais faire fonctionner les chauffages mobile d’appoint en continu et ne jamais utiliser pour se chauffer des appareils non destinés à cet usage (cuisinière, barbecue, etc.).
Des maux de tête, des nausées, une confusion mentale, de la fatigue. Ils peuvent ne pas se manifester immédiatement et toucher plusieurs personnes. Une intoxication importante peut conduire au coma et à la mort. La prise en charge dès les premiers symptômes doit être rapide et peut justifier une hospitalisation spécialisée.
En période de grand froid et d'intempéries, soyez particulièrement vigilant sur les conditions d'utilisation d'appareils de chauffage d'appoint ou de groupes électrogènes. Les organisateurs de rassemblements (réunion de famille, manifestations culturelles ou religieuses par exemple) doivent être tout particulièrement attentifs. Les épisodes d'intoxication en lien avec l'utilisation de panneaux-radiants à combustible gazeux sont fréquents et concernent chaque année plusieurs centaines de personnes.
En cas de soupçon d'intoxication, aérez immédiatement les locaux, arrêtez si possible les appareils à combustion, évacuez les locaux et appelez les secours en composant le 15, le 18 ou le 112.