Une branche « déchets du BTP » au sein de Federec
La Fédération des entreprises du recyclage (Fédérec) vient de lancer une nouvelle branche au sein de son organisation consacrée au recyclage des déchets du BTP. Enjeu important puisque la France du BTP compte pas moins de 250 millions de tonnes de déchets.
C’est annonce faite le vendredi 5 septembre dernier porte à douze les ramifications de la Fédération Federec.
250 millions de tonnes de déchets."Véritable tournant pour les acteurs de ce métier du point de vue de leur représentation et professionnalisation", explique Federec, rajoutant que "les années 2010 doivent être celles des déchets du BTP", les années 1990 ayant été celles des déchets ménagers et les années 2000 celles des déchets industriels.
La création de cette nouvelle branche suit trois évènements majeurs mettant en exergue la problématique des déchets du BTP au sein de Federec. Le premier, en fait découle des travaux engagés par le Conseil national des déchets relatifs au plan national ‘’déchets’’ pour la période 2015-2025 permettant de pister de meilleures pratiques en terme de recyclage dans ce secteur.
Le deuxième enjeu provient de la feuille de route issu du plan ‘’Recyclage et matériaux verts’’ de la Nouvelle France industrielle dont l’une des prérogatives est les déchets du BTP. Federec a en charge le pilotage du groupe de travail dont est axé plusieurs mesures comme de soutenir la réutilisation des recyclats dans les cahiers des charges, d’établir des normes pour la composition et la granulométrie des recyclats, de renforcer les contrôles des dépôts de déchets, ainsi que de promouvoir des outils de tri et de valorisation.
Enfin, le troisième enjeu suit le projet de loi de programmation pour la transition énergétique qui prévoit de valoriser 70 % des déchets du secteur du bâtiment et des travaux publics à l’horizon 2020.
Donc pour atteindre cet objectif, Federec a ouvert cette nouvelle branche avec parmi ses priorités, la densification du maillage des installations de tri et de recyclage sur le territoire, et le rapprochement avec les entreprises du BTP, qui produisent les déchets de chantier.
Cela faisait 15 ans que la Fédération des entreprises du recyclage (Fédérec) n’avait pas créé de nouvelle branche. Ce groupement professionnel de 1300 adhérents, qui représentait jusqu’ici 11 filières de recyclage, a saisi l’opportunité de la dynamique gouvernementale en faveur du recyclage pour annoncer le 5 septembre la naissance de sa branche consacrée aux déchets du BTP.
« Les déchets du BTP font partie intégrante des réflexions et des actions du gouvernement en faveur du recyclage », justifie Erwan Le Meur, directeur délégué de Paprec en charge du pôle chantier, président de la nouvelle branche. Et Erwan Le Meur de citer le Plan National Déchets pour la période 2015-2025, actuellement en cours de finalisation, le plan industriel « recyclage et matériaux verts » de la « Nouvelle France Industrielle », qui a pris du retard du fait du récent remaniement ministériel, et enfin le projet de loi sur la transition énergétique, qui fixe à 70% le taux de recyclage des déchets du BTP à l’horizon 2020.
Compléter le maillage des installations de tri et de recyclage:
Cette branche BTP a donc établi trois priorités. La première consiste à améliorer le maillage d’installations de tri et de recyclage sur le territoire national afin de pouvoir atteindre l’objectif de 70% de déchets valorisés d’ici 2020. «Sur les 250 millions de tonnes de déchets que produit chaque année le BTP, seules 40% sont valorisées, explique Erwan le Meur. L’Ile-de-France, première région en termes de gisement, et qui accuse un retard phénoménal en termes d’équipements, symbolise bien cette pénurie ».
La deuxième priorité pour Federec BTP est mettre en relation les recycleurs qu’elle représente avec les producteurs des matériaux de construction (entreprises de BTP). « Nous souhaitons travailler avec eux, notamment à travers des projets collaboratifs, pour trouver des solution innovantes pour la fin de vie des matériaux mis sur le marché aujourd’hui ». Sur ce point, Erwan Le Meur dit se heurter à une vraie difficulté: « les diagnostics déchets avant démolition rendus obligatoires par la loi Grenelle II ne sont réalisés que dans 10% des cas, et ceux qui le sont sont plutôt mal faits ! » regrette-t-il.
Enfin la troisième priorité du bureau consistera à promouvoir l’activité de la branche. « L’information et la formation sur les métiers du recyclage du BTP sont embryonnaires », estime Erwan Le Meur. « Aujourd’hui, les architectes, ingénieurs et techniciens du BTP ne reçoivent aucun cours sur le sujet », déplore-t-il.