Classement du site de la Conca d'Oro comprenant le vignoble de Patrimonio
La Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, Ségolène ROYAL, a annoncé le 1er août le classement du site de la Conca d'Oro comprenant le vignoble de Patrimonio (Département de la Haute-Corse) qui devient site classé.
Il comprend le vignoble de Patrimonio, sur le territoire des communes de Barbaggio, de Farinole, d'Oletta, de Patrimonio et de Poggio d'Oletta.
Ce classement en site classé vient reconnaître la valeur patrimoniale exceptionnelle de cette vallée qui mérite d’être valorisée.
A l’ouest de Bastia, sur la côte ouest, le site de la Conca d’Oro constitue un ensemble d’une beauté rare, composé d’un paysage cultivé lové dans un écrin naturel remarquable. Le paysage est composé d’éléments naturels (vallées enserrées par des crêtes découpées, maquis bas, ruisseaux, ouverture sur la mer), et de zones agricoles (vignobles et prairies).
Le site classé couvre 4500 hectares environ. Il prend en compte pour l’essentiel les limites naturelles correspondant au relief de la Conca d’Oro et son débouché vers la mer et présente ainsi une grande cohérence paysagère.
La culture de la vigne qui s’y exerce depuis l’Antiquité a contribué à façonner ce paysage méditerranéen. Ce site est d’une grande importance pour l’économie locale. Il est indispensable d’y maintenir et développer les activités agricoles, en particulier. Ce sont d’ailleurs les élus qui ont porté, avec l’appui de l’État, les débats sur ce projet avec l’ensemble des viticulteurs et des partenaires concernés, permettant ainsi d’aboutir à un consensus sur la protection de ce territoire.
Le soutien au développement de l’agriculture biologique donnera encore plus de valeur aux productions de ce terroir exceptionnel, disposant d’un fort potentiel d’eco-tourisme et d’agriculture biologique.
Initié en 2002, le projet de classement du site du vignoble de Patrimonio et de la Conca d’Oro au titre de la loi du 2 mai 1930 a été défendu avec une grande constance par le Président du syndicat de promotion et de défense des viticulteurs de l’aire d’Appellation d’origine contrôlée (AOC) de Patrimonio, M. Jean Laurent DE BERNARDI et par le Maire-vigneron de la commune de Patrimonio, M. Guy MAESTRACCI.
En 2006, à l’issue d’une étude de faisabilité, un premier projet a été proposé aux élus des collectivités concernées, resté sans suite en raison de désaccords sur le périmètre à classer.
Au début de l’année 2010 devant le souhait des élus de voir réactiver le projet dans un cadre général mieux formalisé, en lien avec le pôle d’excellence rurale validé en 2007, la DREAL a relancé la démarche sur de nouvelles bases, avec le soutien et l’investissement fort du Sous-Préfet de Calvi.
Les réflexions conduites pendant plus de deux ans se sont appuyées sur une méthode de travail participative, privilégiant la concertation avec l’ensemble des parties intéressées, notamment à travers la création et la structuration : - d’un Comité de pilotage, présidé par M. le Sous-Préfet, comprenant la DREAL, le SDAP, la DDTM, le Président des vignerons, le Maire de Patrimonio et le Président de la Chambre départementale d’agriculture.
- d’un groupe de travail pour la définition des limites du site à classer, composé des membres du Comité de pilotage et des élus des communes concernées,
- d’un groupe de travail pour la définition des principes et des règles de gestion du site, composé des membres du Comité de pilotage, de socioprofessionnels du vignoble et d’experts.
La définition de l’esprit des lieux du vignoble de Patrimonio et de la Conca d’Oro ainsi que son identification constituent un préalable à toute démarche de préservation et de mise en valeur du site (aménagement, gestion, accueil des visiteurs...).
Cette définition repose en partie sur la forte impression, voire l’émotion, suscitée par la qualité et l’unicité du lieu. L’analyse des valeurs économiques, sociales et culturelles du site complètent cette première perception.
L’ensemble de ces critères fonde la valeur patrimoniale exceptionnelle du site, celle qui est partagée par le plus grand nombre et qu’il est nécessaire de reconnaître pour assurer sa pérennité.
Le site majeur s’inscrit dans une vallée orientée du sud-nord depuis le village de Poggio d’Oletta jusqu’à la mer par la baie de Farinole, en suivant le ruisseau du Fium’Albino et plus à l’ouest jusqu’au golfe de Saint-Florent.
Cette vallée de la région du Nebbio (qui signifie « brouillard » en corse) est appelée « Conca d’Oro », (« Coquille d’Or ») dénomination qui traduit la fertilité de son terroir. Sa forme générale est une dépression délimitée :
- à l’est par la plus haute ligne de crête schisteuse et granitique (Monte Terza Battagli, Col de Teghime, Pigno, San Colombano, Cima di Gratera jusqu’à Punta Muzelli),
- à l’ouest par une crête blanche discontinue, arrondie, formée de calcaires redressés (Monte Magna, Monte Silva Mala, Monte Sant’Angelo, Punta di Furtino). Elle constitue l’élément minéral fort de ce paysage.
Ce site comprend :
- des zones naturelles couvertes de végétation basse de type maquis arboré méditerranéen xérophile et sempervirent (à base de chêne vert et olivier sauvage), dont la naturalité est encore très préservée,
- des zones viticoles et agricoles qui mettent en exergue le relief du site. Les vignes sont un élément majeur de ce paysage.
- des zones urbanisées qui comprennent le village de Poggio d’Oletta, de Barbaggio, de Patrimonio et son hameau des Marines du Soleil, en bord de mer.
Traversé par un axe touristique fréquenté, entre le Grand Bastia et la région de Balagne, desservant Saint-Florent et l’ensemble naturel de l’Agriate, et la partie Ouest du Cap Corse, ce site offre des points de vue remarquables qui impressionnent les visiteurs.
Lorsqu’ils les découvrent pour la première fois, depuis le belvédère du Col de Teghime, ils sont interpellés par la beauté et la diversité du paysage : maquis, vigne, prairies à dominante verte, crêtes calcaires blanches et mer azur en arrière-plan.
La route en corniche reliant les villages de Poggio d’Oletta et de Farinole marque également les esprits. Elle permet de mesurer la profondeur du relief et l’harmonie entre les éléments naturels et les zones agricoles. Les points de vue remarquables sont nombreux, notamment depuis la RD 38 avant le Col de Teghime et depuis la RD 333 avant le col de la Croix, côté Patrimonio.
La route conduisant à travers le vignoble, du village de Poggio d’Oletta à la Cathédrale du Nebbio permet de s’immerger dans le fond de vallon et de ressentir pleinement l’ambiance du site. Elle permet aussi de rejoindre le village de Patrimonio en empruntant deux chemins ruraux noyés dans un océan de vignes.
Enfin, l’un des points de vue les plus remarquables reste la route d’accès au Cap Corse à partir de Patrimonio, là où les vignes rejoignent la mer.
Dominée par une colline calcaire, la partie côtière de ce site de la baie de Farinole au golfe de Saint-Florent, forme un ensemble de grande qualité encore bien préservé.
La société Eco Terre Développement a mis à disposition gracieusement les photos ci-après du littoral (entre Saint Florent et Farinole) issues de la mission 2010 Kalliste Peripli.
Éléments constitutifs du paysage :
C’est donc le mélange des éléments végétaux, minéraux et de la mer, qui compose ce paysage pittoresque.
Il est à noter que l’église Saint-Martin du village de Patrimonio (M.H. inscrit) l’ancien couvent de Marianda sur Farinole, et la chapelle San Quilico sur Poggio d’Oletta (M.H. Classé) constituent d’intéressants repères dans l’espace et dans le temps. Leurs emplacements sont choisis avec soin et offrent des vues stratégiques.
Un paysage singulier issu d’un territoire naturel mis en valeur harmonieusement Les composantes de ce paysage sont le résultat de l’interaction permanente entre les éléments naturels : géologie, relief, régime des pluies et des vents, influence de la mer, ensoleillement, qualité de la terre, végétation préexistante ; et l’action de l’homme au fil du temps et en fonction des moyens dont il a disposé.
Dominée par une colline calcaire, la partie côtière de ce site de la baie de Farinole au golfe de Saint-Florent, forme un ensemble de grande qualité encore bien préservé.
La société Eco Terre Développement a mis à disposition gracieusement les photos ci-après du littoral (entre Saint Florent et Farinole) issues de la mission 2010 Kalliste Peripli.
Éléments constitutifs du paysage :
C’est donc le mélange des éléments végétaux, minéraux et de la mer, qui compose ce paysage pittoresque.
Il est à noter que l’église Saint-Martin du village de Patrimonio (M.H. inscrit) l’ancien couvent de Marianda sur Farinole, et la chapelle San Quilico sur Poggio d’Oletta (M.H. Classé) constituent d’intéressants repères dans l’espace et dans le temps. Leurs emplacements sont choisis avec soin et offrent des vues stratégiques.
Un paysage singulier issu d’un territoire naturel mis en valeur harmonieusement Les composantes de ce paysage sont le résultat de l’interaction permanente entre les éléments naturels : géologie, relief, régime des pluies et des vents, influence de la mer, ensoleillement, qualité de la terre, végétation préexistante ; et l’action de l’homme au fil du temps et en fonction des moyens dont il a disposé.
Les éléments naturels
Caractéristiques géologiques du site
La structure de ce relief est très singulière car elle est le fruit de la rencontre de trois ensembles géologiques : - à l’ouest, les formations calcaires d’âge miocène (ère tertiaire), - au centre, les formations sédimentaires du Nebbio, déplacées sous l’effet d’un processus tectonique,
- à l’est, des schistes lustrés.
À l’ouest, les éléments en jaune correspondent au calcaire Miocène incliné. Ils constituent le trait majeur du paysage, et en font sa principale originalité. Les éléments en vert clair correspondent à des serpentinites, qui forment des terrains beaucoup moins représentatifs.
À l’est, deux ensembles colorés coexistent :
• Les éléments verts tachetés de carrés noirs correspondent à des cipolins et quartzites. Il s’agit de l’ensemble des barres qui forment la partie supérieure de la crête allant du Pigno aux monts de la Torre en passant par Teghime. Les cipolins sont constitués de bancs calcaires gris, exploités jadis en carrières par exemple le long de la route reliant Teghime à Poggio d’Oletta. Les quartzites, plus résistantes, sont des roches siliceuses de couleur claire. Dans une certaine mesure, ces barres forment le symétrique à l’est des barres calcaires de l’ouest. Elles participent ainsi avec ces dernières à la délimitation du bassin de Patrimonio et renforcent son originalité.
• De part et d’autre de la crête, des teintes violettes avec ponctuations roses correspondent à d’anciens gabbros et granites (formations du socle, d’âge primaire). Ils forment les soubassements boisés du versant côté Nebbio.
Au centre de la zone proposée au classement, un patchwork de couleurs montre la complexité et la diversité des formations bien visibles sur une coupe. Ces terrains variés ont une disposition plutôt sud-nord. Ils sont recouverts par de grandes taches grisées d’orientation plutôt est-ouest qui correspondent aux divers dépôts alluviaux des trois cours d’eau qui rejoignent la mer en formant des cluses à travers le massif calcaire.
Cette grande diversité d’éléments géologiques en un même lieu, doublée de comportements propres face à l’érosion, composent des paysages singuliers sur un site géologique unique en Corse.
Formation du relief et des crêtes calcaires
Une des composantes les plus remarquables du relief sont les cuestas de couleur blanche qui marquent fortement de leur empreinte le paysage. Elles sont façonnées de couches de calcaire (datées environ de 20 millions d’années) pouvant atteindre près de 400 m d’épaisseur. Ces calcaires, très riches en accumulation de coquilles fossiles, ont la particularité d’être relevés par un mouvement tectonique pour former les cinq collines successibles qui sont bien visibles depuis l’est du site.
Composition pédologique du site
La diversité des roches mères génère sur ce territoire des formations pédologiques complexes, dotées de nombreux types de sols, pour la plupart argilo-calcaires à l’ouest, et schisteux et caillouteux à l’est. Ces sols peuvent être très différents d’un secteur à l’autre, en fonction notamment de l’altitude et la proximité de la mer.
Les sols les plus représentés sont :
- les sols bruns ou rouges sur calcaires, peu argileux en profondeur,
- les sols sur dépôts calcaires marneux du miocène,
- les sols bruns acides calcaires ou non (souvent en mélange),
- les sols fissurés (Flysch et conglomérats)
- les sols lessivés et stratifiés (néoluvisols et luvisols),
- les sols calcaires (Carcosols et Calsisols),
- les sols bruns graveleux et sableux à texture argileuse,
- les sols bruns épais sur schistes quand la pente est faible,
- les sols sur schistes calcaires et cipolins,
- les sols graveleux sur serpentine, basalte et gabbro,
- les sols sur éboulis peu profonds.
La potentialité de ces sols pour la culture de la vigne va dépendre de leur nature (alluvions récents ou anciens) et de leur localisation (en fond de vallon ou dans la pente).
Remarque : Il est à noter que les sols de la Conca d’Oro n’a pas tous été inventoriés et cartographiés. Il n’est donc pas possible actuellement d’établir une carte pédologique complète du site.
Un terroir d’exception
Le relief en forme de vaste amphithéâtre protège des vents saisonniers, le vignoble, implanté pour l’essentiel au cœur de la dépression. La topographie, comme la proximité de la mer, permettent un effet modérateur du climat méditerranéen ensoleillé, grâce à l’humidité atmosphérique qu’elles génèrent. La présence de limons calcaires, qui retiennent l’eau dans les sols profonds et labourables, confère des potentialités agronomiques très favorables aux cultures agricoles sur ce site.
Les pratiques culturelles et sociales
Pratiques préhistorique, protohistorique et historique sur le site
L’occupation humaine du Nebbio est la plus ancienne implantation dans l’île connue à ce jour. Elle date de 7 000 ans avant J.-C., de l’époque pré- néolithique (source http://histoire.du.nebbiu.pagesperso-orange.fr). À la fin du néolithique et au début de l’âge de fer, les hommes sont passés de l’état de chasseur à celui de cultivateur-éleveur.
L’abri des Strette dans la falaise calcaire au-dessus de la route entre Saint Florent et Patrimonio et celui de Scaffa Piana au-dessus de la route entre Saint Florent et Poggio d’Oletta (abris inclus dans le site), attestent de la présence humaine et de leurs pratiques agricoles. Ces abris, datés de 3 400 ans avant J.-C, prouvent que les populations locales n’ont pas attendu les colons des peuples dominants de Méditerranée pour pratiquer l’élevage de porc et de mouton, à l’aide de chien domestiqué. En outre, ces populations se nourrissaient déjà d’olive et de céréales, comme en témoignent les traces de vanneries retrouvées pouvant servir de silo à grain. Cette période est aussi marquée par la construction de mégalithes et de menhirs, comme en témoigne celui retrouvé sur la commune de Barbaggio, exposé à Patrimonio, le menhir du «Nativu» daté de la période de 4000 ans à 2000 ans avant J.-C. Ce site est donc façonné très tôt par l’élevage, la production de céréales et la culture de la vigne pratiquée depuis l’Antiquité. Les Grecs au VIe siècle avant J.-C, qui surnommaient la Conca d’Oro « la vallée des dieux », ont aménagé un port dans la baie de Saint Florent pour profiter des prédispositions agricoles (blé, olivier, vigne) de ce site et d’autres ressources (minerais, chaux, sel). Les Romains ont aussi exploité ce site dont il reste quelques traces (barrage pour un système d’irrigation). Cependant, ces vestiges n’ont pas fait l’objet de fouilles et d’études approfondies. Durant le moyen âge, la Corse connaît une période d’insécurité. Les périodes autarciques alternent avec les périodes de commerce.
Du XIIe au XIIIe siècle, pendant environ 200 ans, le temps de la pax pisana, le littoral est sécurisé et les Corses quittent les hauteurs pour occuper et mettre la plaine en culture. Des ports sont ouverts, la liberté du commerce est rétablie. C’est une période de prospérité, où la religion occupe une place d’importance. Les moines Franciscains fondent au début du XIIe siècle le couvent Saint François à Oletta. Ils joueront un rôle majeur dans la mise en valeur agricole et viticole de la Conca d’Oro.
Sous l’aire génoise du XVe au XVIIIe siècle, les vins du Nebbio et de la Conca d’Oro occupent une place de choix. Une réglementation et une organisation des cultures sont mises en place, notamment pour la viticulture. À cette époque, les vins étaient embarqués sur des voiliers à Saint-Florent et faisaient le tour du Cap Corse pour être débarqués à Erbalonga (à proximité de Bastia). Dégustés, s’ils avaient supporté l’épreuve de la mer, ils pouvaient être exportés à Gênes, sous l’Appellation « Vini navigati ». Les vins sucrés étaient particulièrement appréciés.
Il est donc établi que la viticulture est pratiquée et favorisée pendant plus de six siècles dans la Conca d’Oro. Pendant la période de souveraineté corse (1755-1769), puis française, l’activité viticole se poursuit de façon soutenue jusqu’à l’apparition en 1850 de l’Oïdium puis du Phylloxera. Les conséquences pour le vignoble furent sévères malgré le fait que le cépage Nielluccio résista bien. Au début du XXe siècle, un effondrement général des prix du vin bloqua l’expansion du vignoble et la Grande Guerre paracheva ce déclin. Cinquante ans s’écoulèrent avant que la viticulture insulaire ne redevienne une véritable activité économique.
Pratiques contemporaines
Les années 1960-1970 marquèrent une crise du vin corse, liée à la recherche d’une production quantitative, plus que qualitative. Cependant, le choix des vignerons du Nebbio fut différent. La reconnaissance des vins de la Conca d’Oro est liée à la passion et au travail de qualité des hommes qui occupent sur ce territoire, depuis plusieurs générations.
Ces vignerons ont obtenu le 13 mars 1968 la première Appellation d’Origine Contrôlée pour le vin en Corse, celle des vins de « Patrimonio ». Cette reconnaissance exemplaire a ouvert la voie aux productions de vins traditionnels de qualité.
La démarche de classement du site s’inscrit dans le même esprit. En Corse, elle est exemplaire dans le domaine de la protection et de la gestion des terres agricoles. En 2008, sur l’ensemble du territoire AOC Patrimonio, le vignoble couvrait une superficie de 410 hectares pour une production de 14 200 hectolitres élaborés au sein de 32 caves particulières.
Viticulture
1. Les vins de l’AOC Patrimonio L’appellation d’origine contrôlée « Patrimonio » est réservée aux vins tranquilles blanc, rouge et rosé.
- Les vins blancs sont issus du cépage Vermentino B (malvoisie de Corse).
- Les vins rouges et rosés sont issus des cépages suivants :
Cépage principal : Nielluccio N,
Cépages accessoires : Grenache N, Sciaccarello N, Vermentino B (malvoisie de Corse).
Pour les vins rouges, la proportion du cépage Niellucio N doit être supérieure ou égale à 90 % de l’encépagement. Pour les vins rosés, la proportion du cépage Niellucio N doit être supérieure ou égale à 75 % de l’encépagement.
Conduite du vignoble
Densité minimale : 4 000 pieds/hectare, Écartement : ne peut être supérieur à 2,80 m entre les rangs, ni inférieur à 0,8 m entre les pieds,
Règle de taille : taille courte à courson avec un maximum de 10 yeux francs par pied Charge maximale moyenne par parcelle : 8000 kg par hectare
Rendement visé : 50 hectolitres par hectare, irrigation interdite.
Mode d’élaboration des vins
Blancs : pressée directe
Rosés : majorité en pressée directe, une partie en macération (pour les rosés plus clairs « gris »)
Rouge : Vinification classique avec une tendance à allonger le temps de macération.
Assemblage des cépages : dans les mêmes proportions que celles prévues pour l’encépagement. Toute opération d’enrichissement est interdite.
Le Muscat du Cap Corse
(Décret modificatif n° 2011-781 du 28 juin 2011)
L’AOC Muscat du Cap Corse couvre en partie l’AOC Patrimonio (30 ha). Le muscat est un vin doux naturel blanc, produit à partir d’un cépage de muscat à petit grain blanc. C’est un vin très aromatique, de couleur jaune clair à ambré clair, riche et très complexe, se classant parmi les meilleurs muscats du monde. Le muscat est le vin qui possède la plus ancienne notoriété en Corse. C’est un vin rare car ses rendements sont faibles. Il est commercialisé sous la dénomination « Coteaux du Cap Corse ».
Conduite du vignoble
Densité 4 000 pieds par hectare. Écartements entre les rangs 2,50 mètres et 1 mètre entre les pieds. Rendement de base 30 hectolitres par hectare.
Mode d’élaboration
Les vins sont obtenus par mutage (ajout d’alcool neutre vinique) du moût en cours de fermentation, dans la limite de 10 % en alcool pur. Toute opération d’enrichissement en sucre est interdite.