« Rénovation énergétique et filière bâtiment » optimiser les modes organisationnels et numériques…
Avec des objectifs ambitieux assignés au secteur en visant la construction de 500 000 logements performants par an et la rénovation énergétique de 500 000 logements par an d’ici 2017, les questions de formation, de montée en compétence de la filière, d’innovation et d’accompagnement des acteurs sont au cœur des préoccupations du Plan Bâtiment Durable depuis 2009.
On assiste notamment à une évolution importante de l’offre de travaux et de services, un nombre croissant de professionnels s’organisent pour proposer des prestations coordonnées et adaptées à la rénovation énergétique. Les artisans et petites entreprises du bâtiment (fabricants, architectes, économistes, bureaux d’études, ...) connaissent donc une transformation importante de leur environnement et il est essentiel de veiller à ce que ces petites structures s’adaptent pleinement à cette nouvelle donne.
C’est pourquoi Philippe Pelletier, président du Plan Bâtiment Durable, a confié à Sabine Basili, vice-présidente de la CAPEB, présidente de la commission nationale des affaires économiques de la CAPEB et chef d’entreprise, et à Ingrid Nappi-Choulet, professeur-chercheur à l’Essec Business School et titulaire de la chaire « Immobilier et développement durable » le soin de conduire un groupe de travail dédié à cette question.
La lettre de mission vise explicitement différents sujets de nature à optimiser l’offre de travaux et services :
les modes de coordination et d’interaction entre les acteurs et spécialement la question des groupements d’entreprises ;
la mise en place d’un process d’organisation du chantier ;
la valorisation des outils d’organisation et de pédagogie.
Ce rapport du groupe de travail « Rénovation énergétique et filière bâtiment » s’est axé en deux grandes typologies de propositions : l’une dédiée aux modes organisationnels et à leur optimisation ; l’autre dédiée aux outils numériques d’information et de sensibilisation.
Sabine Basili, vice présidence de la CAPEB et Ingrid Nappi-Choulet, professeur-chercheur à l’ESSEC, ont remis à Philippe Pelletier, président du Plan Bâtiment Durable, leur rapport de propositions sur l’accompagnement des petites structures de la filière face aux enjeux de la transition énergétique le 4 juillet 2014.
Pour mémoire, en septembre dernier, Sabine Basili et Ingrid Nappi-Choulet avaient été chargées de co-piloter un groupe de travail chargé d’étudier la question de l’adaptation des petites entreprises (architectes, bureaux d’études, économistes de la construction , entreprises de travaux,…) aux nouvelles exigences du marché de la rénovation énergétique dans le secteur résidentiel privé.
Dans l’objectif d’une meilleure mise en œuvre de la performance énergétique, l’ensemble de la filière s’accorde sur la nécessité de faire évoluer l’approche verticale, globalement en place actuellement, en une approche plus transversale et collaborative. Cette nouvelle approche organisationnelle nécessite une coopération renforcée de l’ensemble des acteurs de la filière afin que tous puissent travailler ensemble. Cette évolution devrait participer à l’amélioration de la productivité des entreprises et de la maîtrise d’œuvre.
C’est dans cette optique que le rapport développe deux grandes typologies de propositions : l’une dédiée aux modes organisationnels et à leur optimisation ; l’autre dédiée aux outils numériques d’information et de sensibilisation.
Les groupements d’entreprises
Après avoir précisé les principaux modes organisationnels de la filière, les co-pilotes formulent trois propositions relatives au développement des groupements de professionnels et une dédiée à la valorisation des offres globales.
Ainsi, le rapport met en exergue la nécessité de mettre en place rapidement une méthodologie dans la création et le suivi des groupements d’entreprises. Il souligne également la nécessité de procéder à différents ajustements législatifs et réglementaires nécessaires pour sécuriser et favoriser la reconnaissance de ces groupements.
Les outils numériques
Avec le plan de rénovation énergétique de l’habitat, de nombreux outils ont été mis en place à l’égard des maitres d’ouvrages et spécialement des ménages. Dans le même temps, il est essentiel de
veiller à délivrer une information coordonnée à l’égard des professionnels de la filière.
Le rapport souligne une fois de plus le caractère stratégique de la formation pour permettre la synergie entre les acteurs et le développement d’une rénovation énergétique de qualité. Le groupe
de travail propose de créer et développer les outils numériques pédagogiques de créer des outils numériques spécifiques, de type MOOC, afin d’accélérer les démarches de formation.
Les sept propositions du rapport
1 : Développer des méthodologies de mise en place des groupements de professionnels
2 : Renforcer la reconnaissance RGE pour les groupements permanents
3 : Protéger juridiquement les groupements momentanés d’entreprises et leurs membres
4 : Promouvoir et valoriser des offres globales, complètes et différenciées
5 : Développer la brique « professionnels » du site « j’éco-rénove, j’économise »
6 : Développer des documents harmonisés pour l’ensemble des acteurs
7 : Renforcer les outils numériques de formation de type MOOC ou SPOC
Avec ces différentes recommandations, le Plan Bâtiment Durable souhaite permettre aux TPE de la filière de s’adapter au marché de l’efficacité énergétique tout en améliorant leur compétitivité et
en maintenant la vitalité de leur présence sur le territoire.
Le groupe de travail a réuni plus d’une soixantaine d’acteurs et les co-pilotes se sont appuyés sur plus d’une quarantaine de contributions écrites (toutes consultables sur www.refb.fr).