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En 2012, 53,6 % du parc des logements en France consomment entre 151 et 330 kWhep/m2/an d’énergie

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En 2012, 53,6 % du parc des logements en France consomment entre 151 et 330 kWhep/m2/an d’énergie

En 2012, 53,6 % du parc des logements en France consomment entre 151 et 330 kWhep/m2/an d’énergie

Ce constat est issu d’une enquête menée par le Service de l’observation et des statistiques du Commissariat général au développement durable sur la Performance de l'Habitat, Équipements, Besoins et USages de l’énergie, dite « enquête Phébus » réalisée en France métropolitaine.

Une enquête menée en deux volets successifs :

• un premier volet consistant en une enquête intitulée Caractéristiques du logement, de ses occupants et dépenses énergétiques, soit « Phébus-Clode » ;

• un second volet correspondant à la réalisation de diagnostics de performance énergétique du logement, intitulé « Phébus-DPE ».

Ces deux volets sont complémentaires, ils permettent de croiser les caractéristiques techniques et thermiques du logement issus du second volet avec celles des ménages occupants (composition, revenus, catégorie socioprofessionnelle, consommation d’énergie...) issus du premier volet.

L’enquête Phébus a été effectuée au domicile de l'enquêté. Le premier volet est une enquête classique en face-à-face, faite par un enquêteur, alors que le second volet consiste à effectuer un diagnostic de performance énergétique officiel. Ce DPE a été réalisé par un diagnostiqueur certifié à cet effet.

L'enquête Phébus a porté sur un échantillon de 10 000 logements : 5 405 ménages ont répondu au premier volet parmi lesquels 2 399 ménages ont participé au second volet et reçu un DPE réglementaire.

L’enquête a permis d’améliorer la connaissance de l’état du parc des logements. un dispositif innovant associant enquête et diagnostic de performance énergétique a permis de fournir une photographie de l’état des résidences principales et de leurs performances énergétiques.

L'étude précise également que les diagnostics de performance énergétique (dpe), obligatoires depuis novembre 2006 pour la vente et juillet 2007 pour la location, donnent la mesure de la qualité thermique des logements. leur analyse montre qu’en 2012, plus de la moitié (53,6 %) du parc des logements en France métropolitaine consomme entre 151 et 330 kWhep/m2/an d’énergie (étiquette énergétique moyenne d ou e), contre seulement 14 % qui bénéficient d’étiquettes plus performantes (A, B ou C). en matière d’émissions de gaz à effet de serre, un tiers de ces logements sont classés en A, b ou C, et 40 % en d ou e. la date de construction du logement, sa taille, son statut d’occupation et surtout l’énergie de chauffage utilisée et la localisation géographique sont clivants : ainsi les studios ou deux pièces du secteur locatif privé sont les logements les plus énergivores.

L'enquête mentionne aussi que la performance énergétique se définit dans des conditions d’usage standard fixées et ne prend pas en compte les comportements des occupants. Elle tient compte cependant des conditions climatiques moyennes du logement liées à sa localisation : il s’agit d’une consommation dite conventionnelle et non d’une consommation réelle. Le DPE positionne le logement dans une échelle graduée de A à G, appelée « étiquette énergie » pour la consommation d’énergie et « étiquette GES » pour les émissions de gaz à effet de serre. Il comprend des recommandations de travaux pour améliorer la qualité thermique du logement.

Les étiquettes « énergie » et « GES » D ou E sont les plus fréquentes

Plus de la moitié (53,6 %) du parc des résidences principales en France métropolitaine a une étiquette énergétique moyenne (d ou e), ce qui correspond à une consommation comprise entre 151 et 330 kWhEP/m2/an (encadré méthodologique 3). Près d’un tiers offre une performance thermique faible (F ou G) et seulement 14 % des résidences principales sont classées dans les catégories les plus performantes, A, b ou C. La performance thermique des maisons individuelles est meilleure que celle des appartements : les logements très énergivores (F ou G) y sont nettement moins nombreux,

en part relative (28 % contre 35 %). Par ailleurs les appartements équipés d’un chauffage individuel sont plus performants que ceux équipés d’un chauffage collectif, au regard notamment des émissions de gaz à effet de serre (GES) .

En matière d’émissions de gaz à effet de serre, un tiers deslogementsestclasséenA,bouC,40%endoueet un peu plus du quart en F ou G. Les maisons individuelles émettent moins de GES que les appartements avec une proportion de logements classés en A, B ou C plus importante (36 % contre 28 %).

En 2012, 53,6 % du parc des logements en France consomment entre 151 et 330 kWhep/m2/an d’énergie

L’impact mitigé des réglementations thermiques

Plus de 60 % des logements existants en 2012 ont été construits avant la première réglementation thermique (RT), la RT 1974 instaurée juste après le choc pétrolier de 1973. Cette réglementation, applicable aux logements construits à partir du 1er janvier 1975, poursuit un objectif de réduction de consommation énergétique en fixant des normes minimales de construction qui se durcissent au fil du temps avec les réglementations qui lui ont succédé en 1988, 2000, 2005 et 2012.

La RT 1974 marque un tournant dans la construction avec une diminution progressive (voire une disparition) des logements construits en classe F ou G au profit des classes b à e (graphiques 1 et 2). À partir de 2001, un peu moins de la moitié des logements construits sont en classes b ou C, contre moins de 10 % avant 1975. La classe A, correspondant aux normes de la RT 2012 avec une consommation

d’énergie inférieure à 50 kWhep/m2/an, reste toutefois l’exception : elle représente 0,3 % des logements, et un peu plus du double de cette proportion dans les logements construits à partir des années 1990.

Le DPE prend en compte la date de construction du logement sachant que celui-ci peut avoir depuis été réhabilité ou rénové et donc offrir une meilleure performance thermique. Inversement, le mauvais entretien de logements récents peut entraîner une dégradation précoce. Par ailleurs, à l’exception de la RT 2012, les réglementations précédentes n’imposaient pas de seuil maximal de consommation d’énergie. Enfin, les choix des énergies utilisées notamment pour le chauffage ont un impact sur la consommation d’énergie et le « tout électrique » dans les constructions plus récentes est plutôt énergivore.

Tous ces éléments combinés nuancent l’impact des réglementations thermiques sur la performance énergétique et expliquent l’absence de linéarité entre date de construction et consommation d’énergie.

C’est moins vrai pour les émissions de GES qui suivent historiquement le cycle des réglementations. Ceci est dû en partie à l’usage progressif de l’électricité qui émet peu ou pas de CO2 (notamment pour celle d’origine renouvelable ou nucléaire) à l’inverse du fioul domestique, du gaz et des autres combustibles fossiles.

En 2012, 53,6 % du parc des logements en France consomment entre 151 et 330 kWhep/m2/an d’énergie

Les zones climatiques particulièrement clivantes

La distinction entre habitat rural et urbain (*) n’est pas très significative, même si les étiquettes « énergie » sont un peu moins favorables dans le rural. En revanche, l’impact de la zone climatique, bénéficiant d’un climat homogène, est très déterminant à la fois pour les consommations d’énergie et les émissions de GES. Ainsi, les logements performants en termes de consommation d’énergie (étiquettes A, B ou C) représentent 25,4 % du parc résidentiel en zone H3, le pourtour méditerranéen plus clément. Ils représentent 19 % dans la zone H2 plutôt tempérée de l’ouest du pays et de l’arrière-pays méditerranéen, et seulement 9,3 % dans la zone H1, la plus froide, située au nord et à l’est du pays.

Si la distribution des étiquettes « énergie » est très homogène dans la zone climatique H1 sur toute son étendue, il n’en n’est pas de même pour la zone H2 : des écarts importants existent notamment entre la Bretagne (H2a), où les logements les moins énergivores représentent 27,5 % du parc, du fait du climat océanique aux hivers doux, et la zone climatique de l’arrière-pays du Sud-Est (H2d), où, du fait des contreforts de montagne, la part des logements les plus performants tombe à 10,7 %.

Pour les émissions de GES les dispersions intra-zones sont assez fortes : ainsi dans la zone H1, la région centrale (H1c) est la moins émettrice, de même que la Bretagne et le Sud-Est (H2a et H2d) pour la zone H2.

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Des énergies de chauffage spécifiques selon les zones

Si la localisation géographique joue un rôle fondamental dans la consommation conventionnelle d’énergie, elle n’est pas seule en cause. Les énergies de chauffage utilisées, assez spécifiques selon les zones, expliquent aussi ces écarts : plus de gaz, de réseaux de chaleur et dans une moindre mesure de fioul en H1, plus d’électricité en H2 et surtout en H3 et bien sûr davantage de bois en H2 (tableau 3).

De surcroît, au sein des zones, les énergies de chauffage utilisées peuvent être très disparates : ainsi dans la zone H1a, on utilise plus le gaz naturel et les réseaux de chaleur et moins le fioul ; dans la zone H2a, davantage l’électricité et beaucoup moins le bois qu’en H2d notamment, et les poids des différentes énergies sont assez proches de celles de la zone H3.

Consommation d’énergie et émissions de GES : une corrélation pas toujours vérifiée

Le type d’énergie utilisé dans le logement a un impact déterminant sur les étiquettes « énergie » et « GES » selon le chauffage principal du logement (tableaux 4 et 5).

Cependant, il n’y a pas toujours corrélation entre consommation d’énergie et émission de GES : de faibles consommations d’énergie ne vont pas forcément de pair avec de moindres émissions de CO2, à l’exclusion des autres émissions de gaz à effet de serre et particules.

Les énergies utilisées dans les logements les moins énergivores, en particulier, ne sont pas forcément les moins émettrices : ainsi le gaz, utilisé dans plus de 22 % des logements avec une étiquette « énergie » en A, b ou C (contre 9 % pour les autres énergies), émet bien plus de GES que le bois ou l’électricité. Ces deux énergies atteignent respectivement 90 % et 66 % d’étiquettes GES en A, B ou C contre 5,4 % pour le gaz.

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Les petits logements gros consommateurs d’énergie

Si les petits logements (studios, deux pièces) consomment comparativement beaucoup plus d’énergie au mètre carré que les logements de plus grande taille, ils n’émettent pas plus de GES pour autant.

Ils sont pour plus de la moitié chauffés à l’électricité, énergie dont la part décroît avec la taille des logements (un tiers pour les logements

de trois pièces ou plus) au profit du gaz, et dans une moindre mesure du fioul.

Il s’agit principalement de logements loués par des bailleurs du secteur privé : la proportion de studios loués est trois fois plus élevée que celle de l’ensemble des logements et près de deux fois plus que celle des deux pièces.

Or, la qualité du parc est différente selon le statut d’occupation du logement (graphique 8). Si les logements occupés par leurs propriétaires sont comparables à ceux du parc locatif social (organismes HLM, sociétés d’économie mixte et certains organismes agréés), les locations du secteur privé sont plus « énergivores » avec une proportion d’étiquettes « énergie » performante (A, b ou C) inférieure de moitié.

En revanche, les émissions de GES sont plus élevées dans le parc locatif social en raison des énergies de chauffage utilisées : il s’agit majoritairement de gaz, alors que le chauffage électrique est relativement plus répandu dans le secteur locatif privé. Ces deux énergies sont présentes à égalité pour les logements occupés par leurs propriétaires.

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Des travaux plus conséquents pour les logements anciens

En plus de la description du bâti et du calcul des étiquettes, figurent dans le DPE des recommandations (liste de travaux) visant à réduire les consommations d’énergie du logement. Ces recommandations sont assorties d’indicateurs sur les économies réalisées, l’effort d’investissement ainsi que la rapidité de retour sur investissement consécutif à ces propositions de travaux.

Le nombre moyen de recommandations s’élève à 3,5 pour les maisons individuelles et 3,4 pour les appartements dotés d’un chauffage collectif ; il est ainsi légèrement supérieur à celui des appartements pourvus d’un chauffage individuel (3,1).

Ce nombre décroît avec la date de construction du logement sous l’incidence des réglementions thermiques successives, avec moins de deux mesures pour les logements construits après les années 2000 contre 4,1 pour ceux construits avant 1948.

Il varie aussi selon la zone climatique : ainsi la Bretagne (H2a) et le Centre-Est (H1c) arrivent en tête avec moins de trois mesures proposées en moyenne pour améliorer l’habitat. À l’opposé, se trouvent la zone H2d de contreforts montagneux (départements de la Lozère, de l’Ardèche, de la Drôme, des Alpes-de-Haute-Provence et du Vaucluse) et le nord de la France (H1a) avec un nombre de recommandations bien plus élevé.

La liste des recommandations préconisées par les diagnostiqueurs pour améliorer la performance énergétique est très concentrée : les dix premières mesures représentent plus des trois quarts de l’ensemble des recommandations émises et les vingt premières 90 % de l’ensemble des quelque quatre-vingts mesures possibles (tableau 8).

La date de construction n’a pas de réel impact sur le type de recommandations. La liste est très comparable pour l’ensemble des logements avec cependant des priorités différentes : ainsi, le

remplacement des vitrages passe d’un poids de 9,2 % à 2,9 % pour les logements construits après le 1er janvier 2006 et la nécessité d’isoler se fait de moins en moins sentir. Les deux premières mesures représentent 45,7 % de l’ensemble des recommandations pour les logements construits après le 1er janvier 2006 contre 23,3 % pour l’ensemble des logements. Des mesures liées aux énergies renouvelables apparaissent, telles que la mise en place d’un système de production d’eau chaude sanitaire (ECS) solaire ou l’installation d’une pompe à chaleur géothermique.

Dix ans en moyenne pour rentabiliser les travaux recommandés

L’effort moyen d’investissement recommandé pour améliorer la performance énergétique des logements est de l’ordre de 6 967 € TTC par logement. En retour les économies réalisées seraient de 690 € TTC par an, soit un temps moyen de retour sur investissement de l’ordre de dix ans.

Ces montants sont un peu plus élevés en maison individuelle (7 695 € TTC et 754 € TTC) qu’en appartement (5 977 € TTC et 604 € TTC) notamment dans ceux bénéficiant d’un chauffage individuel, mais la durée de retour sur investissement reste la même. Les logements construits avant la première réglementation thermique de 1974 nécessiteraient des travaux d’un montant équivalant presque au double de ceux construits après (8 473 € TTC contre 4 615 € TTC) pour une même durée de retour sur investissement.

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