LA JEUNE CRÉATION AU BAL – REGARD SUR LA JEUNE SCÈNE PHOTOGRAPHIQUE ESPAGNOLE – Part II -
Une exposition du 13 décembre 2013 au 5 janvier 2014 en deux parties…
Après avoir présenté la 1ère partie qui consacre les lauréats 2012 et 2013 du Prix des écoles d’art SFR Jeunes Talents, la deuxième partie intitulée ‘’Regard sur la jeune scène photographique espagnole’’. Un rendez-vous hivernal annuel que propose le Bal dédié à la jeune création photographique espagnole. Un regard sur quatre photographes espagnols, réunis au sein de la plateforme Amparo.
« En écho au travail de Sylvain Couzinet-Jacques sur les stigmates de la crise espagnole, cette jeune scène choisit délibérément le décalage. Du côté de la fiction, de l’intime, de la narration ou de la fable, leurs visions s’entrecroisent et nous emmènent vers un ailleurs. Quelle réalité est ici contée ? Des courses de pigeons chez Ricardo Cases, une fable pastorale chez Antonio M. Xoubanova, la quête d’une distance absolue pour Aleix Platemunt et un hymne cinglant à l’homme-machine par Óscar Monzón...
Profondément marqués par leur environnement, ils détournent, dissèquent et manipulent le réel. Le livre, autant que l’exposition, sont pour eux matière à expression, à réflexion, et c’est en imaginant ces nouvelles formes que cette génération s’impose dans un paysage photographique foisonnant. » Fannie Escoulen, commissaire de l’exposition
EVENEMENT - DIMANCHE 15 DÉCEMBRE À 15H :
Rencontre signature avec les 4 photographes, Fannie Escoulen et Léa Bismuth
ÓSCAR MONZÓN KARMA
Avec Karma, le photographe espagnol Óscar Monzón a entrepris à Madrid entre 2009 et 2013 un travail en profondeur sur le rapport de l’homme à l’automobile, et plus précisément entre le conducteur et son véhicule. Jamais mises en scènes, ces images qu’on imagine pour la plupart volées, font écho à la notion de « voiture-corps » chère à Luc Boltanski. Seul objet qui nous absorbe complètement et que l’on manipule de l’intérieur à notre gré, la voiture provoque cette sensation de pouvoir traverser un ailleurs tout en sécurité. Elle offre un espace clos, intime, au milieu de la sphère publique et crée un univers familier qui autorise les pratiques les plus personnelles. C’est cette particularité qui a intéressé Óscar Monzón, et tout en violant cet espace clos, il fige les scènes à coup de flash et défie l’intimité des automobilistes.
BIOGRAPHIE
Né à Malaga en Espagne en 1981, Óscar Monzón vit et travaille à Madrid. Il est membre du collectif BlankPaper depuis 2003, et développe depuis différents projets. Il a été récompensé d’une bourse du ministère de la culture espagnol pour travailler au Colegio de Espana à Paris, une bourse de la Fundacion Temas de Arte et a été sélectionné pour les Descubrimientos PHE 11. Le travail d’Óscar Monzón a été exposé à la galerie Carmen de la Guerra, à l’El Escaparate de San Pedro, au Conde Duque et à l’Antigua Tabacalera à Madrid, et a pris part aux expositions itinérantes hispano-américaines E-CO et Laberinto de Miradas.
En 2013, il publie son premier livre, Karma (RVB Books/Dalpine), vainqueur du « First Photobook Award » (Paris Photo / Aperture Foundation Photobook Awards 2013).
RICARDO CASES PALOMA AL AIRE
« Ces hommes costauds, s’en allant aux champs le dimanche pour lâcher leurs pigeons, jouent, même s’ils n’en sont pas conscients. Le mécanisme de projection du joueur sur son pigeon n’est pas si différent de la projection d’un fan de football sur son équipe. Cependant, contrairement à d’autres sports plus populaires où la métaphore originelle (les combats entre clans, les rites de passage) a été perdue avec l’objectification et la professionnalisation, ici, le rite primitif est encore complètement original, comme s’il venait d’être inventé. Un groupe d’hommes courant dans la campagne après leurs pigeons, observant leurs accouplements, discutant des règles et de l’arbi- trage, cela fait écho à la documentation ethnographique des rites de tribus reculées, ou à un groupe d’enfants découvrant le monde autour d’eux par leurs jeux.
L’observation anthropologique du jeu rituel, exercée par des adultes dans une société développée, nous interroge aussi sur la réalité de ce que nous expérimentons et sur notre perception symbolique. La transformation du regard des joueurs, excités et tout à leur jeu comme des enfants, est étroitement liée à leur capacité, réactivée, de vivre le symbolique comme réel ».
Extrait du texte de Luis Lopez Navarro, publié dans Paloma al aire, Dalphine, 2011
BIOGRAPHIE
Né à Orihula en Espagne en 1971, Ricardo Cases est diplômé d’une licence de Sciences de l’Information obtenue à l’Universidad del Pais Vasco, à Bilbao. En 2006, il rejoint le collectif photographique Blank Paper. Depuis 2007, il est professeur à la BlankPaper School et à l’European Ins- titute of Design. Il a publié les ouvrages La Caza del Lobo Congelado (2009), Belleza de Barrio (2008) et Paloma al Aire (2011). Il vit actuellement entre Madrid et Valence.
ALEIX PLADEMUNT ALMOST THERE
« Je photographie là d’où je viens, là où je suis né. Mais le paysage de mon imaginaire photographique est bien plus éloigné. Je prends l’avion pour voir les choses d’en haut puis je reviens ici, tout près. Vraiment tout près, afin de confronter plusieurs distances. Je photographie ce qui est au plus près de moi, mon père, et je découvre qu’au-delà de la distance temporelle entre nous, existe aussi une distance émotionnelle. Je repars à nouveau, examiner au loin, au plus loin, et mettre entre le sujet et moi la plus grande distance possible. Voici donc Almost There. Un retour permanent. Mon plus proche et mon plus lointain. Mon sang, mon pays, les signes que je connais, les lieux les plus lointains, les lieux où j’ai vécu, les lieux où je me suis senti chez moi, l’univers, la plus grande planète du système solaire, la plus proche galaxie, la chance... L’impossibilité d’atteindre une destination. La photographie comme un voyage dans le temps et au même moment le reflet de ce lieu ou de cette chose que l’on ne retrouvera pas, que l’on ne verra plus jamais avec ces yeux-là, ceux d’avant. Cette confrontation de distances interchangeables mène à une seule déception : je ne serai jamais assez loin ou assez près. Mais entre ces distances, dans le jeu des perceptions qu’elles génèrent, des choses se passent, ce sont elles que je choisis d’explorer. Almost far, almost near. Almost There. »
Aleix Plademunt
BIOGRAPHIE
Aleix Plademunt est né à Girona, en Catalogne en 1980. En 1998, il commence des études d’ingénierie qu’il abandonne au bout de deux ans pour rejoindre l’Université Polytechnique de Catalogne et y étudier la photographie. Il a reçu divers prix dont une bourse pour étudier à l’Universidad de las Americas, et la bourse d’études Fotopress09 pour le projet DubaiLand. Son travail a notamment été exposé en France, en Espagne, au Venezuela, au Royaume-Uni, en Allemagne et aux États-Unis. Il a publié l’ouvrage Almost There aux éditions Mack en 2013.
ANTONIO M. XOUBANOVA CASA DE CAMPO
Casa de Campo est une fable photographique ancrée dans la réalité du plus grand parc de Madrid. Casa de Campo fait cinq fois la taille de Central Park et s’étend à l’ouest de la capitale espagnole. Entre 2008 et 2012, Antonio M. Xoubanova a vagabondé au travers des sentiers de ce bois urbain examinant les gens, les animaux, les objets qu’il y rencontrait, comme s’il s’agissait d’une planéte inconnue. Sans même s’en rendre compte, il s’est retrouvé à transformer les choses vues, être animés ou inanimés en un récit symbolique et oni- rique teinté d’étrangeté. L’ouvrage, pensé comme un vieux livre de conte de fée, est articulé autour de cinq chapitres qui font référence respectivement à l’amour, la mort, les moments fugitifs, les symboles et la perte de repères.
BIOGRAPHIE
Antonio M. Xoubanova est né en 1977. Il est basé à Madrid où il a étudié la photographie à L’École d’Art et de Design et est un des membres fondateurs du collectif Blank Paper. Il a reçu un certain nombre de prix et de bourses dont FotoPres’07 de La Caixa Foundation afin de développer son projet M-30, une bourse du ministère de la Culture espagnol et un prix pour la photographie documentaire à ARCO 2005. Son travail a été publié dans le New York Times, El Semanal et il collabore avec El Mundo depuis 2006. Casa de Campo est son premier livre, publié en 2013 aux Éditions MACK.
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