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Zoom sur le marché solaire des principaux pays de l’UE : La France au plus Bas

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Zoom sur le marché solaire des principaux pays de l’UE : La France au plus Bas

Zoom sur le marché solaire des principaux pays de l’UE : La France au plus Bas

Issu du baromètre du photovoltaïque établi par Observ’Er, l’article montre l’actualité des principaux pays de l’Union européenne dans un cadre de marché énergétique européen très divisé. L'UE portant une certaine désaffection à l'égard des ENR, la compétitivité prix du solaire est et sera assurée par une croissance du marché mondial hors de l'UE....

Un baromètre qui fait état d’un marché français qui ne pourra certainement aller plus mal. Selon les dernières statistiques officielles du Service de l’observation et des statistiques (SOeS), une puissance de 613 MWc (chiffre amené à être révisé) a été raccordée durant l’année 2013, soit une baisse de 45 % par rapport à 2012. La puissance du parc français connectée au réseau s’établit désormais à 4 673 MWc fin décembre 2013. Le niveau des raccordements observés sur le dernier trimestre 2013 (qui sera au final supérieur à 161 MWc) s’inscrit cependant en forte hausse par rapport à celui observé au quatrième trimestre 2012 (95 MWc), ce qui présume d’un retour à la croissance en 2014. Le seuil de 800 MWc fixé par le ministre de l’Environnement n’aura donc pas été atteint.

Dans le pays, la situation est désormais critique pour les quelques développeurs de dimension nationale qui disparaissent les uns après les autres. Dernière en date, Solar Ener Jade, qui était l’un des principaux installateurs solaires de l’Ouest de la France. Le marché français des grandes centrales devrait à l’avenir être essentiellement contrôlé par les utilities et les quelques acteurs qui se sont tournés vers le marché international, comme Voltalia et Solairedirect.

C’est dans ce contexte que la nouvelle ministre de l’Écologie devra répondre aux chantiers ouverts par son prédécesseur pour mettre en place la transition énergétique.

Ainsi, le document de travail actuel, présenté le 10 décembre 2013, prévoit de diversifier le mix électrique en faveur des renouvelables, mais aussi de maintenir une part du nucléaire à 50 % à l’horizon 2025 et d’abaisser de 30 % la consommation de combustibles fossiles d’ici à 2030. En revanche, aucun objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 n’a été défini.

L’avenir de la filière solaire est devenu encore plus incertain avec la décision mi-décembre 2013 d’ouvrir une consultation sur les mécanismes de soutien aux énergies renouvelables afin de prendre en considération la nouvelle politique européenne d’exposition des filières renouvelables aux mécanismes de marché. De même, un groupe de travail “d’analyse concertée sur l’autoconsommation” a été constitué. S’il a pour objet de préparer un projet de loi, ses intentions sont limpides, à savoir limiter et réguler au maximum le développement de l’autoconsommation. Il est formé de représentants des pouvoirs publics, de gestionnaires de réseaux, d’acteurs des énergies renouvelables (comme EDF, GDF Suez, Total, Saint-Gobain, Solairedirect), de syndicats professionnels, d’acteurs du stockage et de la gestion des systèmes électriques (Alstom et Schneider), d’organismes de recherche et de pôles de compétitivité. Les associations de promotion des énergies renouvelables s’indignent sur le fait que ce groupe de travail ne fait participer aucun élu, maire ou député, aucune PME du solaire, les premières concernées selon eux, et aucune association de promotion de l’environnement. La dernière mauvaise nouvelle concerne les quelques fabricants français et européens encore présents sur le marché français. Le 12 mars dernier, le Conseil supérieur de l’énergie a adopté le projet d’arrêté mettant fin à la majoration tarifaire pour les installations dont les panneaux sont fabriqués en Europe, la Commission européenne, jugeant que ces bonus constituaient une entrave à la libre concurrence.

L’Allemagne négocie sa transition énergétique : Le marché allemand a été divisé de plus de la moitié entre 2012 et 2013. Selon l’AGEE- Stat, la puissance connectée au réseau est passée de 7,6 GWc en 2012 à 3,3 GWc en 2013. Certains analystes, comme le EUpd Research, s’attendent à une nouvelle diminution du marché en 2014, qui pourrait atteindre 2,8 GWc. Les chiffres d’installation de janvier (193 MWc contre 275 MWc en janvier 2013) et de février (110 MWc contre 211 MWc en février 2013) semblent confirmer cette observation. Là n’est pourtant pas l’essentiel. Le plus important est que l’Allemagne est en pleine renégociation de sa transition énergétique (Energiewende), et malgré le soutien de l’opinion publique pour sa mise en œuvre, sa politique énergies renouvelables subit actuellement des pressions de tous bords : nouvelles priorités du gouvernement, lobbies industriels, associations de consommateurs, questions d’intégration sur le réseau, et surtout débat sur la hausse du coût de l’électricité. Toute l’année 2013 s’est déroulée sous le signe des élections. En vue de consolider leur coalition, le Parti conservateur (CDU) et le Parti social-démocrate (SPD) ont trouvé une ligne commune sur la transition énergétique. Le nouvel objectif – moins ambitieux – est d’augmenter la part des énergies renouvelables dans la consommation d’électricité de 40 à 45% d’ici à 2025 et de 55 à 60% d’ici à 2035. Ce pourcentage servira de base à la mise en œuvre des infrastructures et des capacités de production conventionnelles et renouvelables. Un autre point important concerne l’évolution des coûts et des prix de l’électricité. Selon le think tank Agora Energiewende, le coût total des installations éoliennes et photovoltaïques sera compris en 2015 entre 70 et 100 €/MWh, ce qui signifie qu’un système composé d’éoliennes, de panneaux photovoltaïques et de capacités d’appoint aura un coût comparable à celui des nouvelles centrales gaz et charbon, dont le coût futur sera susceptible d’augmenter. Ces estimations sont cohérentes avec celle réalisée en novembre 2013 par le Fraunhofer Institute pour l’année 2012. Le gouvernement a annoncé publiquement qu’il regrettait que la Commission européenne n’ait pas levé les sanctions antidumping sur les importations de cellules et de modules chinois, ce qui aura comme conséquences de limiter la baisse des prix de l’électricité solaire et donc de limiter les possibilités de baisse sur la facture électrique du pays.

Le gouvernement a annoncé que, d’ici à juillet, le système actuel (loi EEG) serait adapté pour se concentrer sur les technologies les plus prometteuses comme le solaire, l’éolien terrestre et l’éolien offshore, aux dépens des centrales biomasse. Le système d’aide mis en place introduira également davantage de mécanismes de marché comme le permet déjà la loi énergie renouvelable actuelle.

Un point central de désaccord unit les associations de consommateurs, certaines associations industrielles, celles de promotion de l’environnement, l’Agence allemande de l’environnement et le nouveau gouvernement. Elle concerne l’affectation de la taxe EEG, dont les recettes financent les aides aux énergies renouvelables, et plus particulièrement sur le mécanisme de redistribution de cette taxe aux consommateurs. La volonté du gouvernement allemand est de continuer d’exempter les industries électro-intensives et celles soumises à une difficile concurrence internationale de tout ou partie de la taxe sur l’énergie. Pour 2014, 2 379 entreprises ont fait une demande pour être exemptées de cette taxe, pour un montant d’environ 5 milliards d’euros. La Commission européenne avait lancé une enquête sur ces exemptions qui pouvaient potentiellement être considérées comme une aide illégale. Un compromis a finalement été trouvé avec la Commission sur le fait qu’environ 500 entreprises perdraient ce privilège tandis que d’autres provenant de 65 filières industrielles garderaient leur exemption, ce qui signifie que les particuliers et les PME supporteraient les principaux coûts de la transition énergétique.

Un autre point important concerne l’autoconsommation. Son tarif d’achat a été supprimé pour les installations mises en service à partir d’avril 2012, le gouvernement jugeant la parité réseau atteinte. En mai 2013, il a adopté un programme de subvention pour le stockage dédié à l’autoconsommation photovoltaïque doté de 25 millions d’euros avec un maximum de subventions de 600 € par kW, et comme condition que le producteur s’engage à réduire la puissance de son installation connectée au réseau de 40 %. Plus récemment, la réforme de la loi EEG, qui entrera en application le 1er août prochain, indique que la production autoconsommée sera soumise à l’EEG Umlage (la taxe sur l’électricité, l’équivalent de notre CSPE en France). L’Allemagne devient ainsi le premier pays de l’Union européenne à taxer l’autoconsommation photovoltaïque. L’association solaire BSW-Solar a annoncé qu’elle contesterait cette décision en justice. L’industrie photovoltaïque considère en effet ce choix comme une violation de la confiance des investisseurs. Des conflits politiques et sociétaux difficiles s’annoncent donc dans le cadre de la transition énergétique dans le pays.

Le Royaume-Uni, futur grand marché du solaire de l’Union européenne : Il y a des signes qui ne trompent pas et celui-ci en est un. Le Royaume-Uni, qui dispose pourtant d’un indice d’ensoleillement parmi les plus faibles d’Eu- rope, a annoncé l’installation de plus de 1 000 MWc durant l’année 2013. Plus pré- cisément, le DECC a annoncé la connexion de 1 031 MWc en 2013, portant la puis- sance cumulée du solaire photovoltaïque connectée au réseau à 2 737 MWc.

Selon le cabinet PricewaterhouseCoopers (PwC), le Royaume-Uni serait susceptible d’installer jusqu’à 2 000 MWc de plus cette année. Contrairement à la stratégie de la plupart des pays européens, le pays s’est engagé à maintenir ses aides jusqu’en 2020, sans aucune limite concernant la taille des projets. Selon Bloomberg, les investisseurs ont déjà levé au moins 750 millions d’euros en 2013 pour proposer des “projets multimégawatt”. Selon Daniel Guttmann, expert chez PwC, le « boom des installations solaires de grande échelle est arrivé plus tard au Royaume-Uni qu’en Europe, donc le pays a pu apprendre des autres, avec la mise en œuvre de projets à moindres coûts. Ce bon niveau de subvention et la stabilité des politiques ont permis une croissance rapide ». Selon le ministre chargé de l’Énergie, le Royaume-Uni pourrait installer jusqu’à 20 GWc de capacité solaire d’ici à 2020. Le ministre considère son pays comme le plus prometteur d’Europe et confirme qu’il va soumettre une feuille de route pour le solaire photovoltaïque au printemps 2014. Les parcs solaires bénéficient jusqu’en 2017 du système des Renewable Obligation Certificates, qui impose aux fournisseurs d’énergie d’atteindre une part minimum d’électricité renouvelable. Dès 2014, les développeurs peuvent opter pour le système des contrats de différence. Pour le solaire, de nouveaux prix de référence ont été fixés à partir de 2015, à 120 £/MWh (145 €) pour les années fiscales 2015/16, 115 £/MWh (139 €) pour 2016/17, 110 £/ MWh (133 €) pour 2017/18 et diminueront à 100 £/MWh (121 €) pour 2018/19.

L’Espagne veut limiter l’autoconsommation En Espagne, la question du développement de l’autoconsommation photovoltaïque est devenue un sujet très sensible. Le gouvernement travaille à la mise en place d’une loi visant à la taxer fortement afin de s’assurer que les petits producteurs, qui réduisent le nombre des utilisateurs du réseau, participent aux coûts du réseau électrique. L’association nationale des producteurs d’électricité photovoltaïque (Anpier), dans un communiqué publié le 4 janvier dernier, voit dans ce projet de loi la main des grands opérateurs électriques et demande au ministre de l’Industrie de diligenter une enquête sur les relations étroites entre les compagnies électriques et la sphère du pouvoir. D’après ce même communiqué, une enquête menée par le journal El Mundo, publiée le 13 décembre 2013, avait révélé que les compagnies électriques étaient habituées à rédiger les textes de loi adoptés par les députés. L’Anpier a déjà mis en œuvre une stratégie de riposte et a demandé au gouvernement de procéder à un référendum sur la question de la transition énergétique. Selon l’IDAE, seule une centaine de mégawatts a été connectée au réseau durant l’année 2013, soit une puissance cumulée raccordée sur le réseau de 4 680,5 MWc fin 2013.

La chine, les USA et le Japon financent les gains de productivité de la filière solaire contrairement à l’UE


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