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Sur la LGV Bretagne-Pays de Loire, un job pour moins de 600 euros par mois pour quarante heures hebdomadaires
Parce que ces ouvriers ‘’détachés’’ se sont mis en grève récemment pour n’avoir pas perçu leur salaire du mois d’octobre que la Fédération Nationale de Salariés de la Construction, du Bois et de l’ameublement C.G.T a sonné le signal d’alarme concernant la pratique du Dumping social…
En effet le sous-traitant d’un sous-traitant d’Eiffage sur le chantier de la LGV Le Mans-Rennes a omis de payer les 585 € mensuels à ces ouvriers d’origines ukrainiennes, géorgiennes ou moldaves.
Sur ce chantier de la LGV, Eiffage a sous-traité la réalisation des voussoirs à l’entreprise Matières qui elle-même a sous-traité à l'entreprise EMF la fabrication des armatures en aciers et l’exécution des voussoirs. Cette même entreprise, EMF, à son tour a sous-traité une partie de ces prestations à l’entreprise Rhul en Allemagne qui a recruté, par le biais d’une agence d’intérim Valeuropa, des ouvriers ukrainiens, géorgiens ou moldaves.
Moins de 600 euros par mois pour quarante heures hebdomadaires… quand ils sont payés… C’est pour cette raison que ces ouvriers se sont mis en grève avec l’aide de la FNSCBA-CGT qui a dénoncée cette situation auprès d'Eiffage.
Le groupe a retiré début novembre son agrément à EMF mais la situation perdure selon la CGT qui affirme que la direction d’EMF "menace de renvoyer les travailleurs pour en reprendre d’autres grâce à une autre société d’intérim créée pour cela ..."
Pour le syndicat "c'est une illustration du débat actuel sur la directive dite “d’application” (du détachement des travaileurs ndlr) en examen entre le parlement européen et les états européens". "Cette situation, mise au grand jour, existe à des milliers d’exemplaires en France. Elle est un handicap considérable pour l’emploi, la formation des jeunes, les comptes de la protection sociale" poursuit la CGT qui dénonce un "dumping social organisé par le patronat".
La fédération est intervenue auprès du ministère pour faire cesser ces pratiques scandaleuses qui mettent en concurrence les salariés. Par ces pratiques le patronat tue la profession, détruit les droits sociaux et les emplois.
Pour la CGT, mr RIDORET, le représentant des patrons du bâtiment (FFB) fait semblant de protester en France. Dans le même temps l’organisation à laquelle appartient la Fédération patronale du bâtiment, « Business Europe » organise la dérèglementation sociale à Bruxelles. Ces plus gros adhérents, les grands groupes du BTP sont les premiers responsables, ils utilisent ces pratiques sur tous leurs chantiers.
La CGT propose au gouvernement les mesures suivantes pour faire appliquer la règle des mêmes droits pour tous les salariés
1. Rendre responsable pénalement, socialement et fiscalement les donneurs d’ordre. Cette pratique est déjà en vigueur dans d’autres pays européens (Allemagne, Espagne, etc...).
2. Donner la possibilité aux délégués de l’entreprise utilisatrice de vérifier avec un expert que le prix du marché de la sous-traitance permet de respecter la législation sociale, avoir accès aux appels d’offres.
3. Limiter la sous-traitance à deux niveaux (y compris l’intérim).
4. Permettre la libre circulation des militants syndicaux notamment sur les lieux de vie (vestiaires, réfectoires), les lieux de travail.
5. Augmenter de façon significative le nombre d’inspecteurs du travail et de contrôles.