Entre nature et culture, patrimoine et création, le Musée Soulages figure de proue du Grand Rodez
C’est au printemps 2014 que le musée Soulages a ouvert ses portes, à Rodez, ville natale du peintre, sans aucun doute l’une des plus grandes figures de l’abstraction tant en France qu’à l’étranger. Le musée abritera les donations de Pierre et Colette Soulages accordée à la Communauté d’agglomération du Grand Rodez, en 2005 puis en 2012, donation parmi les plus conséquentes consenties par un artiste de son vivant, évaluée à 42 millions d’euros, avec quelque 500 œuvres et documents. Imaginé par les architectes catalans de RCR, le musée Soulages se veut un bâtiment résolument contemporain et parfaitement intégré au paysage.
Il sera non seulement un écrin pour cette donation exceptionnelle, mais également une plateforme de référence pour la découverte de la création moderne et contemporaine internationale, auprès du plus grand nombre. Il deviendra le fer de lance de l’attractivité d’un territoire qui marie avec justesse nature et culture, patrimoine et création, savoir-faire et savoir-être.
À quelques pas du centre historique de Rodez et de sa majestueuse cathédrale, le musée Soulages épouse l’environnement du parc du Foirail, jardin totalement réhabilité sur 5000 m2 et élément central d’un aménagement urbain global de la ville de Rodez. Il s’étend en de puissants volumes monolithiques bardés d’acier Corten rouge sombre érigés par RCR, architectes reconnus pour leur rapport à la nature et au paysage.
Si de vastes espaces d’expositions temporaires accueilleront des événements de portée nationale ou internationale, ce musée, d’un type inhabituel, met tout particulièrement en évidence, avec les œuvres de Soulages, le processus de la création artistique.
Ce positionnement répond au souhait de Pierre Soulages de rendre compte de la part du hasard, de l’inattendu dans la création contemporaine, d’en montrer toutes les voies, avec les différentes techniques utilisées (œuvre sur papier, peinture, vitraux, etc). La conception du musée s’inscrit dans une volonté très forte de mise en œuvre d’actions et de services pour tous les publics, qu’ils soient Ruthénois, Aveyronnais, ou de passage ; connaisseurs ou néophytes. Tout est ici pensé pour faire du musée un lieu de vie et d’agrément, de formation et d’enrichissement ; un pôle d’attractivité du territoire, de développement et de partage pour ses habitants. Le musée Soulages dispose notamment d’un restaurant conçu par les chefs aveyronnais Michel et Sébastien Bras (le Café Bras), d’un auditorium, d’un espace éducatif, d’une boutique (produits dérivés et livres).
La Communauté d’agglomération du Grand Rodez a également fait l’acquisition de la maison natale de Pierre Soulages, rue Combarel, qui deviendra l’un des points de ralliement du patrimoine culturel de la ville et une annexe du musée Soulages.
Porte-drapeau de la revitalisation culturelle d’un territoire, le musée Soulages est aussi la figure de proue d’une direction des musées du Grand Rodez réunissant les musées Fenaille et Denys–Puech. La Communauté d’agglomération présente désormais une offre exhaustive allant du néolithique à la création la plus contemporaine, qui s’inscrit dans un réseau institutionnel couvrant un espace de 200 kilomètres de rayon, de Montpellier à Toulouse, en passant par Albi et Conques.
Pour Pierre Soulages, l’idée d’un musée portant son nom à Rodez où il est né en 1919, est fondamentalement liée à sa nécessaire ouverture aux autres artistes, à la découverte de la création contemporaine. Dès l’origine, celui-ci a souhaité que l’architecture du musée s’écarte de la conception d’un parcours monographique conventionnel, qu’elle soit accueillante, avec des enchaînements de volumes, des salles adaptées à la variété des œuvres présentées ; et aussi, qu’une rotation anime le fonds de la donation et qu’une salle d’exposition temporaire significative existe, suffisante pour accueillir des manifestations ambitieuses. « Je me suis toujours méfié des musées d’artistes où tout le monde se précipite pendant trois ans, puis qui sombrent dans l’oubli », dit Pierre Soulages.
Figure majeure de l’abstraction, Pierre Soulages est l’artiste contemporain français le plus connu au monde. Peintre préféré de ses pairs et du public français, il est représenté dans près de 90 musées, comptabilise plus de 1500 œuvres et d’innombrables expositions à travers le monde. En 2009, les expositions rétrospectives à Paris, Berlin et Mexico faisaient salle comble. En 2014, c’est à Rodez, sa ville natale, que sera inauguré un musée Soulages ; celui-ci abritera les donations de plus de 500 pièces, consenties par Pierre et Colette Soulages à la Communauté d’agglomération du Grand Rodez, comptant parmi les plus importantes faites à un musée français ces dix dernières années ; une aventure et un retour aux sources pour ce véritable ambassadeur de l’Aveyron et de la création en France.
Les Brous de noix sont des peintures sur papier de dimensions modestes. Soulages y peint comme des lignes de force sculpturales, comme des poutres selon l’expression de Michel Ragon. Il utilise alors un matériau d’artisans, le brou de noix. Déjà, la lumière du papier sourd sous l’épaisseur de la matière picturale sombre, ce qui marque le rapport noir/lumière qui guidera son œuvre jusqu’à l’Outrenoir. Soulages se fera connaître pour la domination de la couleur noire dans ses peintures. Mais il use aussi d’autres pigments, les rouges, les bruns, les jaunes, les bleus... Il travaille avec des pinceaux larges de peintre en bâtiment, détourne des outils de leur fonction première, en fabrique de nouveaux. Il peint à même le sol, ajoute ou enlève de la matière. Il contrôle son geste, cherche les rapports les plus justes entre l’obscur et le clair. Il n’y a pas de titre à proprement parler pour ses œuvres ; déterminées par les techniques, les dimensions et la date d’exécution.
Son parcours artistique est marqué par l’influence de rencontres faites enfant. Fils d’un artisan, il a très rapidement pris la mesure du travail et de la précision du geste, en fréquentant les ateliers d’artisans de sa rue : le bourrelier, le menuisier, l’imprimeur, l’ébéniste, le maréchal-ferrant. Très jeune, il s’intéresse à son pays. Il parle volontiers des paysages de l’Aveyron, des arbres dénudés des causses, de sa fascination pour les statues-menhirs du musée Fenaille à Rodez et pour l’abbatiale de Conques où il s’assura de sa vocation de peintre. L’univers mental et esthétique de Pierre Soulages a retenu les couleurs des pierres et les nuances de la rouille, les méandres du bois, les ciels brouillés. Somme toute, une aspiration à la simplification, à la puissance élémentaire.
Soulages prépare le concours d’entrée à l’école des Beaux-Arts de Paris. Admis en 1939, il renonce à y entrer. Après avoir fréquenté celle de Montpellier, il abandonne toute idée de devenir professeur de dessin pour se consacrer à la peinture seule. Il obtient après la guerre, une reconnaissance tant en Europe qu’aux Etats-Unis, comme artiste non figuratif. Pierre Soulages est alors en contact avec les expressionnistes abstraits tels que Rothko, Newman, Pollock... Il se distingue de ses homologues européens par sa radicalité. Dès 1979, sa peinture uniformément noire, l’Outrenoir, marque le basculement décisif : la matière passée à l’outil, lissée, luisante ou mate, reflète la lumière. Le spectateur devient acteur, mis en présence de la peinture de plus en plus monumentale. Autre date marquante de son parcours et de la genèse du musée : 1994. Pierre Soulages dévoile alors des vitraux hors normes dans l’abbatiale de Conques près de Rodez.
Translucides, mais non transparents, ils sont nés d’un verre blanc élaboré par l’artiste, capturant la lumière et mettant en valeur l’architecture romane. Du dehors et en dedans, ces vitraux renvoient les couleurs douces, changeantes du jour. Depuis, l’abbatiale attire près de 600 000 visiteurs par an.
Une donation exceptionnelle :
C’est ainsi qu’attaché à sa terre natale et à l’abbatiale Sainte-Foy de Conques, Pierre Soulages se voit d’abord proposer de créer à Rodez, un espace présentant les différentes étapes de la création des vitraux ; et peu à peu est né le projet d’un musée consacré à son œuvre et à la création artistique. Un musée pour révéler les étapes, les surprises, les hasards, les accidents du processus de création et dévoiler les arts qu’ils soient anciens, modernes ou contemporains.
Pierre Soulages a appelé de ses vœux un musée qui ne soit pas figé. Un musée qui ne lui soit pas exclusivement réservé.
Pierre Soulages accorde, en 2005, avec son épouse Colette, une donation exceptionnelle de 500 pièces à la Communauté d’agglomération du Grand Rodez, Cette donation, évaluée à 35 millions d’euros, est l’une des plus importantes accordées en France par un artiste vivant.
En décembre 2012, le couple Soulages a ajouté une seconde donation à la première, soient 14 peintures sur toile : des tableaux de 1946 à 1948, des œuvres importantes de 1964 et 1967 et un Outrenoir de 1986, un polyptique de 324x362 cm.
Le fonds du musée constitue donc le plus important ensemble du peintre au monde, représentatif en particulier des trente premières années de création. Plus de 250 œuvres, 250 documents, plus de 500 pièces au total :
- Des peintures des « années d’avant », à savoir des petits paysages figuratifs datant de la jeunesse du peintre 1934 – 1938.
- 21 huiles sur toile, sélection d’œuvres des années quarante à soixante-dix pour rendre compte de l’utilisation partielle puis complète du noir. Ce sont les premières œuvres présentées par Pierre Soulages dans des expositions en France, en Europe, aux Etats-Unis.
- 100 peintures sur papier produites à partir de 1946, période qui marque véritablement le début des peintures abstraites et la domination nouvelle du noir, dont les précieux de noix, où flotte le souvenir des statues-menhirs. Peu représentées dans les collections publiques, ces œuvres des années 1946 – 1948 comptent parmi les pièces majeures de l’artiste, au même titre que les Outrenoirs des années 1979.
- Les peintures sur papier forment un ensemble unique qui va jusqu’aux gouaches linéaires, épurées, des années 70.
- La totalité de l’œuvre imprimé tel que des eaux-fortes, lithographies et sérigraphies.
Les cuivres et les matrices sont joints à la donation pour révéler chaque secret sur la genèse de ses œuvres.
- Trois bronzes de 1975 – 1977 en édition limitée, sortes de stèles créées à partir des plaques de cuivre des gravures conservées dans son atelier, et deux peintures incluses dans le verre de 1979, à la croisée de la peinture et de la sculpture. Ces œuvres sont totalement inédites.
- La totalité des travaux préparatoires aux vitraux de Conques, des cartons grandeur nature, sur des panneaux de mélaminé servant à régler, par déplacement, les plaques de verre découpées une à une, pour chaque baie ; des notes et des dessins pour témoigner et décrire l’aventure des vitraux de Conques de 1987 à 1994 pour laquelle il a mis au point un verre particulier.
- Un important fonds documentaire rassemblé par l’artiste depuis des décennies composé d’ouvrages, de catalogues, de films, d‘archives et de correspondance) alimenteront le centre de recherche dédié à Pierre Soulages au musée; avec une galerie de photographies, l’artiste et ses ateliers.
Le musée Soulages prend place au cœur de la ville de Rodez dans le jardin public du Foirail à deux pas de la cathédrale. Dessiné et conçu par les Catalans RCR arquitectes – Passelac et Roques Architectes, le musée s’étire sur le flanc nord du jardin entièrement réhabilité, en parfaite harmonie avec son environnement paysager. Reconnus pour l’intégration et le dialogue qu’établissent leurs réalisations avec la nature, Ramon Vilalta, Carme Pigem et Rafael Aranda ont saisi immédiatement l’importance du lieu. Future promenade urbaine, foyer culturel et de loisirs, le Foirail - entre ville ancienne et quartiers neufs - sera l’un des arguments majeurs d’un aménagement urbain global. Il participe à redynamiser le centre ville et permettra d’inscrire Rodez dans le « XXIe siècle».
La première pierre du musée Soulages a été posée à Rodez le 20 octobre 2010 dans le jardin du Foirail par l’artiste. Pour marquer cet évènement aux cotés du Président de la Communauté d’agglomération du Grand Rodez, se trouvaient, outre le Préfet de l’Aveyron, le Président du Conseil Régional Midi-Pyrénées, le Président du Conseil Général de l’Aveyron et le Maire de Rodez. La foule était nombreuse pour accueillir l’enfant du pays. Une plaque commémorative était ensuite dévoilée sur la façade de la maison natale de Soulages, 4 rue Combarel, à quelques pas du musée en construction.
Un projet de territoire original et ambitieux, intégré au paysage. Le musée Soulages est au cœur du développement urbain de la collectivité et du développement économique du territoire. Le musée parfaitement intégré au paysage s’inscrit dans un aménagement plus général du Foirail au cœur du projet d’urbanisme et de renaissance du jardin public. Largement arboré, ce lieu de promenade, sera également dévolu à la culture et aux loisirs par la présence du musée, d’un multiplexe de cinémas, d’une salle des fêtes (Atelier Emmanuel Nebout) et l’organisation d’événements artistiques et festifs dans le jardin.
Une volumétrie conçue pour le Foirail. Les architectes ont conçu un bâtiment de 6000 mètres carrés à la présence forte, mais respectueux de l’environnement : bas et allongé, surmonté de volumes parallélépipédiques bardés d’acier Corten d’un rouge profond. Au sud, la façade n’excède pas trois mètres, et s’ouvre sur le jardin par le hall d’accueil ; au nord, les parallélépipèdes, « les boîtes » , et le bandeau de façade habillé de verre s’avancent en décrochement, au-dessus de la rue. Ces boîtes rappellent les traditionnels fenestras aveyronnais, modestes ouvertures ménageant un passage visuel vers le paysage.
Une succession de boîtes. Le musée répond à un programme tenant compte de la fragilité des collections. Ordonné en volumes fonctionnels autour d’une lumière contrôlée, il ménagera des plages obscures et protégées pour les papiers (Broux de noix, œuvre imprimé), tandis que les cinq boîtes, élevées, abriteront les peintures et les cartons des vitraux de Conques, sous une lumière zénithale. Quatre niveaux pour ce musée, du plus bas au plus haut : les réserves équipées aux normes internationales, les salles d’exposition permanente, avec les œuvres de la donation Soulages et la salle d’exposition temporaire communicant sur un seul plateau ; le centre de documentation et l’atelier des enfants ; ouvert au sud, sous un auvent, un vaste accueil.
Métal d’harmonie. L’utilisation de l’acier promet d’obtenir différentes nuances, différentes surfaces. A l’extérieur, un Corten rouge sombre proche des teintes du Brou de noix, dont Pierre Soulages apprécie l’austérité : « un matériau qui ne détruira pas le rapport au paysage ». L’intérieur, privilégie l’intimité, le calme propice à la contemplation des œuvres : de l’acier noir brut, de l’acier décapé, sur les murs et les sols.
Un tout. Outre la présentation des collections, le musée disposera d’un centre de documentation sur Pierre Soulages et l’art de son époque ainsi que d’une boutique et d’un restaurant. Le café Bras, orchestré par Michel et Sébastien Bras, proposera une gastronomie simple et accessible, des horaires adaptés à la vie du musée. Il y aura aussi une salle de conférences de 80 places et un centre de documentation, sur Pierre Soulages et l’art de son époque, une boutique.
PIERRE SOULAGES
1919
Naissance de Pierre Soulages, le 24 décembre, à Rodez.
1937
Il est reçu à l’école des Beaux Arts de Paris, refuse d’y entrer et revient à Rodez.
1940
Mobilisé, il s’installe à Montpellier avec sa femme Colette Llaurens, qu’il épouse en 1942.
1946
Il emménage à Courbevoie et se consacre exclusivement à son art.
1948
Soulages participe à des expositions à travers l’Europe et rencontre le public avec les Brous de noix : « C’est avec les brous de noix en 1947 que j’ai pu me rassembler et obéir à une sorte d’impératif intérieur. La vérité est que je me suis senti contraint par l’huile ».
1949
Première exposition personnelle à Paris à la galerie Lydia Conti. Exposition de groupe à New York, Sao Paulo, Londres et Copenhague.
1952
Réalisation de ses premières eaux-fortes.
1954
Retour à New York, exposition personnelle en galerie du 26 avril au 15 mai, grâce à Samuel Kootz.
1960
Première rétrospective dans les musées de Hanovre, Zurich, La Haye.
1975 – 1979
Soulages réalise trois bronzes d’après les matrices des eaux- fortes.
1979
Début de la période de l’Outrenoir avec l’exposition au musée national d’art moderne. « L’outil n’est pas le noir, c’est la lumière. Le noir, c’est une couleur violente ; elle s’est imposée, elle a dominé, c’est la couleur d’origine ».
1984
Une nouvelle rétrospective au musée Seibu de kyo, Japon.
1986 – 1994
Réalisation de 104 vitraux pour l’abbatiale Sainte-Foy de Conques. « À Conques, ça a été comme une révélation. je me suis dit : c’est l’art qui est important dans la vie (...). La vie, c’était ce que j’avais éprouvé à ce moment là devant l’espace architectural de Conques (...). J’ai dit : je serai peintre ».
2001
Le 21 juin, exposition – Soulages, Lumière du noir –, musée de l’Ermitage, Saint-Petersbourg. Soulages fut le premier artiste vivant à y être exposé.
2005
Le 15 septembre, Pierre et Colette Soulages font une donation de 500 pièces à la Communauté d’agglomération du Grand Rodez.
2007
Inauguration des salles Soulages au musée Fabre de Montpellier.
2008
Le jury présidé par Paul Chemetov choisit l’équipe catalane RCR Arquitectes pour construire le musée Soulages à Rodez.
2009
musée national d’art moderne Centre Pompidou – Soulages rétrospective – du 14 octobre 2009 au 8 mars 2010
2010
Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg – Soulages le temps du papier – du 31 octobre 2009 au 3 janvier 2010.
Cité de l’architecture et du patrimoine – Pierre Soulages en son musée, l’expérience RCR Arquitectes, du 16 décembre 2009 au 25 janvier 2010.
Musée Martin – Gropuis Bau de Berlin, rétrospective du 2 octobre 2010 au 17 janvier.
Soulages est l’artiste le plus apprécié, selon un sondage, par ses pairs. Début des travaux du musée Soulages à Rodez.
20 octobre : pose de la première pierre.
2012
29 novembre seconde donation Soulages
Du 12 octobre au 28 janvier 2013
Soulages XXIe siècle
musée des beaux-arts de Lyon
2013
Du 18 février au 19 mars
Soulages XXIe siècle
Académie de France – Villa Medicis, Rome
2014
Ouverture du musée Soulages au public, exposition inaugurale.