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Du camp retranché de Paris à la ceinture verte - Place de l’Hôtel de Ville à Paris du 15 au 29 juin 2014

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Du camp retranché de Paris à la ceinture verte - Place de l’Hôtel de Ville à Paris du 15 au 29 juin 2014

Du camp retranché de Paris à la ceinture verte - Place de l’Hôtel de Ville à Paris du 15 au 29 juin 2014 - Stratégique forêt....!

Il s’appelait Edouard… Il s’appelait Edouard. Il était chasseur forestier. En 14, sa guerre à lui s’est déroulée dans les forêts de l’est de la France, non loin des tranchées. Son quotidien : gérer l’approvisionnement en bois de son régiment. Pour que les tranchées ne s’effondrent pas. Pour que les fours fonctionnent et que chacun puisse manger chaud. Pour que les scieries puissent produire tout ce qui serait nécessaire à la victoire : des lits pour le repos des hommes, des crosses de fusil pour les combats, des traverses de chemin de fer pour se déplacer, des hélices pour faire voler les avions ... Il s’appelait Edouard et sans lui, la guerre n’aurait peut-être pas conduit à la victoire.

Edouard était originaire de Paris. Lorsqu’il est retourné dans la capitale en 19, après la démobilisation, il l’avait presque oublié : ici aussi, autour de la grande ville, des arbres avaient été coupés, des tranchées avaient été creusées, des canons avaient tonné. D’accord, les Allemands n’ont pas pris Paris. Mais ils ne se sont arrêtés qu’à quelques dizaines de kilomètres.

Qui s’en souvient ?

Après la guerre, Edouard est reparti travailler dans les forêts de l’est de la France. Pour réparer les dégâts, que les arbres fassent oublier les obus.

Des Edouard, il y en a eu plein les tranchées, plein les forêts. Et qui s’en souvient ?

C’est pour faire découvrir ces aspects méconnus de la Grande Guerre qu’a été conçue l’exposition « Stratégique forêt ! Du Camp retranché de Paris à la ceinture verte ».

Soldats jouant aux cartes dans une tranchée, Vosges, août 1916 © ECPAD / A. Moreau

Soldats jouant aux cartes dans une tranchée, Vosges, août 1916 © ECPAD / A. Moreau

DU 15 AU 29 JUIN 2014, L’EXPOSITION « 1914-2014 : STRATÉGIQUE FORÊT ! DU CAMP RETRANCHÉ DE PARIS À LA CEINTURE VERTE » PRÉSENTÉE SUR LE PARVIS DE L’HÔTEL DE VILLE DE PARIS PROPOSERA UNE APPROCHE « FORESTIÈRE » DE LA GRANDE GUERRE.

Dans le cadre des commémorations du centenaire de la guerre de 14-18, l’Office national des forêts, l’Institut national de l’information géographique et forestière et France Bois Forêt, organisent, avec le soutien du ministère de la Défense et de la Mairie de Paris, une exposition apportant un éclairage inédit sur le conflit.

Au travers de la représentation des fortifications du Camp retranché de Paris dont des vestiges subsistent dans les forêts franciliennes, l’exposition tracera le fil de la contribution de la forêt et du bois à l’effort de guerre et abordera la reconstruction des paysages forestiers détruits. Elle s’intéressera également aux nouveaux usages et aux innovations de la forêt et du bois au XXIème siècle. Stratégique en 1914, la forêt l’est toujours un siècle plus tard.

Labellisé par la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale, cet évènement s’articulera notamment autour de deux cartes de 20 x 25 mètres sur lesquelles le public pourra se déplacer. Réalisées par l’IGN, elles constitueront un élément fort de l’exposition. La première carte fera apparaître les implantations militaires du Camp retranché de Paris au début de la guerre. À un siècle d’intervalle, la seconde carte de 2014 offrira en miroir l’évolution du territoire francilien.

L’exposition invitera le visiteur à traverser le siècle d’une carte à l’autre dans une scénographie symbolisant la forêt et le bois. De nombreux documents, photographies d’archives et cartes jalonneront cette exposition riche, accessible et didactique.

Le Camp retranché de Paris encore présent en forêt.

Sous le nom de « Camp retranché de Paris » se cache un vaste ensemble de fortifications édifié pour défendre la capitale. Aujourd’hui, les forêts d’Ile-de-France conservent les traces de ce dispositif de défense militaire (tranchées, abris, positions d’artillerie...) dans un rayon de 30 km autour de Paris.

Scénographie © Klapisch Claisse

Scénographie © Klapisch Claisse

Deux cartes géantes, une tranchée, deux forêts

Deux cartes où déambuler

1 000 m2 couverts par deux cartes permettant au visiteur de circuler librement

Une carte historique

Document rare et inédit, la première carte représente le bilan de la défense militaire de Paris au début de la Grande Guerre. Elle a pu être dessinée grâce à des levés topographiques de 1901 à 1906 dans la région parisienne et la publication d’un bloc de neuf cartes par le Service géographique de l’armée.

Le visiteur y découvrira les inscriptions manuscrites et confidentielles que l’État-major a tracées afin d’y représenter les lignes de défense et les fortifications du « Camp retranché de Paris ».

Une carte d’aujourd’hui

De même taille que la précédente, la carte 2014 de Paris et ses environs couvre la même zone. Elle est directement issue des bases de données topographiques de l’IGN mises à jour en continu (telles que celles des cartes IGN de randonnée qui couvrent les forêts d’Île-de-France). Ses couleurs ont été légèrement atténuées afin de laisser apparaître les emplacements des ouvrages défensifs du Camp retranché de Paris un siècle plus tôt.

À l’échelle de 1/3 000e, un pas d’un mètre sur la carte équivaudra à un déplacement de 3 km dans la réalité.

1 000 m2 couverts par deux cartes permettant au visiteur de circuler librement
1 000 m2 couverts par deux cartes permettant au visiteur de circuler librement

1 000 m2 couverts par deux cartes permettant au visiteur de circuler librement

Une tranchée pour traverser le siècle

40 mètres d’une tranchée symbolisée par 130 m2 de palissade, plus de 200 documents répartis sur 21 frises

Emblématiques de la Grande Guerre, les tranchées se sont étirées sur toute la ligne de front, de la frontière suisse au Pas- de-Calais. Elles faisaient également partie du dispositif militaire du Camp retranché de Paris.

C’est dans un parcours évoquant une tranchée que le visiteur pourra découvrir documents d’archives, photographies, plans, témoignages, dessins, peintures expliquant l’histoire du Camp retranché de Paris, mais aussi le rôle de la forêt et du bois pendant la guerre. Car sans eux, pas de tranchées ni de guerre de position. Au-delà du conflit, l’exposition offre également un regard sur les forêts et le bois aujourd’hui.

Scénographie © Klapisch Claisse

Scénographie © Klapisch Claisse

Deux forêts symboliques

22 400 jeunes plants, 480 plants de 1,5 mètre de haut, 237 arbres de 3 mètres, 32 arbres de 5 mètres et 15 troncs calcinés

Pourvoyeuse de bois, base arrière ou position de combat, la forêt a eu un rôle stratégique dans le conflit. Durement éprouvée par les combats, elle a su renaître et se développer. Deux dispositifs végétalisés au contraste saisissant en témoigneront.

La forêt de 1914

Avec ses troncs calcinés, la forêt de 1914 témoigne des combats en zones forestières. La présence de jeunes pousses évoque déjà les signes de la renaissance progressive du couvert forestier.

La forêt de 2014

Composée d’essences diverses et d’arbres pouvant atteindre 5 mètres de haut, la forêt contemporaine symbolisée sur la place illustre la reconquête par la nature des espaces meurtris ainsi que la vitalité des forêts françaises.

Le périmètre défensif autour de Paris atteint 160 km

Construction d’une tranchée allant de la porte de Châtillon à Charenton - Juillet 1915

Construction d’une tranchée allant de la porte de Châtillon à Charenton - Juillet 1915

Dans la tranchée : la Grande Guerre vue autrement

L’exposition présentée dans la tranchée installée sur la place de l’Hôtel de Ville invite à voir et à comprendre l’histoire du Camp retranché de Paris. Elle propose également au visiteur de découvrir la Grande Guerre sous un angle inhabituel : celui de la forêt et du bois. Points de repère.

Le Camp retranché de Paris : d’hier à aujourd’hui

A la veille de la Première Guerre mondiale, l’État-major décide de renforcer le Camp retranché de Paris, la ceinture de défense qui protège la capitale. Celui-ci se compose de plusieurs enceintes élaborées aux siècles précédents, telles que l’enceinte de Thiers édifiée entre 1841 et 1845 ou la ligne des forts Séré de Rivières construite à partir de 1874.

Des palissades, des dômes de bois se construisent autour des monuments parisiens pour les protéger des tirs de canons et des bombardements.

Protection de l’Arc de Triomphe © Bibliothèque nationale de France (BNF)

Protection de l’Arc de Triomphe © Bibliothèque nationale de France (BNF)

Un dispositif de défense renforcé en 1914

A partir du 2 août 1914, s’adjoignent à cet ensemble des tranchées, des réseaux de fil de fer, des abris et une centaine de batteries d’artillerie. De telles constructions exigent un important approvisionnement en bois que fournissent les forêts parisiennes et l’armée territoriale. Dès la fin de 1914, le dispositif de défense est renforcé pour faire face à la nouvelle menace des attaques aériennes... à juste titre puisque Paris est l’objet de plusieurs bombardements au cours de la guerre.

Pour approvisionner les tranchées, les soldats construisent des « voies de 60 », voies de chemin de fer très étroites, de 60 cm de large.

Voie de 60 vers la batterie 113 renforcée par des claies de bois, Montigny-lès-Cormeilles (95). © ECPAD / Tétard

Voie de 60 vers la batterie 113 renforcée par des claies de bois, Montigny-lès-Cormeilles (95). © ECPAD / Tétard

Des fortifications abandonnées après la guerre

Une fois la guerre terminée, le démantèlement des fortifications permet à la ville de s’étendre. Paris s’agrandit, dans le prolongement des travaux conduits par le baron Haussmann au XIXe siècle.

Le quotidien des soldats en forêt s’organise avec les moyens du bord.

Barbier, port de Berne, forêt de Compiègne, Oise © ECPAD

Barbier, port de Berne, forêt de Compiègne, Oise © ECPAD

Des vestiges conservés en forêt

Un siècle après sa construction, le Camp retranché de Paris a presque entièrement disparu. Urbanisation et agriculture en ont effacé la plupart des vestiges. Les forêts en ont toutefois préservé une partie, notamment parce que les sols s’y érodent plus lentement que dans d’autres milieux. Pour les identifier, les archéologues font appel depuis quelques années au Lidar (Light detection and ranging). Cette technologie de mesure par laser aéroporté produit une cartographie très précise des reliefs de la forêt. Elle contribue à préciser l’emplacement de vestiges qui font désormais partie du patrimoine historique et culturel français.

La forêt et le bois au cœur de la guerre

De la construction des tranchées à la cuisson des repas des soldats en passant par la fabrication des avions, les ressources forestières sont largement mobilisées lors de la Grande Guerre et ce, dès 1914.

Déchargement du bois sur les quais de Paris, octobre 1917.© ECPAD

Déchargement du bois sur les quais de Paris, octobre 1917.© ECPAD

Lieux de combats et de ressources

Sur le front, les forêts servent d’appui aux opérations militaires. Les armées utilisent le masque forestier pour se protéger, dissimuler des équipements, se déplacer. La forêt est aussi un gigantesque réservoir de bois. Les quantités nécessaires sont énormes, que ce soit pour se chauffer, cuire les aliments, construire et entretenir les tranchées. 1 km2 de front en forêt exige 3 000 tonnes de bois pour le seul aménagement des ouvrages. Les scieries sont mobilisées. Les besoins s’accroissent encore avec le développement de l’aéronautique.

Les besoins en bois sont énormes, les coupes et le transport du bois mobilisent beaucoup d’hommes.

Trouée pour l’évacuation des bois sur voies de 60 dans la forêt vosgienne, août 1916. © ECPAD / A. Moreau

Trouée pour l’évacuation des bois sur voies de 60 dans la forêt vosgienne, août 1916. © ECPAD / A. Moreau

Un capital à gérer

Les coupes et le transport du bois mobilisent beaucoup d’hommes. Au début de la guerre, l’exploitation des forêts s’organise dans l’urgence : il faut répondre à la très forte demande du front, or les chasseurs forestiers sont au combat. Des menaces de surexploitation pèsent sur la forêt. Les forestiers donnent l’alerte et dès mai 1915, une ordonnance crée les centres d’approvisionnement en bois. En 1917, le Comité général des bois est installé puis le ministre de l’Agriculture met en place les Services forestiers d’armées (SRA). En parallèle, les soldats américains, les bûcherons canadiens, maoris ou d’autres nationalités viennent appuyer les forestiers français.

Arbres abattus, éclatement des troncs, bois mitraillé, des zones entières sont dévastées par les combats.

Tranchées aux Rochers du col de la Chapelotte dans les Vosges.© Collection particulière S. Bonhomme

Tranchées aux Rochers du col de la Chapelotte dans les Vosges.© Collection particulière S. Bonhomme

Un univers empreint de modernité

Stratégiques en 1914, la forêt et le bois restent, un siècle plus tard, un espace et une ressource essentiels, d’une grande modernité.

Des surfaces importantes

En 2014, les forêts françaises couvrent 16,4 millions d’hectares, soit 30 % du territoire. La France est le quatrième pays le plus boisé d’Europe, après la Suède, la Finlande et l’Espagne. La bonne santé de la forêt hexagonale s’explique par la vigilance des forestiers qui, depuis plusieurs siècles, pratiquent une gestion durable des peuplements. Les défis ne manquent pas. L’un des principaux est sans aucun doute le changement climatique.

Un matériau d’aujourd’hui

Matériau d’avenir, riche de possibilités, le bois reflète aujourd’hui le dynamisme, la créativité et l’innovation des professionnels. Il s’inscrit plus que jamais dans la modernité. Grâce aux progrès techniques dans la transformation ou les modes d’assemblage, il trouve des champs d’application multiples, à la fois dans l’architecture, les infrastructures, les aménagements intérieurs et extérieurs ou les produits.

L’exposition mettra un accent en images sur le pavillon qui représentera la France lors de l’exposition universelle de Milan, prévue du 1er mai au 31 octobre 2015. Tout en bois, il témoignera du savoir-faire des professionnels français.

Allier le bois à d’autres matériaux (verre, métal) est une tendance forte de l’aménagement intérieur.

Brasserie Les Haras, Strasbourg © Agence Jouin Manku/ Hélène Hilaire

Brasserie Les Haras, Strasbourg © Agence Jouin Manku/ Hélène Hilaire

Zoom : la genèse des deux cartes géantes

De Louis XV à 1915 : une cartographie de plus en plus précise

Après la carte de Cassini au XVIIIe siècle, première cartographie géométrique de la France, et celle de l’État-major au XIXe, le Service géographique de l’armée, initie au début du XXe une nouvelle cartographie de la France au 50 000e en 12 couleurs et 1100 feuilles. Quand éclate la Première Guerre mondiale, seule une cinquantaine de cartes au 50 000e sur les 1 100 prévues est publiée. La région parisienne est privilégiée avec des levés effectués entre 1901 et 1906, suivis de la publication d’un bloc de neuf feuilles centré sur Paris. C’est précisément sur ces neuf cartes imprimées que l’autorité militaire reporte de façon manuscrite et confidentielle, en 1915, l’état de la défense de la capitale.

Une numérisation à haute résolution

Ces neuf documents uniques conservés au Service historique de la défense (SHD) ont été numérisés par l’IGN en haute résolution. Les fichiers obtenus ont ensuite été détourés de leurs marges et assemblés en une seule image géo-référencée des environs de Paris, agrandie environ 16 fois. Elle a été imprimée numériquement sur un film adhésif antidérapant pour obtenir une carte de 20 m x 25 m, soit 500 m2.

La deuxième carte qui couvre la même zone que celle de 1914 dont elle reprend les traces des ouvrages défensifs, reflète la situation actuelle de Paris et ses environs en 2014.

Une longue tradition de cartes géantes IGN

L’IGN détient depuis 1990 le record de la plus grande carte de France : 1 600 m2 avec l’assemblage des 2 000 cartes de randonnée, série bleue ou TOP25, au 25 000e à la gare de l’Est.

Ferrières © IGN France, 2014

Ferrières © IGN France, 2014

Informations pratiques

Exposition du 15 au 29 juin 2014

Place de l’Hôtel de Ville 75004 Paris

Métro : Hôtel de Ville

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Tout public Entrée libre et gratuite

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Vernissage et rencontre presse : 16 juin 2014 à 18h30

Scénographie © Klapisch Claisse

Scénographie © Klapisch Claisse


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