50 % le taux d'abandon des projets photovoltaïques !!!
Un constat consternant publié par ERDF qui vient de présenter, pour la première fois, le pourcentage moyen des projets photovoltaïques qui n’ont pas abouti : depuis 2010, celui-ci est de 47 % en moyenne pour les installations de puissance supérieure à 36 kVA.
Ce taux d’abandon révèle l’inadaptation du cadre économique du développement de la filière. SER-SOLER propose une réévaluation urgente des dispositions tarifaires en vigueur pour les installations professionnelles de 9 à 100 kWc et une révision à la hausse des volumes des appels d’offres pour les installations de puissance supérieure.
Comme SER-SOLER l'avait souligné avant même la publication de l'arrêté tarifaire du 4 mars 2011 et rappelé à maintes reprises, les données publiées par ERDF viennent confirmer que l'indicateur choisi pour indexer automatiquement les tarifs d'achat est particulièrement inapproprié. La baisse des tarifs devrait être indexée sur le volume d'installations raccordées et non pas sur les demandes de raccordement des projets dont l'issue est incertaine, comme le prouvent les chiffres du gestionnaire de réseau. Pourtant ces projets sont inclus dans le calcul de dégressivité du tarif d’achat de l’électricité solaire. En toute logique, il faudrait calculer la baisse des tarifs uniquement sur la base des puissances réellement raccordées au réseau. Selon Enerplan, le tarif d’achat devrait donc être de l’ordre de 169 €/MWh et non de 134,6 €/MWh aujourd’hui pour les installations dont la puissance est comprise entre 36 et 100 kWc. Le calcul vicié qui intègre les projets abandonnés aboutit à des tarifs trop bas pour rentabiliser une installation. C’est un vrai préjudice que subit la filière.
En raison de ce mécanisme, l'activité sur le segment de marché 9-100 kWc, qui concerne les bâtiments tertiaires, industriels, commerciaux et agricoles, est désormais à l'arrêt. Il est par conséquent essentiel de réviser au plus vite cet arrêté tarifaire pour faire redémarrer l'activité sur ce segment de marché, en instaurant un cadre enfin adapté, ainsi que des règles claires et prévisibles d'évolution des tarifs d'achat, se basant sur des indicateurs pertinents.
Par ailleurs, l'analyse d'ERDF montre que près de la moitié des projets de grandes installations de puissance supérieure à 100 kWc n'ont pas abouti : c'est pourquoi SER-SOLER recommande d'augmenter le volume des appels d'offres dédiés à ce segment de marché : 1 000 MW, tous les ans pendant 3 ans. Rappelons que le volume total lancé depuis 2011 est de 1 270 MW, soit 420 MW par an environ. « Ces mesures sont vitales pour la survie de l'industrie du secteur qui, malgré les difficultés rencontrées ces dernières années, conserve sa capacité de structurer une filière innovante, créatrice d'emplois, et exportatrice », rappelle Arnaud Mine, Président de SER-SOLER.
Constat évidement partagé par Enerplan, le syndicat des professionnels de l’énergie solaire, qui réclame au gouvernement une révision en urgence du tarif d’achat de l’électricité solaire pour les installations inférieures à 100 kWc (700 m2).
Un éclairage essentiel sur le taux de chute des projets photovoltaïques
Pour la première fois officiellement, un document apporte un éclairage sur le taux de chute des projets photovoltaïques. A chaque trimestre depuis mars 2011, c’est l’ensemble des demandes de raccordement au réseau qui sert à calculer la dégressivité du tarif d’achat de l’électricité solaire. Que ces projets aboutissent ou non !
Ainsi, l’étude d’ERDF montre que le taux d’abandon des projets photovoltaïques de la file
d’attente sans être raccordés au réseau basse tension s’élève à 68% au troisième trimestre 2012.
« L’analyse d’ERDF permet de constater le dysfonctionnement de la décroissance des tarifs d’achats de l’électricité solaire. Celle-ci est basée sur une méthode inappropriée qui comptabilise des projets avortés. Le gouvernement doit remédier rapidement à cette anomalie, qui a fait baisser de façon inéquitable un tarif d’achat devenu aujourd’hui trop bas pour rentabiliser une installation » déclare Thierry Mueth, président d’Enerplan.