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Plus que probable que le coût total annuel des événements naturels s’accélère dans les années à venir…

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Plus que probable que le coût total annuel des événements naturels s’accélère dans les années à venir…

Plus que probable que le coût total annuel des événements naturels s’accélère dans les années à venir…

Le Commissariat Général au Développement Durable (CGDD) a livré une étude correspondante aux déterminants du coût des catastrophes naturelles en rapport avec le changement climatique en France.

En effet, le rapport précise que dans un contexte d'élévation rapide (à l'échelle géologique) de la température, des questionnements récurrents se posent sur l'impact du changement climatique sur les catastrophes naturelles et la nécessité d’anticiper les bouleversements à venir.

L'objectif de l'étude du CGDD est d'établir un bref état de l'art dans le domaine de l'économie des risques naturels et du changement climatique, afin, à la fois, de donner des clés de lecture des événements passés et de comprendre les points critiques des prochaines décennies.

L’étude s’est donc appuyé sur de nombreuses publications scientifiques.

Elle constitue une synthèse, non exhaustive, des réflexions et travaux menés au cours des dernières années par les experts économistes et techniques. Il s’agit d’abord d’expliquer, sur la base de ces travaux scientifiques, l’augmentation des coûts des risques naturels qui s'est produite au 21ème siècle, et de discuter de l’influence du changement climatique dans cette augmentation. Il s’agit, ensuite, de déterminer quelles seront les conséquences possibles du changement climatique sur les aléas naturels en France au cours de ce siècle. La dernière partie examine les possibilités de quantifier sur le plan économique ces impacts futurs potentiels.

Depuis les premiers calculs Arrhenius1 à la fin du XIXème siècle, l’idée d’effet de serre a fait bien du chemin. Initialement, le scientifique suédois avait établi un lien entre la concentration en dioxyde de carbone atmosphérique et la température à la surface de la planète. Selon lui, le doublement de la concentration moyenne en gaz carbonique d’alors aurait eu pour effet une augmentation globale de 4°C. Ce lien entre concentration et température a par la suite été étendu à d’autres gaz, nommés gaz à effet de serre (GES), tels que le méthane, la vapeur d’eau ou encore les chlorofluorocarbones (CFC). La plupart de ces gaz sont d’ailleurs présents à l’état naturel, tandis que d’autres sont artificiels. Perméables au rayonnement solaire (qu’il arrive directement du Soleil ou qu’il soit réfléchi par la planète), ils absorbent le rayonnement énergétique terrestre (qui se situe dans les infra-rouges). L’énergie captée est réémise sous forme de chaleur, contribuant à l’accroissement global de la température sur Terre.

Les positions scientifiques actuellement les plus robustes constatent, à travers les travaux du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC), que les activités humaines entraînent une évolution plus rapide que la normale de la température de la planète, en raison de l’augmentation des émissions de ces GES2. En moyenne, et toutes choses égales par ailleurs, la hausse des températures atteindrait vraisemblablement, d'ici la fin du XXIème siècle, de 1,8 à 4°C et même jusqu’à 6,4°C dans le pire des cas.

Le terme de « changement climatique » sera préféré à celui de « réchauffement climatique » pour désigner ce phénomène dans la suite de ce document, en raison des discussions sur la globalité effective du changement pouvant se produire. Par des effets climatiques indirects et complexes, certaines régions du monde pourraient en effet voir leur température moyenne baisser.

Premières visées parmi les causes du changement climatique en raison de leurs émissions en GES, les activités humaines pourraient également faire partie des premières victimes de ce phénomène. En effet, parmi l’ensemble des conséquences annoncées, le GIEC pointe une possible montée des eaux dont l’intensité dépendra des régions du globe. Il évoque également une intensification des événements extrêmes, rendue possible par l’augmentation globale de la quantité d’énergie mise en mouvement dans l’atmosphère terrestre. De manière plus générale, l’humanité doit se préparer à un bouleversement notable de son environnement, lié aux conséquences sur ce dernier d’une montée « rapide » (à l’échelle géologique) de la température.

Parallèlement aux recherches scientifiques en cours sur le climat, certains articles font état de liens supposés entre les événements naturels s’étant produits dans les dernières années et le changement climatique en cours. A chaque catastrophe majeure, la question du changement climatique investit le champ des discussions (ouragan Katrina en 2005, cyclone Nargis en 2008, tempête Xynthia en 2010...). L'indicateur retenu pour mesurer l’intensité de ces événements est généralement, directement ou indirectement, le montant des dommages économiques. Il peut être complété par d'autres indicateurs en particulier lorsque la catastrophe naturelle est de grande ampleur (nombre de victimes de la catastrophe : décès, déplacés, ...). Ce sont donc des indicateurs socio-économiques, et non techniques, qui viennent bâtir l’échelle de l’intensité perçue des catastrophes.

En conclusion, l’étude mentionne qu’au cours des décennies passées, les pertes économiques associées aux événements catastrophiques naturels (climatique ou non) ont connu une augmentation considérable. Ce constat, largement relayé par les (ré)-assureurs mondiaux, a donné lieu à des recherches d’explications et le changement climatique a ainsi pu être avancé comme l’un des facteurs explicatifs de cette évolution.

La grande majorité des travaux scientifiques sur la question conclut que d’autres facteurs que le changement climatique expliquent cette augmentation du coût des catastrophes naturelles. Il n’existe pas à l’heure actuelle de preuves concrètes que le changement climatique ait influé sur les dommages causés par les catastrophes naturelles au cours des dernières décennies.

En revanche, ces travaux ont permis de mettre en lumière des liens importants de causalité entre les évolutions socio- économiques de nos sociétés modernes d’une part et l’évolution de ces dommages (économiques ou humains) d’autre part. Ces évolutions intègrent aussi bien des données quantitatives (démographie, économie) que qualitatives (usages du sol, vulnérabilité des biens). Par ailleurs, des biais de perception peuvent également être à l’origine d’une sous-estimation des conséquences des catastrophes les plus anciennes.

Les travaux prospectifs engagés par les scientifiques dans le domaine des sciences de la nature permettent de considérer que les évolutions à venir du climat ne seront pas sans effet sur un certain nombre d’aléas naturels. Dans l’ensemble, l’évolution générale devrait se situer entre la stagnation des régimes actuels et l’aggravation des aléas, en fréquence ou en intensité. Toutefois, il reste difficile d’anticiper concrètement la dynamique réelle des changements potentiels d’ici la fin du XXIème siècle.

Au vu de l’évolution de nos sociétés d’une part, et des aggravations des aléas que le changement climatique entraînera d’autre part, il est donc très probable que le coût total annuel des événements naturels poursuive son augmentation dans les années à venir, voire même que cette augmentation s’accélère. A moins, bien entendu, que les moyens de la politique nationale de prévention des risques soient renforcés afin de tenir compte de cette dégradation de la situation.

Estimer cette augmentation attendue du coût des catastrophes naturelles n’est pas un exercice aisé. Il requiert de comprendre d’abord les conséquences quantitatives de certains paramètres sur ce coût, et ensuite d’être en mesure d’évaluer les évolutions futures des paramètres identifiés, qu’ils soient socio-économiques ou physiques.

Cependant, malgré les nombreuses sources d’incertitude inhérentes à ce travail, il est nécessaire enfin d’évaluer les conséquences attendues pour chaque risque naturel. Cette estimation des dommages futurs potentiels pour chaque aléa permettra au fur et à mesure de l’amélioration des connaissances de mieux orienter la politique nationale de prévention des risques, afin que les choix pris aujourd’hui se révèlent des stratégies efficaces à l’avenir.


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