Haut bois d'amour - FAISONS SALON par Nicolas Cesbron au Palais Chaillot à partir du 15 mai 2014
Si la discipline du design a longtemps été associée à celle du monde industriel qui l'a fait naître, un véritable changement culturel est en cours entre le champ du design et de l’artisanat. De la fascination de la machine, on revient au plaisir des objets faits à la main, pièce unique ou petites séries. De l’usine industrielle on retourne vers l'atelier et ses artisans aux savoir-faire précieux.
Une promenade à Saint-Denis, ville vestige de la zone industrielle parisienne, suffit à mesurer l’ampleur de ce phénomène qui se développe à l’échelle nationale et internationale. Au nord de la ville, dans le quartier de la Briche, ancienne friche, se nichent secrètement plus de 50 ateliers, occupés récemment par une majorité de jeunes diplômés issus des écoles d’arts appliqués. Ce lieu de production improbable participe de ce qui est communément nommé « territoire de la création et des savoir-faire du Grand Paris », qui n’est aucunement un concept à définir mais une réalité souvent occultée par des médias concentrés sur la banlieue et ses quartiers sensibles.
L’atelier de Nicolas est sûrement le plus spectaculaire et manifeste de la Briche. N’est-il pas un présage que ce lieu fût anciennement « un casse-fonte », une usine à détruire les machines ?
Et lui même, n’a-t-il pas bifurqué d’un monde scientifique vers un monde manuel ?
Sorte de magicien, il transforme le bois, les calebasses en mobilier aux formes végétales et marines et provoque le trouble des sens.
À la Cité de l’architecture et du patrimoine, l’exposition est un parcours émotionnel situé dans la Galerie des peintures murales et des vitraux, espace inverse d’un monde muséal blanc et aseptisé où un dialogue poétique s’installe, entre une trentaine de meubles qui habitent les alcôves et réveillent une spiritualité intrasèque au lieu. Le geste humain et l’élément nature enfin se réconcilient. Sommes-nous au début d’un conte de fées « Haut Bois d’amour » ? La banlieue est-elle un monde réenchanté et extraordinaire ? À nous de le révéler !
Dans cette forêt des délaissés, Nicolas y est seigneur et designer... Il jongle entre pratique (dessin) et idée (dessein) à nouveau rassemblées pour revenir à l’essence du mot « designer ».
Cette exposition inaugure le programme “Faisons Salon, le design s’invite à la Cité” et présente l’univers merveilleux de Nicolas, son atelier, son mobilier et ses installations et souhaite par le choix de ses textes, et ses photographies d’auteurs, questionner notre monde industriel disparu. La croyance technologique fait peur. Le monde est en péril. L’homme doit retrouver sens, donc remettre en cause son rapport a l’objet.
La galerie des peintures murales et des vitraux présente les œuvres essentielles de l’histoire de l’art mural français du xııe au xvıe siècle réunies ici. Dans leur principe fondamental de «double» fidèle à l’original, ces œuvres deviennent à la fois objet d’étude et de délectation.
Témoins d’un art toujours vivant, elles constituent une inépuisable source d’inspiration. Leur monumentalité et leur diversité laissent un souvenir marquant. Les collections du musée des Monuments français permettent un voyage dans le temps et dans l’espace par la seule contemplation de la beauté d’œuvres architecturales, peintes, vitrées ou sculptées. Dès la création du musée, ces œuvres ont été une référence pour les artistes, architectes, artisans et historiens d’art.
Entreprise unique en Europe, la collection de peintures murales réunie à partir de 1937 par le premier directeur du musée des Monuments français, Paul Deschamps, prolonge et enrichi la galerie des moulages, initiée en 1878 par l’architecte Viollet-le-Duc.
Cette collection offre, à grandeur de l’original, la reproduction d’œuvres majeures de l’art mural français de l’époque pré-romane à la Renaissance.
Trois événements parisiens vont marquer notamment la mise en œuvre de cette collection: l’agrandissement du palais de Chaillot, à l’occasion de l’Exposition internationale de 1937, l’exposition d’art catalan au Jeu de Paume la même année et, enfin, la parution en 1938 de l’ouvrage d’Henri Focillon consacré aux peintures romanes des églises de France.
Ouvert progressivement au public en juin 1945 pour la section romane, en avril 1955 pour la section gothique et en mars 1959 pour les peintures des xve et xv1e siècles, cette galerie initiée par Paul Deschamps était avant tout destinée à faire connaître la richesse de l’art monumental français.
Les peintures en volume permettent de contextualiser les œuvres, de les envisager dans leur réalité et de reproduire la variété de leurs supports: voûtes, murs, absides, etc. La copie de la coupole occidentale de la cathédrale de Cahors est, par ses dimensions et sa hauteur, une des réalisations les plus prodigieuses. La sélection des œuvres à reproduire est directement liée aux écrits de contemporains célèbres, dont les historiens d’art Émile Mâle et Henri Focillon, et repose également sur deux critères essentiels: l’exemplarité et l’état sanitaire de l’original. À la volonté de montrer les œuvres les plus remarquables, par leur style ou leur iconographie, s’ajoute celle de garder la mémoire de peintures murales menacées d’effacement, voire de disparition. L’exigence de fidélité faite aux peintres fresquistes lors des copies réalisées in situ face à l’original excluant ainsi toute interprétation, tout complément ou recréation, confère à ces œuvres une valeur archéologique indéniable. Cette collection présente ainsi aujourd’hui les meilleurs exemples des peintures murales de notre patrimoine.
Artiste amoureux de la lumière et de la nature, Nicolas Cesbron s’en inspire pour créer du mobilier et des luminaires qui conjuguent l’exubérance de la végétation, la pensée et l’amour de l’art.
Enfant, ce docteur en physique né à Reims en 1964 fabriquait déjà ses cabanes, aujourd’hui ébéniste, il vit à Saint-Denis dans la maison en bois qu’il s’est construit. Les voûtes de la chapelle du Calvaire gardent le souvenir d’une constellation de motifs lumineux aux variations infinies projetées par ses graciles Fleurs de Morphée, entrelacs organiques
de lianes et de tiges soutenant de vaporeuses calebasses ajourées de mille trous. Dans cet univers habité d’odeurs d’encre et de papier, de théories, de machines et de traités de mécanique céleste, flottent aussi des sensualités africaines dont il s’est enivré à la faveur d’une coopération de deux ans,...
Capable de collaborer pour sa ville le temps d’une parade chorégraphiée par Philippe Découflé en 2007, ses œuvres sont présentées dès 1994 à Paris à l’Orangerie, avant de l’être à la fondation Rothschild, au musée d’Avesta en Suède ou lors d’un symposium de Land Art au Japon, en 2011. Les œuvres de Nicolas Cesbron sont exposées à la galerie Antonine Catzéflis à Paris.
L’exposition Haut Bois d’amour de Nicolas Cesbron, se tient au sein de la Galerie des peintures murales et des vitraux. Elle présente des œuvres de l'artiste ainsi qu’un documentaire de Claudie Rouzier (12’) et un travail vidéo d’Éric Engels (2 x 30’).
Biographie Nicolas Cesbron, designer, artiste
Vit et travaille à Saint-Denis (93)
Formation et diplômes
1988 » Ancien élève de l’École Normale Supérieure, Professeur Agrégé 1991 » DEA d’acoustique physique, Université Paris vi 1991 » Chercheur en imagerie acoustique sous-marine, Université Paris vi
Scénographies et mises en scènes
2012 » Scénographie du spectacle en rue la Fabrique du Macadam : Et Gare ! / Café Culturel de Saint-Denis Neo-vent - installation d’une trentaine de moulins à vents dans le parc de la Légion d’Honneur, Saint-Denis
2010, Septembre » Création d’une œuvre originale : escalier-sculpture, luminaires du magasin du chausseur Christian Louboutin, Ginza Tokyo (Japon)
2008, Mai - Septembre 2011 » Post industrial jungle, Musée Verket, Avesta (Suède)
2009, Octobre » Nuit Blanche, mise en scène d’un spectacle nautique Canal de Saint-Denis
2007, Septembre » Coupe du monde de rugby, création et réalisation des machines pour la parade La Mêlée des Mondes mise en scène par Philippe Découflé (1000 danseurs et musiciens), Saint-Denis
2006, Septembre » Création avec Rafael Estève d’un spectacle de marionnettes d’après une nouvelle de Federico GarcÍa Lorca La ballade de Buster Keaton, Saint-Denis
Expositions personnelles
2011-2012 » Lumières, hommage à l’abbé Suger dans le chœur de la basilique de Saint-Denis 2011 » Exposition d’un moulin à vent dans le jardin du temple de Fujisawa (Japon) 2008, Mai - sept 2011 » Post industrial jungle, Musée Verket, Avesta (Suède) 2008, Avril » 100 lampes, Chapelle de l’église Saint-Roch, Paris
2007, Déc - Février 2008 » D’une forêt céleste, Chapelle des Carmélites ‒ Musée d’Art et d’Histoire, Saint-Denis
2003, Mai » Mobilier sculpture, Galerie Antonine Catzeflis, Paris 2000, Octobre » Mobilier sculpture, Galerie Ici et Là, Barcelone (Espagne) 1998, Mai » Mobilier sculpture, Galerie Blau, Fribourg (Allemagne) 1994, Juillet » Mobilier sculpture, L’Orangerie des Jardins du Luxembourg, Paris
Publications
2012 » Couverture de Atelier d’Art de France 2010, Juillet - Août » Ateliers d’art, Anatomie d’une belle courbe - Nicolas Cesbron par Dominique Brisson 2008, 26 Mars » Le Monde La chapelle aux cent lampes-fleurs par V. Ca. 2007 » Nicolas, livre de photographies de Radovan Hules 2003, Automne » Maison française, n°52, Les fleurs de Morphée par Nicolas Cesbron par Isabelle Forestier 2003, 9 Novembre » New York Times, A Fashion Genie Finds Her Lamp par David Colman 2002, Mars - Avril » Ateliers d’art, Cesbron et Pagart, deux esthètes du bois par Pascale Nobécourt
Acquisitions - Collections
2006 » Bureau du maire de Saint-Denis
Boîte-coquillage, Galerie des peintures murales et des vitraux © Guillaume Lebigre / Boîte à bijoux, Galerie des peintures murales et des vitraux © Guilaume Lebigre
Cité de l’Architecture & du patrimoine Palais de Chaillot – 1 place du Trocadéro paris 16e – M° Trocadéro