ATLAS DU GRAND PARIS 2013
Le Grand Paris n’est-il pas la somme de surfaces et de nombres de personnes ?
Un Atlas publié par l’APUR, Atelier Parisien d’Urbanisme, tente d’élargir la réflexion sur le territoire parisien qui révèlent une multitude diversité à travers de multiples identités
« L’Atlas a cette qualité, il révèle la forme des villes qui n’ont pas encore de forme ni de nom ». Italo Calvino, Les villes invisibles, édition française Gallimard
Dans quelques années, le paysage politique et administratif de la métropole parisienne sera très différent. Un projet métropolitain aura été engagé, avec une affirmation espérée de nos différences. Il suffit pour s’en convaincre de voir comment chacun aujourd’hui décrit son Grand Paris, qu’il habite Paris ou les côteaux de Montreuil, travaille à la Défense ou à Massy Palaiseau, comment chaque commune, chaque quartier affirme son identité. Pour autant, le visiteur attentif sera surpris par la ressemblance des projets qui se réalisent et comment, sans vraiment l’avoir décidé, nous réduisons les différences de nos territoires par les règles, les normes, la prise en compte des contraintes, et la conduite des projets. Cette singularité des lieux, si précieuse, tant aimée, peinte, dessinée, disparaît.
L’Atlas du Grand Paris 2013 est une contribution pour la culture de ces différences, et la compréhension des identités de la métropole. Il est aussi l’occasion d’une lecture partagée de nos cartes et données, souhaitant s’enrichir de l’expertise des chercheurs et faciliter la place grandissante du citoyen dans la vie de la citée. Trois jeux de « cartes d’identités » essentielles ont été réunis, des plans /cartes, de points/carreaux et de lignes /promenades, en référence aux fondamentaux de l’art pictural tel que définis par Kandisky. Les trois « jeux de cartes » sont sans hiérarchie, d’importances égales et constitutifs de l’analyse des territoires. Ils sont pour nous des moyens d’enrichissement des projets.
Michel Lussault et Patricia Pelloux ont exploré les cartes de la géographie « durable ». Au travers du jeu des échelles, ils nous font découvrir une ville-métropole dont la richesse s’inscrit dans la complexité et dont l’hétéro polarité est la construction. Alexandre Labasse et Christiane Blancot nous ont guidés dans le choix des tissus urbains et des carreaux de 400x400. Ils nous permettent de jouer au jeu des différences, comparant la diversité des architectures, des formes urbaines et la similitude de ce qui s’y passe. Paola Viganó et Jean Christophe Choblet ont beaucoup arpenté les lieux métropolitains ; ils nous invitent à découvrir les frontières invisibles de la métropole et comment la promenade prise comme espace de projet peut recréer des liens entre les lieux. Frédéric Gilli s’est essayé à l’exercice du portrait des grands parisiens.
Un choix simple, une lecture partagée au service de l’infinie diversité du Grand Paris. Francois Maspero, dans son ouvrage1 racontant ses explorations le long du RER B parlait de l’importance du temps pour comprendre : « Qu’importe si aujourd’hui la majorité de la population française vit dans des banlieues [...] et que le centre des villes n’est qu’une pâle survivance de temps quasi préhistoriques et une vitrine fragile des temps modernes. Nous avions plongé dans l’inconnu. L’inconnu où nous vivons tous. C’était simple. Il suffisait d’y penser [...] Chacun peut faire ça. Cela demande juste autant de peine que de composer un album de famille. Un peu de bonne volonté, un peu de disponibilité, un peu de temps surtout… Mais il faut croire que ces gens-là n’ont pas le temps. »
Le temps pour une diversité cultivée, l’atlas du Grand Paris 2013 en forme le vœu. Et, avec leurs cartes/plans, leurs carreaux/points et leurs lignes /promenades, si les cartes d’identités proposées ne sont pas uniques, elles sont notre contribution en 2013 pour le droit à la différence dans le Grand Paris en toutes circonstances.
L'Atelier parisien d’urbanisme (Apur) a pour mission l’étude et l’analyse des évolutions urbaines et sociétales participant à la définition des politiques publiques. Plus de 85 géomaticiens, cartographes, ingénieurs, sociologues, architectes, géographes, économistes, statisticiens y travaillent et contribuent à l'élaboration des projets pour Paris et la métropole parisienne. L’Atelier est aujourd’hui autant un lieu de fabrication de données et de cartes accessibles à tous qu’une plate-forme de conception et d’échange prospectif au service de l’ensemble des acteurs du cœur de l’agglomération. Nous dressons depuis plus d’un demi siècle des cartes de Paris, de la petite couronne, des Grands Paris, de la métropole selon les termes employés.
1Extrait de l’ouvrage de François Maspero p. 335/336, Les passagers du Roissy-Express – Éditions du Seuil, septembre 1990
Sommaire
p. 3 Éditorial
Bertrand Delanoë, Maire de Paris
p. 4 Représenter la métropole, un choix politique
Pierre Mansat, adjoint au Maire de Paris, en charge de Paris Métropole et des collectivités territoriales
p. 8 Introduction : cartes d’identités
Dominique ALBA, architecte, directrice générale de l’Apur
p. 10 Cahier 1. Repères
p. 20 Cahier 2. Une géographie paradoxale
Michel Lussault, géographe, professeur des universités et Patricia Pelloux, directrice métropole et grands territoires à l’Apur
p. 62 Cahier 3. La métropole habitée
Alexandre Labasse, architecte, directeur général du Pavillon de l’Arsenal et Christiane Blancot, directrice villes et formes urbaines à l’Apur
p. 142 Cahier 4. Les promenades du Grand Paris
Paola Viganò, architecte, docteur en urbanisme et Jean-Christophe Choblet, scénographe urbain à l’Apur
p. 202 Portrait : Représenter les « grands parisiens »
Frédéric GILLI, géographe et docteur en économie
p. 211 Biographies et bibliographie, remerciements
novembre 2013
221 pages
ISBN : 978-2-918-490-296
Langue : Français
Prix de lancement jusqu'au 31 décembre 2013 : 19 €
A compter du 1er janvier 2014 : 23 €