L’ORQUASI interpelle les élus de Midi-Pyrénées sur l’urgence d’assainir la qualité de l’eau et ses réseaux
Face aux constats alarmants sur la situation des réseaux d’eau français, dressés par Que Choisir le 26 février, France Liberté et 60 Millions de Consommateurs le 20 mars, des volontés pour enrayer ce fléau s’élèvent.
Notamment pour l’ORQUASI, l’Observatoire Régional sur la Qualité de Service des Infrastructures, qui se préoccupe de la situation en interpellant les nouveaux élus de Midi-Pyrénées.
Si les études s’enchainent et révèlent le même bilan, à savoir un réseau et une gestion de l’eau pitoyable, l’ORQUASI entend orchestrer des mesures à la hauteur des enjeux.
A partir d’un bilan inégal en Midi-Pyrénées, surtout quand l’agglomération toulousaine connaît un taux de fuite de 11 %, il s’élève à 14,8 % à Rodez, à 33,9 % à Cahors ou encore à 29,52 % à Tarbes. Ailleurs en France, les chiffres sur la vétusté des réseaux sont également alarmants.
En dressant un état des lieux en Midi-Pyrénées, les canalisations sont aujourd’hui vieillissantes, dépassant de plusieurs dizaines d’années leur durée normale de vie : 75 ans. Par ailleurs, pour l’heure dans la région, seuls 0,38 % de la totalité des réseaux d’eau potable et d’assainissement sont renouvelés, ce qui équivaut à une durée de vie moyenne de 260 ans.
Selon l’ORQUASI, attendre 60 ans pour s’atteler à l’état des lieux et au renouvellement des réseaux d’eau partout en France, ce serait :
· Engager en urgence plus de 400 milliards d’euros (près d’un cinquième de la dette publique française d’aujourd’hui) aux travaux de rénovation, à raison, comme l’indiquent France Liberté et 60 Millions de Consommateurs, d’1,5 à 2 milliards d’euros par an.
· S’accommoder d’un énorme risque sanitaire, eu égard à l’incidence que le vieillissement des réseaux peut avoir sur la qualité de l’eau potable. 60 % du réseau national est en effet constitué de matériaux susceptibles d'être dangereux pour la santé, tels que le plomb, la fonte ou le PVC.
Ayant engagé des réflexions sur un ntretien efficace et régulier impliquant des coûts bien moindres que ceux générés par une reconstruction, l’ORQUASI estime que des solutions existent pour mieux évaluer et planifier les efforts de rénovation, et pour qu’enfin, 100 % de l’eau potable parviennent jusqu’au consommateur.
Pour parvenir à cette fin, l’ORQUASI mène actuellement une étude auprès des collectivités et de leurs services techniques, sur les huit départements de la région. Identifier leurs besoins en matière d’état des lieux et d’entretien de leurs réseaux d’eau et d’assainissement, prendre connaissance de leurs méthodes d’évaluation des réseaux, valoriser les bonnes pratiques et les solutions locales innovantes constituent les principaux objectifs de cette étude.
Eu égard à l’importance qu’elle revêt pour les territoires, et partant du constat qu’il est aujourd’hui difficile pour les collectivités de s’accorder sur des indicateurs objectifs de qualité des réseaux routiers, l'ORQUASI mène une démarche similaire dans le domaine de la voirie. Quels sont, aujourd’hui, les indicateurs qui permettent aux collectivités locales de déterminer l’état de leurs réseaux de voirie ? Existe-t-il un système d’archivage des travaux réalisés sur les quinze dernières années ? Quels budgets sont consacrés au fonctionnement et à l’investissement ? Quelle part ont les citoyens dans le signalement des incidents de voirie ?
Ces questions ont leur importance. Elles éclairent en effet sur le fonctionnement du service public de gestion de la voirie. Elles donnent par ailleurs un aperçu des besoins des élus et de leurs directions techniques. Elles constituent, enfin, la meilleure façon d’identifier les innovations et les voies d’amélioration à déployer à plus large échelle, pour soutenir les efforts des collectivités de la région.
A la fin de l’année 2014, l’ORQUASI dressera un panorama des données collectées sur les douze derniers mois. Cette restitution constituera le premier rapport annuel de l’ORQUASI, porté au service des collectivités du territoire. Par ce biais, il permettra aux collectivités participantes d’échanger sur leurs méthodes et de trouver, de manière collégiale, des points de convergence autour d’indicateurs objectifs de qualité des réseaux.
Elus de Midi-Pyrénées : parce que notre patrimoine, pour ne pas être toujours « visible », n’en est pas moins vital pour vos territoires, mobilisez-vous pour sa préservation »
LES MISSIONS DE L’ORQUASI ET SES PREMIERS MEMBRES
Objectifs :
· Promouvoir et valoriser les politiques publiques axées sur la préservation et le renforcement de la qualité de service des infrastructures de réseaux d’eau et d’assainissement, de voirie, d’électricité, de télécommunications
· Recueillir et partager les informations permettant de connaître l’état de service des infrastructures
· Informer les décideurs des politiques publiques sur les carences observées en matière de qualité de service des infrastructures sur le territoire de Midi-Pyrénées
· Procéder à une construction progressive d’indicateurs objectifs avec le concours de ses adhérents et de ses partenaires
Premiers membres :
· Mairie d’Auch
· Mairie de Pamiers
· Mairie de Muret
· Mairie de Blagnac
· Association des Maires de Haute Garonne
· Association départementale des Maires de l’Aveyron
· Fédération Nationale des Transporteurs Routiers
· Institut d’Etudes Politiques de Toulouse
· Fédération Régionale des Travaux Publics de Midi-Pyrénées
· UNICEM
· Chambre de Commerce et d’Industrie de Toulouse
· Mairie de Revel
· Sicoval, communauté d’agglomération du Sud-est toulousain
· Mairie de Lavaur
· Mairie de Lannemezan
· Fédération du Bâtiment et des Travaux Publics de la Haute-Garonne
· Fédération régionale du Bâtiment de Midi-Pyrénées