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Les Damnées Du Low cost - 8 avril 2014 à 21h30 sur France 5

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Les Damnées Du Low cost - 8 avril 2014 à 21h30 sur France 5

Les Damnées Du Low cost - 8 avril 2014 à 21h30 sur France 5

Il y a un an, le 24 avril 2013, à Dacca au Bangladesh, le Rana Plaza, un immeuble dans lequel travaillaient 4 000 ouvriers du textile, s’effondrait. Menant l’enquête sur les circonstances du drame, Anne Gintzburger et Anne-Sophie Le Conte s’intéressent également à ses causes et à ses conséquences.

Pour obliger Les commanditaires étrangers à assumer leurs responsabilités, Des associations ont entrepris de recenser les enquêtes en cours portant sur le respect des droits des ouvriers et leurs conditions de travail au Bangladesh.

Tel un château de cartes, le Rana Plaza s’est effondré sur lui-même. Huit étages soufflés. Dans l’enchevêtrement des gravats, les sauveteurs ont retrouvé les corps de plus d’un millier de victimes. Nayla Ajaltouni, coordinatrice du collectif Ethique sur l’étiquette, et Antonio Manganella, chargé de la responsabilité sociale des entreprises au sein du comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD-Terre Solidaire), se sont rendus plusieurs mois après le drame dans la capitale bangladaise pour enquêter. Parmi les clients étrangers de l’usine, ils pointent trois groupes français. « Auchan et camaïeu, précise Nayla Ajaltouni, ont reconnu qu’une partie de leur production était sous-traitée de manière illégale. [...] Il y a aussi la marque carrefour, dont on a retrouvé des étiquettes dans les décombres. » Depuis deux décennies, rappelle Anne Gintzburger, les ateliers de confection se sont multipliés au Bangladesh, faisant du pays le deuxième exportateur textile du monde derrière la chine.

Vers la fin d’une course au profit effrénée ?

La veille du drame, les employés du Rana Plaza, des femmes en majorité, sont évacués après la détection de fissures sur des colonnes porteuses. Alertés par des ouvriers, des journalistes ont été éconduits par Sohel Rana, le propriétaire de l’usine, qui a été depuis arrêté. Le lendemain, il a exigé la reprise du travail, promettant le licenciement aux absents. Sur les 1 500 ouvriers blessés, un grand nombre d’entre eux l’ont été très grièvement. Amputée d’une jambe et condamnée au fauteuil roulant, la jeune Rehana Akhter, qui poursuit sa convalescence dans un centre de réadaptation, sait que son handicap l’empêchera de travailler de nouveau. « En une journée, on devait faire 1 500 pièces, on devait tenir ce rythme », raconte-t-elle. Des cadences infernales pour un salaire d’environ 60 euros par mois – quatre fois moins qu’en chine.

C’est pour obliger les commanditaires étrangers à assumer leurs responsabilités que des associations comme Ethique sur l’étiquette ou CCFD-Terre solidaire ont entrepris de recenser les enquêtes en cours portant sur le respect des droits des ouvriers et leurs conditions de travail au Bangladesh. « Les marques [françaises ou européennes] sont responsables parce qu’elles entretiennent finalement un système, souligne Antonio Manganella. [...] Aujourd’hui, les normes internationales sont claires : une entreprise est obligée de vérifier que dans toute sa chaîne d’approvisionnement il n’y a pas de violations aux droits de l’homme et aux droits des travailleurs. » Depuis la tragédie du Rana Plaza, l’avocate bangladaise Sara Hossein a décidé d’engager un bras de fer contre les multinationales afin d’obtenir réparation pour les victimes. Ailleurs, les choses commencent aussi à bouger. L’Europe menace ainsi de revenir sur les privilèges douaniers accordés au Bangladesh pour ses exportations. Convoquées à Genève par l’organisation internationale du travail, une centaine de multinationales ont été invitées à signer un accord prévoyant l’organisation d’inspections dans les 4 500 usines textiles du pays. Une première mission d’audit, financée par les institutions européennes, a déjà été confiée au Dr Taufiqul Anwar de l’université de technologie de Dacca. En France, porté par trois députés PS et EElV, un projet de loi rendant les donneurs d’ordre responsables de leurs filiales et de leurs sous-traitants pourrait également être examiné au printemps à l’Assemblée nationale. Des avancées pleines d’espoir pour les survivants du Rana Plaza, qui n’ont, à ce jour, reçu aucune indemnisation.

MArdI 8 AvrIl 21.30

Documentaire

durée

52’

Auteures

Anne Gintzburger et Anne-Sophie Le Conte

réalisation

Franck Vrignon

Production

Chasseur d’Etoiles, avec la participation de France Télévisions

Année

2014


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