Une Fiche Technique pour la « Fixation des Menuiseries en Travaux Neufs »
Editée par le syndicat professionnel des portes et des fenêtres multi-matériaux, UFME, la fiche technique intitulée « Fixation des Menuiseries en Travaux Neufs. » est destinée à tous les professionnels de la menuiserie extérieure, adhérents ou non au syndicat. Conscient des difficultés d’interprétation et d’application des règles de mises en œuvre des fenêtres et portes extérieures (DTU 36.5), cette fiche a été rédigée avec la collaboration du CSTB , par le groupe de travail dédié à la « Jonction Menuiserie Gros Œuvre ». Un groupe de travail composé de 31 experts techniques (fabricants de menuiseries et professions associées adhérents). Il était chargé de rédiger des fiches techniques spécifiques, telles que la fiche technique « Traverse basse : fixation et calfeutrement » récemment publiée.
La fiche technique « Fixation des menuiseries en Travaux Neufs » en bref
La fiche technique « Fixation des Menuiseries en Travaux neuf » a valeur de position professionnelle et ne se substitue pas aux textes réglementaires ou normatifs en vigueur (normes NF DTU 36.5 et cahier du CSTB n°3521). Elle ne tient pas compte du calfeutrement, qui fera l’objet d’une fiche technique spécifique.
Illustré de schémas détaillés, ce document très pédagogique est destiné à expliciter les recommandations d’utilisation des pattes équerre de liaison entre menuiseries et gros œuvre, dans les cas d’usage les plus couramment rencontrés, quel que soit le matériau constitutif des menuiseries.
La fiche technique rappelle les principes généraux de la norme NF DTU 36.5 et propose des recommandations pour les cas suivants :
- Choix des fixations : dimensionnement des fixations pour la reprise des efforts au vent, reprise de charge en traverse basse, cas de l’ouvrant à la française ou du coulissant à frappe, cas du coulissant
DIMENSIONNEMENT DES PATTES DE FIXATIONS :
§ Reprise des efforts au vent : Les pattes devront avoir une résistance admissible au vent Ra_vent > Cmoy, où Cmoy représente la charge moyenne égale à la charge globale reprise par la menuiserie, divisée par le nombre de pattes :
Cmoy = (L x H x Q)/N
Où L et H sont les dimensions de la baie, Q est la pression au vent et N le nombre de pattes de fixation. En pratique (voir également exemple donnée en page XX) : on calcule le nombre minimum de pattes nécessaire à la reprise des efforts au vent en fonction de la valeur de Ra des fixations disponibles sur chantier :
Nmini = (L x H x Q)/ Ra_vent
§ Reprise de charge en traverse basse : Suivant la NF DTU 36.5 P1-1 on distingue :
Ø Cas 1 : pose sans supports (pattes) d’appui : Traverse basse en totalité en appui ; concrètement la joue de feuillure ne dépasse pas de plus de
10 mm en tout point l’aplomb du rejingot vers l’intérieur. Dans ce cas le poids propre de la fenêtre est directement repris par le gros œuvre.
L’utilisation de pattes de fixation plates en traverse basse permet de ne pas percer la menuiserie. Ces pattes doivent reprendre seulement l’effort au vent.
Ø Cas 2 : pose avec supports (pattes) ou reconstitution d’appui : Traverse basse en appui partiel sur le rejingot : joue de feuillure décalée vers l’intérieur par rapport au rejingot de plus de 10 mm.
Traverse basse en applique intérieure sur ou sans rejingot. (Dans le cas sans rejingot, une bavette est nécessaire, comme indiqué dans l’Annexe D du DTU 36.5 P1-1)
Traverse basse sur reconstitution d’appui : dans ce cas une pièce métallique filante facilite la continuité de l’étanchéité et sera une solution à privilégier dans le cas d’un rejingot aligné.
Dans ces 3 derniers cas, le système de fixation de la traverse basse doit reprendre le poids propre de la menuiserie additionné de 100 kg (se référer à la fiche technique FT23 pour la prise en compte de cette charge additionnelle ponctuelle en tout point de la traverse basse).
CAS DE L’OUVRANT À LA FRANÇAISE OU DU COULISSANT À FRAPPE :
§ Dimensionnement des pattes en traverse basse: Les pattes devront avoir une Résistance admissible sous charge
Ra_poids > (poids de la fenêtre + 100 kg) / Nbasse
Où Nbasse est le nombre de pattes de fixation en traverse basse.
Si ce n’est pas le cas, recalculer le nombre de pattes minimum en partie basse : N mini_basse = (poids de la fenêtre + 100 kg)/Ra_poids*
Et arrondir à l’entier supérieur.
*Se référer à la valeur de la résistance admissible marquée sur la patte de fixation.
Nota : Conformément à la Fiche Technique UFME FT23 « Traverse basse : fixation et calfeutrement », la traverse basse doit présenter une rigidité suffisante pour reprendre la charge qui s’y applique sur toute la longueur. Dans le cas d’un dormant à très faible inertie, le poids des ouvrants étant repris par les montants il conviendra de s'assurer que les pattes, au droit de ceux-ci, sont convenablement dimensionnées pour reprendre la charge.
CAS DU COULISSANT :
§ L’appui et le calage de la traverse basse doivent être suffisamment profonds pour reprendre les charges qui s’appliquent sur chacun des rails.
§ Calage en traverse basse : entraxe maximum de 300 mm ou appui continu ; cale continue de 5 mm minimum dans le cas de profilés à rupture de pont thermique
§ Nombre de pattes pour la reprise de charge en traverse basse : N mini_basse = (poids total de la menuiserie + 100 kg)/Ra_poids
Nota : Pour les coulissants les pattes équerre doivent impérativement reprendre l’épaisseur totale du dormant (hors aile de recouvrement).
Pour les dormants supérieurs à 100 mm, il faut ajouter une vis supplémentaire. Dans le cadre d’une patte à clipper, l’ajustement peut-être fait par l’apport d’une cale fourchette.
- Emplacement des pattes de fixation
DANS TOUS LES CAS ON RESPECTERA LA RÉPARTITION DES PATTES DE FIXATIONS SUIVANTE :
§ 1 patte au voisinage (à une distance maximale de 100 mm) de chaque axe de rotation, des points de condamnation des ouvrants sur le dormant, des cales de vitrages dans les châssis fixes et au voisinage des meneaux et traverses (et notamment au voisinage du droit des montants en traverse basse)
§ entraxe maximal entre 2 fixations : 800 mm
§ sur les montants, fixation distante de 250 mm au maximum du bord du fond feuillure d’un angle du dormant (cf DTU 36.5 P1-1 § 5.11.2)
* Les pattes équerre seront disposées au voisinage des organes de rotation (fiches) et des points de condamnation des ouvrants (gâches).
* L’espacement entre deux pattes équerre successives ne doit pas être supérieur à 80 cm.
* La distance entre la patte équerre et l’intérieur de la feuillure du dormant doit être comprise entre 5 et 25 cm.
Nota : En partie basse il est obligatoire de poser des cales de 5 mm minimum au droit des montants des dormants et des meneaux (reprise verticale des charges).
DOUBLEMENT DE PATTES DE FIXATION :
Les pattes seront doublées (espacement maximum de 200 mm) :
§ au droit des meneaux
§ en traverse haute dans le cas du bloc baie
- Cas particulier du bloc baie :
§ Si le coffre de volet roulant possède une console intermédiaire, la fixation se fera par celle-ci, sinon il faudra doubler les fixations aux extrémités de la traverse supérieure
§ Précaution : pendant la pose on doit veiller à ce que le caisson du volet roulant ne prenne pas de flèche
§ Etanchéité : veiller à éviter les conflits entre plans d’étanchéité
§ Se référer au e-cahiers du CSTB 3521
§ Les préconisations spécifiques figurant dans l’Avis Technique du coffre seront prises en compte.
* Les pattes équerre seront doublées au niveau de la traverse haute (espacement maximum de 200 mm)
* Des fixations spécifiques peuvent être prévues par le fabricant du bloc-baie.
- Liaison de la patte équerre : avec la menuiserie, avec le gros œuvre
Avec la menuiserie :
* Par clameaux.
* Par blocage intégré ou par clippage.
Nota: Il est recommandé d’ajouter une vis supplémentaire dans les cas de dormants pour doublages à partir de 100 mm. Dans le cadre de fixation par clippage, l’ajustement peut-être fait par l’apport d’une cale fourchette.
Dans le cas de profilés aluminium RPT, il faut intercaler une cale pour rupture de pont thermique (cf DTU 36.5)
Avec le gros œuvre :
Par cheville de Ø minimal 8 mm avec vis tête plate adaptée traitée anti corrosion d’un Ø minimal de 6 mm et d’une longueur égale à :
Épaisseur élément à serrer + longueur cheville + Ø vis
Afin d’assurer une liaison de qualité entre la fixation et le gros œuvre, le choix de la cheville doit être adapté au matériau support ET au type de vis (respecter les usages et prescriptions du fournisseur de fixations pour la reprise des charges).
Par vis béton (emploi spécifique nécessitant le respect du cahier des charges du fabriquant et/ou d’un organisme indépendant).
Précisions sur les diamètres des vis :
Nota :Le Ø de la tête de la vis doit être supérieur d’au moins 3 mm au Ø du trou de la patte équerre ; sinon utiliser une rondelle adaptée. Les vis à tête fraisée sont déconseillées.
Précision sur la distance à l’arête du support
Nota :
Le perçage préalable (cheville ou non) sera réalisé à au moins 60 mm de l’arête du gros œuvre pour un support en béton ou maçonnerie d’éléments pleins non poreux sauf avis contraire du cahier des charges du fabricant de vis (cahier des charges agrée par un bureau de contrôle) ou du fabricant d’appui préfabriqué.
Cette distance peut être réduite à 35 mm dans le cas de seuils sur rejingot, hors chevilles métalliques à expansion, avec des fixations dont les validations techniques l’autorisent.
Dans le cadre de sa mission, l’UFME accompagne et soutient les concepteurs, fabricants et installateurs de menuiseries extérieures performantes, posées dans le respect des règles de l’art. Centre d’information et de veille, mais également éditeur de documentation professionnelle, le syndicat apporte des données actualisées et des informations réglementaires et techniques, afin d‘aider ses adhérents à piloter leurs entreprises, à anticiper l’évolution du marché de la menuiserie extérieure et ses avancées techniques.
La fiche technique « Fixation des Menuiseries en Travaux neufs » est d’ores et déjà disponible en téléchargement sur le site www.ufme.fr, via le lien suivant :
http://www.ufme.fr/armoire/FIXATION_MENUISERIES_EN_NEUF_mars2014.pdf
L’UFME annoncera prochainement la disponibilité d’une fiche technique dédiée à la « Réception du support », rédigée en partenariat avec la CAPEB .