Présentation de la première tour mondiale de logement à énergie positive, la Tour Elithis Danube
Présentée sur le blog en juillet dernier, une tour BEPOS, de 16 étages à l’entrée de la ZAC Danube à Strasbourg…, cette tour constitue une première mondiale. Panorama sur un défi constructif alliant une triple ambition – économique sociale et environnementale : celle de rendre l’énergie positive accessible à tous.
Ce projet veut ainsi réconcilier quatre enjeux traditionnellement jugés comme antagonistes :
§ l’efficacité énergétique allant jusqu’à offrir à des habitants les moyens de gommer ou presque leur facture énergétique ;
§ une qualité de construction et d’architecture de très haut niveau ;
§ un confort et un bien-être des habitants très sensiblement améliorés ;
§ des coûts de construction maîtrisés ne dépassant pas les standards de la simple conformité réglementaire.
Situé à l’entrée de la Zac Danube, la Tour constituera la figure avancée de ce nouveau quartier emblématique du nouveau Strasbourg et de la reconquête exemplaire de ses docks.
Il est situé à l’entrée du pont, à la confluence des flux, à la charnière entre port - ville ancienne et quartiers en reconquête, mais aussi à la charnière entre passé et futur.
Cette situation particulière en seuil de la Zac appelle un projet qui lui ressemble, un projet pivot, charnière. Pour une tour, on rêve d’un lieu pour observer la ville...
Ce lieu garde aussi le souvenir du port qu’il fut longtemps. Cela fait partie de la culture urbaine de la ville, de l’âme du lieu. Ce port, ces canaux, ces souvenirs dessinent un paysage des bords du fleuve, un territoire minéral, rationnel, des architectures industrielles, des architectures à la fois singulières et identitaires des ports... On se souvient que des entrepôts Seegmuller s’élevaient autrefois ici.
Un territoire en lien avec d’autres ports, d’autres bords du fleuve, eux aussi en reconversion. Un paysage européen des bords du fleuve, un paysage en réseau qui transcende l’identité des villes dans une urbanité des ports.
Le projet s’inscrit dans cette double continuité, proche et lointaine, par une architecture totémique qui emprunte aux architectures industrielles ses façades et sa silhouette, s’inspirant des « vigies », ces figures particulières aux ports.
Mais il s’inscrit surtout dans le nouveau « skyline » de la ville, celui dessiné par les nouvelles tours d’Anne Demians et par l’urbanisme de Christian Devillers.
Figure sculptée dans ses hauteurs, il répond en contre-point au « skyline » des autres tours qui sont sculptées depuis le sol.
En même temps, par sa particularité, il signale le seuil, l’entrée du pont : un signal, un signal positif.
La Tour Elithis Danube sera un bâtiment à énergie positive tous usages, une première dans la catégorie Tour de Logements.
Un des objectifs prioritaires du projet est d’atteindre une facture énergétique égale ou proche de zéro pour l’ensemble de la Tour Elithis Danube. Pour ce faire, il s’agit d’abord d’obtenir la plus grande sobriété possible du bâtiment, en réduisant au maximum les consommations. Ensuite, de faire produire au bâtiment une/des énergie(s) d’origine renouvelable pour compenser les consommations incompressibles.
Dans la future tour de logements, les consommations seront constituées d’une part par les cinq usages conventionnels (chauffage, ventilation, ECS, éclairage, auxiliaires) et, d’autre part, par les consommations des équipements collectifs de l’immeuble (ascenseurs, éclairage des parties communes, surpresseur, etc.) ainsi que des équipements domestiques des logements (lave-linge, lave-vaisselle, réfrigérateur, appareils de cuisson, TV, etc.). La production d’énergie(s) d’origine renouvelable sera, quant à elle, principalement photovoltaïque.
AU CŒUR : LA CONCEPTION BIOCLIMATIQUE
L’accent est porté en premier lieu sur la conception bioclimatique du bâti dans son environnement et son climat. Cela limitera le recours exclusif aux technologies pour répondre aux besoins de confort des habitants : chauffage en hiver, confort d’été et de mi- saison, ventilation pour un air sain, etc.
ENVIRONNEMENT PRÉSERVÉ
Au-delà du challenge exceptionnel de réaliser un bâtiment de type « tour » et « BEPOS tous usages », le volet environnemental global sera une priorité du projet. Tant la construction que l’exploitation satisferont un niveau de qualité environnementale exemplaire.
Une certification sera envisagée.
L’ARCHITECTURE exprime les rapports entre la terre et le ciel, sculptée et comme découpée dans le ciel, ancrée et structurante lorsqu’elle rejoint la terre.
L’architecture est sculptée suivant les points de vues proches et lointains : silhouette étroite et longiligne dans le « skyline » vu des bords du canal, silhouette découpée dans le ciel depuis la ville, en vue lointaine, silhouette profondément ancrée dans le sol par un sous bassement structurel comme un ouvrage d’art quand on est situé à proximité.
Elle donne à lire sa structure, elle exprime les effets de la gravité. Dans les ports aussi, on trouve des avancées dans le ciel et des structures architecturées comme des ouvrages d’art qui ancrent les ouvrages au sol...
Elle exprime ses fonctions comme autrefois le faisaient les bâtiments du port. Le sémaphore en haut est un vrai point d’observation de la ville à la disposition des habitants.
Un signal et un observatoire, l’interface entre ville et habitants...
MAIS SA FORME EST AUSSI PENSÉE AVEC LE CLIMAT, le froid, le vent et le soleil. Cela participe à la performance énergétique : compacte et optimisée pour limiter les déperditions dans le froid de l’hiver, profilée côté Canal pour limiter les expositions au nord, pour laisser glisser les vents d’hiver, élargie au sud pour optimiser les apports énergétiques du soleil et pour le plaisir des habitants.
LES FAÇADES sont inspirées par l’univers des ports et réinterprètent le thème de leurs séquences modulaires en une thématique verticale sur deux hauteurs d’étages en trois teintes allant du sombre au clair.
Le sombre vers le sol, le clair vers le ciel, dessiné comme de l’art cinétique...
Au sud, la même composition verticale cinétique, mais plus sombre : elle intègre capteurs solaires et verres polarisants qui filtrent les apports solaires selon les besoins et les saisons.
Une sorte de façade « sensitive » qui s’adapte aux éléments et au climat.
C’est cinétique, vertical, urbain, pictural : la teinte sombre migre du sud vers le nord, de la terre vers le ciel, de la ville vers la périphérie. Elle exprime les vibrations contextuelles de la ville.