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Crise du marché de l’électricité : EnR, le coupable idéal

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Crise du marché de l’électricité : EnR, le coupable idéal

Crise du marché de l’électricité : EnR, le coupable idéal

Dans une note adressée en réponse à la consultation sur l’évolution des dispositifs de soutien aux renouvelables ouverte par Philippe Martin, ministre de l’écologie en décembre 2013, le Réseau pour la transition énergétique (CLER) estime la nécessité de maintenir le dispositif de soutien à l’électricité renouvelable, notamment en ouvrant l'obligation d'achat à l'ensemble des fournisseurs, ou à un opérateur indépendant, pour favoriser les offres "réellement vertes".

Ainsi, le CLER explique que les énergies renouvelables électriques se sont développées de manière importante en Europe depuis le début des années 2000 et, plus modestement, en France depuis 2005. Leurs nombreuses vertus - baisse des émissions de gaz à effet de serre, diminution des risques industriels et des pollutions locales, réponse à la raréfaction des ressources naturelles, création d'emplois et d'activités économiques, réappropriation des questions d'énergie par les citoyens et acteurs des territoires, amélioration de la résilience et de l'autonomie énergétique de l'Europe, des Etats et des collectivités locales...- ont conduit à définir des politiques ambitieuses pour leur développement.

Malgré tout, le CLER précise que pourtant, les récents succès des énergies renouvelables leur ont aussi attiré des opposants, en particulier du côté des acteurs des énergies fossiles et fissiles qui tolèrent mal le rôle croissant de ces énergies. La transition prend forme, elle transfère le contrôle et les bénéfices liés à la production d'énergie vers des opérateurs plus nombreux et plus variés qu'aujourd'hui. La plupart des géants de l'électricité tentent donc de freiner la transition énergétique, principalement portée par des PME, ETI, collectivités et citoyens et les prennent pour cible un peu facilement.

Le CLER poursuit en énonçant que le marché de l'électricité s’avère aujourd'hui en difficulté pour plusieurs raisons, notamment la surcapacité. Il n'y a pas lieu de s'émouvoir des nécessaires fermetures de centrales fossiles, c'est l'objet même de nos politiques énergie–climat. Mais elles doivent être accompagnées et orientées en priorité vers les centrales à charbon plutôt que vers les centrales gaz : les effets désastreux dans tous les pays d'Europe du très faible signal prix du marché des quotas de CO2 et la baisse des cours du charbon, du fait de l'exploitation des gaz de schistes nord-américains, doivent trouver des réponses rapides.

Ainsi pour le CLER, la situation des opérateurs électriques et en particulier des centrales gaz ne peut être imputée aux énergies renouvelables. Le Réseau rajoute qu’elle ne doit pas être un prétexte à l'arrêt des soutiens aux énergies renouvelables, ou à leur intégration immédiate au marché de l'électricité. Pour le CLER, utiliser ce marché pour équilibrer l'offre et la demande sur le réseau n'est pas le seul moyen de gérer une augmentation de la pénétration des énergies renouvelables et ferait peser, a contrario, d'énormes risques sur les producteurs renouvelables.

C’est donc dans ce cadre que le CLER a formulé ses propositions en mentionnant que le système des tarifs d'achat devait être maintenu. Pour le CLER, il a fait ses preuves en matière de développement industriel des filières émergentes et de démocratisation de l'énergie. Les études montrent, en outre, qu'il est le plus économique pour la société. Les systèmes de quotas sont chers et inefficaces, de même que les systèmes d'appel d'offres, sauf pour quelques cas spécifiques. Les systèmes de primes intégrant les EnR au marché pourraient être envisagés avec de grandes précautions, mais leur intérêt est très discutable.

Toutefois, le système des tarifs d'achat, prolongé et sécurisé devra être revu pour renforcer son efficacité :

• Ouverture du système de compensation CSPE à d'autres acteurs qu'EDF par le transfert de la gestion de l'obligation d’achat à RTE ou par un système similaire à celui du biogaz (contrat de gré à gré entre producteurs et fournisseurs). Cela permettrait entre autres de proposer aux consommateurs des « offres vertes ».

• Transition concrète dans les zones iliennes pour mettre fin au gaspillage d'argent public dans les centrales électriques fossiles, souvent au fioul lourd, au détriment de la santé des habitants et de l'économie des territoires.

• Optimisation et simplification du tarif pour en faire baisser les couts. Réflexion sur la baisse des prix par l'aval (fournisseurs).


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