Le bois de chauffage = 88 % des émissions de particules du secteur résidentiel et seulement 5 % des besoins d’énergie pour le chauffage.
Airparif a récemment présenté la synthèse de diverses études menées par l’ADEME et par elle-même montrant que le chauffage au bois résidentiel représente au niveau régional (source Inventaire des émissions d’Airparif - année de référence 2010) :
- 23 % des émissions totales de PM10
- 32 % des émissions totales de PM2,5
Ainsi, de 2000 à 2013, le nombre de ménages utilisant un chauffage au bois en France a fortement augmenté et est passé de 5,9 millions à 7,4 millions de ménages. Seuls 6 % des foyers interrogés pensent que le chauffage au bois peut être une source de pollution de l’air et 40 % ont le sentiment que ce mode de chauffage a un impact positif. (Source Ademe)
Pourtant comme toute combustion, le chauffage au bois est susceptible d’émettre des polluants, notamment si la combustion du bois n’est pas correctement contrôlée ou si le bois utilisé est mal adapté (bois mouillé, bois traité ou peint…). Parmi ces polluants se trouvent les particules PM10 (inférieures à 10 microns). Les sources de particules sont nombreuses : le trafic routier, le chauffage résidentiel dont le chauffage au bois, l’industrie et les épandages agricoles en sont les principales.
La filière bois a été favorisée ces dernières années par l’augmentation du prix des énergies traditionnelles (électricité, gaz, fioul) et par des incitations fiscales pour l’achat d’appareils de combustion. Si certaines installations, telles que les chaufferies, sont performantes et limitent les émissions de polluants dans l’atmosphère, certains appareils, tels que les foyers ouverts, sont très émetteurs et ce pour un rendement énergétique moins intéressant.
Aux concentrations auxquelles sont exposées la plupart des populations urbaines et rurales des pays développés et en développement, les particules ont des effets nuisibles sur la santé. L'exposition chronique contribue à augmenter le risque de contracter des maladies cardiovasculaires et respiratoires, ainsi que des cancers pulmonaires [OMS, 2011]. Les particules fines peuvent véhiculer des substances toxiques capables de passer la barrière air/sang au niveau des alvéoles pulmonaires [ORS, 2007].
En France, depuis plusieurs années, les niveaux de PM10 (particules en suspension inférieures à 10 microns) ne respectent pas les valeurs réglementaires européennes dans les villes. En 2010, la France, comme d’autres pays européens, a été saisie par l’Union Européenne : la France est en contentieux avec l’Europe pour non respect des valeurs limites sur les particules PM10 dans 15 territoires régionaux, avec de lourdes amendes à venir.
En Île-de-France, 1,4 à 4,2 millions de Franciliens sont concernés selon les années, essentiellement le long du trafic et dans les zones densément peuplées. Ci-dessous la carte des dépassements PM10 du Bilan de l’année 2012.
Une étude menée par Airparif a permis de déterminer l’origine des particules respirées* et de quantifier la part de particules produites en Île-de-France de celles provenant des régions avoisinantes, ainsi que les principales activités contributrices. Cette étude de grande ampleur s’est déroulée de 2009 à 2011 et a nécessité près de 90 000 analyses chimiques.
Elle met en évidence qu’à proximité d’un axe routier comme le Périphérique, les particules fines sont produites localement à près de 60 %, avec une contribution importante et stable du trafic routier (44 %), le chauffage au bois n’y contribuant que de façon secondaire. Tandis que dans l’agglomération parisienne, en situation éloignée du trafic, les particules que l’on observe proviennent à près de 70 % d’import de pollution en provenance d’autres régions françaises, voire européennes. Parmi les 30 % de particules locales, la contribution du trafic et du chauffage au bois résidentiel est importante et similaire (7-8 % des particules respirées*).
Il est à noter qu’une certaine saisonnalité est constatée en hiver avec des niveaux plus importants durant les périodes les plus froides.