Pas forcément si idéal le chauffage par le sol !
Si le plancher chauffant constitue une technologie très courante actuellement notamment dans les nouvelles constructions ou dans les rénovations d’envergure pour des questions de confort et d'économie d'énergie, et aussi pour des raisons d’une technique maîtrisée et efficace, Il s’avère, dans certains cas, incommodant ou énergivore à cause, principalement, de sa grande inertie.
Dans les bâtiments peu isolés et occupés de façon assez intensive, une inertie importante ne pose généralement pas de problème. Par contre, elle peut être à l'origine de surchauffes dans des bâtiments peu déperditifs, surtout quand il existe un apport solaire ou des apports internes importants. Par exemple, lors de belles journées de mi-saison, l'inertie du chauffage sol d'un plateau de bureaux largement vitré et ensoleillé fera en sorte que le sol apportera encore des calories bien que la température de consigne intérieure soit atteinte et que le chauffage soit coupé. On se retrouve dès lors dans une situation paradoxale : pour éviter la surchauffe, on ouvre les fenêtres ou, pire, la climatisation est mise en service.
Afin de limiter les risques de surchauffe, l’inertie thermique du plancher chauffant devra être la plus faible possible. Cette règle ne s’applique pas aux murs et plafonds non actifs (dépourvus d’éléments chauffants) car ils contribuent à « lisser » les variations thermiques. Pour limiter la surchauffe, on prévoira surtout des protections solaires efficaces.
L’inertie de ce genre de chauffage s’avère également gênante dans les bâtiments occupés de manière sporadique. En effet, il n’y est pas toujours facile d’anticiper les besoins en chaleur et de les gérer avec ces systèmes peu réactifs. Par exemple, dans une salle des fêtes : les horaires d'occupation sont généralement très irréguliers et parfois imprévisibles, il sera donc difficile d'anticiper de manière suffisamment précise l'heure optimale de la relance. En pratique, ceci risque de se traduire par le maintien d'un chauffage permanent.
De façon analogue, des occupations ponctuelles et régulières ne sont pas non plus optimales pour des systèmes inertiels. Par exemple, pour une bibliothèque communale occupée quelques heures réparties sur plusieurs jours de la semaine, il serait nécessaire, avec un chauffage sol inertiel, d'anticiper le fonctionnement du chauffage et, au final, de chauffer sur une période sensiblement plus importante que la durée d'occupation réelle. Dans ce cas, on ne réalisera certainement pas d'économies d'énergie.
Enfin, lorsque le plancher chauffant est placé au-dessus d'espaces non chauffés (caves ou vides ventilés, par exemple), les déperditions vers ces espaces seront plus importantes du fait de la température du sol. Ces déperditions pourront cependant être limitées par une isolation performante préalable à la pose du chauffage.
Il faut cependant préciser qu'un chauffage par le sol se combine idéalement avec un système de pompe à chaleur ou des chaudières à condensation car ce type d'émission permet de travailler avec des températures d'eau très basses. La pompe à chaleur ne devra pas vaincre une différence de température trop importante et sera donc performante, tandis que les retours "froids" favoriseront la condensation dans les chaudières exploitant cette technologie.
Récemment, de nouveaux systèmes de chauffage sol à faible inertie ont vu le jour. L’inertie de ces systèmes (± ½ heure) se rapproche plus d’un système de chauffage par radiateur et se distancie donc nettement des chauffages sols inertiels (plusieurs heures), ce qui évite la plupart des désagréments précités dans les cas spécifiques envisagés.
S’inscrivant dans un souci constant d'amélioration du confort en toutes saisons, a conduit au développement des systèmes de planchers chauffants/rafraîchissants aussi communément appelés planchers réversibles.
Le plancher chauffant/rafraîchissant assure deux fonctions :
le chauffage en hiver,
le rafraîchissement en été.
Ainsi, avec un fluide chaud, le plancher se comporte en émetteur l'hiver, et avec de l'eau rafraîchie en absorbeur durant l'été.
La technique du plancher rafraîchissant n’est en aucun cas un dispositif de climatisation mais plutôt un système permettant d’apporter un certain confort en abaissant la température ambiante de 3 à 5 K.
Mais là aussi, certaines recommandations doivent être prises en compte. Notamment sur l’inertie de la construction. Il est préférable que l’inertie du bâtiment soit forte. Pour les constructions sans inertie (type bardage double peau), l’efficacité du rafraîchissement n'est pas garantie.
Sur la surface de vitrage. Il faut que les surfaces de vitrage par rapport aux surfaces des murs extérieurs ne soient pas trop importantes (<20% de la surface des murs en limitant les expositions sud-sud ouest).
S’agissant de la protection solaire. L'usage estival des volets, stores et autres masques susceptibles d'équiper les ouvrages sont à conseiller à l'utilisateur, soucieux de son budget énergétique et de son confort.
Il est, par conséquent, indispensable d'occulter par l'extérieur les baies vitrées exposées à l'ensoleillement pour une meilleure protection contre les apports externes.