Nuit - Exposition au Jardin des Plantes, 12 février au 3 novembre 2014
Que se passe-t-il durant la nuit, dans le ciel et dans la nature ?
L’exposition, conçue par le Muséum national d’Histoire naturelle, explore le monde de la nuit sous tous ses aspects, mobilise des savoirs scientifiques pluridisciplinaires : astronomie, biologie, éthologie, physiologie, anthropologie, neurologie et évoque également le monde de l’imaginaire au travers des divinités, des mythes et des monstres...
Elle met en valeur un large éventail des collections zoologiques du Muséum. Plus de 350 spécimens sont présentés : mammifères, oiseaux, serpents, amphibiens, papillons, etc. Ils ont été sélectionnés pour la plus grande partie dans les collections, une cinquantaine ont été réalisés spécialement pour l’exposition dans les ateliers de taxidermie.
La scénographie restitue l’ambiance de la nuit. Tout concourt à immerger le visiteur dans le monde à la fois poétique et mystérieux de la nuit. Le parcours commence sous un ciel étoilé, se prolonge par une balade dans une forêt fictive peuplée d’animaux nocturnes en pleine activité, s’achève sur un espace de quiétude sur le sommeil et l’évocation de quelques monstres inoffensifs.
Les dispositifs interactifs interpellent les visiteurs. Le long du parcours, des dispositifs multimédias, sonores, olfactifs, des quiz... impliquent et questionnent. Des fiches pratiques, accessibles par téléchargement via des QR codes, ou sur le site de l’exposition nuit.mnhn.fr, donnent des clefs pour repérer les constellations, des conseils pour préparer une balade nocturne ou une bonne nuit de sommeil.
Le fil rouge : les pollutions lumineuses.
Le thème de la nuit permet d’aborder la menace que constituent les pollutions lumineuses. En plus de la disparition du ciel étoilé, de nombreuses espèces nocturnes (papillons de nuit, oiseaux, mammifères, etc.) sont perturbées, piégées ou repoussées par la puissance et la permanence des éclairages nocturnes. Ce phénomène, aujourd’hui étudié par les écologues, affecte les cycles biologiques des animaux (et le nôtre) régulés par l’alternance jour/nuit, les comportements migratoires et les relations proies-prédateurs. Ce thème est abordé, tel un fil rouge, dans les différentes parties de l’exposition.
La première partie de l’exposition présente au visiteur les bases d’une astronomie observable à l’œil nu et les éléments de compréhension du ciel nocturne. Dans chacun des 3 modules : “Pourquoi fait-il nuit ?”, “La Lune”, “Les étoiles”, une vitrine consacrée aux mythes présente 4 ou 5 objets symboliques des représentations de la nuit et des astres, à travers le monde et les civilisations.
Qu’est-ce que la nuit ?
La nuit est le moment entre le coucher et le lever du Soleil. Un grand mobile Terre-Soleil, illustrant l’alternance jour/nuit permet de répondre à deux questions essentielles :
Pourquoi le Soleil se couche-t-il chaque soir ?
Le Soleil ne se couche pas et ne se lève pas. C’est la Terre qui tourne sur elle-même et pendant qu’une moitié est éclairé par le Soleil, l’autre se trouve dans l’ombre : c’est la nuit.
La Terre tournant sur elle-même en 24 heures environ, chaque nuit devrait durer 12 heures.
Pourquoi la durée de la nuit change-t-elle au cours de l’année et en fonction de la latitude ? Ces différences sont dues à l’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre, mais aussi à sa rotation autour du Soleil. À l’équateur, nuit et jour sont toujours égaux. A u-delà, la durée de la nuit varie selon la saison et selon l’endroit où l’on se situe. Plus on se trouve proche des pôles, plus la durée des nuits varie.
Il n’y a que deux journées dans l’année où le jour égale la nuit : ce sont les équinoxes (equi = égale et noxe = nuit), autour du 21 mars et du 21 septembre. Les solstices d’été et d’hiver marquent respectivement la nuit la plus courte et la nuit la plus longue de l’année.
Pas de nuit sans Lune...
La Lune serait née d’une collision entre la Terre et une autre planète en cours de formation. Son diamètre (3 476 km) équivaut à environ 1/4 de celui de la Terre (12 756 km) et sa surface est un peu inférieure à celle du continent américain.
La Lune nous est familière
C’est l’astre le plus proche de la Terre, le seul sur lequel l’homme a mis le pied. Elle est le second astre le plus lumineux de notre ciel après le Soleil, mais elle ne brille qu’en réfléchissant la lumière de ce dernier. Satellite de la Terre, elle met exactement le même temps pour faire un tour autour de la Terre que pour faire un tour complet sur elle-même. C’est pourquoi elle nous montre toujours la même face. En octobre 1959, le satellite russe Luna 3 a pris la première photo de la face cachée de la Lune et le 24 décembre 1968, les membres de l’équipage d’Apollo 8 furent les premiers hommes à la voir directement. C’est le 21 juillet 1969 que Neil Armstrong est devenu le premier homme à marcher sur la Lune.
Quels sont les effets de la Lune ?
Le plus visible est le phénomène des marées. La Lune a aussi une influence sur le comportement de certains animaux, notamment de petits mammifères nocturnes, qui réduisent leur activité les nuits de pleine lune pour éviter de se faire repérer. Et sur l’homme ? En période de pleine Lune y a-t-il plus d’accouchements ? Nos cheveux repoussent-ils plus vite si on les coupe à la Lune montante ? Aucune corrélation fiable et significative n’a été établie.
Comment reconnaître les étoiles ?
Tout ce qui brille dans le ciel n’est pas forcément une étoile... Les étoiles sont d’énormes boules de gaz qui brûlent pendant des milliards d’années et émettent de la lumière. La plus proche de nous est le Soleil. Les autres étoiles de notre ciel sont bien plus loin.
Les planètes, comme la Terre, ne produisent pas de lumière ; elles nous renvoient, comme la Lune, la lumière du Soleil. Et quand on parle de l’étoile du Berger, c’est en fait de la planète Vénus dont il s’agit ! Les étoiles filantes ne sont pas non plus des étoiles mais de simples poussières qui s’embrasent en entrant dans notre atmosphère à très grande vitesse. Il ne faut pas les confondre avec un avion, l’ISS (station spatiale internationale) ou les antennes d’un satellite qui réfléchissent la lumière du Soleil..Petite Ourse, Grande Ourse, Cassiopée
Ces formes familières dans le ciel sont appelées constellations. Ce sont des figures, imaginées par les hommes depuis l’Antiquité, regroupant les étoiles et permettant de se repérer.
La Voie lactée
Toutes les étoiles que nous voyons à l’œil nu appartiennent à notre galaxie, la Voie lactée. Elle contient entre 200 et 400 milliards d’étoiles et chacune de ces étoiles est potentiellement un soleil autour duquel tournent des planètes... Dans l’hémisphère nord, une autre galaxie est visible à l’œil nu — dans de très bonnes conditions — c’est la galaxie d’Andromède.
En 2025 verra-t-on encore le ciel étoilé ?
Théoriquement, on peut voir des milliers d’étoiles à l’œil nu, depuis la Terre, dans un ciel bien dégagé (3000 dans l’hémisphère nord, 6110 pour les deux hémisphères). La plupart des gens ne voient pourtant qu’une étoile sur 10 à cause des éclairages urbains trop puissants et mal orientés. Aujourd’hui, près de 20% de la surface du globe est atteinte par la pollution lumineuse, notion apparue dans les années 1980. Les halos lumineux progressent d’environ 5% par an en Europe
et masquent aujourd’hui la vision de 90% des étoiles dans les métropoles. En France, seuls, en haute montagne, un petit triangle dans le Quercy et une partie de la Corse ne sont pas envahis par les lumières.
+ Pour limiter les nuisances lumineuses et la consommation d’énergie, l’arrêté du 30 janvier 2013 règlemente les dispositifs d’éclairage des bâtiments non résidentiels. Il est entré en vigueur le 1er juillet 2013.
developpement-durable.gouv.fr
La vie nocturne dans la nature
Comment fonctionne la bioluminescence ?
Cette partie, la plus importante spatialement, immerge les visiteurs dans une forêt fictive, habitée par 250 spécimens d’animaux du monde entier, couvrant toute la diversité des espèces nocturnes. Tout au long de la déambulation, quatre espaces “sensoriels”, dotés de nombreux dispositifs interactifs, sonores, olfactifs et multimédias, dévoilent les différentes stratégies et adaptations à la vie nocturne.
Pourquoi certains animaux vivent-ils la nuit ?
Pour la sécurité
Vivre la nuit est une façon d’éviter de nombreux prédateurs diurnes et d’être moins visible... mais certains prédateurs sont également adaptés à la vie nocturne : chouettes et hiboux, aux oreilles affûtées, repèrent les bruissements des petits rongeurs sur les feuilles, le crotale détecte la chaleur de ses proies par ses organes thermosensibles et le vol silencieux des papillons de nuit n’échappe pas au système d’écholocalisation des chauves-souris...
Pour la fraîcheur de la nuit...
De nombreux animaux, surtout dans les régions chaudes, préfèrent les conditions de la nuit : fraîcheur, absence des rayons directs du soleil et taux d’humidité plus élevé sont nettement plus supportables.
Pour se nourrir
De nombreux papillons nocturnes consomment le nectar des mêmes fleurs que leurs cousins diurnes. La nuit offre ainsi un deuxième service ! Même tactique pour l’hippopotame qui broute les mêmes herbes que l’antilope ou le zèbre, qui eux sont diurnes.
Galerie de portraits d’animaux nocturnes
Des silhouettes d’arbres de 3 à 4 mètres de hauteur constituent le décor spectaculaire d’une forêt où plus de 250 spécimens sont en situation, au sol ou perchés. Les collections du Muséum permettent de mettre en valeur aussi bien des espèces de nos contrées que celles de forêts plus lointaines. Les visiteurs découvriront la diversité de ces animaux nocturnes par groupes : marsupiaux, rapaces, rongeurs, chauves-souris, reptiles, amphibiens... accompagnés de petites questions, jeux, vidéos pour mieux connaître ces espèces.
Les marsupiaux
À quelques exceptions près, tous les marsupiaux sont nocturnes. Du koala au kangourou en passant par l’opossum, les 340 espèces recensées présentent une incroyable diversité de forme et de modes de vie.
Les rapaces
Moins de 3 % des oiseaux sont nocturnes et la moitié d’entre eux sont des rapaces. Les hiboux et les chouettes sont les oiseaux qui ont l’ouïe la mieux développée ; ils sont capables de capturer leur proie sans même se servir de leurs yeux.
Les engoulevents, podarges et ibijaux
Ils font partie des rares familles d’oiseaux à être principalement nocturnes ou crépusculaires. La plupart d’entre eux ont la particularité de nicher sur le sol le jour, s’activant la nuit pour chasser en plein vol les insectes dont ils se nourrissent.
Les deux tiers des oiseaux migrateurs effectuent leurs migrations de nuit Un grand nombre d’entre eux s’orientent grâce au géomagnétisme, certains utilisent même la position des étoiles pour se diriger.
Les rongeurs
Écureuils volants, pacas, porcs-épics, castors, mulots, loirs... Avec plus de 2 200 espèces, ils sont l’ordre le plus nombreux des mammifères (40%), et près de 90% d’entre eux sont nocturnes.
Les chauves-souris
Avec plus de 1 200 espèces, de plusieurs kilos à seulement 2 grammes, c’est l’ordre de mammifères le plus nombreux après celui des rongeurs. Elles représentent 1/4 des espèces de mammifères. Contrairement aux idées reçues, elles ne sont pas toutes nocturnes et ne pratiquent pas toutes l’écholocalisation...
Les insectivores
Hérissons, musaraignes, taupes, tenrecs... les insectivores sont pour la plupart de petits mammifères nocturnes et terricoles. La vue n’est pas leur sens le plus développé, ils comptent davantage sur leur ouïe et leur odorat, et certaines musaraignes sont même capables de faire de l’écholocalisation.
Les amphibiens
Grenouilles, crapauds, rainettes, salamandres et tritons... la plupart des amphibiens sont nocturnes et se cachent pendant la journée.
Les reptiles
Les serpents et les crocodiliens comptent de nombreuses espèces nocturnes, mais chez les lézards, seuls les geckos sont principalement nocturnes. Ces reptiles n’ont généralement pas une bonne vue, mais un bon odorat grâce à leur organe voméronasal. Certains serpents sont même capables de repérer une souris dans le noir total grâce à des fossettes thermosensibles qui détectent la chaleur émise par la proie.
Les arthropodes
Parmi plus d’1 million d’espèces recensées, on compte un bon nombre d’espèces nocturnes, principalement chez les araignées, les scorpions, les phasmes, les blattes, les grillons et sauterelles, mais aussi chez les mille-pattes. À noter : 80 % des papillons sont des papillons de nuit.
Les carnivores
Chats sauvages, civettes, loups et ours, ratons- laveurs, fouines, moufettes... Parmi les 280 espèces connues, de nombreux carnivores sont nocturnes et ont une ouïe et une vision bien supérieures aux nôtres. Ils ont aussi un odorat remarquable et utilisent des signaux chimiques excrétés dans leurs urines, fèces ou par des glandes souvent anales. Les moufettes ou les mustélidés, comme le putois, sont des champions dans ce domaine !
Poissons, ongulés, plantes nocturnes complètent cette découverte de la diversité nocturne.
Une nuit de sommeil :
Lorsque la nuit tombe, alors que certains animaux se réveillent et s’activent, d’autres vont entrer dans un état particulier : le sommeil. C’est un phénomène biologique indispensable à la vie qui n’est pas qu’un simple processus de récupération physique. Cette section de l’exposition explore les différentes façons de dormir des animaux, la notion de cycle du sommeil et la place du rêve, pour finir sur le sommeil chez l’homme.
Le “dortoir” d’animaux
Après la forêt, le paysage se poursuit plus graphique, plus onirique. Les visiteurs découvrent un ensemble d’une vingtaine de spécimens naturalisés en position de sommeil : un ours brun confortablement assoupi, un singe lascivement endormi sur une branche, des flamants roses sur une patte, une couleuvre enroulée, un martinet qui dort en planant, une maman écureuil pelotonnée avec son petit, etc. Respirations sonores et légers ronflements animent ce dortoir imaginaire dont les représentants ont été pour la plupart naturalisés pour les besoins de l’exposition. À travers ce bestiaire, nous comprenons les différentes positions de sommeil, leur mécanisme et leur intérêt.
À chacun sa position, plus ou moins confortable...
Dans la quiétude de la nuit, les animaux doivent trouver les bonnes conditions pour dormir : se sentir en sécurité, être à une température adéquate et dans une position plus ou moins confortable.
Dormir ensemble
Les animaux grégaires ont pour habitude de se regrouper pour dormir. Certains oiseaux (perroquets, aigrettes...), après une journée passée à se nourrir, en solitaire ou en petits groupes, se rassemblent sur un arbre dortoir à la tombée de la nuit.
Dormir en équilibre
La plupart des oiseaux et des grands herbivores dorment debout ou en équilibre, prêt à prendre la fuite au moindre danger. Ces positions supposent certains dispositifs anatomiques : articulation des échassiers, blocage osseux des grands herbivores, tendons verrouillés chez les passereaux. Des animaux qui passent la nuit dans les arbres, comme les babouins, dorment en position instable et le moindre mouvement de la branche par un prédateur potentiel les réveillera.
Dormir en se déplaçant
Parce qu’ils ne peuvent se poser comme les martinets, qu’ils doivent effectuer un long voyage sans possibilité de s’arrêter comme les sternes ou qu’ils sont obligés de remonter régulièrement à la surface pour respirer comme les cétacés, certains animaux ne s’arrêtent pas pendant leur sommeil. La solution : dormir d’un demi-cerveau à la fois ou faire du microsommeil.
Dormir confortablement
Dormir dans un lit n’est pas l’apanage de l’homme. De nombreux animaux cherchent ou se confec- tionnent un endroit douillet et sécurisant pour dormir en paix : véritables hamacs ou lits de feuilles pour les grands singes, terrier de la marmotte, enveloppe de mucus secrétée par le poisson perroquet, etc.
Repos ou sommeil : tous les animaux dorment-ils ?
Tous les animaux connaissent des périodes de repos dans une posture particulière mais seuls les oiseaux et les mammifères connaissent un véritable sommeil, présentant les deux phases caractéristiques : le sommeil lent et le sommeil paradoxal. Le sommeil n’est pas un état uniforme, il est constitué d’une succession de cycles de
90 à 120 min - chez l’homme -, avec des phases se succédant toujours dans le même ordre : quatre phases de sommeil lent (endormissement, sommeil léger, sommeil lent profond, sommeil profond) et une phase de sommeil paradoxal, terminée par une phase de pré-réveil très courte. Le sommeil lent, au cours duquel le cerveau est peu actif, est économe en énergie et vital pour la régénération de l’organisme. Lors du sommeil paradoxal, le cerveau est extrêmement actif. C’est le temps des rêves.
À chacun son sommeil
Les durées de sommeil et les durées des phases (sommeil lent, sommeil paradoxal) varient selon les espèces. Les animaux disposant d’un refuge sûr dorment plus et présentent des cycles plus longs que ceux qui vivent dans des conditions précaires. Les herbivores, qui doivent consommer chaque jour une grande quantité de nourriture car
elle est peu énergétique, ont un sommeil plus fragmenté qu’un carnivore qui, de plus, peut jeûner plusieurs jours entre chaque repas. La girafe dort peu, à peine 4 heures par jour et surtout debout. Quant au chat domestique, prédateur, carnivore, solitaire, avec 20 heures de sommeil, il fait partie des champions des dormeurs.
Le sommeil évolue au cours de la vie, en durée et en qualité
Déjà dans l’œuf ou dans le ventre de sa mère, le poussin ou le fœtus montre des signes de phases de sommeil et d’éveil. Lorsque le petit naît, il passe environ 90% de son temps à dormir. Mais on ne dort pas de la même façon au cours de la vie : chez les oiseaux comme chez les mammifères, la quantité de sommeil paradoxal est environ cinq fois plus élevée chez le petit qu’à l’âge adulte. Et avec l’âge, le sommeil perd peu à peu en qualité et quantité.
Et vous, quel dormeur êtes-vous ?
Après une bonne nuit... tout va mieux, mais encore faut-il avoir eu un sommeil de qualité. Il faut savoir écouter son horloge biologique qui nous avertit de notre besoin de sommeil. La tombée de la nuit est aussi un signal pour l’organisme. Malgré ces signaux, les perturbations sont multiples : retard de l’endormissement provoqué par la lumière des différents écrans, une chambre trop chaude ; insomnie, terreur nocturne, somnambulisme. Savez-vous ce qu’il faut faire ou ne pas faire pour bien dormir ? La nuit porte-t-elle conseil ? Et à quoi rêvez-vous ? Des dispositifs interactifs permettent aux visiteurs de réponse à ces questions et de pouvoir raconter leurs rêves... qui resteront anonymes.
Le capteur de rêves suspendu au-dessus du lit du dormeur, il retient les cauchemars dans sa toile d’araignée. Seuls les bons rêves parviennent à redescendre jusqu’au dormeur.
Loups-Garous, vampires et autres croque-mitaines... d’où viennent ces créatures de la nuit qui peuplent notre imaginaire ?
Au cours d’une nuit de sommeil peuplée de rêves... surgissent les créatures de la nuit, monstres cachés dans le noir, sous le lit, dans le placard. Courtes séquences de films, grimoires et jeux d’ombres témoignent de la force des imaginaires d’où sont nés vampires, croquemitaines et autres loups-garous.
Les monstres de la nuit, effrayants ou imaginaires ?
La nuit et son obscurité, ses mystères, le sentiment d’insécurité qu’elle peut générer, ont créé de sombres personnages et ont terni la réputation des loups, chouettes, hiboux et chauves-souris. La tradition orale, la littérature et le cinéma
ont abondamment mis en scène les frayeurs nocturnes. De tous les monstres de la nuit, les vampires et les loups-garous sont les plus connus. Héros de romans, de cinéma ou de séries télévisées, ils sont devenus presque familiers : de Nosferatu à Twilight, du loup-garou de Londres au lapin- garou de Wallace et Gromit.
Croque-mitaine, loup-garou et vampire
Le croque-mitaine est un monstre qui fait peur au moment de se mettre au lit. On le rencontre dans toutes les cultures sous des formes différentes (humaine, monstrueuse, animale). Il peut agir dehors ou dans la chambre, être à la recherche d’enfants ou se contenter d’attendre qu’ils soient endormis pour les attraper. Pour ne pas avoir affaire à lui, il faut être sage, bien dormir, et se tenir à l’écart des situations dangereuses.
Le statut du loup-garou est plus complexe. C’est un humain qui, par malédiction ou par choix, peut se transformer en loup à la tombée de la nuit ou les soirs de pleine lune.
Il apparaît dans les légendes depuis l’Antiquité. La peur du loup entretenue depuis le Moyen Âge, certaines maladies psychiques ou bien physiques notamment l’hypertrichose – c’est-à-dire un développement de la pilosité – ont forgé cette créature, mi-homme, mi-animal. Selon les cultures, les garous prennent la forme de l’animal le plus redouté. En Occident c’est un loup mais ce peut être un crocodile en Asie, ou un coyote au Mexique...
Quant au vampire, c’est un mort-vivant immortel. Il est pâle, se nourrit de sang et peut prendre des formes diverses pour tromper la vigilance des hommes : se changer en loup ou en chauve- souris, deux animaux dont la dangerosité a été nourrie par les naturalistes, notamment par Buffon. Chaque culture a ses vampires : en Occident, Dracula est le plus connu, héros du roman à succès de Bram Stoker et de nombreux films. Pour se débarrasser d’un vampire, les remèdes sont connus : de l’ail, du gros sel, de l’eau bénite, un crucifix et un pieu pour lui transpercer le cœur.
Jeux d’ombres
Avant de quitter le monde de la nuit, un espace ludique dédramatise les peurs nocturnes : on joue aux ombres chinoises et la nuit devient un tableau noir propice à la création.