Adaptées nos villes aux ainés, c’est les rendre accessibles…
Le Blog souhaite couvrir une large actualité sur l’accessibilité, entre l’application de la loi handicap 2005 qui entend couvrir tous les aspects de la vie des personnes à mobilité réduite demandait une réflexion et un travail de coordination pour la mise en œuvre, même si contraignante, de procédés permettant à nos sociétés valides de s’adapter aux personnes handicapées et non le contraire. C’est pourquoi le blog tente d’élargir la compréhension d’un sujet "ô" combien sociétal. Car l’accessibilité regroupe de multiples thématiques, une particulière relève d’une compréhension sur deux tendances que sont le vieillissement démographique et l’urbanisation. en effet, ce début du XXIème siècle sera marqué par cette disposition. Alors nos villes sont-elles adaptées au vieillissement de la population ?
L’essor urbain s’accompagne d’une augmentation progressive du nombre des citadins de plus de 60 ans. Les personnes âgées constituent une ressource pour leur famille, leur communauté et l’économie lorsqu’elles vivent dans un cadre porteur et favorable. Pour l’OMS, «vieillir en restant actif» est un processus qui s’inscrit dans une perspective globale de la vie et qui est influencé par plusieurs facteurs, isolés ou associés, favorisant la bonne santé, la participation et la sécurité pendant la vieillesse. C’est donc à travers ce cadre que l’OMS s’est inspiré pour proposer un Guide mondial des villes-amies des aînés qui a pour objectif d’inciter les villes à mieux s’adapter aux besoins des aînés de façon à exploiter le potentiel que représentent les personnes âgées pour l’humanité.
Une ville-amie des aînés qui encourage le vieillissement actif en optimisant la santé, la participation et la sécurité des citoyens âgés, pour améliorer leur qualité de vie.
Concrètement, une ville-amie des aînés adapte ses structures et ses services afin que les personnes âgées aux capacités et aux besoins divers puissent y accéder et y avoir leur place.
Pour comprendre ce qui caractérise une ville accueillante pour les aînés, il est indispensable de remonter à la source, à savoir les citadins âgés eux-mêmes. Travaillant avec des groupes répartis dans 33 villes de toutes ses régions, l’OMS a invité les personnes âgées des groupes de discussion à décrire les avantages qu’elles retirent et les obstacles auxquels elles se heurtent dans huit domaines de la vie urbaine. Dans la plupart des villes, les rapports des aînés ont été complétés par les données issues des groupes de discussion constitués d’aidants et de prestataires de soins des secteurs public, associatif et privé. Les résultats obtenus ont permis d’établir un ensemble de feuilles de route concernant les villes-amies des aînés.
L’OMS a fondé ce guide sur l’idée selon laquelle une ville-amie des aînés encourage le vieillissement actif en optimisant les possibilités de bonne santé, de participation et de sécurité afin d’améliorer la qualité de vie des personnes qui vieillissent. Les avantages et les obstacles signalés par quelque 1485 aînés et 750 aidants et prestataires de services consultés dans le cadre de ce projet mondial confirment cette idée et illustrent par de nombreux exemples le maillage complexe des caractéristiques urbaines et des déterminants du vieillissement actif. Le paysage urbain, les bâtiments, le système de transport et l’habitat favorisent les déplacements en toute confiance, les comportements sains, la participation sociale et l’autodétermination ou, au contraire, contribuent à l’isolement dû à la peur, à l’inactivité et à l’exclusion sociale. L’existence d’un large éventail d’opportunités de participation sociale ouvertes aux personnes de tous âges ou à une classe d’âge donnée est propice à l’établissement de solides relations sociales et à l’autonomisation. Une culture qui reconnaît, respecte et inclut les aînés renforce l’autonomisation et le sentiment de sa propre valeur. La diffusion d’informations utiles présentées sous une forme appropriée contribue aussi à l’autonomisation, et à des comportements sains. Des services de santé accessibles et bien coordonnés influent à l’évidence sur l’état de santé des personnes âgées et leur comportement en matière de santé. Si les opportunités d’emplois rémunérés en milieu urbain sont liées aux déterminants
économiques du vieillissement actif, les politiques qui réduisent les inégalités économiques entravant l’accès à toutes les structures, tous les services et toutes les opportunités d’une ville sont plus importantes encore.
Des plans qui favorisent la diversité sont apparus comme l’une des principales caractéristiques d’une ville-amie des aînés souvent reprises dans de nombreux sujets de discussion. La perspective «vieillir en restant actif» de l’OMS décrite dans la Partie 2 considère la période de la vie dans sa globalité; des plans y sont décrits prenant en compte la diversité, favorisant une capacité optimale chez les personnes hautement opérationnelles, et permettent de fonctionner aux personnes âgées qui, sans ces plans, deviendraient dépendantes. Les participants au projet trouveraient normal, dans une ville-amie des aînés, que l’environnement naturel et bâti soit préparé à accueillir des usagers aux capacités diverses et non conçu pour l’individu mythique « moyen » (donc jeune). Une ville-amie des aînés privilégie les aspects porteurs et non les éléments potentiellement incapacitants; elle est accueillante pour les personnes de tous âges, pas seulement pour les aînés. Il doit y avoir suffisamment de bancs et de toilettes publics; les bordures de trottoirs basses en biseau et les rampes d’accès aux bâtiments devraient se trouver couramment, et l’alternance des feux aux passages pour piétons devrait garantir la sécurité de tous. Les bâtiments et les logements devraient être conçus de façon à éliminer les obstacles. Les matériels d’information et les technologies de la communication devraient être adaptés en fonction du niveau de perception, et des besoins intellectuels et culturels. En un mot, il est important que les espaces et les structures soient accessibles.
La reconnaissance et le respect de la diversité devraient caractériser les relations sociales et avec les services autant que les structures physiques et les matériaux. Les participants à ce projet OMS disent clairement que le respect et la considération pour la personne doivent être des valeurs essentielles dans la rue, à la maison et sur la route, dans les services publics et commerciaux, au travail et dans les établissements de soins. Dans une ville-amie des aînés, les usagers des espaces publics devraient se conduire avec respect et partager les équipements collectifs. L’usage prioritaire des sièges réservés dans les transports publics et des zones de stationnement et d’arrêt pour des besoins particuliers devrait être respecté. Les services devraient employer du personnel accueillant qui consacre du temps à chaque usager. Les commerçants devraient servir les personnes âgées aussi bien et aussi rapidement que les autres clients. Les employeurs et les agences devraient assouplir les conditions d’emploi et dispenser une formation aux employés et aux bénévoles âgés. Les communautés devraient reconnaître les contributions présentes, mais aussi passées, des aînés. L’éducation encourageant la sensibilisation, les écoliers devraient être instruits sur le vieillissement et sur les aînés, et les médias devraient les représenter de façon réaliste, non stéréotypée.
L’approche de la vie dans son intégralité associe tous les âges à la promotion du vieillissement actif. La valeur qu’est la solidarité entre générations en fait également partie. Pour les participants au projet, il est aussi important qu’une ville-amie des aînés encourage la solidarité entre les générations et les communautés. Une ville-amie des aînés doit faciliter les relations sociales — dans le cadre des services locaux et des activités qui rassemblent des personnes de tous âges. Les occasions entre voisins de faire connaissance devraient être encouragées; les résidents d’un même voisinage devraient veiller à leur sécurité respective, s’entraider et s’informer mutuellement. Grâce à un réseau de parents, d’amis, de voisins et de prestataires de services en qui ils ont confiance, les membres âgés de la communauté devraient se sentir intégrés et en sécurité. Des contacts personnalisés devraient en outre être établis avec des aînés exposés à l’isolement social, et les obstacles économiques, linguistiques ou culturels auxquels se heurtent de nombreuses personnes âgées devraient être réduits au minimum.
Caractéristiques urbaines intégrées se renforçant mutuellement
Les liens solides entre les différents aspects de la vie urbaine établis par les personnes consultées dans le cade du projet OMS montrent clairement qu’une ville-amie des aînés ne peut résulter que d’une approche intégrée centrée sur le mode de vie des aînés. La coordination des initiatives des différents secteurs de la politique et des services urbains contribuera, selon cette approche, à les renforcer mutuellement. D’après les rapports des aînés et des autres participants au projet, il apparaît comme particulièrement important de suivre une démarche commune qui respecte les relations décrites ci-après.
L’habitat doit être considéré en relation avec les espaces extérieurs et le reste de l’environnement bâti de façon à ce que les logements des aînés soient situés dans des lieux protégés contre les risques naturels et à proximité des services, des autres groupes d’âge et des activités citoyennes qui leur permettent de rester intégrés dans la communauté, mobiles et en bonne santé.
Les services de transport et les infrastructures doivent toujours être reliés aux opportunités de participation sociale, citoyenne et économique, et donner accès aux services de santé essentiels.
L’inclusion sociale des aînés doit cibler des arènes sociales et des rôles qui confèrent du pouvoir et un statut dans la société, comme la prise de décisions dans la vie citoyenne, des emplois rémunérés et la programmation des médias.
Le savoir étant un facteur essentiel d’autonomisation, l’information sur tous les aspects de la vie urbaine doit être accessible à tous en permanence.
Combien de villes en France sont officiellement ville-amie des aînés : elles sont officiellement 19 à être reconnues par l’OMS : Angers, Bar-le-Duc, Besançon, Bey, Carquefou, Dijon, Limonest, Lyon, Le-Havre, Metz, Quatzenheim, Quimper, Rennes, Royan, Saint-Denis de la Réunion, Schœlcher, Strasbourg, Toulouse, Villeneuve-sur-Lot.