En France, 1 salarié sur 3 déclare avoir été victime de discrimination
Selon une étude conjointe de l'Organisation internationale du Travail (OIT) et du Défenseur des droits, un salarié sur trois déclare avoir été victime de discrimination au travail. Outre l’âge, le sexe, le handicap ou l'origine ethnique qui représentent encore les principaux critères de discrimination à l'embauche, l'apparence physique apparaît comme un nouveau facteur.
La 7e édition du baromètre sur la perception des discriminations au travail, réalisée par l’IFOP et publiée conjointement par le Défenseur des droits et l’Organisation internationale du travail, révèle que la question des discriminations est toujours aussi importante dans le domaine de l’emploi.
Environ 30 pour cent des salariés (des secteurs privé et public) affirment avoir été victimes de discrimination au travail en 2013, une proportion qui n'a pas vraiment régressé ces dernières années.
Le rapport souligne également l’impact de la crise sur le risque de discrimination parallèlement à l’apparition de nouveaux facteurs et sources de discriminations, plus nombreux et diffus, notamment liés à l’aspect physique.
- Les principaux critères de discriminations cités par les victimes renvoient avant tout au genre (29 % dans le public, 31 % dans le privé) et à la grossesse ou la maternité (19 % et 20 %).
- Le contexte de crise économique et de chômage est perçu massivement comme un facteur susceptible de favoriser les discriminations (78 % dans le public, 82 % dans le privé).
- Comme les années précédentes, les femmes et les seniors sont perçus comme les principales victimes de discrimination à l’embauche: plus de 81 % des salariés jugent que le fait d’ «être une femme» ou «être âgé de plus de 55 ans» sont des inconvénients pour obtenir un travail.
- L’apparence physique est mise en avant par près d’un tiers des témoins (30 % dans le public, 31 % dans le privé).
- La majorité des actifs estime qu’ils sont concernés de la même manière par les discriminations, qu’ils soient agents de la fonction publique ou salariés du privé (57 % dans le public, 53 % dans le privé).
Un volet de l’étude portant plus spécifiquement sur les discriminations à l’égard des jeunes (moins de 35 ans) indique que:
- Les jeunes se révèlent un peu moins méfiants que leurs aînés sur certaines caractéristiques potentiellement discriminantes (être syndiqué, …).
- Si le fait d’être jeune n’est pas perçu comme un inconvénient en soi, une apparence physique non conventionnelle est considérée par les actifs comme le principal inconvénient pour l’embauche et l’évolution professionnelle d’un jeune (71 % des agents de la fonction publique, 73 % des salariés du privé).
- Presque tous les actifs estiment qu’exposer sa vie privée sur les réseaux sociaux présente un risque dans le travail (92 % des agents, 89 % des salariés du privé).
Selon les actifs, les jeunes seraient principalement victimes de discrimination au moment de leur embauche, ceux-ci témoignant en premier lieu de recrutement d’un jeune sur un emploi inférieur à ses compétences et/ou son niveau de qualification (43 % des agents, 39 % des salariés du privé notamment au sein d’entreprises de 250 salariés et plus, 46 à 49 %) ou de recours abusif à de jeunes stagiaires pour effectuer des tâches normalement confiées aux salariés de l’entreprise ou aux agents de l’administration (35 % des agents, 39 % des salariés du privé, notamment au sein d’entreprises de 250 salariés et plus, 52 %).
Ainsi, l’étude rapporte de fortes attentes en matière de lutte contre les discriminations dont sont victimes les jeunes dans l’emploi. Sur ce point, les actifs s’entendent sur l’efficacité d’actions directement dirigées vers les jeunes, à commencer par l’alternance de périodes de formation et de travail.
(*) Enquête réalisée par téléphone, selon la méthode des quotas, du 25 novembre au 12 décembre 2013, auprès d’un échantillon de 501 salariés du secteur privé et de 500 agents de la fonction publique, représentatifs de la population française.