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Le 2 mars 2014, le Château de Versailles ouvre sa Galerie des Sculptures et des Moulages

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Le 2 mars 2014, le Château de Versailles ouvre sa Galerie des Sculptures et des Moulages

Le 2 mars 2014, le Château de Versailles ouvre sa Galerie des Sculptures et des Moulages

Ouverte le 2 février dernier, la Galerie des Sculptures et des Moulages sera rouverte pour le 2 mars prochain.

Elle y dévoilera notamment des trésors exceptionnels. Parmi les œuvres à découvrir : des moulages d'après les plus illustres sculptures antiques et des œuvres originales des jardins de Versailles.

Une collection exceptionnelle de moulages d’après l’antique
Installée à la Petite Ecurie, la gypsothèque (collection de moulages d’après l’Antique) du musée du Louvre se distingue par son ampleur, par la présence de tirages anciens des XVIIe et XVIIIe siècles et par un riche fonds d’architecture, qui comprend un ensemble unique d’ordres grecs et romains.

Les œuvres originales des jardins de Versailles
Les sculptures en marbre présentées dans la rotonde du manège et dans la grande galerie axiale proviennent des jardins du château de Versailles. Afin de mettre un terme au processus d’érosion qui les affecte inéluctablement lorsqu’elles sont exposées en plein air, elles ont été mises à l’abri et remplacées par des copies, pour la plupart à partir de 2008, dans le cadre de la campagne de sauvetage des chefs-d’œuvre sculptés des jardins de Louis XIV.

Crédit photographique : © EPV / D. Saulnier

Le 2 mars 2014, le Château de Versailles ouvre sa Galerie des Sculptures et des Moulages

Apollon servi par les nymphes et les Chevaux du Soleil

Ces trois groupes ont été réalisés entre 1666 et 1675 pour orner la grotte de Téthys, située à l’emplacement actuel de l’aile Nord du Château. En 1684, au moment de la destruction de la grotte, ils ont été installés dans les jardins du Château. En 1781, lors de l’aménagement du bosquet des Bains d’Apollon sous la direction du peintre Hubert Robert, ils ont été placés sur le rocher artificiel du nouveau bosquet.
Ces trois groupes forment sans aucun doute le chef-d’œuvre de la sculpture française du XVIIe siècle. Le principal d’entre eux, Apollon servi par les nymphes, est dû aux sculpteurs François Girardon (1628-1715) et Thomas Regnaudin (1622-1706) : il représente le repos du dieu solaire auprès des nymphes de la déesse marine Téthys.
Les deux autres groupes représentent Les Chevaux du Char du Soleil, assoiffés et ivres de la liberté qui leur est provisoirement offerte chaque soir : le premier a été réalisé par Gilles Guérin (1611-1678), le second par les frères Marsy, Gaspard (1624-1681) et Balthasar (1628-1674).
Mis à l’abri en 2008 afin d’assurer leur sauvegarde, ils ont été restaurés et remplacés dans les jardins par des copies grâce au mécénat de The Versailles Foundation, Inc.

Crédit photographique : © EPV / D. Saulnier

Le 2 mars 2014, le Château de Versailles ouvre sa Galerie des Sculptures et des Moulages

Callisto, dite aussi Compagne de Diane
Callisto, compagne de Diane, la déesse de la chasse et la sœur du dieu Apollon, avait fait vœu de virginité. Séduite par Jupiter, elle fut transformée en ourse par Diane, furieuse de son infidélité. Le sculpteur Anselme Flamen (1647-1717) l’a représentée en train de chasser, tenant un filet et accompagnée d’un lévrier. Sculptée à l’origine en 1696 pour les jardins de Marly, Callisto fut transférée en 1705 dans les jardins du château de Versailles, au bosquet des Dômes.

Ce groupe a été mis à l’abri entre 2011 et 2012 et remplacé dans les jardins par une copie grâce au mécénat de The Versailles Foundation, Inc.

Le Point du Jour
Exécutée par Pierre Legros (1629-1714) entre 1686 et 1696, cette figure apollinienne brandit le flambeau matutinal tout en esquissant un mouvement quasi chorégraphique. L’élégance presque intemporelle de l’œuvre est composée par l’agitation du drapé, qui traduit le caractère fugace de l’instant.

Entre 2010 et 2011, cette sculpture a été mise à l’abri et remplacée dans le bosquet des Dômes par une copie grâce au mécénat de The Versailles Foundation, Inc.

Crédit photographique : © EPV / D. Saulnier

Le 2 mars 2014, le Château de Versailles ouvre sa Galerie des Sculptures et des Moulages

Latone et ses enfants
C’est une des œuvres les plus célèbres de Versailles. Elle fut réalisée entre 1668 et 1670 par les frères Gaspard et Balthasar Marsy pour orner le bassin de Latone, au centre de la grande perspective est-ouest des jardins.

L’épisode représenté est tiré des Métamorphoses d’Ovide. Pour échapper à la jalousie de Junon, Latone s’enfuit en Lycie avec ses deux enfants, Diane et Apollon. Elle s’arrête au bord d’un étang pour se désaltérer, mais des paysans l’empêchent de boire. Elle implore alors le secours de Jupiter, le père de ses enfants. Aussitôt, les paysans lyciens sont transformés en grenouilles et en crapauds.

Victime d’un acte de vandalisme en 1980, le groupe a été mis à l’abri et remplacé par une copie dans les jardins. L’original en marbre a été restauré en 2012.

La rivalité entre Latone et Junon

Latone, assimilée à Léto dans la mythologie grecque, est la fille du titan Koios et de la titanide Phœbé. Devenue la maîtresse de Jupiter, elle conçoit avec lui deux enfants, Diane et Apollon.

Lorsqu’elle apprend cette grossesse, Junon, la femme de Jupiter, entre dans une colère noire. Elle décrète l’exil de l’univers pour sa rivale, interdisant à aucune terre d’accueillir son accouchement. Condamnée à une fuite perpétuelle, Latone entame un périple sans fin à travers la Terre, parvenant à trouver un refuge provisoire sur l’île de Délos où elle donne naissance à Apollon et à Diane.

A peine ses deux jumeaux ont-ils vu le jour que Latone doit reprendre sa fuite pour échapper au courroux de Junon. Son périple la conduit jusqu’aux confins de la Lycie, où se tient l’épisode illustré au cœur du jardin de Versailles.

La rencontre entre Latone et les paysans de Lycie

Au cours de sa fuite, Latone parvient un jour en Lycie, région d’Asie Mineure située au sud de l’actuelle Turquie. Epuisée, assoiffée, elle décide de s’y arrêter et aperçoit au fond d’une vallée un étang au bord duquel des paysans sont occupés à ramasser des joncs et des algues. Attirée par les eaux limpides de cet étang, elle s’en approche pour s’y désaltérer. Alors qu’elle se penche vers l’eau, les paysans s’opposent à elles, lui interdisant de boire. Surprise, Latone tente de les apaiser et leur répond ainsi.

« Pourquoi me défendez-vous ces eaux ? Les eaux appartiennent à tous. La nature, bonne et sage, fit pour tous l'air, la lumière et les ondes. Je ne veux que jouir d'un bien commun à tous et, cependant, je vous le demande comme un bienfait. Mon dessein n'est pas de rafraîchir mon corps épuisé mais d’apaiser ma soif. Ma bouche est desséchée et je peux à peine parler. Cette onde sera pour moi égale au nectar ; permettez m'en l'usage et j'avouerai que je vous dois la vie. Ah ! Laissez-vous toucher par ces deux enfants qui, suspendus à mon sein, vous tendent leurs faibles bras ».

Insensibles à ces supplications, les paysans persistent dans leur refus. Ils intiment à Latone l’ordre de quitter les lieux et, pour s’assurer qu’elle ne puisse boire, se jettent dans l’étang. Ils en piétinent le fond de leurs pieds, en agitent l’eau de leurs bras, soulevant jusqu’à la surface une épaisse couche de vase.

La colère de Latone et la métamorphose

De colère, Latone en oublie sa soif et, élevant ses mains vers le ciel, pousse un cri. « Puissiez-vous vivre à jamais dans la fange de votre étang !». Aussitôt, son vœu est entendu et la métamorphose commence.

Comme pris de folie, les paysans s’élancent subitement vers l’étang : ils y plongent, en ressortent, y plongent à nouveau, nagent au fond, remontent à la surface, pointant leur tête hors de l’eau avant d’y disparaître une nouvelle fois. Ce faisant, ils continuent d’invectiver Latone et, même sous l’eau, leurs cris d’injure se font entendre encore. Déjà leurs voix changent, leurs gorges s’enflent, leurs bouches s’élargissent, leurs têtes s’enfoncent dans leurs épaules, leurs dos verdissent, leurs ventres s’arrondissent et blanchissent. Devenus grenouilles, les paysans de Lycie vivront à jamais, ainsi que Latone les y a condamnés, dans la fange de leur étang.

C’est donc cet épisode de la rencontre entre Latone et les paysans de Lycie qui est représenté sur le bassin de Latone, au cœur du jardin de Versailles.

Au sommet, le groupe sculpté a été réalisé en marbre blanc. Les deux enfants, Apollon et Diane, tendent leurs bras suppliants vers les paysans. Latone a déjà les yeux levés vers le ciel et sa bouche entrouverte suggère la malédiction proférée à l’encontre des paysans. La blancheur éclatante du groupe offre un contraste saisissant avec les figures de plomb doré installées sur les étages inférieurs.

Mi-hommes mi-grenouilles, six paysans sont en cours de métamorphose. Certains ont encore, presqu’intacte, leur apparence humaine. D’autres ont presqu’achevé leur transformation : leurs bouches sont larges et rondes, leurs mains se sont transformées en palmes… Les jets d’eau qu’ils crachent évoquent les injures adressées à Latone et qui ont abouti à leur métamorphose.

Crédit photographique : © EPV / D. Saulnier

INFORMATIONS PRATIQUES

Dimanches 2 février et 2 mars 2014
De 10h à 17h

La galerie des Scultptures et des moulages est située dans la Petite Ecurie (voir plan ci-contre)

Accès gratuit

Attention, en raison de travaux, le REC C ne dessert pas la gare de Versailles Rive Gauche le 2 février.
Pour venir à Versailles, empruntez les trains SNCF arrivant aux gares de Versailles Chantiers (depuis Paris Montparnasse) ou de Versailles Rive droite (depuis Paris Saint Lazare).


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