Un manifeste pour produire l'énergie renouvelable à proximité des lieux de consommation en circuit court
Alors qu’ont eu lieu les 15èmes assises territoriales de l’énergie, les 28, 29 et 30 janvier derniers à Dunkerque, dont les grandes lignes notamment autour du projet de loi sur la transition énergétique n’ont pas permis d’avancer et le mystère reste entier, la concertation sur l’autoconsommation bat son plein. Dernièrement, les professionnels ont parachevé un manifeste en faveur de l’autoproduction.
Les modes de production et de consommation de l’électricité vont connaitre une profonde mutation dans les années à venir. Plusieurs signaux nous l’indiquent :
Le prix de la production locale des énergies renouvelables (Eolien et solaire) devient inférieur au prix de l'énergie produite de manière centralisée grâce à la baisse continue des prix des technologies renouvelables. Contrairement aux énergies conventionnelles, le prix de production des énergies renouvelables est stable une fois l’investissement réalisé.
Le prix du KWh produit de manière centralisée augmente chaque année, en raison du prix de production des moyens traditionnels plutôt haussier du fait de la raréfaction du combustible, des coûts induits substantiels dus à l’allongement de la durée des centrales nucléaires, à leur mise en sécurité et à l’enfouissement des déchets.
Les tarifs d'achat des énergies renouvelables (Eolien et solaire) qui sont en constante régression, ne suffisent plus à assurer seul le développement de ces filières.
Cette transition énergétique est une opportunité pour nos territoires. Elle doit être source d’innovation et de renforcement du lien social, autour des valeurs de progrès et de partage. Face à ce contexte, nous devons ensemble bâtir de nouveaux modèles économiques et démocratiques en évitant les pièges du passé. Ce manifeste vient formaliser notre démarche qui se veut constructive, positive, pragmatique et conforme au cadre réglementaire actuel.
Aujourd’hui, les 800 MW de solaire photovoltaïque annuels fixé comme un seuil par le ministre de l’écologie Philippe Martin représentent un volume d’activités notoirement insuffisant pour la survie de la filière française. Les volumes additionnels, au-delà des tarifs en place et des systèmes d’appels d’offres, passent nécessairement par un développement de l’autoconsommation sur des créneaux complémentaires quand les conditions techniques et économiques sont réunies. Et elles le seront de plus en plus fréquemment à l’avenir. Et ce d’autant que l’engouement des consommateurs pour l’autoconsommation est avérée.
A la question : « Dans les mêmes conditions économiques, si vous étiez équipé de panneaux photovoltaïques vous permettant de produire votre propre électricité, que préfèreriez-vous ? 88 % des Français répondent : « Consommer directement l’électricité produite et vendre l’excédent au réseau ... » (sondage Ifop pour Qualit’EnR de janvier 2014).
Ce manifeste est un message rédigé par les acteurs de la transition énergétique et destiné aux citoyens. Pour impulser la transition énergétique, le manifeste propose 8 principes :
1. Maximiser la part des énergies renouvelables dans nos consommations individuelles et collectives,
2. Produire l'énergie renouvelable à proximité des lieux de consommation en circuit court (Maison, quartier, ville, agglo, département, région),
3. Renforcer la robustesse des territoires en amorçant la décentralisation du secteur de l'énergie (Système de régie régionale de l’énergie),
4. Réduire les consommations d'énergie en permettant l’appropriation des solutions d'efficacité et de sobriété énergétique par les usagers,
5. Fournir aux citoyens de l'énergie à un prix bas sans en faire payer les conséquences aux générations futures,
6. Décourager les pratiques non vertueuses en matière de production/consommation d'énergie,
7. Simplifier les démarches administratives de la production et de la consommation locale d’énergie,
8. Développer l’emploi local non délocalisable, afin que l’argent de nos dépenses en énergie « reste dans notre territoire ».