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INELFE : 64,5 km pour une nouvelle interconnexion électrique entre la France et l'Espagne

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INELFE : 64,5 km pour une nouvelle interconnexion électrique entre la France et l'Espagne

INELFE : 64,5 km pour une nouvelle interconnexion électrique entre la France et l'Espagne

Réseau de Transport d’Electricité (RTE) et Red Electrica de España (REE) viennent de réaliser une nouvelle interconnexion électrique France-Espagne.

Manuel Valls, Premier ministre français, et Mariano Rajoy, Président du Gouvernement espagnol, ont inauguré le 20 février 2015, à Montesquieu-des-Albères (Pyrénées-Orientales), la nouvelle interconnexion électrique entre la France et l’Espagne, en présence de Miguel Arias Cañete, Commissaire européen au Climat et à l’Energie, de Dominique Maillard, Président du Directoire de RTE, et de José Folgado Blanco, Président de REE. L’inauguration de cette ligne électrique marque l’aboutissement d’un projet européen lancé en 2008 et la réussite de plusieurs records technologiques permettant de doubler les capacités d’échanges électriques entre les deux pays. Cette interconnexion symbolise les trois piliers de la politique européenne de l’énergie : la sécurité d’approvisionnement électrique de l’Europe, la lutte contre le changement climatiqueet le développement du marché européen de l’électricité pour bénéficier d’une électricité toujours plus compétitive.

La nouvelle interconnexion France-Espagne est une étape supplémentaire dans le développement et la réussite de l’Europe de l’électricité. Cette nouvelle liaison de 2000 MW renforce la sécurité d’approvisionnement électrique des 34 pays interconnectés en Europe. Elle offre à chacun d’entre eux, grâce au réseau électrique, la possibilité de bénéficier plus largement de la complémentarité des sources de production installées.

Désormais, la France et le reste de l’Europe pourront bénéficier plus largement de l’électricité éolienne, photovoltaïque, hydraulique et biomasse produite dans la péninsule Ibérique. En période de faible production renouvelable, l’Espagne pourra quant à elle importer de France et d’Europe de l’électricité décarbonnée issue des sources de production les plus compétitives.

En améliorant ainsi l’intégration des énergies renouvelables, cette nouvelle interconnexion va permettre d’économiser un million de tonnes de CO2 par an et contribuer à la réussite des transitions énergétiques engagées en Europe.

Cette interconnexion va aussi favoriser une meilleure convergence des prix de l’électricité, dans les pays européens bénéficiant du couplage des marchés, offrant ainsi l’accès à une électricité encore plus compétitive. Cette nouvelle ligne va également permettre de développer l’attractivité économique des territoires qu’elle traverse, en sécurisant l’approvisionnement de leurs bassins d’activité.

Entièrement souterraine, sur une distance totale de 64,5km, la nouvelle interconnexion relie les communes de Baixas, près de Perpignan, et de Santa Llogaia (près de Figueres), et a nécessité le creusement d’un tunnel de 8,5km pour traverser les Pyrénées. Son tracé suit les infrastructures existantes et notamment la ligne de train à grande vitesse Perpignan-Figueres et l’autoroute AP-7 en Espagne.

Pour préserver l’environnement, 181 engagements ont été pris pendant les 15 mois de concertation effectués (2009-2011).

INELFE : 64,5 km pour une nouvelle interconnexion électrique entre la France et l'Espagne

UNE INTERCONNEXION PARMI LES PLUS INNOVANTES JAMAIS RÉALISÉES

La nouvelle interconnexion électrique à très haute tension entre la France et l’Espagne a nécessité la mise en œuvre de moyens techniques innovants, et parfois jamais conçus jusqu’alors pour un tel projet. Pour réussir cette nouvelle interconnexion, RTE, REE et leurs partenaires industriels ont mis leurs savoir-faire en commun.

1. LA LIGNE DE TOUS LES RECORDS

Construire cette ligne électrique sous les Pyrénées a nécessité d’utiliser la technologie du courant continu et de recourir à des solutions innovantes. L’interconnexion France-Espagne établit ainsi aujourd’hui 3 records du monde :

1. Record mondial en souterrain à ce niveau de puissance. En reliant les communes de Santa Llogaia (près de Figueres en Espagne) et Baixas (près de Perpignan), distantes de 65 km (32 km côté espagnol et 33 km côté français), c’est l’interconnexion électrique, à ce niveau de puissance (2 000 MW), la plus longue du monde. Celle de Tokyo, jusqu’alors détentrice de ce record, atteint une longueur de 40 km.

2. Record mondial de puissance : 2 000 MW. C’est la 1ère ligne électrique à ce niveau de puissance en courant continu avec la technologie VSC (Voltage Source Converter). Pour transporter l’électricité à ce niveau de puissance en souterrain sur une telle distance, la ligne doit fonctionner en courant continu. Pour insérer ensuite cette électricité sur les réseaux français et espagnol, qui fonctionnent en courant alternatif, il a fallu créer des stations de conversion à chaque extrémité de la ligne. Pour cela, la dernière technologie (VSC) a été utilisée pour ces stations de conversion et le niveau de puissance atteint constitue le franchissement d’un palier technologique, amené à se développer ailleurs dans le monde.

La technologie VSC a été retenue pour les avantages qu’elle procure dans l’exploitation du réseau (rapidité d’inversion des flux électriques, maintien de la tension en France et en Espagne, pilotage plus souple des échanges).

3. Record mondial du niveau de tension : 320 kV. Jamais des câbles à isolation sèche, de technologie XLPE (isolation en polyéthylène réticulé) n’avaient été utilisés à un tel niveau de tension en courant continu. Ces nouveaux câbles développés spécifiquement pour cette ligne, plus légers que les câbles à huile isolante et présentant une grande fiabilité, permettront d’éviter les éventuels rejets d’huile en cas d’incidents. L’interconnexion de Transbay à San Francisco détenait jusqu’alors le précédent record avec un niveau de tension de 200 kV.

Autre innovation, c’est la première fois en Europe qu’une liaison à courant continu fonctionne parallèlement et simultanément avec des lignes aériennes en courant alternatif. Pour réussir ce défi technique et maîtriser la complexité de ces nouveaux équipements techniques (stations VSC), RTE a créé le premier laboratoire en Europe destiné à simuler en temps réel les interactions entre le réseau alternatif et les stations de conversion à courant continu.

Ce laboratoire, qui réunit à la fois des calculateurs temps réel très puissants, les logiciels de simulation les plus performants et une équipe d’ingénieurs et de chercheurs universitaires de haut niveau, va permettre de simuler le fonctionnement et les interactions de ces différents équipements, d’en analyser et corriger les éventuels dysfonctionnements. Il permettra aussi d’appuyer les interventions de maintenance ultérieure.

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LES STATIONS DE CONVERSION : LE CŒUR DU DISPOSITIF

Présentes à chaque extrémité de la ligne, les 2 stations de conversion de Baixas (France) et Santa Llogaia (Espagne) jouent un rôle majeur pour l’interconnexion : moteurs de la technologie VSC (Voltage Source Converter), elles permettent de convertir le courant alternatif en courant continu et inversement. Chaque station accueille plus de 5 000 modules de puissance qui réalisent cette conversion.

Très récente et innovante, la technologie VSC présente l’avantage d’offrir une grande vitesse d’inversion du sens du courant (50 millisecondes), ce qui permet une grande souplesse dans la gestion des échanges avec l’Espagne, ainsi qu’un contrôle précis de la tension, gage de sécurité et de qualité électrique. Plus compact, le VSC permet aussi de diviser par 2 l’emprise au sol des installations, avantage non négligeable en termes d’impact environnemental.

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DES MOYENS TECHNIQUES HORS DU COMMUN

Pour réduire son impact environnemental et paysager, la ligne est entièrement souterraine. Sa construction a nécessité la mise en œuvre d’un chantier hors norme qui a donné lieu à des réalisations techniques et à l’utilisation de matériaux innovants, souvent conçus spécialement pour l’occasion par les partenaires industriels du projet.

La traversée des Pyrénées par le massif des Albères a nécessité le creusement d’un tunnel long de 8,5 km et d’un diamètre de 3,5 m dans lequel des véhicules électriques automatisés de maintenance pourront circuler. Cette galerie a été creusée au moyen de deux tunneliers progressant à la rencontre l’un de l’autre. C’est la première fois qu’un tunnel de cette dimension est creusé pour être exclusivement dédié à une ligne électrique.

De part et d’autre des Pyrénées, des tranchées ont été creusées sur 56 km (26 km côté français et 30 km côté espagnol) pour accueillir les câbles. Traversant 26 communes, ces tranchées ont donné lieu à 37 forages dirigés, dont certains ont pu atteindre 700 m de profondeur. Ces forages dirigés ont permis de franchir des obstacles tels que l’autoroute, des voies ferrées, des fleuves comme la Têt et le Tech, et de préserver les sites naturels tels que la zone Natura 2 000 au bord du Tech, ou un site archéologique en Espagne.

260 km de câbles ont été installés !

L’interconnexion se compose sur toute sa longueur de 2 liaisons comportant chacune 2 câbles. Ce sont donc 4 câbles qui ont dû être déployés sur l’ensemble de la ligne. Cette étape finale a nécessité de mobiliser du matériel spécifique. Les 140 tourets qui ont servi à transporter les câbles jusqu’au chantier (jusqu’à 2 300 m par touret) sont en effet les plus gros jamais utilisés (entre 50 et 80 tonnes chacun, contre 30 à 40 tonnes habituellement). Ils ont nécessité un transport par convoi exceptionnel depuis l’usine de fabrication de Sens (89) jusqu’au chantier.

Le choix de mettre en souterrain une ligne de ce niveau de puissance et sur une telle distance a conduit RTE et REE, ainsi que leurs partenaires industriels, à repousser les limites technologiques existantes (cf fiches partenaires).

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UN PROJET MENÉ EN CONCERTATION AVEC TOUTES LES PARTIES PRENANTES

Conformément à l’accord de Saragosse en 2008, la ligne suit les infrastructures existantes et notamment la ligne de train à grande vitesse Perpignan-Figueres

et l’autoroute AP-7 en Espagne. Le tracé précis a été déterminé grâce à un dialogue constant avec les parties prenantes, et notamment les 26 communes traversées côté français et espagnol.

Une concertation a été menée pendant 15 mois entre 2009 et 2011 auprès des citoyens de la zone concernée en France. A l’issue des réunions menées sous forme d’ateliers thématiques, un consensus s’est dégagé autour du tracé retenu.

La concertation a ainsi conduit à intégrer au mieux l’ensemble des spécificités régionales tant lors de la conception de l’ouvrage que lors des travaux

de réalisation : activités viticoles et maraîchères, préservation de la faune et de la flore, attention particulière aux ressources en eau du massif des Albères (Thermes du Boulou), etc....

Les forages dirigés ont permis de franchir la majeure partie des obstacles tels que des routes, des voies ferrées et des rivières avec un impact environnemental réduit. La station de conversion de Baixas a fait l’objet d’un traitement architectural poussé (forme de la toiture ou encore teinte de la toiture) pour l’intégrer au mieux dans l’environnement.

181 engagements environnementaux ont ainsi été pris durant toute la concertation, et font l’objet d’un suivi minutieux lors des Comités de suivi des travaux pilotés par la préfecture des Pyrénées- Orientales.

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