Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Saint-Herblain / QUARTIER DE PREUX : Part.7
Le blog, ayant présenté succinctement les lauréats de la 12ème session d’EUROPAN, a donc souhaité publier ces 21 visions prospectives, à travers les sept sites français.
Le thème de la ‘’Ville adaptable’’ correspond aux réflexions de notre société en perpétuel mouvement. Les questionnements sociétaux à l’échelle d’un territoire ramènent d’une manière plus singulière à réfléchir sur nos modes de vies, nos usages, nos quotidiens à travers les rythmes et respirations de la ville.
Cette partie est donc consacrée au site de Saint-herblain / QUARTIER DE PREUX
Localisation :
Saint-Herblain
Population :
Ville 43 119 hab. - Conurbation 582 159 hab.
Site de réflexion :
71,1 ha
Site de projet :
17,8 ha
Site proposé par :
Ville de Saint-Herblain et Nantes Métropole
MAÎTRISE DU FONCIER :
Ville de Saint-Herblain, Nantes Métropole, Bailleurs sociaux
SUITES DONNÉES AU CONCOURS :
Étude urbaine, missions de maîtrise d’œuvre urbaine, maîtrise d’œuvre d’espaces publics ; des missions de maîtrise d’œuvre architecturales seront initiées dans la mesure du possible avec les bailleurs sociaux partenaires
COMMENT LE SITE RÉPOND AU THÈME DE LA VILLE ADAPTABLE
Localisé à 5 km à l’ouest de la ville de Nantes, le quartier de Preux est au centre d’un secteur urbain actuellement sous forte pression foncière faisant l’objet de plusieurs projets pilotés par la Ville de Saint-Herblain et Nantes Métropole. Bien que relié à la ligne 1 du tramway et ceinturé de voies de communication structurantes, le site reste enclavé. Conçu selon un schéma urbain refermé et rigide, mal relié aux quartiers périphériques et ceinturé de pavillons individuels, le quartier de Preux ne s’adapte pas de lui-même aux nouvelles dynamiques en cours. L’objectif est donc d’interroger les dysfonctionnements et les qualités du quartier et de proposer une stratégie de greffe et d’adaptabilité métropolitaine.
STRATÉGIE DE LA VILLE
Le quartier de Preux a été construit à l’extérieur de l’agglomération nantaise entre 1979 et 1982 selon un modèle de cité-jardin, internationalement primé en 1984. Il est aujourd’hui rattrapé par le phénomène de métropolisation. Invisible depuis les axes de communication, concurrencé par les centres commerciaux proches, il a perdu la majeure partie de ses activités et de ses commerces. Malgré un cadre de vie très attractif, le quartier se replie peu à peu sur lui-même et entre dans un processus de dégradation. La Ville de Saint-Herblain et Nantes Métropole sont donc aujourd’hui à la recherche de stratégies innovantes de projet articulées autour de :
1- la mise en relation de Preux avec les quartiers alentour et les nouveaux transports collectifs. 2- et de la redéfinition d’un quartier aux modes de vie innovant et valorisants.
CARACTÉRISTIQUES DU SITE
Placé à l’articulation de plusieurs fragments urbains, le site de projet définit une zone stratégique pour la restructuration du quartier. Il englobe la place de Preux, ancienne centralité aujourd’hui désaffectée de ses commerces et de ses activités, ainsi qu’un ensemble d’habitations individuelles et collectives organisées sur une trame urbaine introvertie. À l’ouest, il tourne le dos à la Zone d’activités (Z.A.) de Preux. À l’est, il est bordé par le dos du quartier de la Crémetterie qui possède plusieurs équipements structurants de proximité. Au centre, la rue Pablo Neruda définit un axe nord/sud le long duquel le foncier est maîtrisé. À terme, cette rue mettra en relation les futures Zac de la Baule (au nord) et Allende (au sud), qui accueilleront logements, bureaux et équipements le long de deux voies urbaines est/ouest majeures.
ADAPTABILITÉ : LES PRINCIPAUX ELEMENTS à PRENDRE EN COMPTE
À l’image de l’ambition portée à la fin des années 1970 par les concepteurs du quartier de Preux, l’objectif sera de redéfinir un nouvel imaginaire urbain et architectural attractif adapté aux modes de vie métropolitains, tout en s’appuyant sur les qualités intrinsèques du site et en mettant en résonance les opérations urbaines récemment livrées ou en projet. ¶ Il s’agira, par exemple, de questionner l’armature urbaine au regard des modes de déplacement et des fonctionnements inter-quartiers. ¶ Il s’agira aussi d’imaginer des nouvelles relations entre logement et travail : que faire des locaux actuellement vides (commerces, ateliers), comment adapter la Zone d’activités de Preux et faire coexister, voire intégrer, l’activité artisanale dans une logique de dépassement des archipels urbains super-spécialisés ? ¶ Il s’agira également de penser un avenir pour la place centrale de quartier aujourd’hui en désaffection.¶ Les équipes seront invitées à réfléchir à des scénarios de mutation du quartier : comment l’adapter aux enjeux énergétiques (logements énergivores), aux enjeux sociaux (population vieillissante ou à mobilité réduite...), comment accueillir de nouveaux habitants (densification des parcelles libres, stratégies type BIMBY, modification du bâti...), comment mettre en place des processus de construction eux-mêmes adaptables, flexibles voire réversibles, etc. ? ¶ La Ville de Saint-Herblain et Nantes Métropole sont donc dans l’attente d’idées prospectives sur l’avenir de Preux qui devront néanmoins s’inscrire dans des processus et des scénarios assurant leur propre adaptabilité aux dynamiques urbaines en cours et à venir.
Métacentre : l’émergence d’un territoire jardin - Lauréat
Preux est une cité-jardin soumise à la perte progressive des qualités utopiques ayant fait sa renommée et confrontée à diverses pressions urbaines : boulevard périphérique, centre commercial d’ampleur européenne, projets de renouvellement urbain...
¶ Le site nous a séduits mais le choix de Saint-Herblain s’est effectué aussi par défi ; nous n’avions aucunes réponses « a priori »... et l’adaptabilité de l’habitat diffus nous paraissait être un sujet d’avenir encore peu exploré. Nous avons rapidement fait le constat qu’aucunes réponses satisfaisantes n’émergeraient du quartier lui-même et qu’il fallait sortir des logiques sectorielles, changer d’échelle, considérer un territoire plus large, plus riche, tout un écosystème.
¶ Nous avons imaginé, comme pour tout écosystème biologique, que l’adaptabilité du territoire serait liée à sa faculté de complexification et diversification sur le long terme. Élargi à l’ensemble des territoires périphériques, le projet consiste à imaginer un dialogue, voire des entraides, entre les grandes entités monofonctionnelles telles que les centres commerciaux, universités ou zones d’activités (les catalyseurs urbains comme Atlantis) et les quartiers fondés autour d’un centre isolé (les quartiers centripètes tels que Preux ou la Cremetterie) permettant la construction progressive de territoires supports de projets communs :les métacentres.
¶ La mise en dialogue/coopération des différentes entités du métacentre offre des possibilités multiples et, nous l’espérons, imprévisibles : échanges énergétiques, diversification des productions agricoles, événements culturels inédits...
¶ Ainsi, le projet propose-t-il de combiner deux approches, « par le haut » à l’échelle métropolitaine qui appelle à des actions ambitieuses et « par le bas » qui part des forces existantes du site, des potentiels pouvant parfois paraître insignifiants aux yeux du passant : la passerelle, les ateliers, les closes... Cette dernière approche peut amener des développements simples et rapides : micro-architectures, interventions artistiques, extensions de logements, projets paysagers ou de mutualisation autour des closes (BIMCLO).
¶ Le projet-processus comprend des « conditions minimales » accompagnées d’un organe de gouvernance adapté — l’Atelier du métacentre—permettant la définition «d’actions leviers» autour de la notion de territoire-jardin. L’Atelier assure une gestion durable du territoire et articule les trois échelles de l’agglomération, du métacentre et de l’individu en intégrant les différents acteurs, même atypiques, du territoire-jardin (associations d’habitants, artisans, agriculteurs, commercialisateurs, solariste, artistes, enfants).
¶ Le métacentre, basé sur un réseau d’espaces publics appropriables, nous semble être à même de répondre aux vicissitudes des transformations urbaines et de mettre en lumière les différents « temps » de la vie du métacentre : des saisons et récoltes, des soldes, des écoles, de la vie quotidienne ou de la vie culturelle nantaise.
L’avis du jury
Ce projet aborde le site à l’échelle métropolitaine. Il propose un axe structurant Est-Ouest d’une épaisseur variable, sur lequel des calques thématiques (commerces, loisirs, énergie et agriculture) se superposent, avec une mise en place de catalyseurs urbains, une réanimation des centralités et une symbiose entre les différents tissus du quartier. Le jury a apprécié la stratégie territoriale qui développe une mise en relation des centralités. En proposant d’ouvrir le quartier de Preux sur d’autres polarités, Métacentre suggère une méthode pour aborder un schéma directeur urbain, base d’une coproduction avec les habitants. Ce faisant, ce projet évite l’écueil d’une sur-intensification du quartier uniquement menée de l’intérieur. Le jury a par ailleurs identifié que ce projet offrait une approche complémentaire à celle développée par le projet Permaculture.
L’équipe :
Atelier Chuck
Représentant de l’équipe
Jean-Rémy Dostes, architecte urbaniste FR
Associés
Nicolas Beyret, architecte FR Claire Jeanson, architecte urbaniste FR Gabriel Mauchamp, paysagiste urbaniste FR
Collaborateurs
Paul Jacquet, architecte FR Antoine Pinon, architecte urbaniste FR
Coordonnées de l’équipe
Atelier Chuck, 65 rue Servan 75011 Paris, France | +33 (0)6 89 14 11 48 contact@atelierchuck.com www.atelierchuck.tumblr.com
Bien que les six membres de l’équipe aient des parcours croisés (Versailles, Nantes, Toulouse, Chicago ou Montréal), nous nous sommes rencontrés, pour la plupart, dans le cadre d’une même agence parisienne. Nous y avons développé une base opérationnelle solide autour de « l’urbanisme négocié », mais surtout une sensibilité particulière, une attention presque intuitive au « génie du lieu » ainsi qu’une farouche envie de faire la ville autrement, au-delà des réglementations. ¶ Des projets antérieurs, personnels et prospectifs (projet et recherche « adaptable future », Île de France 2030, etc.) préfiguraient déjà certaines idées développées dans le cadre du projet Métacentre. Le projet Europan est né d’une envie forte de collaborer et de confronter nos idées et méthodes de travail en dehors du cadre professionnel et hiérarchisé des agences. ¶ Parce que nous partagions des convictions urbaines similaires mais également une envie de trouver des temps de réflexion libérés des contraintes du marché (devenues particulièrement complexes pour les jeunes architectes et urbanistes), nous avons décidé de créer « Chuck » — un credo, une plateforme d’échanges, une incitation à se réunir parallèlement à nos parcours respectifs. Chuck concrétise une envie ancienne d’investir certains champs aujourd’hui en marge de la pratique opérationnelle de l’urbanisme : tourisme, urbanisme rural, emploi, suburbs...
Cela nous conforte dans l’idée qu’il est aujourd’hui nécessaire de créer des collaborations et des méthodes permettant d’accompagner les villes et la transformation de territoires toujours plus complexes. ¶ La variété des profils et parcours autour de Chuck—regroupement de personnalités et d’agences d’architecture, d’urbanisme et de paysage, de compétences en graphisme et en photographie — nous donne la possibilité de répondre à des sujets variés ainsi que l’espoir de poursuivre la dynamique d’Europan.
Permaculture : une méthodologie dynamique pour la ville en projet - Mentionné
Les usages et les modes de vie changent plus vite que l’environnement bâti. L’adaptabilité d’une ville réside donc dans sa capacité à absorber des usages changeants. ¶ La ville n’est pas que du bâti. Elle apparaît dans l’interstice, espace collectif et partagé par excellence. L’invisible, cet indétectable lien fait prendre sens à une ville, à un quartier, parce que celui-ci est vécu, offre des qualités de vie tout en reconnaissant les visages qui l’habitent.
¶ Le projet urbain doit être à l’image de la ville, en renouvellement constant. Nous proposons une méthodologie dynamique, un procédé d’itérations, pour un projet urbain défini mais non figé, qui prend en compte la complexité urbaine, en termes de temporalités, d’acteurs et d’espace(s).
¶ Permaculture propose de compléter la ville par des projets qui deviennent évidents par l’usage, en cohérence avec les propres logiques de vie des habitants et de transformation territoriale : des évènements rapides à une micro échelle bouleversent les processus lents à une échelle macro.
¶ Apporter du temps court dans le temps long de l’altération permet d’avancer par étapes, en se basant sur l’implication des citoyens. Ainsi peuvent se mettre en place des systèmes de production moins gourmands, moins chers, pour une plus grande capacité d’innovation et d’adaptation : au lieu de grands projets sur des temps longs avec des investissements importants qui figent une partie d’un espace urbain pendant le temps du chantier, nous proposons des projets mieux répartis dans le temps et les échelles, laissant place à l’expérimentation, et, paradoxalement, au temps de faire.
¶ Le temps du chantier, expression tangible par excellence de la transformation d’un lieu, devient moteur de projet. Utilisé pour créer et rendre compte des changements permanents du quartier, il autorise des ajustements.
¶ Reconsidérer qu’une ville n’est jamais finie donne sa chance à la négociation et à la possibilité d’altération des projets urbains à grande échelle, vers une cohérence du vivre ensemble.
¶ Pour cette transformation progressive, situons-nous du côté des usages, car ce sont eux, et leur acceptation, qui rendent un projet de quartier évident. La mise au cœur du projet de ses usagers permet l’apparition de ce qui ne se voit pas, de l’invisible, pour qu’il existe, parce qu’il est déjà là.
¶ L’enjeu n’est pas que Preux s’adapte aux changements qui l’entourent...mais que les projets aux alentours nourrissent Preux en permanence comme Preux devrait d’avantage les nourrir.
¶ Les dynamiques urbaines d’un quartier, si elles ne sont pas reproductibles littéralement ailleurs, sont des moteurs qui peuvent initier d’autres projets en d’autres lieux ou à d’autres échelles, de la rue à la métropole. C’est l’ensemble des dynamiques urbaines, projetées à différentes échelles, qui formera un territoire adaptable et durable.
L’avis du jury
Ce projet propose une méthode de fabrication de la ville partagée et phasée dans le temps. Le projet fait la synthèse de plusieurs temporalités : celle de l’urbanisme, celle des acteurs et celles de l’espace public. Il interroge le court terme et le long terme et revendique un urbanisme de l’éclectisme et du provisoire. Il se positionne à la fois à l’échelle du territoire et à celle du site de manière parallèle.
À l’échelle du territoire, il identifie quatre leviers de transformations. À l’échelle du site d’étude, il développe quatre interventions thématiques. Le jury a apprécié le spectre large et complet des problématiques abordées par le projet. Il a souligné les qualités d’un travail de régénération s’appuyant sur les qualités intrinsèques du quartier de Preux.
L’équipe :
Collectif Fil
Représentante de l’équipe
Anne-Lise Gruet, architecte FR
Associés
Amélie Allioux, architecte FR François Hamon, architecte FR Maud Nÿs, architecte, ingénieur génie civil FR Anne Petit, architecte, plasticienne FR
Coordonnées de l’équipe
Collectif Fil 30 boulevard Gustave Roch 44200 Nantes, France contact.collectif.fil@gmail.com www.collectif-fil.com
Anne-lise Gruet, Amélie Allioux, Maud Nÿs, Anne Petit et François Hamon sont architectes, ingénieurs, plasticiens, doctorants, philosophes, philanthropes. Ils font partie du Collectif Fil, une association de recherche-action nantaise soucieuse de questionner la pratique de la maîtrise d’œuvre, notamment son rôle social, mais aussi la relation qui lie ses acteurs aux maîtres d’ouvrages, ou encore aux usagers de l’architecture, vers plus de dialogue. Participer à Europan était l’occasion d’intensifier les recherches du collectif et de les ouvrir à une nouvelle dimension opérationnelle. Le thème de la ville adaptable et la proposition d’un site à Preux, à Saint-Herblain, ont renforcé son intérêt à répondre à l’appel Europan12. Le choix d’un site local a permis au collectif de confronter sa connaissance du terrain avec une réflexion globale sur la manière dont la ville est produite aujourd’hui, en interrogeant notamment les temporalités de l’urbanisme, question centrale dans les recherches menées par l’équipe. ¶ Ensemble, le collectif s’est servi de ses différentes expériences, théoriques ou sur le terrain pour établir et expliciter dans ce projet les principes qui orientent sa conception de l’espace urbain. Pour l’équipe, la cohérence d’une ville s’établit au-delà de sa composition spatiale et même des usages qu’elle abrite. En partant profondément du lieu, à travers une connaissance établie par immersion, le projet cherche une méthode pour renforcer l’invisible lien qui fait prendre sens à un lieu, qui fait le reconnaître et l’ « habiter ».
Ponctuations - Cité
Un peu d’histoire... La ville de Saint-Herblain est historiquement ancrée dans des territoires de proximité de Nantes. Au xxe siècle, Nantes s’étend et le paysage de Saint-Herblain s’urbanise. Les aménagements successifs de la voirie se développent avec l’accroissement régulier de la zone commerciale d’Atlantis. Parallèlement à cet aménagement du territoire, le Village Expo voit le jour en 1968 au cœur des discussions du devenir des périphéries des métropoles, polémiques qui opposent le caractère tentaculaire d’une urbanisation dense, l’univers pavillonnaire et individualiste de la maison pour tous. Le quartier de Preux s’est développé dans ce contexte d’évolutions urbaines de grande échelle et d’expérimentation opérationnelle du Village Expo.
¶ Aujourd’hui, ce développement territorial continue de nous poser question. D’un point de vue géographique, Preux est au cœur des processus d’aménagement en cours, mais du point de vue de son usage, il reste imperméable à toutes évolutions. Il nous paraît indispensable de valoriser le quartier de Preux en combinant ses qualités d’enclavement avec la richesse des installations culturelles et commerciales environnantes.
En somme, ce cœur de quartier est en manque d’intensité urbaine. Il ne s’agit pas ici de faire entrer massivement une population nouvelle mais bien de mettre en lien les populations existantes par des dispositifs urbains et architecturaux adaptés à chaque situation de projet. Ce n’est pas l’urbanisme qui est concerté, mais c’est l’échelle quotidienne qui peut l’être.
¶ Plutôt qu’un schéma directeur ou « un plan masse », nous souhaitons mettre en place des dispositifs, des modalités de ponctuation, nous permettant d’appréhender et de manipuler les complexités urbaines. Nous préférons intervenir avec la douceur d’une intervention qui s’attache à comprendre les cas particuliers. Le traitement urbain que nous proposons tend à faire de chaque élément isolé un projet et c’est la somme de ces projets qui fabriqueront l’urbanité du quartier de Preux.
¶ Nous pourrions appeler cela un urbanisme ponctué.
¶ Nous avons identifié sept modalités de ponctuation : les circulations douces, des dispositions récréatives, l’identité du site, les logiques de franchissement, la transformation du bâti, la construction neuve, la connexion à la coulée verte. Cette liste d’outils n’est pas exhaustive. Leur principal intérêt réside dans leur indépendance les uns des autres, l’un ou l’autre pouvant être abandonné sans remettre en cause la globalité du projet urbain. Nous souhaitons faire de l’urbain pour les habitants et par les usagers. Ces dispositifs et ces outils que nous mettons en place n’ont de sens que dans la simplification des complexités géographiques, réglementaires, politiques, sociales. Par ce projet, la transformation de la ville est plus un déplacement qu’une rupture.
L’avis du jury
Le projet propose un principe d’« urbanisme de ponctuation » qui se différencie des stratégies de plans masse ou de schémas directeurs. Cette stratégie en acuponcture est matérialisée par seize interventions ciblées, concentrées sur le site de projet. Le jury a apprécié le développement d’une boîte à outils permettant une intervention à petite échelle et pouvant être implémentée avec les habitants.
L’équipe :
PONCTUATIONS
Représentant de l’équipe
Mélaine Ferré architecte FR
Associés
Pierre-Yves Arcile, architecte FR Benoit Moreira, architecte FR
Collaborateur
Miguel Gonzalez, étudiant en architecture ES
Coordonnées de l’équipe
Mélaine Ferré 4 rue Marmontel 44000 Nantes, France +33 (0)2 85 52 67 11 contact@melaineferre.com www.melaineferre.com www.detroit-architectes.eu
Detroit architectes a été créé en 2008 par J. Archereau, Py. Arcile et B. Moreira. Notre méthodologie tend à orienter notre production vers une sorte de « généreuse discrétion», alimentée d’expérimentations opérationnelles qui pourront produire une suite d’architectures décidées. Notre engagement pour la qualité architecturale a récemment été primé par les AJAP 2012 ainsiqueparlesJAPL2011.¶ Après des études d’architecture à Paris, et le passage dans différentes agences d’architectures (Montréal, Londres, Paris, Nantes), ainsi que la participation à quelques concours d’idées, Mélaine Ferré crée son agence en 2012 à Nantes, basée avant tout sur le projet comme vecteur d’échange.¶ Nos visions de la ville et du projet urbain se croisent. Ces questionnement sont toujours reliés à des domaines connexes : si l’architecture dépend de l’urbanisme, l’urbanisme dépend de la mobilité, la mobilité dépend de l’économie, l’économie de la sociologie, etc. Plutôt qu’une esthétique, tout projet est d’abord une « stratégie », plutôt qu’être déconnecté, il est une attention au contexte. Notre terrain de travail favori est l’expérience des mises en œuvres économes (y compris en favorisant une évolution d’usage, l’apport d’espaces intermédiaires etc.). Axée sur une synergie permanente, l’association ponctuelle de nos deux agences nous permet de composer un projet où nos expériences viennent se compléter. Notre collaboration avec des étudiants européens (tel Miguel Gonzalez) apporte un regard transversal. ¶ Europan est une opportunité de développer librement un aspect de nos recherches. Nous étions d’autant plus intéressés par la proximité géographique du territoire questionné, Saint-Herblain, que le «Grand Nantes» est un sujet de questionnement permanent. Envisagé comme un workshop, ce concours est pour nous l’occasion de proposer une approche sensible de l’évolution du territoire au bénéfice des habitants de Preux aussi bien qu’aux habitants de la métropole.