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La géothermie s'enracine dans le sous-sol de Tremblay-en-France...

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La géothermie s'enracine dans le sous-sol de Tremblay-en-France...

La géothermie s'enracine dans le sous-sol de Tremblay-en-France...

La géothermie profonde s'enracine dans le ville de Tremblay-en-France notamment en raison des travaux qui ont débuté en ce mois de décembre pour la réalisation de forage du nouveau doublet. Menés par l'entreprise Tremblay Géothermie exploite le réseau géothermique par délégation depuis le 1er janvier 2014, ces travaux, situés rue de la Source, ont pour objectif d'installer un nouveau « doublet géothermique ». Dans ce double forage, un puits producteur remonte l’eau chaude du sous-sol, et un puits injecteur ré-injecte l’eau refroidie après utilisation dans le circuit de chauffage urbain – qui fournit chauffage et eau chaude. L’eau chaude présente dans le sous-sol à de grandes profondeurs (2000m) circule dans le réseau de chauffage avant d’être réinjectée dans le sol. Ainsi, la géothermie est une énergie renouvelable, inépuisable et propre, puisqu’elle n’émet aucune émission de gaz à effet de serre.

Un mât de forage haut comme un immeuble de 12 étages ! Cette structure va permettre de forer jusqu'à 2 000 mètres de profondeur.

Une urgence, car le premier doublet de géothermie semble décliner depuis son démarrage en 1984. En effet, mis en service en 1984, il couvre en moyenne les besoins de près de 4000 logements ou équivalent logements, essentiellement sociaux. Aujourd’hui, un logement moyen du centre ville est chauffé avec 750€ par an ou 63€ par mois. Le réseau de chaleur urbain de Tremblay est plus économique que n’importe quel autre système, d’autant plus qu’il fournit également l’eau chaude sanitaire.

« Avec la géothermie, la municipalité a fait le choix de concilier justice sociale, économique et préservation de l’environnement, analyse Solenne Guillaume, conseillère déléguée à l’urbanisme opérationnel.

Cette énergie est non polluante et renouvelable. Elle est aussi locale et n’implique pas de transport. » La géothermie a également un intérêt économique : « le prix initial de la géothermie est environ 5% moins cher que les énergies conventionnelles, observe la conseillère.

Surtout, ce tarif n’a aucune chance de flamber contrairement au gaz ou à l’électricité. » Mieux : plus on raccorde de bâtiments plus la géothermie devient intéressante financièrement, car les frais fixes sont répartis entre les abonnés.

En l’occurrence, 500 nouveaux logements doivent être raccordés à terme et le raccordement du lycée Hélène-Boucher est à l’étude.

Attachement historique, volonté politique, solution écologique et économique, la géothermie a rendu un service précieux en raccordant au fur et à mesure 90% du grand-ensemble et des équipements publics du centre-ville.

Installer un nouveau doublet de géothermie doit permettre de repartir sur un cycle sain dans la gestion et l’état physique des installations. Refroidissement de la nappe, sulfures, corrosion du forage et des canalisations...

La durée de vie moyenne d’une centrale géothermique est de 30 ans. Et le premier doublet tremblaysien arrive bien en fin de vie.

«Aujourd’hui, la géothermie couvre 60% de la consommation d’eau chaude et de chauffage au lieu des 80% optimums », indique Michel Assié, responsable géothermie du Syndicat d'équipement et d'aménagement des Pays de France et de l'Aulnoye (Seapfa).

Cette perte de productivité oblige à produire de l’énergie complémentaire via les chaufferies d’appoint. Or les chaufferies utilisent le gaz, un gaz qui représente une charge financière supplémentaire.

Réaliser un nouveau doublet géothermique paraît également indispensable au regard de la fiscalité. La facture bénéficie aujourd’hui d’un taux de TVA (taxe sur la valeur ajoutée) réduit à 5,5%. Mais la géothermique passait sous la barre des 50 %...

Réaliser un nouveau doublet géothermique évite donc de voir les factures s’envoler. La productivité moyenne d’une centrale géothermale se situant entre 80% et 85%, elle réduit d’autant la part de gaz utilisé.

Comme l’explique Stéphane Auffret, directeur d’agence chez Dalkia, « Atteindre les 80% exige de disposer d’une eau à 74 degrés. Cette eau, il faut aller la chercher à 2 000 m de profondeur. »

Image : En avril 2015, Tremblay Géothermie installera un mât de forage. Il permettra de forer à 2000 mètres sous terre et de réaliser le nouveau doublet géothermique. © Dalkia

Tremblay Géothermie est désormais responsable du réseau depuis la terre jusqu'aux échangeurs secondaires. © Dalkia

Tremblay Géothermie est désormais responsable du réseau depuis la terre jusqu'aux échangeurs secondaires. © Dalkia

« L’opération la plus lourde, c’est le forage, détaille Michel Assié. Les habitants les plus proches du chantier verront apparaître un mât de forage qui, visuellement, ressemble à un puits de pétrole.Il faudra aussi compter environ quatre camions par jour pour évacuer la terre du forage.

Enfin, les contraintes techniques imposent de forer 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. En journée, les travaux gêneront peu dans le contexte sonore de la ville. En revanche, si les riverains ouvrent leurs fenêtres la nuit, ils risquent d’entendre un peu de bruit ».

Pas de panique. Pour les premières habitations, à plus de 150 mètres du forage, le niveau sonore des travaux atteindra 39 à 46 décibels (dB A). Soit l’équivalent du bruit perçu depuis une fenêtre ouverte sur une rue calme.

Le forage devrait commencer en avril 2015 et finir en juillet. Puis la nouvelle centrale géothermale entrera en fonction début 2016.

Un mal pour un bien : trois à quatre mois de forage pour trente ans de géothermie.

Avec une nouveauté, puisque le Seapfa a décidé de traiter l’installation et l’exploitation de la géothermie via une Délégation de service public (DSP).

12 millions d’euros, c’est le prix de l’installation du doublet géothermique. Vu l’importance de l’investissement et la diversité des compétences nécessaires pour installer puis exploiter la géothermie, le Seapfa a choisi de déléguer.

Réunies dans la société Tremblay Géothermie, les entreprises Idex et Dalkia gèrent ensemble cette délégation. « Transfère de risque, d’investissement, de technicité, de charges de gestion... la DSP présente certains avantages », commente Solenne Guillaume.

Le Seapfa s’appuie ainsi sur des compétences externes et se déleste du même coup de nombreuses tâches. Comme les autorisations de travaux (DICT) obligatoires dès qu’une entreprise intervient dans le périmètre du réseau de chaleur enterré.

Autre exemple, les pompes du puits de géothermie sont tombées en panne en 2009. Réparations, redémarrage, équipes techniques pour accompagner l’exploitation, utilisation du gaz pour compenser l’absence d’énergie géothermique...

Le Seapfa a choisi de ne pas reporter ces charges sur les usagers. « Cet incident a beaucoup coûté au Seapfa, rappelle Michel Assié. Avec la DSP, c’est Tremblay Géothermie qui assume le risque. »

En contrepartie, la DSP s’applique sur une longue période de concession – 30 ans – assortie de garanties appliquées au délégataire.

Comme l'hôtel de ville, la médiathèque et l'espace Jean-Ferrat, la piscine Auguste-Delaune est reliée à la géothermie. Près de 4000 logements disposent aussi du chauffage urbain et de l'eau chaude sanitaire via ce réseau. © Mairie de Tremblay-en-France

Comme l'hôtel de ville, la médiathèque et l'espace Jean-Ferrat, la piscine Auguste-Delaune est reliée à la géothermie. Près de 4000 logements disposent aussi du chauffage urbain et de l'eau chaude sanitaire via ce réseau. © Mairie de Tremblay-en-France

Facturation, entretien, gestion technique... Le cahier des charges établi avec Tremblay Géothermie prévoit des contrôles réguliers. « Le délégataire doit produire chaque année un rapport d’activité, validé avec un cabinet extérieur qui nous assiste », souligne Michel Assié.

Tremblay Géothermie tient aussi à disposition du Seapfa tous les éléments de contrôle nécessaires. Pour le responsable géothermie, « Le Seapfa porte une attention particulière à la maîtrise des tarifs du mégawatt/heure fourni par la géothermie. Il veut que son installation fonctionne avec une vraie qualité de service aux usagers. »

En l’occurrence, Tremblay géothermie a pris ses responsabilités au 1er janvier 2014 sans problème majeur. Seule difficulté : les premières factures ont laissé croire à une augmentation de prix du kilowattheure (KWh).

« Une réunion d’information a aussitôt été provoquée avec Tremblay géothermie, les copropriétés et les bailleurs concernés, rappelle Solenne Guillaume. Et l’observation sur une année complète montre bien une stabilité des coûts. »

Bref, la dynamique créée avant la DSP se poursuit et un dialogue constructif se superpose à la délégation. D’ailleurs, depuis l’arrivée de Tremblay Géothermie en début d’année, la plupart des problèmes rencontrés ont été réglés dans la journée.

Ce qui confirme l’intérêt de recourir aux professionnels du secteur, le groupement Idex-Dalkia gérant déjà 21 des 30 doublets géothermiques présents en Île-de-France. D’autre part, comme l’explique Michel Assié : « Tremblay géothermie a tout intérêt à régler les dysfonctionnements au plus vite pour minimiser leur impact sur l’exploitation. »

Après la construction du nouveau doublet géothermique, l’opérateur pourra neutraliser l’ancien. Les Tremblaysiens ne sentiront aucune différence lors du raccordement. Le nouveau doublet géothermique pourra alors entrer en fonction. Et repartir pour 30 ans. Rendez-vous mi-2016.

Source : http://www.tremblay-en-france.fr/fr/actualites/la-geothermie-prend-racine.html


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