DEPUIS SEPTEMBRE, DALÍ FAIT LE MUR
Jusqu'au 15 mars 2015....
En 1974 à Granollers dans la Catalogne espagnole, Dalí réalise un happening dans la rue de ce petit village catalan, muni de 8 tuyaux d’arrosage branchés sur des barils de couleurs vives. Stokes, Royaume-Uni. La même année, Banksy, poète contestataire underground, voit le jour.
1983, toujours en Catalogne, à Pubol exactement, petit hameau de la Pera, Dalí peint La queue d’aronde, son dernier tableau. Paris, France. Jérôme Mesnager pose ses premières « traces-empreintes » sur les murs de la capitale. Olivier Rizzo commence à peindre sous le nom de Speedy Graphito.
En 2014 à Paris, le 11 septembre, Dalí fait le Mur. Polymorphe, explosive, rebelle, déconcertante, drolatique, insolite, anticonformiste, populaire : s’agit-il de définir la démarche dalinienne ou celle du street art ? Au-delà de la démarche artistique, ce qui rapproche ces créateurs, c’est cette façon de dévoiler le monde : provocatrice, iconoclaste et sauvage. À l’instar de Dalí, les artistes du street art ne s’imposent aucune limite dans leurs sources d’inspiration, leurs matériaux, leurs supports, leurs revendications. Une vingtaine d’artistes urbains ont ainsi relevé le défi. En dialogue avec les œuvres exposées à l’Espace Dalí, chacun d’eux a créé une œuvre qui ose confronter l’univers surréaliste au vocabulaire et aux codes de l’art urbain : peinture, pochoir, dessin, lumière, son, installation.
Akiza, Artiste Ouvrier, Fred Calmets, Codex Urbanus, Hadrien Durand-Baïssas, Jadikan, Jérôme Mesnager, Les King’s Queer, Kool Koor, Kouka, Levalet, Thomas Mainardi, Manser, Nikodem, Nowart, Paella, Pioc PPC, Sack, Speedy Graphito, Valeria Attinelli, Zokatos.
Keith Haring et des événements : fresque murale dans la rue Poulbot, rencontres- signatures avec les artistes, etc. viendront rythmer de manière régulière cette exposition. Un atelier spécifique autour du street art destiné aux enfants sera également mis en place.
Image : Arnaud Rabier Nowart, Dalí fait le mur, 2014, aérosol marqueur/mixte, 116x89cm ©Espace Dali
« Je considère l'amour comme l'unique attitude digne de la vie de l'homme. » Disait-il....
Akiza
Akiza (Robinson Deschamps & YoSHii) sont nés en 1979 dans le Sud et 1978 dans l’Est. Ils vivent et travaillent à Paris où ils conjuguent création, peinture, street art et programmation d’une galerie à Montmartre.
Après une formation scientifique, Robinson découvre la calligraphie, la typographie et le graphisme. Il remporte un important prix à Tokyo en 2003. La poupée Akiza voit le jour après son séjour au Japon, mais c’est presque un hasard. Un personnage unique et multiple à la fois, en noir et blanc, au carrefour d’influences calligraphiques, fantastiques, pop et industrielles.
Artiste Ouvrier
Artiste Ouvrier s’affirme comme l’un des pochoiristes français les plus importants de sa génération, avec la technique du double-pochoir caractérisée par une découpe minutieuse au scalpel, qu’il a inventée, puis transmise
à de nombreux artistes. Sa collection de miniatures sur bois le fait connaître en 2005 à “Section Urbaine” sous le nom de Fonds de Tiroir. Il est invité par Banksy au Can’s Festival en 2008 et son style particulier est reconnu sur la scène internationale. Il s’inspire de tableaux symbolistes et parvient à en donner une interprétation très personnelle tout en respectant l’esprit de l’œuvre. C’est pourquoi il est parfois qualifié d’”iconodule”.
Valeria Attinelli
Née en 1964, Valeria Attinelli grandit dans un milieu d’écrivains, sculpteurs, peintres et musiciens. Allen Ginsberg, Ezra Pound, Samuel Beckett, Roberto Matta, Gino Severini, Miguel Berrocal, Serge Gainsbourg, Astor Piazzolla et Ivry Gitlis appartiennent au quotidien de ses parents. Enfant timide et introvertie, elle passe son temps à les écouter pour se créer son propre univers. Depuis lors, pour elle, l’expression artistique est une évidence. Fascinée par le mouvement Dada autant que par l’œuvre de Francis Picabia ou de Roy Lichtenstein, son travail est aujourd’hui inspiré par le Pop Art, l’Op’art.
Fred Calmets
Fred Calmets, artiste peintre né en 1976, vit et travaille près de Poitiers. Autodidacte, il commence par le graffiti, mais décide en 1998 de se consacrer à la peinture, au dessin et à la gravure tout en s’essayant à la sculpture. L’interrogation sur la vie et la mort est un sujet récurrent dans la plupart de ses œuvres. Trois thèmes reviennent régulièrement pour illustrer ce propos : les femmes qu’il sacralise car elles le touchent, le fascinent ; les vanités qui découlent d’une prise de conscience par l’artiste de la puissance de la vie, de l’impact et de l’importance de l’instant présent ; la nature et la forêt qui sont désormais prédominantes depuis que l’artiste a quitté la ville pour la campagne.
Codex Urbanus
Codex Urbanus, né à Paris en 1974, navigue entre des univers éloignés, de l’art à la finance, de l’écriture à la justice, des catacombes à l‘Opéra. Tel un moine copiste du XXIe siècle, Codex Urbanus orne les pages de béton de
la ville d’un bestiaire fantastique, sorti tout droit de son imagination, avec des “dessins figuratifs encyclopédiques urbains”. Codex Urbanus apparaît particulièrement à Montmartre, dans la lignée de générations d’artistes créatifs, directs et irrévérencieux de l’ordre établi. Tant philosophique que politique, il tente, nuit après nuit, envers et contre tout, d’empêcher que ce quartier magique ne devienne un simple musée en plein air.
Hadrien Durand-Baïssas
Designer et artiste vivant à Paris, Hadrien est né en 1992. Fréquentant très jeune le monde de l’art, entre autre celui de la peinture par le biais de son oncle Jérôme Mesnager, il débute le dessin et le nu à 14 ans, qu’il étudie ensuite en section Art au lycée et à l’atelier de Sèvres pendant 2 ans. Passionné de création, il travaille sur plusieurs supports: aquarelle, vidéo, gravure, photo et musique. Inspiré par des thèmes puissants – la société de consommation avec sa série “Supermarket”, la nature avec sa série actuelle sur les animaux en voie de disparition –, il utilise les murs de la ville comme support de son expression.
Jadikan
Jadikan (Guilhem Nicolas) vit et travaille à Paris. Économiste de formation, il joue du support photographique pour matérialiser les mouvements par la lumière. Sans utilisation de la retouche photo, les images du “Jadikan Lightning Project” sont le reflet d’une seule prise de vue dont la durée s’étend sur plusieurs minutes. À l’aide de sources lumineuses et d’environnements sombres, les espaces apparemment vides prennent vie.
King’s Queer
King’s Queer est né en novembre 2008 à l’occasion d’un festival de la performance en Alsace. Depuis, ce duo de création sonore, qui puise aussi bien son inspiration chez John Cage et autres musiques concrètes que dans des rythmiques plus postpunk et pop, a traversé une dizaine de pays depuis les quatre coins de l’Europe jusqu’en Polynésie Française en passant par le continent nord-américain. Le travail de King’s Queer a toujours été en étroite corrélation avec le monde de l’art contemporain et du street art. Le duo a élaboré de nombreuses performances sonores, que ce soit pour des pièces de théâtre contemporain, des galeries, des écoles des Beaux-Arts ou visant à accompagner des sculptures en musée.
Kool Koor
Ex-compagnon d’armes de Jean-Michel Basquiat, Keith Haring et Rammellzee, Charles Hargrove, alias Kool Koor, est né à New York en 1963. “Graffiti writer”, membre fondateur de la “Graffiti connection”, il est un des plus intéressants représentants du tag de sa génération. Il manie la bombe spray en dispersant des couleurs acidulées aux tonalités variées. Kool Koor peint son interprétation du présent, du passé et du futur en y intégrant des voyageurs de l’espace et sa propre calligraphie pour projeter des images laissant la place à l’interprétation du spectateur.
Kouka
Kouka, artiste peintre né à Paris en 1981, métis franco- africain, est acteur du mouvement hip-hop depuis 1996. Diplômé de l’école des Beaux-Arts en 2000, il ne cesse de rassembler et de confronter ses origines, sur toile comme dans la rue. À travers un travail de déclinaison du portrait, Kouka développe ses thèmes de recherche autour de l’essence de l’Homme et de l’identité. Sa peinture se joue des codes du graffiti pour mieux toucher au cœur d’une recherche sur le statut de l’image. Les principaux motifs développés sont ses fameux Guerriers Bantus, qui rappellent que l’espace public n’appartient à personne, pas plus qu’une culture ; ses chimpanzés qui nous ramènent
à ce que nous sommes ; ou ses silhouettes sans visage libérées d’appartenance à toute origine. Il récupère des objets délaissés pour en faire de nouveaux supports, préservant la liberté et la spontanéité de son expression artistique.
Levalet
Jeune artiste de rue basé à Paris et né en 1988, agrégé d’Arts Plastiques, Levalet effectue un cursus pluridisciplinaire mêlant peinture, film d’animation et projection vidéo pour se consacrer finalement au dessin. De sa pratique du théâtre d’improvisation émanent ses mises en scènes subtiles, poétiques, comiques et absurdes à la fois. Il réalise une scène burlesque avec des personnages à qui il donne vie et réalité par le biais de la photographie dans un premier temps pour ensuite les dessiner à l’encre de chine sur papier kraft et les coller à l’endroit qui l’a inspiré. Peut-être ses œuvres risqueront de ralentir votre trajet, voire de vous inspirer une idée ?
Thomas Mainardi
Né à Lille en 1984, travaillant entre Paris et Lille, Thomas Mainardi est un peintre à l’univers effervescent et singulier, reconnu pour ses œuvres à travers le monde. Alliant le meilleur de la culture populaire à une sensibilité saillante toute personnelle, il déploie un florilège foisonnant et unique de couleurs et de sentiments. Il peint sa poésie, empreinte d’expressionnisme abstrait, de street art et de pop art, qui l’inscrivent définitivement comme un artiste résolument urbain, en phase avec lui-même et au cœur de son époque.
Il définit son nouveau style personnel comme le “Pop Expressionnisme”.
Manser
Manser, né en 1966 dans le nord de la France, travaille sur le développement du design typographique. Son inspiration va des arts antiques aux cultures primitives, des écritures ancestrales aux artistes modernes et contemporains comme Dubuffet, Alechinsky, Koraïchi, Haring ou Basquiat. Il développe depuis plusieurs années une recherche calligraphique orientée vers l’éphémère ainsi qu’une écriture appelée “SPIRABESK”. Sa production est principalement photographique. La principale thématique de Manser
se construit autour de “l’Absence-Présence”, l’écriture calligraphique étant vouée, par son processus créatif, à la disparition. La photographie est l’unique mémoire de cette existence, elle garde trace, impression de cette disparition.
Jérôme Mesnager
Jérôme Mesnager, peintre français né en 1961, débute la peinture en 1979. Il commence par des compositions abstraites, mais rapidement exprime son énergie dans des performances réalisées dans des lieux abandonnés ou désaffectés, où il laisse l’empreinte de son corps peint en blanc, pour leur donner un second souffle. En 1983 naît sur les murs de Paris l’image du “Bonhomme blanc”. Depuis 1984, il fait voyager sa silhouette blanche sur les murs de la planète.
Nikodem
Nikodem vit à Grenoble et travaille partout. Artiste visuel, NKDM questionne l’image par son graphisme décalé. Sa réputation d’artiste inclassable lui vient de la multitude des supports et des techniques employés. À la fois graphiste, illustrateur, graffeur, sérigraphiste, NKDM est véritablement un artiste aux facettes multiples. Afin d’en définir l’impact, il expérimente toutes sortes de langages qu’il traduit de façon ludique et inventive. Depuis quinze ans, il multiplie les interventions en réalisant desfresques, des performances, des expositions et des installations. Son goût pour l’expérimentation le rend inclassable même si ses travaux restent proches de la bande dessinée ou du réalisme. Aimant les anachronismes, l’artiste confronte des univers apparemment incompatibles en usant de techniques diverses, le tout teinté d’ironie.
Arnaud Rabier « Nowart »
Arnaud Rabier “Nowart” , né en 1968 dans le 93, vivant et travaillant à Clichy (92), est un artiste plasticien-vidéaste issu du graffiti, de la création collective et pluridisciplinaire en milieu urbain. Depuis son premier mur en 1985, il affirme: “L’Humain est au cœur de mon travail qui a comme ligne conductrice les valeurs du mouvement hip-hop : Paix, Amour, Unité.” Son travail aujourd’hui est la somme de
ses différentes recherches artistiques (peinture, sculpture, vidéo, infographie 2D et 3D, écriture, son) et de ses expériences humaines. La Fleur, symbole universellement positif, est au centre de nombreux projets artistiques qu’il a menés ces dernières années.
Paella
Michel Palacios, d’origine espagnole, né en 1962, adopte en 1985 le pseudonyme Paella Chimicos, anagramme de son nom, et intègre le collectif des Frigos. Il devient l’une des figures emblématiques de la scène parisienne. Adepte d’une “Figuration Délibérée”, il mène de concert une activité d’affichiste commentateur de l’actualité et de plasticien
en proie aux pérégrinations de ses personnages à tête de spirale sur fond de recherche picturale quasi fondamentale. Les textes qui contournent ses compositions évoquent l’enfermement dans un mouvement circulaire de la réflexion pourtant imposée avec humour. Dans ses œuvres, qu’il signe “PAELLA?” à partir de 2000, texte et image jouent de la confusion du double-sens par l’entremise de son personnage récurrent à tête spiralée.
Pioc PPC
Pioc PPC, jeune artiste né en 1987, a grandi au cœur des Hautes Alpes, face à la nature, tout en évoluant dans le monde de la musique et du skateboard, deux univers qui auront une grande influence sur la construction de sa sensibilité artistique. Il est fasciné par les loups, ces créatures symbolisant pour lui le manichéisme qui règne dans le monde. Que ce soit dans son atelier ou dans la rue, les nombreux symboles qui sillonnent son œuvre nous interrogent sur la conservation des espèces, l’évolution de notre société, notre place et notre rôle dans celle–ci, tout en nous laissant toujours le choix de l’interprétation.
Sack
Sack est un jeune graffitiste et street artiste chinois. Dès 2003, il commence à peindre dans les rues de nombreuses villes de Chine en compagnie des rares artistes urbains chinois qui parviennent à créer.
En 2008, suite à sa rencontre avec le peintre Kongo, Sack arrive en France pour continuer ses études d’art plastique. Le travail de Sack est imprégné de la culture orientale et les thèmes de ses œuvres sont la nature humaine, la religion
et la philosophie orientales, l’idéologie, alliées à des notes humoristiques
Speedy Graphito
“Je ne suis pas plus un artiste de street art qu’un artiste contemporain, je me sens libre de voyager dans l’histoire de l’art.” Olivier Rizzo alias Speedy Graphito, l’un des pionniers du mouvement street art français, a marqué de son empreinte la mémoire collective de toute une génération en imposant un style novateur et percutant au début des années 80. Depuis, il ne cesse d’évoluer en inventant des langages picturaux, codex iconoclastes et satiriques de notre société.
Zokatos
Bercé par la contre-culture des années 90, Zokatos, né en 1984, s’est naturellement tourné vers la rue comme terrain d’expression originel. Il a gardé du graffiti sa brutalité, sa force évocatrice et une certaine conception de la peinture. Du mur à la toile, son travail a ensuite évolué, tout en conservant les outils du street art, marqueurs et bombes aérosols pour l’essentiel. Ses compositions abstraites et colorées détonnent à présent avec l’univers pragmatique et grisonnant des cités parisiennes de son enfance. Il définit son style comme “l’expressionnisme abstrait moderne”.
INFORMATIONS PRATIQUES
ESPACE DALÍ
Au cœur de Montmartre, l’Espace Dalí présente l’unique exposition permanente en France intégralement consacrée au maître du surréalisme, et plus particulièrement à ses sculptures et gravures.
La plus grande collection en France de sculptures de Salvador Dalí Cette superbe collection met en lumière les réalisations tridimensionnelles des images surréalistes les plus célèbres de l’œuvre du maître. Ces sculptures représentent un aspect significatif de la création artistique de Dalí, et fournissent une synthèse de son intérêt pour la forme.
Une collection complète de gravures et de lithographies signées Dalí Salvador Dalí a illustré les principaux thèmes de la littérature, de la mythologie, de l’histoire et de la religion. Il exprime à travers cette œuvre considérable sa propre vision des thèmes poétiques et littéraires universels.
ADRESSE
11, rue Poulbot 75 018 – Paris Montmartre Tél. : 01 42 64 40 10 www.daliparis.com info@daliparis.com
HORAIRES
Ouvert tous les jours de 10h à 18h
ACCÈS
Métro : Anvers (L2) - Abbesses (L12) Bus : n° 54, 80, Montmartrobus, Funiculaire
TARIFS
Billets disponibles sur la e-billetterie Plein tarif : 11,50 euros Senior, enseignant : 7,50 euros Enfant, étudiant - 26 ans : 6,50 euros Enfant - 8 ans accompagné d’un parent : gratuit
RÉSERVATIONS VISITES
Groupes, ateliers, visites scolaires CULTIVAL Tél : 0825 05 44 05 visites@cultival.fr
L'oeuvre de Dali Cadaqués, Espagne par Salvador Dali ca. 1922 Huile sur toile Par courtoisie Kunstmuseum de Bern. Cadaqués, petit village d'Espagne situé dans la comarque de l'Alt Empordà, prov...
http://www.blog-habitat-durable.com/article-an-55297063.html