Quantcast
Channel: Le blog de l'habitat durable
Viewing all articles
Browse latest Browse all 2312

Au niveau mondial, en 2013, les subventions allouées aux combustibles fossiles représentaient 550 milliards de dollars, soit plus de 4 fois la somme des subventions aux énergies renouvelables

$
0
0
Au niveau mondial, en 2013, les subventions allouées aux combustibles fossiles représentaient 550 milliards de dollars, soit plus de 4 fois la somme des subventions aux énergies renouvelables

Au niveau mondial, en 2013, les subventions allouées aux combustibles fossiles représentaient 550 milliards de dollars, soit plus de 4 fois la somme des subventions aux énergies renouvelables

Pour faire face à une augmentation de la demande énergétique mondiale de 37 % d'ici à 2040, le scénario proposé par l’AIE estime qu’à l'horizon 2040, le mix énergétique mondial se divisera en quatre parts d’importance presque égale : le pétrole, le gaz, le charbon et les sources d’énergie à faibles émissions de carbone. Un système énergétique mondial risquant de ne pas être à la hauteur des espoirs et des attentes placés en lui. Le World Energy Outlook observe que les bouleversements qui secouent le Moyen-Orient, région qui reste l'unique source importante de pétrole bon marché, ont rarement eu une telle ampleur depuis les chocs pétroliers des années 70. Le conflit entre la Russie et l'Ukraine a ravivé les inquiétudes sur la sécurité de l'approvisionnement en gaz. Le nucléaire, qui joue un rôle important dans la sécurité énergétique de certains pays (et qui fait l'objet d'un examen approfondi dans cette édition du World Energy Outlook [Perspectives énergétiques mondiales], connaît un avenir incertain. L’électricité reste un service inaccessible pour de nombreuses personnes ; ainsi, en Afrique subsaharienne, deux individus sur trois en sont privés. Les négociations sur le climat, qui atteindront un point culminant en 2015, se déroulent dans des circonstances qui sont tout sauf encourageantes, avec une hausse ininterrompue des émissions mondiales de gaz à effet de serre et une importante pollution atmosphérique dans de nombreuses villes à croissance rapide à travers le monde.

Ainsi, dans ce scénario de l’AIE, même si les choix de politiques et les évolutions de marché entraînent une baisse de la part des combustibles fossiles, qui représentent un peu moins des trois quarts de la demande énergétique primaire en 2040, ceci ne suffit pas à enrayer l'augmentation des émissions de dioxyde de carbone (CO2) liées à l'énergie, qui augmentent d'un cinquième, menant à une trajectoire de hausse de la température moyenne mondiale de 3,6oC à long terme. Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) estime que pour limiter cette hausse à 2 oC – l'objectif adopté au niveau international pour prévenir les répercussions les plus graves et les plus étendues du changement climatique – le monde ne devra pas émettre plus d’environ 1 000 gigatonnes de CO2 à compter de 2014.

Autre constat d’importance noté par le WEO, est l’idée d’un marché pétrolier trop bien fourni cachant les défis à venir, car l'approvisionnement est de plus en plus dépendant d'un nombre relativement restreint de producteurs. De plus, le rapport constate que les investissements nécessaires à l’approvisionnement seront très lourds et que de nombreuses incertitudes demeurent quant à la réalisation de ces investissements en temps et en heure, surtout à partir du début des années 2020, lorsque les États-Unis voient leur production de pétrole de réservoir compact plafonner, puis leur production totale de pétrole commencer à baisser.

Le WEO remarque également dans le scénario proposé que la demande de gaz naturel augmente de plus de moitié et connaît la croissance la plus rapide de tous les combustibles fossiles. D'autre part, un marché mondial du gaz naturel liquéfié (GNL) de plus en plus flexible permet de réduire les risques de rupture d'approvisionnement. Toutefois, il précise les ambiguïtés liées à son prix concurrentiel pour les consommateurs tout en atteignant un niveau suffisant pour attirer les investissements de grande ampleur nécessaires à son approvisionnement.

S’agissant du charbon, le WEO estime que même si il est abondant et que son approvisionnement est assuré, sa consommation future sera limitée par des mesures de lutte contre la pollution et de réduction des émissions de CO2.

Ce que révèle le WEO, c’est la part des subventions allouées aux combustibles fossiles représentent 550 milliards de dollars, soit plus de quatre fois la somme des subventions aux énergies renouvelables, freinant bien évidemment les investissements en faveur de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables.

En effet, alors que les technologies d'énergies renouvelables représentent un élément essentiel du pilier « sources à faibles émissions de carbone » de l'approvisionnement énergétique mondial, la part des subventions à leurs égards s'élèvent à 120 milliards de dollars en 2013 au niveau mondial.

Enfin, l’Agence International de l’Energie suggère la réflexion du nucléaire comme volet essentiel des stratégies énergétiques nationales, même dans les pays qui se sont engagés à abandonner progressivement cette technologie et qui doivent proposer des alternatives.

Ainsi, dans son scénario central, l’AIE révèle que la capacité mondiale d’électricité d’origine nucléaire prévoit de croître de près de 60 %, passant de 392 GW en 2013 à plus de 620 GW en 2040. Néanmoins, après avoir connu un pic il y a près de vingt ans, sa part dans la production mondiale d'électricité n'augmente plus que de 1 %, pour atteindre 12 %. Ceci reflète les défis qui se posent aux nouvelles centrales thermiques de tous types sur les marchés concurrentiels de l'électricité, ainsi que toutes les difficultés d'ordre économique, technique et politique spécifiques au nucléaire. La croissance se concentre sur les marchés dont le prix de l'approvisionnement en électricité est régulé, sur ceux où les opérateurs bénéficient d'un soutien de l'État ou bien sur ceux dont les gouvernements prennent des mesures pour faciliter des investissements privés. La Chine représente 45 % de la croissance de la production d’électricité d’origine nucléaire jusqu'en 2040, alors que la part cumulée de l'Inde, de la Corée du Sud et de la Russie se monte à 30 %. Cette production augmente de 16 % aux États-Unis, elle connaît un regain au Japon (sans pour autant retrouver les niveaux connus avant l'accident de Fukushima Daiichi), mais elle chute de 10 % dans l'Union européenne.

Pour le WEO, le nucléaire reste l'une des rares options disponibles à grande échelle qui permette de réduire les émissions de dioxyde de carbone tout en fournissant ou en remplaçant d'autres formes de production de base.

Des 434 réacteurs opérationnels à la fin 2013, 200 seront mis à l’arrêt d'ici à 2040, principalement en Europe, aux États-Unis, en Russie et au Japon. Les difficultés à compenser le déficit de production consécutif sont particulièrement aigües en Europe. L’AIE estime à 100 milliards de dollars le coût du démantèlement des centrales nucléaires mises hors service avant 2040. Cependant, des incertitudes de taille subsistent concernant ces coûts, en raison de l'expérience encore relativement limitée en matière de démantèlement des réacteurs et de réhabilitation des sites pour d'autres utilisations. Les régulateurs et les opérateurs doivent continuer de s'assurer que les fonds adéquats sont provisionnés en vue de ces futures dépenses.

Les préoccupations du public relatives à l'électricité d’origine nucléaire doivent être prises en compte. L'expérience récente a montré que l'opinion publique sur le nucléaire pouvait évoluer rapidement et jouer un rôle déterminant pour l'avenir de cette technologie sur certains marchés. La sûreté est la préoccupation majeure, particulièrement en ce qui concerne les réacteurs en exploitation, la gestion des déchets radioactifs et la prévention de la prolifération des armes nucléaires. La confiance dans les compétences et l'indépendance des organes de surveillance réglementaire est essentielle, en particulier avec l’extension du déploiement du nucléaire : dans notre scénario central, le nombre de pays ayant recours à l’électricité d’origine nucléaire passe de 31 à 36, les nouveaux-venus étant plus nombreux que les pays sortant progressivement du nucléaire. Le total cumulé de combustible nucléaire usé double, pour atteindre plus de 700 000 tonnes sur la période considérée. Mais à ce jour, aucun pays n'a ouvert de centre de stockage permanent permettant d'isoler les déchets hautement radioactifs à longue durée de vie produits par les réacteurs à usage commercial. Tout pays ayant produit des déchets radioactifs devrait être tenu de développer une solution de stockage permanente.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 2312

Trending Articles